Texte intégral
Messieurs les députés ; cher Michel HUNAUT ; cher Serge POIGNANT ;
Monsieur le Maire de la Baule ; cher Yves METAIREAU ;
Monsieur le président de l'Union Nationale des Combattants et Victimes de Guerre ; cher Hugues DALLEAU ;
Mesdames et messieurs les élus ;
Monsieur le Président de l'Association des veuves et des orphelins de guerre ;
Mesdames les représentantes des veuves de guerre et des veuves des anciens combattants;
Messieurs les représentants des associations amies de l'UNC venant de pays amis de la France, d'Afrique et d'ailleurs et des départements et des territoires d'Outre-Mer ;
Monsieur le Directeur interdépartemental des anciens combattants ;
Monsieur le Délégué départemental de l'ONAC ;
Mesdames messieurs ;
Chers amis.
Je suis sincèrement très heureux d'être parmi vous ce matin à La Baule. Vous le savez, le lien qui m'unit au monde combattant est ancien et personnel :
- il me vient de ma région natale qui sait ce que souffrir pour son attachement à la patrie veut dire ;
- il me vient de ma famille, notamment de mon père qui a participé à toute la campagne de la Libération et qui fut amputé à cette occasion.
Vous le voyez, le monde combattant m'est familier depuis longtemps.
J'ai réellement éprouvé une émotion très forte sous l'Arc de Triomphe lors du ravivage de la flamme organisée à l'occasion de ma prise de fonction il y a un mois.
En plus de l'émotion, je mesure ce matin la vigueur et l'énergie du monde combattant en vous voyant tous rassemblés, plus de trois milles sympathisants, de tous horizons, dans ce palais des congrès de La Baule.
Nous vivons vous et moi, ce dimanche 4 mai, des circonstances exceptionnelles :
- j'assiste, depuis ma prise de fonction, à mon premier congrès national ;
- vous fêtez le 90ème anniversaire de votre fédération.
Nous aurons donc vous et moi deux bonnes raisons de nous souvenir de ce millésime de congrès national.
Monsieur le Président DALLEAU, mercredi dernier au cours de notre premier entretien dans mon bureau rue de Bellechasse, vous m'avez fait part des préoccupations, que vous et vos collaborateurs avez reprises dans les discours que nous venons d'écouter, à la fois dans le domaine de la mémoire, dans celui des restructurations qui sont en cours dans l'ensemble des administrations en charge des anciens combattants, et bien évidemment, dans l'expression des préoccupations ayant trait aux conditions matérielles et financières du monde combattant.
Je n'aurai pas réponse à tout mais je m'efforcerai de traiter tous ces aspects au cours de mon discours.
Mais vous m'avez aussi expliqué quelle était la philosophie des pères fondateurs de votre association. Pères fondateurs à la forte personnalité et aux origines philosophiques très contrastées.
Il s'agit de :
Daniel BROTTIER ;
Georges CLEMENCEAU.
Je sais que vous avez hérité de ces deux pères fondateurs des valeurs de générosité, de fraternité, d'altruisme et de sens de l'intérêt général. Ces valeurs ont animé l'UNC depuis sa création, elles l'animent actuellement et je sais qu'elles l'animeront encore longtemps. Au nom du gouvernement, permettez-moi de vous exprimer la gratitude et la reconnaissance de la Nation pour l'ensemble de votre oeuvre et pour votre action qui ne s'est jamais démentie dans la durée :
- Action de solidarité envers nos frères d'armes, d'Afrique ou d'Asie ;
- Action de cohésion et d'entre aide envers les représentants du monde combattant les plus dans la difficulté ;
- Action de défense des intérêts du monde combattant, vous pouvez d'ailleurs vous enorgueillir sur ce point de quelques victoires de prestige ;
- Action en faveur d'une mémoire qui unit et qui rassemble.
Combattant pour les valeurs républicaines sur les théâtres d'opérations extérieures, vous vous battez aujourd'hui pour un idéal de justice et de fraternité dans un cadre européen.
