Texte intégral
C. Barbier.- Vous êtes sur les lieux de l'accident de car survenu cette nuit sur l'A10 près de Blois. Avez-vous des éléments plus clairs sur les causes de cet accident ?
C'est un accident qui est survenu aux alentours de 02h50 donc en pleine nuit ; c'est un autocar avec des personnes de nationalité marocaine qui revenait du Sud du Maroc, qui avait fait une précédente étape en Charente, aux alentours de Ruffec, et donc le car s'est encastré de manière terrible, je l'ai sous les yeux au moment où je vous parle, dans un pont, sur l'autoroute, donc dans le sens de la remontée vers Paris, avec un bilan malheureusement qui s'aggrave de minute en minute.
Sait-on exactement ce qui s'est passé, un autre véhicule est-il impliqué, peut-on penser que... ?
Non, on n'a pas l'impression, ça ressemble si vous voulez- il y aura une double enquête, celle de la procureure de la République de Blois qui est sur les lieux, celle du Bureau enquêtes-accidents de mon ministère - pour l'instant, ça ressemble à une perte de contrôle. Alors, est-ce lié à un problème mécanique, à un engourdissement, ou à toute autre cause ? Le bilan vient de s'aggraver puisqu'un des blessés vient de décéder, donc pour l'instant est de sept morts ! Il y a sept blessés graves, mais très graves, donc le pronostic vital malheureusement de certains d'entre eux peut être engagé, 18 blessés plus légers. Cela a nécessité une intervention de plus de 140 pompiers, de 25 gendarmes, d'une dizaine de médecins et de quatre hélicoptères et vingt ambulances. Les secours ont été mis en place de façon tout à fait remarquable, mais malheureusement pour certains, il était trop tard.
Ne faut-il pas envisager de limiter voire d'interdire la circulation des autocars la nuit, c'est mettre en péril des passagers qui souvent dorment dans les bus ?
Alors, c'est un vrai souci. L'expérience que j'ai d'accidents d'autocars, et les plus récents, montre en effet que souvent ce sont les problèmes d'engourdissement ou de survitesse, liés peut-être à la fatigue difficile du chauffeur. Si les informations que nous avons, mais qui sont partielles sont avérées, là, la précédente étape se situe grosso modo 200 km plus au Sud, ce qui n'est pas absurde. C'est vrai que les conditions de nuit c'est aussi moins de circulation, donc on peut....il y a aussi des avantages. Mais il va falloir que nous réfléchissions à des mesures parce que ce sont des accidents qui, lorsqu'ils arrivent, entraînent des conséquences en termes de morts et de blessés tout à fait tragiques.
Hier, à Marseille, une conductrice de voiture, un pilote de moto, tous les deux roulant sans permis ont fauché une famille causant plusieurs morts. Comment éviter ces comportements ? Faut-il être encore plus répressif ?
Je crois qu'il faut l'être de plus en plus. Le dernier comité interministériel sur la sécurité routière que nous avons tenu autour de F. Fillon avec J.-L. Borloo, a montré que nous allions aller encore plus loin. Et ce qui me choque profondément, dans cette affaire de Marseille, c'est que la conductrice n'avait plus de points à son permis, donc elle n'aurait pas dû conduire, et apparemment, le jeune motard non plus. Donc, on se trouve avec deux personnes qui, par une méconnaissance complète de la loi ou la violant de manière terrible, entraînent la mort d'une famille entière sous les yeux du père de famille. Tout cela, ça veut dire que nous devons travailler à cette réforme du permis de conduire sur laquelle je travaille actuellement.
Est-elle vraiment opportune, est-ce vraiment le moment de faire une réforme du permis de conduire, plus facile, moins chère ?
Dans la réforme du permis de conduire, il ne s'agit pas de baisser la garde en matière de sécurité, bien au contraire. Il s'agit de faire un permis encore plus axé sur l'apprentissage des comportements de sécurité. Et puis aussi, on voit bien qu'il y a des gens qui sont sans permis peut-être parce que les temps sont longs, le coût parfois dans certains cas, pour certaines catégories de nos concitoyens, trop élevé. Donc, je crois que tout cela doit nous montrer que, un, il faut accentuer la politique de présence des forces de l'ordre et de sanctions ; deux, changer les comportements, c'est la campagne que nous faisons en ce moment sur la sécurité routière ; et troisièmement, aller jusqu'au bout dans cette réforme du permis pour faire un permis encore plus axé sur les comportements qui évitent les accidents.
Un mot tout de même en marge de ces drames sur les manifestations d'hier, la grève, le service minimum. Etes-vous satisfait du fonctionnement du service minimum dans les transports hier ?
Oui, oui, parce qu'il y a eu la possibilité pour chacun, soit sur des déplacements à longue distance, soit pour des déplacements domicile-travail, de le faire. Deux, parce que les entreprises publiques de transport ou privées, en tout cas dans des grandes villes de France, Paris, SNCF, etc., ont donné les informations exactes. Cela montre bien que cette réforme que les Français attendaient, quand elle est mise en oeuvre, elle donne des résultats. Elle n'empêche pas la grève d'avoir lieu, c'est la démocratie, c'est la Constitution, c'est la République. Mais on peut se déplacer et savoir exactement quelle est l'offre de transport. Je crois que cela démontre l'intérêt de ce service minimum, et le fait qu'il change un peu la vie de tous les jours dans ces cas-là.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 23 mai 2008
C'est un accident qui est survenu aux alentours de 02h50 donc en pleine nuit ; c'est un autocar avec des personnes de nationalité marocaine qui revenait du Sud du Maroc, qui avait fait une précédente étape en Charente, aux alentours de Ruffec, et donc le car s'est encastré de manière terrible, je l'ai sous les yeux au moment où je vous parle, dans un pont, sur l'autoroute, donc dans le sens de la remontée vers Paris, avec un bilan malheureusement qui s'aggrave de minute en minute.
