Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, encore une visite sur le terrain, vous êtes plus optimiste que la dernière fois, en dépit de la colonisation ? Malgré tout, la conférence de Bethléem a été un succès...Vous vous êtes rendu à Hébron où il y a tout de même une situation difficile.
R - Oui, je suis plus optimiste. La conférence de Bethléem est un vrai miracle et personne ne pensait à cela au moment de la conférence de Paris quand nous avons demandé la présence du Premier ministre palestinien et la représentation du secteur privé. Il a organisé avec un dynamisme formidable cette rencontre réunissant plus de mille personnes, parmi lesquelles des investisseurs palestiniens, israéliens, hélas, très peu d'investisseurs français. C'était, franchement, une très bonne surprise.
Quant à Hébron, je connais bien l'endroit. La situation est pitoyable. Je plains les soldats israéliens qui sont chargés de défendre les colons installés dans cette ville. D'ailleurs, le problème de la colonisation et des colonies, que l'on voit dans tout le pays, est caricaturé à Hébron. C'est un des problèmes majeurs. Néanmoins, je crois qu'à ce sujet aussi il y a quelques progrès. Je suis plus optimiste que la dernière fois.
Q - Le Liban, après-demain, c'est une étape importante ?
R - Je crois que cette nouvelle étape au Liban contribue à une nouvelle atmosphère dans la région. Cela appuie peut-être les pourparlers avec la Syrie. De plus, ce qui se passe avec le Hamas par l'intermédiaire des Egyptiens permet de rendre le contexte régional meilleur. La désignation d'un président au Liban est importante. Lors de la réunion de Doha, un accord a été trouvé sur les trois points proposés par la France. Je pense que nous avons bien fait.
Cependant, les problèmes de fond ne sont pas réglés au Liban. Le fait que les communautés s'affrontent, que l'on continue à voter en fonction de l'appartenance à une communauté, ne constitue pas l'idée de la démocratie au sens où je l'entends, mais je ne suis pas libanais. De toutes façons, je crois que la situation est meilleure. Même si l'avenir n'est pas écrit, c'est bien que les Libanais aient un président. Il y aura, également, un nouveau Premier ministre.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mai 2008