Vous m'avez indiqué mercredi, monsieur le Président, et vous venez de le rappeler ce matin, combien l'UNC et vous-même teniez à ce que le 11 novembre incarne demain plus qu'aujourd'hui le souvenir national.
Vous le savez, André Kaspi à la tête d'une commission formée par mon prédécesseur, est chargé de réfléchir et de faire des propositions s'agissant de la mémoire et des commémorations nationales.
Ses conclusions définitives seront rendues à la fin de l'année 2008, après un rapport d'étape attendu à l'été.
Je profite de cette occasion pour signaler, monsieur le Président, que si vous n'êtes pas membre de cette commission, vous avez pu être auditionné et faire valoir votre position avec la détermination et la pugnacité que nous vous connaissons tous.
Sans vouloir donc préjuger de ces conclusions, sachez que l'émergence du 11 novembre comme journée du souvenir qui pourrait avoir une vocation européenne ne me choque pas.
Bien évidemment, cette évolution, à mon sens, devrait être conduite sans porter préjudice aux autres journées nationales actuelles, notamment le 8 mai.
Je sais que vous êtes naturellement très attachés à la commémoration du 90ème anniversaire de l'armistice qui a mis fin à la 1ère guerre mondiale. Vos voeux ont déjà été au moins en partie exaucés. La commission BECKER a rédigé ses conclusions que je rendrai publiques au cours d'une conférence de presse, le 10 juin prochain, et Lazare PONTICELLI, notre dernier poilu ne s'est pas éteint dans l'indifférence générale.
L'hommage qui lui a été rendu par la Nation toute entière et le discours prononcé par le Président de la République, l'ont élevé au plus haut de la postérité républicaine.
Vous m'avez aussi dit votre intérêt concernant vos plus jeunes camarades et notamment ceux qui ont eu l'occasion de porter les armes de la France au cours d'opérations extérieures depuis la fin de la guerre d'Algérie. Ils forment ce qu'on appelle, la quatrième génération du feu.
Vous souhaitiez qu'un hommage national leur soit rendu. Ce sera chose faite au cours d'une prise d'armes organisée le 21 mai 2008 dans la cour des Invalides, à l'occasion du 30ème anniversaire de la bataille de Kolwezi sous la présidence du Président de la République.
Plus globalement, j'ai claire conscience que nous sommes ensemble dépositaire des valeurs de la République.
Ces valeurs, l'actualité récente nous le prouve, sont régulièrement battues en brèche ici ou là, dans un cimetière du Pas de Calais, à Notre Dame de Lorette, ou par une déclaration ignominieuse.
Je sais que vous comptez sur moi pour réagir à ces réécritures de l'histoire ou à ces actes les plus ignoblement empreints d'antisémitisme ou d'islamophobie.
Sachez que vous me trouverez toujours à vos côtés dans ces circonstances. Nous n'aurons aucune faiblesse et nous répéterons inlassablement que l'Histoire ne se trahit pas et que ceux qui se sont battus pour notre pays méritent la reconnaissance et la gratitude du pays.
Je sais aussi que le monde combattant, et je vous remercie de l'avoir exprimé ce matin, monsieur le Président, porte une attention particulière aux questions de défense. Vous avez évoqué les restructurations en cours au sein du ministère de la Défense, permettez-moi de m'y arrêter et d'insister à l'occasion sur ma double attribution ministérielle.
Je suis évidemment chargé, comme mes prédécesseurs, de porter les valeurs et de veiller à la condition matérielle et budgétaire du monde combattant. Mais je suis également, Secrétaire d'Etat à la Défense.
Tel fut le souhait, lors de ma nomination, du Président de la République et du Premier Ministre car la tâche d'Hervé MORIN est immense, tel me semble être aussi l'intérêt du monde combattant qui voit son ministre ancré également dans les réalités d'aujourd'hui et faire ainsi le lien entre l'Histoire et l'avenir.
Les réformes que le ministère de la Défense va connaître et qui vont être annoncées à la fin du mois de juin par Hervé Morin, sont vitales et inévitables.
