Texte intégral
C. Barbier.- P. Devedjian c'est la tolérance zéro à l'UMP, a déclaré H. de Charrette. Que lui répondez-vous ?
Ce n'est pas bienvenu. C'est juste le moment où on lui a manifesté toute notre tolérance sur le vote de la Constitution. Il s'est abstenu et c'était très bien accepté. Et je lui fais observer que, par exemple à gauche, la discipline de vote est un impératif absolu alors qu'à droite, nous effectivement très tolérants et nous acceptons évidemment les votes de confiance ou de défiance, suivant la conscience de chacun.
Après C. Estrosi, H. de Charrette, comment vivez-vous ces critiques ? Est-ce que vous en avez parlé avec le président de la République ?
Je pense que cela fait parti du Rassemblement. J'ai pris le parti de ne pas m'offusquer de cela. Nous sommes 370.000. Nous sommes rassemblés. Tout le monde ne se retrouve pas évidemment nécessairement sur la même ligne. Il faut accepter cela, c'est le prix du rassemblement, c'est le prix de la diversité.
En même temps vous relancez les conventions UMP, vous avez commencé par le social. L'UMP est-elle en panne de pensée, en panne de production d'idées, de propositions ?
Je ne crois pas. Par exemple, aujourd'hui, le débat est animé par le plafonnement des niches fiscales, c'est un gros sujet.
On va en parler.
C'est l'UMP qui a lancé cela.
Le plafonnement des niches fiscales, la commission des finances propose de plafonner pour un même foyer fiscal le cumul possible en fait de toutes les niches. Est-ce qu'il faut le faire ?
Oui, je suis favorable à cela. Vous avez pu voir que cela a explosé, le coût des niches fiscales. On est passé en 4 ou 5 ans d'environ 50 milliards à 73 milliards. Donc, 50 % d'augmentation dans l'usage de ces niches. Beaucoup de ces niches sont très utiles, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Mais il ne faut pas que cela puisse aboutir à ce que quelqu'un ne paye aucun impôt.
D'un côté, il y a le bouclier fiscal, de l'autre on supprime les niches ou on les plafonne. Vous augmentez les impôts quand même ?
Non, je pense qu'il faut que l'impôt soit juste. Donc, ne pas payer plus de 50 % c'est le bouclier fiscal, c'est normal qu'on travaille la moitié l'année pour soi quand même. Mais ne pas non plus être dans la solution où on ne paye aucun impôt quand on gagne bien sa vie. C'est simplement la justice.
Les routiers rejettent les propositions du Gouvernement et veulent, entre autres, une baisse des tarifs du péage. Soutenez-vous cette proposition ?
C'est assez difficile à mettre en oeuvre, d'abord parce que les tarifs du péage souvent ils appartiennent à des concessionnaires privés. Ils sont réglementés par l'Etat. Mais il y a aussi l'équilibre du fonctionnement routier. Je pense que les routiers peuvent répercuter bien souvent cette hausse, qui est évidemment pénible, dans leurs prix. Ce qui n'est pas le cas par exemple des marins pêcheurs.
Craignez-vous la paralysie du pays par des blocages routiers ?
Je ne le crois pas. Ce n'est pas non plus leur intérêt. Mais il fait voir aussi à mieux organiser la profession.
Le Gouvernement doit-il ponctionner Total et les autres grands pétroliers d'une part de leurs bénéfices exceptionnels dus à la hausse du carburant pour justement aider les professions qui sont touchées par cette hausse ?
Total a accepté une contribution volontaire. Il faut simplement s'apercevoir que 95 % du chiffre d'affaires de cette grande entreprise française qu'est Totale est fait à l'étranger. Donc, il faut peut-être aussi faire attention à ne pas chasser les grandes entreprises qui sont sur notre territoire par des mesures exceptionnelles.