Sait-on exactement ce qui s'est passé, un autre véhicule est-il impliqué, peut-on penser que... ?
Non, on n'a pas l'impression, ça ressemble si vous voulez- il y aura une double enquête, celle de la procureure de la République de Blois qui est sur les lieux, celle du Bureau enquêtes-accidents de mon ministère - pour l'instant, ça ressemble à une perte de contrôle. Alors, est-ce lié à un problème mécanique, à un engourdissement, ou à toute autre cause ? Le bilan vient de s'aggraver puisqu'un des blessés vient de décéder, donc pour l'instant est de sept morts ! Il y a sept blessés graves, mais très graves, donc le pronostic vital malheureusement de certains d'entre eux peut être engagé, 18 blessés plus légers. Cela a nécessité une intervention de plus de 140 pompiers, de 25 gendarmes, d'une dizaine de médecins et de quatre hélicoptères et vingt ambulances. Les secours ont été mis en place de façon tout à fait remarquable, mais malheureusement pour certains, il était trop tard.
Ne faut-il pas envisager de limiter voire d'interdire la circulation des autocars la nuit, c'est mettre en péril des passagers qui souvent dorment dans les bus ?
Alors, c'est un vrai souci. L'expérience que j'ai d'accidents d'autocars, et les plus récents, montre en effet que souvent ce sont les problèmes d'engourdissement ou de survitesse, liés peut-être à la fatigue difficile du chauffeur. Si les informations que nous avons, mais qui sont partielles sont avérées, là, la précédente étape se situe grosso modo 200 km plus au Sud, ce qui n'est pas absurde. C'est vrai que les conditions de nuit c'est aussi moins de circulation, donc on peut....il y a aussi des avantages. Mais il va falloir que nous réfléchissions à des mesures parce que ce sont des accidents qui, lorsqu'ils arrivent, entraînent des conséquences en termes de morts et de blessés tout à fait tragiques.
Hier, à Marseille, une conductrice de voiture, un pilote de moto, tous les deux roulant sans permis ont fauché une famille causant plusieurs morts. Comment éviter ces comportements ? Faut-il être encore plus répressif ?
Je crois qu'il faut l'être de plus en plus. Le dernier comité interministériel sur la sécurité routière que nous avons tenu autour de F. Fillon avec J.-L. Borloo, a montré que nous allions aller encore plus loin. Et ce qui me choque profondément, dans cette affaire de Marseille, c'est que la conductrice n'avait plus de points à son permis, donc elle n'aurait pas dû conduire, et apparemment, le jeune motard non plus. Donc, on se trouve avec deux personnes qui, par une méconnaissance complète de la loi ou la violant de manière terrible, entraînent la mort d'une famille entière sous les yeux du père de famille. Tout cela, ça veut dire que nous devons travailler à cette réforme du permis de conduire sur laquelle je travaille actuellement.
Est-elle vraiment opportune, est-ce vraiment le moment de faire une réforme du permis de conduire, plus facile, moins chère ?
Dans la réforme du permis de conduire, il ne s'agit pas de baisser la garde en matière de sécurité, bien au contraire. Il s'agit de faire un permis encore plus axé sur l'apprentissage des comportements de sécurité. Et puis aussi, on voit bien qu'il y a des gens qui sont sans permis peut-être parce que les temps sont longs, le coût parfois dans certains cas, pour certaines catégories de nos concitoyens, trop élevé. Donc, je crois que tout cela doit nous montrer que, un, il faut accentuer la politique de présence des forces de l'ordre et de sanctions ; deux, changer les comportements, c'est la campagne que nous faisons en ce moment sur la sécurité routière ; et troisièmement, aller jusqu'au bout dans cette réforme du permis pour faire un permis encore plus axé sur les comportements qui évitent les accidents.
Un mot tout de même en marge de ces drames sur les manifestations d'hier, la grève, le service minimum. Etes-vous satisfait du fonctionnement du service minimum dans les transports hier ?
Oui, oui, parce qu'il y a eu la possibilité pour chacun, soit sur des déplacements à longue distance, soit pour des déplacements domicile-travail, de le faire. Deux, parce que les entreprises publiques de transport ou privées, en tout cas dans des grandes villes de France, Paris, SNCF, etc., ont donné les informations exactes. Cela montre bien que cette réforme que les Français attendaient, quand elle est mise en oeuvre, elle donne des résultats. Elle n'empêche pas la grève d'avoir lieu, c'est la démocratie, c'est la Constitution, c'est la République. Mais on peut se déplacer et savoir exactement quelle est l'offre de transport. Je crois que cela démontre l'intérêt de ce service minimum, et le fait qu'il change un peu la vie de tous les jours dans ces cas-là.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 23 mai 2008