Elles sont vitales car elles sont menées pour faire face à l'évolution des menaces.
On voit, et le Livre Blanc en cours de rédaction ne le démentira certainement pas, que progresse la menace terroriste, qu'il est nécessaire de préserver nos approvisionnements et de maintenir la paix dans des zones à forts risques d'instabilité pour la planète. Nous devons en tirer des conclusions sur l'équipement de nos forces et sur l'organisation de nos armées.
Mais nous devons aussi, pour assurer le financement des programmes d'armement nécessaires à la modernisation de nos forces, nous réformer pour gagner des marges de manoeuvre financières à budget constant.
Le Président de la République a réaffirmé lors de la présentation du sous-marin "Le Terrible" le 21 mars dernier à Cherbourg, que le budget de la Défense, ne baisserait pas et resterait le deuxième budget de l'Etat. Il s'est également engagé, et le ministère de la Défense sera le seul ministère à bénéficier de ce traitement, à ce que les dividendes de la réforme soit entièrement versés au profit de l'outil de défense, et à celles et à ceux qui le servent.
Vous portez aussi une attention légitime et précise au devenir de l'administration en charge du monde combattant.
Je sais votre attachement, qui est aussi le mien, à la qualité et à la proximité des services rendus au monde combattant.
Nous avons eu mardi dernier un long débat au cours du dernier conseil d'administration de l'ONAC. J'ai entendu les appréhensions qui se sont faites jour ici ou là, portées notamment par le président DALLEAU mais aussi par d'autres. Pour être très franc avec vous, je partage une partie de ces inquiétudes et les prends en compte.
Je veux vous dire ce matin que cette réforme est inéluctable.
Je veux aussi vous dire ce matin que cette réforme doit être considérée comme une chance pour le monde combattant et pour l'ONAC qui préserve, et c'était loin d'être évident au départ, son maillage territorial de proximité au niveau départemental et qui s'installe donc dans le rôle de soutien et d'interface exclusif du monde combattant à tous les niveaux de décisions.
Je n'ignore pas que le défi à relever par l'ONAC est élevé et ambitieux, mais je sais pouvoir compter sur "la maison du combattant", sur l'engagement et l'esprit d'innovation de chacune et chacun des collaboratrices et des collaborateurs qui la composent. La réussite de la réforme est à ce prix.
Je veux aussi vous dire ce matin que je suis persuadé que cette réforme ne se conduira pas contre le monde combattant, mais avec lui. La consultation et la concertation à tous les échelons me paraissent donc indispensables. Je les mènerai à chaque étape importante avec mon cabinet et l'ensemble des responsables des administrations concernées.
Je viens de demander au Directeur général de l'ONAC, le préfet ENFRUN et à la Directrice des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale, que vous connaissez tous, madame BLOCK, de constituer des groupes de travail au niveau de cinq départements témoins et pilotes pour qu'ils me rendent des conclusions concernant l'organisation du service unique départemental des anciens combattants, de ses missions précises et de l'équilibre à trouver avec le niveau régional.
Les conclusions sont attendues pour le 15 juin. C'est sur cette base qu'une concertation pourra être menée au niveau national.
Des groupes de travail ont déjà été constitués sur l'ensemble des autres sujets notamment l'appareillage sur lequel j'aurai une vigilance toute particulière.
Je sais enfin combien vous êtes attachés au respect des promesses qui vous ont été faites au cours de la campagne présidentielle et qui ont déjà fait l'objet sous l'impulsion d'Alain MARLEIX, mon prédécesseur, avec qui j'entretiens des liens d'amitié, des mesures budgétaires pour cette année 2008.
