Texte intégral
Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Chers amis,
C'est un immense honneur pour moi de m'exprimer devant un tel parterre ici, à Marseille. Je tiens à remercier tout particulièrement pour leur présence Anne-Marie IDRAC, Secrétaire d'Etat en charge du Commerce extérieur - Hervé NOVELLI était là ce matin - Nizar BARAKA, Ministre marocain délégué auprès du Premier ministre, Abdelhamid TRIKI, Secrétaire d'Etat tunisien en charge de la coopération internationale et de l'investissement extérieur et Zaïm BENSASSI, Président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME en Algérie.
Ce moment, nous l'avons voulu, nous nous sommes battus pour qu'il existe et, croyez moi, je ne le regrette pas. Je veux saluer très chaleureusement nos élus des CGPME PACA et Bouches-du-Rhône qui nous accueillent, et en particulier les Présidents Claude Morel et Gérard Mongereau, pour leur aide et leur soutien précieux qui ont permis la tenue de Planète-PME ici, aujourd'hui, à Marseille. Merci à tous les territoires d'être présents et tout particulièrement à Rhône-Alpes, à la région Languedoc-Roussillon, à nos amis italiens et espagnols, qui sont venus en nombre et en voisins.
Notre ambition, notre pari, était celui de l'ouverture au monde. Convaincus par le projet du Président de la République, qui a malheureusement dû renoncer in extremis à être parmi nous cet après-midi, convaincus, à l'instar de l'Union européenne tout entière, qu'il faut construire un véritable pôle de stabilité et de développement entre les rives nord et sud de la Méditerranée, nous avons voulu que Planète PME soit le prélude au Sommet de l'Union pour la Méditerranée du 13 juillet prochain. Avec l'UPM, c'est une nouvelle impulsion politique, un partenariat renforcé à tous les niveaux qui nous est proposé, à nous, pays du Nord et pays du Sud !
Ce sommet pour l'Union pour la Méditerranée sera le premier sommet de la présidence française de l'Union européenne : c'est un signal fort dont nous devons tous nous réjouir et -oserais-je dire - une très belle entrée en matière.
Où ailleurs qu'à Marseille pouvions-nous organiser Planète PME sur une telle thématique ? Quelle ville symbolise mieux la soif d'entreprendre et de connaître de nouveaux horizons ? Terre de brassage des hommes et des affaires, le commerce pourrait être né ici ! Il est un lien irremplaçable entre les hommes et l'histoire qui a démontré que, même en période troublée, les échanges se poursuivent.
La Méditerranée n'est donc pas un obstacle, bien au contraire.
Elle est un point commun entre les communautés humaines qui ont appris à vivre ensemble et qui, aujourd'hui, ne pourraient plus se passer les unes des autres.
La Méditerranée est un atout, chacun d'entre nous en est persuadé. L'enjeu est maintenant de transformer l'essai en créant une véritable force économique régionale. La mondialisation, - et ce n'est pas vous, Mme la Ministre du Commerce Extérieur, qui me contredirez - ce n'est pas simplement la Chine, l'Inde ou le Brésil, c'est aussi le Maghreb !
Les grandes entreprises se sont approprié une partie des échanges. Elles ont eu raison ! Il nous appartient aujourd'hui de faire en sorte que les PME françaises s'emparent à leur tour de cet espace de développement mutuel.
Le partage de la modernité et du développement entre le Nord et le Sud créera de la valeur ajoutée et alimentera cette croissance dont nous avons tous besoin.
Ne nous trompons pas : le siècle à venir nous verra réussir ensemble ou échouer individuellement !
La maîtrise des flux migratoires, le développement durable ou le prix de l'énergie sont quelques-uns des défis collectifs à relever.
Mais la seule volonté ne suffira pas.
Est-ce un hasard si les chefs d'entreprises français interrogés sur l'UPM mettent en priorité l'accent sur l'harmonisation fiscale ? Est-ce un hasard si les PME françaises appellent de leurs voeux la progressivité de l'Impôt sur les Sociétés ?
Nous ne le croyons pas.
Les PME françaises souffrent du poids des prélèvements obligatoires de toutes natures. Les charges sociales handicapent notre compétitivité. Je me dois de le dire à la représentante du Gouvernement qui nous fait l'amitié d'être avec nous cet après-midi. Sur ce point, la réforme ne va pas assez vite !
La création de richesses est confisquée par les prélèvements obligatoires.
Alors oui, il faut se préoccuper du pouvoir d'achat mais n'oublions jamais que le meilleur levier, c'est la croissance !