Vous avez souhaité la suppression des 35 heures. La durée légale des 35 heures est maintenue mais on va libéraliser l'organisation du travail et les dépassements horaires au niveau des entreprises. Est-ce que cette méthode de X. Bertrand, qui passe outre un accord signé avec les syndicats et les patronats, vous choque ?
Non, au contraire. Vous disiez tout à l'heure qu'on était en panne de réflexion à l'UMP, là aussi la réflexion vient de l'UMP. Et je pense que X. Bertrand se débrouille très bien. Cela ne me choque pas parce que je vais vous dire, ce que demande les syndicats finalement, c'est qu'on mette le Parlement en vacances. Pour faire la loi, s'il y a eu un accord avec les partenaires sociaux, les députés n'ont pu rien à dire. Alors il ne faut pas se plaindre de l'absentéisme.
Est-ce que X. Bertrand ne cherche pas surtout à être populaire parmi l'électorat de droite pour continuer son ascension ?
X. Bertrand, il fait son travail de ministre. Et son travail de ministre consiste effectivement à faire avancer à la fois le dialogue social et l'organisation du travail dans l'entreprise. Je le soutiens tout à fait.
La baisse du chômage n'est que statistique, estime le PS. Etes-vous d'accord ?
Non, je ne suis pas d'accord mais je comprends que se soit douloureux pour eux que nous obtenions de tels succès. Parce que finalement le niveau du chômage il atteint ce qu'il était, il y a 25 ans. C'est le même appareil statistique. Et puis, je vais vous dire, l'Insee n'est pas une succursale de l'UMP.
Pour atteindre le plein emploi, ce fameux 5 % de chômage, est-ce qu'il faut être plus dur encore avec ceux qui refusent des offres d'emploi ? Il va y avoir une réforme de l'offre valable d'emploi. Est-ce qu'il faut qu'au Parlement les députés de la majorité durcissent encore le texte ?
Non, ce dispositif est très équilibré. Et dès lors que quelqu'un se sera fait offrir deux offres d'emplois valables, c'est-à-dire raisonnables, dans un périmètre convenable, avec une rémunération également raisonnable, il n'y a pas de raison de la refuser. Je crois que tous les Français sont d'accord là-dessus.
Faut-il indexer la redevance télé sur l'inflation ?
C'est le compromis auquel nous sommes peut-être arrivés. En tous les cas, qui a été proposé.
On n'augmente pas la redevance, mais elle suit l'inflation pour ne pas...
C'est juste, parce qu'autrement la recette diminue si elle ne suit pas l'inflation.
L'annulation d'un mariage à Lille pour cause de "non virginité" de l'épouse a créé la polémique. En soutenant cette annulation, puis en faisant appel, la garde des Sceaux a-t-elle mal apprécié la situation ?
Je ne le crois pas. Elle est d'abord dans son rôle de garde des Sceaux quand la décision est rendue. Elle n'est frappée d'aucune voie de recours. Le devoir du garde des Sceaux, c'est de protéger les décisions de justice, surtout quand elles sont frappées d'aucun recours. C'était le cas. Ensuite, il y a un recours, et ce recours est à la diligence de la garde des Sceaux parce que ça pose un vrai problème de société.
"Un vrai problème de société" : 73 % des gens, selon OpinionWay pour Le Figaro, son choqués. Ce vrai problème de société, c'est le problème de l'islam en France ?
Rien à voir...
Tout de même, c'est un mariage où un musulman dit : "mon épouse n'est pas vierge" !
Cela aurait pu arriver aussi chez un catholique, quand même ! C'est arrivé chez des musulmans, ben oui...Le problème c'est le fondement. D'ailleurs, j'ai lu le jugement, ce que bien peu de commentateurs ont fait, et j'ai observé que le jugement ne parle pas de "virginité" mais de "chasteté", ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
Pour vous, la chasteté c'est une valeur que l'on peut introduire dans un mariage ?
Chaste, on peut le devenir peut le devenir. Vierge, si on ne l'est pas, je ne crois pas qu'on puisse le devenir.