Ces mesures seront poursuivies en 2009 avec le soutien des parlementaires dans un contexte budgétaire que nous savons tous difficile. Elles concernent notamment la hausse du niveau de la retraite du combattant et la poursuite pour les veuves du processus de décristallisation. J'étais d'ailleurs récemment à Dakar pour évoquer cette décristallisation qui se poursuit
Sur les deux dossiers des RAD-KHD et des orphelins, les missions menées par les préfets HACENE et AUDOUIN donneront lieu à des rapports sur lesquels je compte bien m'appuyer pour envisager le règlement le plus rapide possible de ces problématiques lourdes et anciennes.
Concernant l'attribution de la carte du combattant du 2 juillet 1962 au 1er juillet 1964, je sais que votre fédération est depuis longtemps à la manoeuvre sur ce dossier qui vous tient à coeur. Je souhaite qu'après des consultations techniques qui seront menées très rapidement par mon cabinet, nous puissions aboutir à une solution concrète dans des délais raisonnables.
S'agissant des conditions d'attribution de la carte du combattant au cours des opérations extérieures, mon cabinet a déjà lancé les concertations au sein du ministère de la Défense pour que ces conditions d'attribution puissent évoluer à la satisfaction de tous.
Tels sont, monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, les quelques éléments et principes qui me guideront dans mon action ministérielle.
Je suis depuis longtemps persuadé que le pays peut compter, et c'est une chance, sur un monde combattant vigoureux, actif et uni autour des valeurs de la République.
Je suis très fier d'occuper cette fonction ministérielle car le monde combattant porte les valeurs qui fondent une Nation. Il est le ciment de la République et joue un rôle, peut-être plus important qu'il ne le croit lui-même, dans ce passage de témoin aux jeunes générations.
Je suis persuadé qu'il n'y existe pas de "vivre ensemble" sans le sentiment d'une patrie commune. La dilution de ce principe ne servirait pas l'idéal européen. L'Europe ne peut exister qu'autour de peuples et de nations unies et rassemblées dans un idéal de paix.
Le monde combattant dont l'UNC est à la fois le témoin et l'acteur au service d'un pays qui, par sa géographie et son histoire, a toujours joué un rôle particulier dans la transmission et la défense des valeurs humanistes.
De tout cela, je vous remercie bien sincèrement. source http://www.defense.gouv.fr, le 2 juin 2008
Monsieur le Maire de la Baule ; cher Yves METAIREAU ;
Monsieur le président de l'Union Nationale des Combattants et Victimes de Guerre ; cher Hugues DALLEAU ;
Mesdames et messieurs les élus ;
Monsieur le Président de l'Association des veuves et des orphelins de guerre ;
Mesdames les représentantes des veuves de guerre et des veuves des anciens combattants;
Messieurs les représentants des associations amies de l'UNC venant de pays amis de la France, d'Afrique et d'ailleurs et des départements et des territoires d'Outre-Mer ;
Monsieur le Directeur interdépartemental des anciens combattants ;
Monsieur le Délégué départemental de l'ONAC ;
Mesdames messieurs ;
Chers amis.
Je suis sincèrement très heureux d'être parmi vous ce matin à La Baule. Vous le savez, le lien qui m'unit au monde combattant est ancien et personnel :
- il me vient de ma région natale qui sait ce que souffrir pour son attachement à la patrie veut dire ;
- il me vient de ma famille, notamment de mon père qui a participé à toute la campagne de la Libération et qui fut amputé à cette occasion.
Vous le voyez, le monde combattant m'est familier depuis longtemps.
J'ai réellement éprouvé une émotion très forte sous l'Arc de Triomphe lors du ravivage de la flamme organisée à l'occasion de ma prise de fonction il y a un mois.
En plus de l'émotion, je mesure ce matin la vigueur et l'énergie du monde combattant en vous voyant tous rassemblés, plus de trois milles sympathisants, de tous horizons, dans ce palais des congrès de La Baule.
Nous vivons vous et moi, ce dimanche 4 mai, des circonstances exceptionnelles :
- j'assiste, depuis ma prise de fonction, à mon premier congrès national ;
- vous fêtez le 90ème anniversaire de votre fédération.
Nous aurons donc vous et moi deux bonnes raisons de nous souvenir de ce millésime de congrès national.
