Texte intégral
Monsieur le Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer et Cher Collègue,
Monsieur le Ministre des Relations extérieures et de la Coopération, chargé de la Diaspora de la Francophonie et du Monde arabe,
Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président du Conseil général de Mayotte,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Elus ,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, tout d'abord, au nom du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, vous souhaiter la bienvenue au Quai d'Orsay, où nous allons ensemble, durant ces deux journées, oeuvrer au rapprochement entre nos deux pays.
Avant d'ouvrir nos travaux, qui marqueront la relance de notre coopération après une période difficile pour les Comores, je voudrais saluer ici la mémoire de M. Ali Bourhane, dont nous venons d'apprendre la disparition brutale.
En septembre dernier, il dirigeait la délégation comorienne, venue pour des échanges approfondis sur notre coopération. Il était à la fois un grand serviteur de l'Etat comorien, mais aussi un ami de la France.
Je vous propose de faire une minute de silence en sa mémoire.
Il y a une quinzaine de jours, Yves Jégo et moi-même étions chez vous, dans l'Archipel des Iles de la Lune. Nous y avons été longuement reçus par le président Sambi. Je voudrais vous redire combien j'ai été sensible à l'accueil chaleureux qui nous a été réservé à Moroni.
Cette visite conjointe de deux membres du gouvernement français aux Comores était une première. Après l'entrevue entre nos deux présidents le 28 septembre 2007, le format inédit de cette double visite ministérielle témoigne de l'attention toute particulière que le gouvernement français porte aux relations avec l'Union des Comores.
Nos deux pays sont des voisins et des amis. L'histoire des Comores permet de comprendre pourquoi les Comoriens connaissent si bien la France. Notre usage commun du français, que nous avons en partage, participe aussi de cette proximité.
Au-delà de notre histoire et de notre langue communes, nos deux pays ont des destins mêlés parce que de nombreux Comoriens vivent en France aujourd'hui et contribuent de façon décisive à la vie de leur famille restée aux Comores.
On dit parfois que Marseille est la plus grande ville des Comores... Une partie importante des forces vives de votre nation - étudiants, ouvriers, cadres, entrepreneurs - vit en France. C'est aussi cela qui caractérise la nature si particulière de notre relation : une relation humaine avant d'être une relation politique, culturelle ou économique.
Nous sommes également voisins. C'est là tout le paradoxe et la singularité de notre relation, dans laquelle ce qui nous unit est précisément ce qui nous divise. Ces liens ont mis 33 ans à s'imposer à tous. Ces liens donnent un sens profond à la notion de destin commun : nous réussirons ou nous échouerons ensemble. Pas de stabilité et de développement à Mayotte sans stabilité et développement aux Comores.
La France souhaite sincèrement renforcer la qualité de cette relation de bon voisinage. Les présidents Sarkozy et Sambi, le 28 septembre 2007, ont décidé de mettre en place un Groupe de Travail de Haut Niveau pour avancer ensemble, dans la sérénité et avec pragmatisme, sur la question de l'intégration régionale de Mayotte. Yves Jégo abordera, de manière plus détaillée, les objectifs du GTHN et les perspectives qui s'ouvrent devant nous.
Permettez-moi de vous dire l'esprit dans lequel j'espère que nous travaillerons ensemble pendant ces deux jours, mais aussi pendants les années qui viennent.
Nous avons aujourd'hui une chance historique de sortir d'un situation anachronique. Nous ne pourrons le faire qu'à deux conditions : courage et respect.
Courage pour sortir des solutions de facilité, des incantations rituelles qui rassurent mais ne font pas progresser.
Respect. Respect du choix de chacun. Respect sans lequel aucun vrai dialogue n'est possible.
Monsieur le Ministre,
Aujourd'hui, nous sommes heureux d'être à vos côtés pour vous encourager dans la difficile mission que les Comoriens ont assignée à M. Mohamed Sambi en l'élisant président de l'Union des Comores il y a deux ans.
Votre gouvernement a pris des engagements forts pour améliorer la justice, lutter contre la corruption, construire des logements pour vos citoyens les plus démunis. Sachez que nous vous soutenons.
Notre solidarité à l'égard des Comores est, vous le savez, ancienne et constante. Elle s'est déjà exprimée à maintes reprises, que ce soit au cours du processus de réconciliation nationale de Fomboni, pour contribuer à relancer le dialogue lorsqu'il était bloqué, plus récemment encore, pour contribuer à la stabilité des nouvelles institutions et tout dernièrement avec l'appui logistique pour l'opération "Démocratie aux Comores" qui a permis le rétablissement de la légalité constitutionnelle à Anjouan.