La réforme des institutions est au Sénat. Selon J.-P. Raffarin, les sénateurs UMP vont supprimer l'amendement instaurant, dans l'article 88-5, "un référendum pour l'adhésion à l'Union européenne de tout pays représentant 5 % de la population européenne". Êtes-vous prêt à accepter cette suppression et à reprendre cette copie lorsqu'elle reviendra à l'Assemblée ?
Non, je continuerai à soutenir cet amendement, que j'ai d'ailleurs cosigné. C'est R. Maillet qui a fait cet amendement et il a bien fait. Je suis étonné d'ailleurs de la position de J.-P. Raffarin, parce que il m'avait semblé que c'était à l'initiative du Premier ministre, J.-P. Raffarin, que cette disposition avait été incorporée à la Constitution.
C'était à l'époque un référendum pour tout pays. Là, on dit 5 %, c'est parce qu'on vise la Turquie, reconnaissez-le !
Pas seulement, l'Ukraine aussi.
Oui, enfin, la Turquie d'abord, l'Ukraine n'est pas encore candidat...
Mais vous voulez me faire croire que quand cette disposition a été adoptée ça ne visait pas la Turquie ? !
Peut-on mettre dans la Constitution des amendements qui visent tel ou tel pays ad hoc ?
Ce n'est pas le cas, puisque ça vise les pays qui ont une population qui changerait à raison de plus de 5 % l'équilibre de l'Union européenne.
Pourquoi ne faites-vous pas confiance à un président de la République, qui a toujours le choix entre un Congrès et un référendum sous la pression populaire au moment où la Turquie éventuellement sera aux portes d'entrée... ?
Mais je fais confiance à N. Sarkozy. Je fais confiance N. Sarkozy, je sais qu'avec lui la Turquie n'entrera pas dans l'Union européenne. Simplement, on nous a expliqué que la négociation qui se passait avec l'Union européenne pouvait durer vingt ans
J.-L. Debré, président du Conseil constitutionnel, sur la globalité de cette réforme des institutions, craint un retour aux errements anciens. Sort-il de son devoir de réserve ?
Le président du Conseil constitutionnel, comme l'ensemble des membres, ce sont des juges. Les juges ont été habitués à un vrai devoir de réserve.
C'est un Conseil qui ne se prononce pas quand on change la Constitution, et pour cause. Il a donc le droit de commenter ou ça ne viendra pas au Conseil.
Ce n'est pas heureux, à mon avis, que le juge commente la loi.
Beaucoup d'indécis à six jours du référendum en Irlande, un référendum sur le Traité de Lisbonne. Un sondage donne aujourd'hui le non devant le oui. Que fera le Président Sarkozy si à quinze jours de la présidence française de l'Union européenne, l'Irlande vote non à ce Traité dit "simplifié" ?
Il faudra discuter avec le gouvernement irlandais. Ce serait tout de même un paradoxe que l'Irlande vote non, parce que je crois que c'est le pays de l'Union européenne qui a le plus profité des fonds européens.
La France n'avait pas mal profité de la PAC et on a quand même voté non en 2005 !
Oui, mais ce n'était pas très heureux.
Est-ce à dire que la présidence française vole en éclats si elle doit gérer cette crise et ne plus s'occuper d'autres dossiers ?
Je crois, au contraire, au talent de N. Sarkozy, il a remis l'Europe dans les rails, sorti la France de l'impasse dans laquelle le "non" nous avait jeté. Je crois que la question irlandaise... D'abord, pardonnez-moi de vous le dire, ce n'est qu'un sondage...
Réponse jeudi...
Je crois que la question irlandaise pourra se traiter.
Quel coup de pub cherche le Président Sarkozy en emmenant au Liban pour l'investiture du Président l'ensemble des chefs de partis français ?
Cela n'a rien à voir avec la pub. Nous voulons montrer au Liban - j'irai moi-même dans ce déplacement - et aux Libanais, que l'ensemble de la société française, dans toute sa diversité, est solidaire de leur destin.