Monsieur le Président DALLEAU, mercredi dernier au cours de notre premier entretien dans mon bureau rue de Bellechasse, vous m'avez fait part des préoccupations, que vous et vos collaborateurs avez reprises dans les discours que nous venons d'écouter, à la fois dans le domaine de la mémoire, dans celui des restructurations qui sont en cours dans l'ensemble des administrations en charge des anciens combattants, et bien évidemment, dans l'expression des préoccupations ayant trait aux conditions matérielles et financières du monde combattant.
Je n'aurai pas réponse à tout mais je m'efforcerai de traiter tous ces aspects au cours de mon discours.
Mais vous m'avez aussi expliqué quelle était la philosophie des pères fondateurs de votre association. Pères fondateurs à la forte personnalité et aux origines philosophiques très contrastées.
Il s'agit de :
Daniel BROTTIER ;
Georges CLEMENCEAU.
Je sais que vous avez hérité de ces deux pères fondateurs des valeurs de générosité, de fraternité, d'altruisme et de sens de l'intérêt général. Ces valeurs ont animé l'UNC depuis sa création, elles l'animent actuellement et je sais qu'elles l'animeront encore longtemps. Au nom du gouvernement, permettez-moi de vous exprimer la gratitude et la reconnaissance de la Nation pour l'ensemble de votre oeuvre et pour votre action qui ne s'est jamais démentie dans la durée :
- Action de solidarité envers nos frères d'armes, d'Afrique ou d'Asie ;
- Action de cohésion et d'entre aide envers les représentants du monde combattant les plus dans la difficulté ;
- Action de défense des intérêts du monde combattant, vous pouvez d'ailleurs vous enorgueillir sur ce point de quelques victoires de prestige ;
- Action en faveur d'une mémoire qui unit et qui rassemble.
Combattant pour les valeurs républicaines sur les théâtres d'opérations extérieures, vous vous battez aujourd'hui pour un idéal de justice et de fraternité dans un cadre européen.
Vous m'avez indiqué mercredi, monsieur le Président, et vous venez de le rappeler ce matin, combien l'UNC et vous-même teniez à ce que le 11 novembre incarne demain plus qu'aujourd'hui le souvenir national.
Vous le savez, André Kaspi à la tête d'une commission formée par mon prédécesseur, est chargé de réfléchir et de faire des propositions s'agissant de la mémoire et des commémorations nationales.
Ses conclusions définitives seront rendues à la fin de l'année 2008, après un rapport d'étape attendu à l'été.
Je profite de cette occasion pour signaler, monsieur le Président, que si vous n'êtes pas membre de cette commission, vous avez pu être auditionné et faire valoir votre position avec la détermination et la pugnacité que nous vous connaissons tous.
Sans vouloir donc préjuger de ces conclusions, sachez que l'émergence du 11 novembre comme journée du souvenir qui pourrait avoir une vocation européenne ne me choque pas.
Bien évidemment, cette évolution, à mon sens, devrait être conduite sans porter préjudice aux autres journées nationales actuelles, notamment le 8 mai.
Je sais que vous êtes naturellement très attachés à la commémoration du 90ème anniversaire de l'armistice qui a mis fin à la 1ère guerre mondiale. Vos voeux ont déjà été au moins en partie exaucés. La commission BECKER a rédigé ses conclusions que je rendrai publiques au cours d'une conférence de presse, le 10 juin prochain, et Lazare PONTICELLI, notre dernier poilu ne s'est pas éteint dans l'indifférence générale.
L'hommage qui lui a été rendu par la Nation toute entière et le discours prononcé par le Président de la République, l'ont élevé au plus haut de la postérité républicaine.
Vous m'avez aussi dit votre intérêt concernant vos plus jeunes camarades et notamment ceux qui ont eu l'occasion de porter les armes de la France au cours d'opérations extérieures depuis la fin de la guerre d'Algérie. Ils forment ce qu'on appelle, la quatrième génération du feu.