Au-delà des aides ponctuelles et des gestes d'amitié que la France a pu faire en faveur des Comores, sachez que nous souhaitons poursuivre et améliorer la qualité de notre aide publique aux Comores.
Notre visite il y a 15 jours aux Comores avait également pour but de relancer cette coopération bilatérale, notamment les projets situés sur l'île d'Anjouan suspendus il y a un an, à votre demande, compte tenu de la situation qui prévalait alors.
Nous avons signé, au cours de ma visite à Moroni, deux conventions, l'une d'aide budgétaire pour un montant de 825 000 euros, l'autre de 300 000 euros. La première permettra le règlement d'une partie des arriérés de traitement des fonctionnaires civils d'Anjouan, la seconde est destinée à l'acquisition de matériels et de mobiliers pour réinstaller les administrations publiques sur cette île.
Voilà, me semble-t-il, des éléments très concrets susceptibles de créer une nouvelle dynamique dans les relations entre la France et les Comores, qui doivent être caractérisées par l'amitié et la franchise.
Demain, les travaux continueront rue Monsieur, dans les locaux du secrétariat d'Etat à la Coopération et à la Francophonie, où nous procéderons à un examen détaillé de nos projets de coopération, afin de leur donner une plus grande lisibilité.
Je voudrais à ce sujet insister sur un thème qui m'est cher et qui figure aussi dans notre Document Cadre de Partenariat, que nous revisiterons demain. Il s'agit du développement des activités productives aux Comores.
Toutes les initiatives qui contribueront à développer l'activité économique aux Comores et inciteront les Comoriens à investir dans leur propre pays, à y consacrer leurs forces et leur talent, auront le soutien de la France, notamment, s'agissant de la diaspora, à travers les projets de co-développement.
Enfin, je souhaite plein succès à nos deux journées de travail. Je forme le voeu qu'elles se déroulent dans le climat qui a été celui de notre visite à Moroni : dans le dialogue, l'écoute et l'envie de progresser ensemble sur les sujets d'intérêt commun.
Je sais qu'à Mohéli, Anjouan, Grande Comore et Mayotte, les attentes sont fortes : sachons ne pas les décevoir.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 juin 2008
Monsieur le Ministre des Relations extérieures et de la Coopération, chargé de la Diaspora de la Francophonie et du Monde arabe,
Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président du Conseil général de Mayotte,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Elus ,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, tout d'abord, au nom du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, vous souhaiter la bienvenue au Quai d'Orsay, où nous allons ensemble, durant ces deux journées, oeuvrer au rapprochement entre nos deux pays.
Avant d'ouvrir nos travaux, qui marqueront la relance de notre coopération après une période difficile pour les Comores, je voudrais saluer ici la mémoire de M. Ali Bourhane, dont nous venons d'apprendre la disparition brutale.
En septembre dernier, il dirigeait la délégation comorienne, venue pour des échanges approfondis sur notre coopération. Il était à la fois un grand serviteur de l'Etat comorien, mais aussi un ami de la France.
Je vous propose de faire une minute de silence en sa mémoire.
Il y a une quinzaine de jours, Yves Jégo et moi-même étions chez vous, dans l'Archipel des Iles de la Lune. Nous y avons été longuement reçus par le président Sambi. Je voudrais vous redire combien j'ai été sensible à l'accueil chaleureux qui nous a été réservé à Moroni.
Cette visite conjointe de deux membres du gouvernement français aux Comores était une première. Après l'entrevue entre nos deux présidents le 28 septembre 2007, le format inédit de cette double visite ministérielle témoigne de l'attention toute particulière que le gouvernement français porte aux relations avec l'Union des Comores.
Nos deux pays sont des voisins et des amis. L'histoire des Comores permet de comprendre pourquoi les Comoriens connaissent si bien la France. Notre usage commun du français, que nous avons en partage, participe aussi de cette proximité.
Au-delà de notre histoire et de notre langue communes, nos deux pays ont des destins mêlés parce que de nombreux Comoriens vivent en France aujourd'hui et contribuent de façon décisive à la vie de leur famille restée aux Comores.
On dit parfois que Marseille est la plus grande ville des Comores... Une partie importante des forces vives de votre nation - étudiants, ouvriers, cadres, entrepreneurs - vit en France. C'est aussi cela qui caractérise la nature si particulière de notre relation : une relation humaine avant d'être une relation politique, culturelle ou économique.