Et cette croissance, elle passe par nous, les artisans, les TPE, les PME !
Moderniser l'économie, nous y sommes favorables. Prendre à bras le corps la question des délais de paiement, c'est nous tendre une bouée de sauvetage. Mettre en place le rescrit social, c'est sortir enfin de cette présomption de culpabilité qui colle si souvent à la peau du chef d'entreprise. Neutraliser les seuils financiers, c'est une étape !
La Loi de Modernisation de l'Economie est, sur bien des points, un pas en avant pour conforter ceux qui entreprennent, ceux qui prennent des risques.
Mais pourquoi risquer de tout gâcher ? Faut-il vraiment sacrifier le commerce de proximité sur l'autel de la concurrence sauvage et livrer les PME aux exigences de la grande distribution ?
La CGPME a proposé des formules alternatives pour bâtir un dispositif qui ferait évoluer le seuil de liberté d'implantation des distributeurs en fonction du tissu commercial existant.
Pourquoi donner le sentiment qu'on écoute toujours les mêmes ?
J'ai déjà eu l'occasion de le dire mais je tiens à le réaffirmer solennellement ici : si le texte est adopté en l'état, ceux qui l'ont voté porteront une lourde responsabilité. Celle d'avoir contribué à la fin d'un mode de vie fondé sur la proximité, la relation humaine et la qualité. Les dégâts économiques et sociaux seront considérables mais ce n'est rien par rapport aux conséquences sur le plan de l'aménagement du territoire.
Nous sommes libéraux mais nous prônons un libéralisme tempéré. Pour nous, être libéral, c'est instaurer les conditions d'une concurrence équilibrée. Sur les 36 000 communes françaises, 18 000 n'ont déjà plus de commerçants. Est-ce vraiment ce que nous voulons pour nos enfants ?
L'Entreprise est pour nous un lieu d'épanouissement personnel et professionnel. Ici, comme ailleurs, nous souhaitons davantage de liberté :
- Liberté d'affecter les résultats aux fonds propres, de les distribuer aux salariés ou aux actionnaires ;
- Liberté de travailler davantage sans être étouffé par le carcan des 35 heures. Et là-dessus, je vais vous le dire franchement, les tergiversations des uns ou des autres ne concernent pas la CGPME. Tout ce qui va dans le sens de l'assouplissement de ces 35 heures qui ont fait tant de mal à notre pays, nous sommes pour !
- Liberté de cumuler emploi et retraite ;
- Liberté d'embaucher sans être constamment menacé de poursuites prud'homales.
Faire aimer l'Entreprise, c'est susciter l'adhésion et non le rejet. Oui, les PME sont un formidable ascenseur social. Oui, les PME créent des emplois, innovent, exportent, Madame la Ministre... ! Oui nos artisans sont héritiers d'un savoir-faire à la source de métiers synonymes d'amour du beau travail !
Et nous pouvons légitimement en être fiers.
Mais qu'on cesse de nous faire croire que l'étatisation de systèmes paritaires sera synonyme de meilleure gestion. La formation initiale doit-elle servir de modèle à la formation professionnelle ? La politique étatique du logement ou de la santé ont-elles prouvé leur efficacité pour que certains songent à faire main basse sur le 1 % logement ou sur la médecine du travail ?
Nous sommes prêts à accentuer davantage encore nos efforts en faveur de la formation professionnelle.
Nous sommes prêts, et nous venons de le prouver en paraphant l'accord sur la modernisation du marché du travail ou la position commune sur la représentativité des organisations syndicales, à nous engager sur la voie du dialogue.
Nous sommes prêts à accompagner les réformes dont la France a besoin. Nous voulons une France qui réussit, des entreprises dynamiques qui exportent.
Les valeurs que nous portons faites de travail, d'initiative, d'efforts et de liberté, -celles là même qui nous font placer l'Homme au coeur de nos priorités-, ne sont pas françaises. Elles sont un pont entre les Hommes. Je suis donc tout particulièrement heureux de partager ces moments avec nos amis du bassin méditerranéen présents à nos côtés aujourd'hui.
Avec eux et tous nos partenaires européens, nous croyons en un avenir commun autour de cette mer qui nous rassemble !
Pour que l'esprit d'entreprise souffle encore plus fort demain sur le bassin méditerranéen :
BON VENT !
BUON VENTO
BUEN SUERTE !
HATH SAID !Source http://www.cgpme.fr, le 5 juin 2008