Et opposée au Hezbollah ?
En tous les cas, veut assurer la sécurité et l'intégrité du Liban.
Mobilisation pour sauver le numéro du département sur les plaques d'immatriculation. Il doit disparaître, beaucoup de parlementaires se liguent contre cette mesure. En êtes-vous ?
Non, je n'ai pas signé, mais je comprends cette demande. Elle est d'ailleurs possible, puisqu'il faudra être volontaire simplement pour afficher le numéro. Dans les nouveaux départements, ceux qui ont été créés en 1967, comme le mien, celui des Hauts-de-Seine, le numéro a beaucoup d'importance.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 juin 2008
Ce n'est pas bienvenu. C'est juste le moment où on lui a manifesté toute notre tolérance sur le vote de la Constitution. Il s'est abstenu et c'était très bien accepté. Et je lui fais observer que, par exemple à gauche, la discipline de vote est un impératif absolu alors qu'à droite, nous effectivement très tolérants et nous acceptons évidemment les votes de confiance ou de défiance, suivant la conscience de chacun.
Après C. Estrosi, H. de Charrette, comment vivez-vous ces critiques ? Est-ce que vous en avez parlé avec le président de la République ?
Je pense que cela fait parti du Rassemblement. J'ai pris le parti de ne pas m'offusquer de cela. Nous sommes 370.000. Nous sommes rassemblés. Tout le monde ne se retrouve pas évidemment nécessairement sur la même ligne. Il faut accepter cela, c'est le prix du rassemblement, c'est le prix de la diversité.
En même temps vous relancez les conventions UMP, vous avez commencé par le social. L'UMP est-elle en panne de pensée, en panne de production d'idées, de propositions ?
Je ne crois pas. Par exemple, aujourd'hui, le débat est animé par le plafonnement des niches fiscales, c'est un gros sujet.
On va en parler.
C'est l'UMP qui a lancé cela.
Le plafonnement des niches fiscales, la commission des finances propose de plafonner pour un même foyer fiscal le cumul possible en fait de toutes les niches. Est-ce qu'il faut le faire ?
Oui, je suis favorable à cela. Vous avez pu voir que cela a explosé, le coût des niches fiscales. On est passé en 4 ou 5 ans d'environ 50 milliards à 73 milliards. Donc, 50 % d'augmentation dans l'usage de ces niches. Beaucoup de ces niches sont très utiles, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Mais il ne faut pas que cela puisse aboutir à ce que quelqu'un ne paye aucun impôt.
D'un côté, il y a le bouclier fiscal, de l'autre on supprime les niches ou on les plafonne. Vous augmentez les impôts quand même ?
Non, je pense qu'il faut que l'impôt soit juste. Donc, ne pas payer plus de 50 % c'est le bouclier fiscal, c'est normal qu'on travaille la moitié l'année pour soi quand même. Mais ne pas non plus être dans la solution où on ne paye aucun impôt quand on gagne bien sa vie. C'est simplement la justice.
Les routiers rejettent les propositions du Gouvernement et veulent, entre autres, une baisse des tarifs du péage. Soutenez-vous cette proposition ?
C'est assez difficile à mettre en oeuvre, d'abord parce que les tarifs du péage souvent ils appartiennent à des concessionnaires privés. Ils sont réglementés par l'Etat. Mais il y a aussi l'équilibre du fonctionnement routier. Je pense que les routiers peuvent répercuter bien souvent cette hausse, qui est évidemment pénible, dans leurs prix. Ce qui n'est pas le cas par exemple des marins pêcheurs.
Craignez-vous la paralysie du pays par des blocages routiers ?
Je ne le crois pas. Ce n'est pas non plus leur intérêt. Mais il fait voir aussi à mieux organiser la profession.
Le Gouvernement doit-il ponctionner Total et les autres grands pétroliers d'une part de leurs bénéfices exceptionnels dus à la hausse du carburant pour justement aider les professions qui sont touchées par cette hausse ?