Vous souhaitiez qu'un hommage national leur soit rendu. Ce sera chose faite au cours d'une prise d'armes organisée le 21 mai 2008 dans la cour des Invalides, à l'occasion du 30ème anniversaire de la bataille de Kolwezi sous la présidence du Président de la République.
Plus globalement, j'ai claire conscience que nous sommes ensemble dépositaire des valeurs de la République.
Ces valeurs, l'actualité récente nous le prouve, sont régulièrement battues en brèche ici ou là, dans un cimetière du Pas de Calais, à Notre Dame de Lorette, ou par une déclaration ignominieuse.
Je sais que vous comptez sur moi pour réagir à ces réécritures de l'histoire ou à ces actes les plus ignoblement empreints d'antisémitisme ou d'islamophobie.
Sachez que vous me trouverez toujours à vos côtés dans ces circonstances. Nous n'aurons aucune faiblesse et nous répéterons inlassablement que l'Histoire ne se trahit pas et que ceux qui se sont battus pour notre pays méritent la reconnaissance et la gratitude du pays.
Je sais aussi que le monde combattant, et je vous remercie de l'avoir exprimé ce matin, monsieur le Président, porte une attention particulière aux questions de défense. Vous avez évoqué les restructurations en cours au sein du ministère de la Défense, permettez-moi de m'y arrêter et d'insister à l'occasion sur ma double attribution ministérielle.
Je suis évidemment chargé, comme mes prédécesseurs, de porter les valeurs et de veiller à la condition matérielle et budgétaire du monde combattant. Mais je suis également, Secrétaire d'Etat à la Défense.
Tel fut le souhait, lors de ma nomination, du Président de la République et du Premier Ministre car la tâche d'Hervé MORIN est immense, tel me semble être aussi l'intérêt du monde combattant qui voit son ministre ancré également dans les réalités d'aujourd'hui et faire ainsi le lien entre l'Histoire et l'avenir.
Les réformes que le ministère de la Défense va connaître et qui vont être annoncées à la fin du mois de juin par Hervé Morin, sont vitales et inévitables.
Elles sont vitales car elles sont menées pour faire face à l'évolution des menaces.
On voit, et le Livre Blanc en cours de rédaction ne le démentira certainement pas, que progresse la menace terroriste, qu'il est nécessaire de préserver nos approvisionnements et de maintenir la paix dans des zones à forts risques d'instabilité pour la planète. Nous devons en tirer des conclusions sur l'équipement de nos forces et sur l'organisation de nos armées.
Mais nous devons aussi, pour assurer le financement des programmes d'armement nécessaires à la modernisation de nos forces, nous réformer pour gagner des marges de manoeuvre financières à budget constant.
Le Président de la République a réaffirmé lors de la présentation du sous-marin "Le Terrible" le 21 mars dernier à Cherbourg, que le budget de la Défense, ne baisserait pas et resterait le deuxième budget de l'Etat. Il s'est également engagé, et le ministère de la Défense sera le seul ministère à bénéficier de ce traitement, à ce que les dividendes de la réforme soit entièrement versés au profit de l'outil de défense, et à celles et à ceux qui le servent.
Vous portez aussi une attention légitime et précise au devenir de l'administration en charge du monde combattant.
Je sais votre attachement, qui est aussi le mien, à la qualité et à la proximité des services rendus au monde combattant.
Nous avons eu mardi dernier un long débat au cours du dernier conseil d'administration de l'ONAC. J'ai entendu les appréhensions qui se sont faites jour ici ou là, portées notamment par le président DALLEAU mais aussi par d'autres. Pour être très franc avec vous, je partage une partie de ces inquiétudes et les prends en compte.
Je veux vous dire ce matin que cette réforme est inéluctable.
Je veux aussi vous dire ce matin que cette réforme doit être considérée comme une chance pour le monde combattant et pour l'ONAC qui préserve, et c'était loin d'être évident au départ, son maillage territorial de proximité au niveau départemental et qui s'installe donc dans le rôle de soutien et d'interface exclusif du monde combattant à tous les niveaux de décisions.