Nous sommes également voisins. C'est là tout le paradoxe et la singularité de notre relation, dans laquelle ce qui nous unit est précisément ce qui nous divise. Ces liens ont mis 33 ans à s'imposer à tous. Ces liens donnent un sens profond à la notion de destin commun : nous réussirons ou nous échouerons ensemble. Pas de stabilité et de développement à Mayotte sans stabilité et développement aux Comores.
La France souhaite sincèrement renforcer la qualité de cette relation de bon voisinage. Les présidents Sarkozy et Sambi, le 28 septembre 2007, ont décidé de mettre en place un Groupe de Travail de Haut Niveau pour avancer ensemble, dans la sérénité et avec pragmatisme, sur la question de l'intégration régionale de Mayotte. Yves Jégo abordera, de manière plus détaillée, les objectifs du GTHN et les perspectives qui s'ouvrent devant nous.
Permettez-moi de vous dire l'esprit dans lequel j'espère que nous travaillerons ensemble pendant ces deux jours, mais aussi pendants les années qui viennent.
Nous avons aujourd'hui une chance historique de sortir d'un situation anachronique. Nous ne pourrons le faire qu'à deux conditions : courage et respect.
Courage pour sortir des solutions de facilité, des incantations rituelles qui rassurent mais ne font pas progresser.
Respect. Respect du choix de chacun. Respect sans lequel aucun vrai dialogue n'est possible.
Monsieur le Ministre,
Aujourd'hui, nous sommes heureux d'être à vos côtés pour vous encourager dans la difficile mission que les Comoriens ont assignée à M. Mohamed Sambi en l'élisant président de l'Union des Comores il y a deux ans.
Votre gouvernement a pris des engagements forts pour améliorer la justice, lutter contre la corruption, construire des logements pour vos citoyens les plus démunis. Sachez que nous vous soutenons.
Notre solidarité à l'égard des Comores est, vous le savez, ancienne et constante. Elle s'est déjà exprimée à maintes reprises, que ce soit au cours du processus de réconciliation nationale de Fomboni, pour contribuer à relancer le dialogue lorsqu'il était bloqué, plus récemment encore, pour contribuer à la stabilité des nouvelles institutions et tout dernièrement avec l'appui logistique pour l'opération "Démocratie aux Comores" qui a permis le rétablissement de la légalité constitutionnelle à Anjouan.
Au-delà des aides ponctuelles et des gestes d'amitié que la France a pu faire en faveur des Comores, sachez que nous souhaitons poursuivre et améliorer la qualité de notre aide publique aux Comores.
Notre visite il y a 15 jours aux Comores avait également pour but de relancer cette coopération bilatérale, notamment les projets situés sur l'île d'Anjouan suspendus il y a un an, à votre demande, compte tenu de la situation qui prévalait alors.
Nous avons signé, au cours de ma visite à Moroni, deux conventions, l'une d'aide budgétaire pour un montant de 825 000 euros, l'autre de 300 000 euros. La première permettra le règlement d'une partie des arriérés de traitement des fonctionnaires civils d'Anjouan, la seconde est destinée à l'acquisition de matériels et de mobiliers pour réinstaller les administrations publiques sur cette île.
Voilà, me semble-t-il, des éléments très concrets susceptibles de créer une nouvelle dynamique dans les relations entre la France et les Comores, qui doivent être caractérisées par l'amitié et la franchise.
Demain, les travaux continueront rue Monsieur, dans les locaux du secrétariat d'Etat à la Coopération et à la Francophonie, où nous procéderons à un examen détaillé de nos projets de coopération, afin de leur donner une plus grande lisibilité.
Je voudrais à ce sujet insister sur un thème qui m'est cher et qui figure aussi dans notre Document Cadre de Partenariat, que nous revisiterons demain. Il s'agit du développement des activités productives aux Comores.
Toutes les initiatives qui contribueront à développer l'activité économique aux Comores et inciteront les Comoriens à investir dans leur propre pays, à y consacrer leurs forces et leur talent, auront le soutien de la France, notamment, s'agissant de la diaspora, à travers les projets de co-développement.
Enfin, je souhaite plein succès à nos deux journées de travail. Je forme le voeu qu'elles se déroulent dans le climat qui a été celui de notre visite à Moroni : dans le dialogue, l'écoute et l'envie de progresser ensemble sur les sujets d'intérêt commun.
Je sais qu'à Mohéli, Anjouan, Grande Comore et Mayotte, les attentes sont fortes : sachons ne pas les décevoir.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 juin 2008