Total a accepté une contribution volontaire. Il faut simplement s'apercevoir que 95 % du chiffre d'affaires de cette grande entreprise française qu'est Totale est fait à l'étranger. Donc, il faut peut-être aussi faire attention à ne pas chasser les grandes entreprises qui sont sur notre territoire par des mesures exceptionnelles.
Vous avez souhaité la suppression des 35 heures. La durée légale des 35 heures est maintenue mais on va libéraliser l'organisation du travail et les dépassements horaires au niveau des entreprises. Est-ce que cette méthode de X. Bertrand, qui passe outre un accord signé avec les syndicats et les patronats, vous choque ?
Non, au contraire. Vous disiez tout à l'heure qu'on était en panne de réflexion à l'UMP, là aussi la réflexion vient de l'UMP. Et je pense que X. Bertrand se débrouille très bien. Cela ne me choque pas parce que je vais vous dire, ce que demande les syndicats finalement, c'est qu'on mette le Parlement en vacances. Pour faire la loi, s'il y a eu un accord avec les partenaires sociaux, les députés n'ont pu rien à dire. Alors il ne faut pas se plaindre de l'absentéisme.
Est-ce que X. Bertrand ne cherche pas surtout à être populaire parmi l'électorat de droite pour continuer son ascension ?
X. Bertrand, il fait son travail de ministre. Et son travail de ministre consiste effectivement à faire avancer à la fois le dialogue social et l'organisation du travail dans l'entreprise. Je le soutiens tout à fait.
La baisse du chômage n'est que statistique, estime le PS. Etes-vous d'accord ?
Non, je ne suis pas d'accord mais je comprends que se soit douloureux pour eux que nous obtenions de tels succès. Parce que finalement le niveau du chômage il atteint ce qu'il était, il y a 25 ans. C'est le même appareil statistique. Et puis, je vais vous dire, l'Insee n'est pas une succursale de l'UMP.
Pour atteindre le plein emploi, ce fameux 5 % de chômage, est-ce qu'il faut être plus dur encore avec ceux qui refusent des offres d'emploi ? Il va y avoir une réforme de l'offre valable d'emploi. Est-ce qu'il faut qu'au Parlement les députés de la majorité durcissent encore le texte ?
Non, ce dispositif est très équilibré. Et dès lors que quelqu'un se sera fait offrir deux offres d'emplois valables, c'est-à-dire raisonnables, dans un périmètre convenable, avec une rémunération également raisonnable, il n'y a pas de raison de la refuser. Je crois que tous les Français sont d'accord là-dessus.
Faut-il indexer la redevance télé sur l'inflation ?
C'est le compromis auquel nous sommes peut-être arrivés. En tous les cas, qui a été proposé.
On n'augmente pas la redevance, mais elle suit l'inflation pour ne pas...
C'est juste, parce qu'autrement la recette diminue si elle ne suit pas l'inflation.
L'annulation d'un mariage à Lille pour cause de "non virginité" de l'épouse a créé la polémique. En soutenant cette annulation, puis en faisant appel, la garde des Sceaux a-t-elle mal apprécié la situation ?
Je ne le crois pas. Elle est d'abord dans son rôle de garde des Sceaux quand la décision est rendue. Elle n'est frappée d'aucune voie de recours. Le devoir du garde des Sceaux, c'est de protéger les décisions de justice, surtout quand elles sont frappées d'aucun recours. C'était le cas. Ensuite, il y a un recours, et ce recours est à la diligence de la garde des Sceaux parce que ça pose un vrai problème de société.
"Un vrai problème de société" : 73 % des gens, selon OpinionWay pour Le Figaro, son choqués. Ce vrai problème de société, c'est le problème de l'islam en France ?
Rien à voir...
Tout de même, c'est un mariage où un musulman dit : "mon épouse n'est pas vierge" !