Je n'ignore pas que le défi à relever par l'ONAC est élevé et ambitieux, mais je sais pouvoir compter sur "la maison du combattant", sur l'engagement et l'esprit d'innovation de chacune et chacun des collaboratrices et des collaborateurs qui la composent. La réussite de la réforme est à ce prix.
Je veux aussi vous dire ce matin que je suis persuadé que cette réforme ne se conduira pas contre le monde combattant, mais avec lui. La consultation et la concertation à tous les échelons me paraissent donc indispensables. Je les mènerai à chaque étape importante avec mon cabinet et l'ensemble des responsables des administrations concernées.
Je viens de demander au Directeur général de l'ONAC, le préfet ENFRUN et à la Directrice des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale, que vous connaissez tous, madame BLOCK, de constituer des groupes de travail au niveau de cinq départements témoins et pilotes pour qu'ils me rendent des conclusions concernant l'organisation du service unique départemental des anciens combattants, de ses missions précises et de l'équilibre à trouver avec le niveau régional.
Les conclusions sont attendues pour le 15 juin. C'est sur cette base qu'une concertation pourra être menée au niveau national.
Des groupes de travail ont déjà été constitués sur l'ensemble des autres sujets notamment l'appareillage sur lequel j'aurai une vigilance toute particulière.
Je sais enfin combien vous êtes attachés au respect des promesses qui vous ont été faites au cours de la campagne présidentielle et qui ont déjà fait l'objet sous l'impulsion d'Alain MARLEIX, mon prédécesseur, avec qui j'entretiens des liens d'amitié, des mesures budgétaires pour cette année 2008.
Ces mesures seront poursuivies en 2009 avec le soutien des parlementaires dans un contexte budgétaire que nous savons tous difficile. Elles concernent notamment la hausse du niveau de la retraite du combattant et la poursuite pour les veuves du processus de décristallisation. J'étais d'ailleurs récemment à Dakar pour évoquer cette décristallisation qui se poursuit
Sur les deux dossiers des RAD-KHD et des orphelins, les missions menées par les préfets HACENE et AUDOUIN donneront lieu à des rapports sur lesquels je compte bien m'appuyer pour envisager le règlement le plus rapide possible de ces problématiques lourdes et anciennes.
Concernant l'attribution de la carte du combattant du 2 juillet 1962 au 1er juillet 1964, je sais que votre fédération est depuis longtemps à la manoeuvre sur ce dossier qui vous tient à coeur. Je souhaite qu'après des consultations techniques qui seront menées très rapidement par mon cabinet, nous puissions aboutir à une solution concrète dans des délais raisonnables.
S'agissant des conditions d'attribution de la carte du combattant au cours des opérations extérieures, mon cabinet a déjà lancé les concertations au sein du ministère de la Défense pour que ces conditions d'attribution puissent évoluer à la satisfaction de tous.
Tels sont, monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, les quelques éléments et principes qui me guideront dans mon action ministérielle.
Je suis depuis longtemps persuadé que le pays peut compter, et c'est une chance, sur un monde combattant vigoureux, actif et uni autour des valeurs de la République.
Je suis très fier d'occuper cette fonction ministérielle car le monde combattant porte les valeurs qui fondent une Nation. Il est le ciment de la République et joue un rôle, peut-être plus important qu'il ne le croit lui-même, dans ce passage de témoin aux jeunes générations.
Je suis persuadé qu'il n'y existe pas de "vivre ensemble" sans le sentiment d'une patrie commune. La dilution de ce principe ne servirait pas l'idéal européen. L'Europe ne peut exister qu'autour de peuples et de nations unies et rassemblées dans un idéal de paix.
Le monde combattant dont l'UNC est à la fois le témoin et l'acteur au service d'un pays qui, par sa géographie et son histoire, a toujours joué un rôle particulier dans la transmission et la défense des valeurs humanistes.
De tout cela, je vous remercie bien sincèrement. source http://www.defense.gouv.fr, le 2 juin 2008