Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la situation politique au Liban, Paris le 28 mai 2008.

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Circonstance : Réponse de Bernard Kouchner à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur le Liban, à Paris le 28 mai 2008

Texte intégral

Nous nous sommes réjouis de l'accord de Doha, et que l'élection présidentielle libanaise ait enfin pu avoir lieu. Cela faisait un an et demi que nous l'attendions ! Alors que les dix-neuf séances précédentes du Parlement n'avaient rien donné, nous avons eu la bonne surprise de voir le processus aboutir dimanche. Le député Fouad Siniora a ensuite été réélu à la tête du gouvernement libanais, ce qui est de bon augure car il travaille fort bien. L'unanimité s'est dégagée autour de lui, et il y a tout lieu de s'en féliciter.
Il reste que le système électoral n'a pas été précisé à Doha comme il devait l'être. Le président Michel Sleimane et le Premier ministre devront y veiller, d'autant que des élections auront lieu en 2009 et qu'il y a tout lieu de craindre que la campagne ne soit rude tant il est vrai que, sur le fond, peu de choses ont été réglées.
L'initiative française avait abouti à trois points d'accord entre l'opposition et la majorité. Remis en cause ensuite, ils ont été repris par la Ligue arabe, et permis d'aboutir à Doha au "miracle libanais". Mais vous avez eu raison de rappeler qu'avant ce "miracle", il y avait eu 60 morts et 200 blessés dans les rues de Beyrouth et de Tripoli, ce qui ne témoigne pas de relations normales entre majorité et opposition. Cependant, du Hezbollah aux forces libanaises, tout le monde approuve l'élection du président Sleimane.
La France ne s'en tiendra pas là et continuera, notamment, d'entretenir un dialogue sans concessions avec la Syrie et l'Iran pour aider nos amis libanais à surmonter les épreuves physiques et économiques qu'ils ont traversées : les Libanais ont perdu 20 % de pouvoir d'achat, les banques ne fonctionnaient plus et les entreprises étaient fermées. Aujourd'hui, nous abordons une nouvelle étape, encourageante dans la mesure où, dans la région, d'autres étapes ont été franchies, entre la Syrie et Israël par l'intermédiaire de la Turquie, ainsi qu'entre le Hamas et Israël par l'entremise des Égyptiens. Il souffle un vent d'espoir qui ne doit pas retomber.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2008