Cela aurait pu arriver aussi chez un catholique, quand même ! C'est arrivé chez des musulmans, ben oui...Le problème c'est le fondement. D'ailleurs, j'ai lu le jugement, ce que bien peu de commentateurs ont fait, et j'ai observé que le jugement ne parle pas de "virginité" mais de "chasteté", ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
Pour vous, la chasteté c'est une valeur que l'on peut introduire dans un mariage ?
Chaste, on peut le devenir peut le devenir. Vierge, si on ne l'est pas, je ne crois pas qu'on puisse le devenir.
La réforme des institutions est au Sénat. Selon J.-P. Raffarin, les sénateurs UMP vont supprimer l'amendement instaurant, dans l'article 88-5, "un référendum pour l'adhésion à l'Union européenne de tout pays représentant 5 % de la population européenne". Êtes-vous prêt à accepter cette suppression et à reprendre cette copie lorsqu'elle reviendra à l'Assemblée ?
Non, je continuerai à soutenir cet amendement, que j'ai d'ailleurs cosigné. C'est R. Maillet qui a fait cet amendement et il a bien fait. Je suis étonné d'ailleurs de la position de J.-P. Raffarin, parce que il m'avait semblé que c'était à l'initiative du Premier ministre, J.-P. Raffarin, que cette disposition avait été incorporée à la Constitution.
C'était à l'époque un référendum pour tout pays. Là, on dit 5 %, c'est parce qu'on vise la Turquie, reconnaissez-le !
Pas seulement, l'Ukraine aussi.
Oui, enfin, la Turquie d'abord, l'Ukraine n'est pas encore candidat...
Mais vous voulez me faire croire que quand cette disposition a été adoptée ça ne visait pas la Turquie ? !
Peut-on mettre dans la Constitution des amendements qui visent tel ou tel pays ad hoc ?
Ce n'est pas le cas, puisque ça vise les pays qui ont une population qui changerait à raison de plus de 5 % l'équilibre de l'Union européenne.
Pourquoi ne faites-vous pas confiance à un président de la République, qui a toujours le choix entre un Congrès et un référendum sous la pression populaire au moment où la Turquie éventuellement sera aux portes d'entrée... ?
Mais je fais confiance à N. Sarkozy. Je fais confiance N. Sarkozy, je sais qu'avec lui la Turquie n'entrera pas dans l'Union européenne. Simplement, on nous a expliqué que la négociation qui se passait avec l'Union européenne pouvait durer vingt ans
J.-L. Debré, président du Conseil constitutionnel, sur la globalité de cette réforme des institutions, craint un retour aux errements anciens. Sort-il de son devoir de réserve ?
Le président du Conseil constitutionnel, comme l'ensemble des membres, ce sont des juges. Les juges ont été habitués à un vrai devoir de réserve.
C'est un Conseil qui ne se prononce pas quand on change la Constitution, et pour cause. Il a donc le droit de commenter ou ça ne viendra pas au Conseil.
Ce n'est pas heureux, à mon avis, que le juge commente la loi.
Beaucoup d'indécis à six jours du référendum en Irlande, un référendum sur le Traité de Lisbonne. Un sondage donne aujourd'hui le non devant le oui. Que fera le Président Sarkozy si à quinze jours de la présidence française de l'Union européenne, l'Irlande vote non à ce Traité dit "simplifié" ?
Il faudra discuter avec le gouvernement irlandais. Ce serait tout de même un paradoxe que l'Irlande vote non, parce que je crois que c'est le pays de l'Union européenne qui a le plus profité des fonds européens.
La France n'avait pas mal profité de la PAC et on a quand même voté non en 2005 !
Oui, mais ce n'était pas très heureux.
Est-ce à dire que la présidence française vole en éclats si elle doit gérer cette crise et ne plus s'occuper d'autres dossiers ?
Je crois, au contraire, au talent de N. Sarkozy, il a remis l'Europe dans les rails, sorti la France de l'impasse dans laquelle le "non" nous avait jeté. Je crois que la question irlandaise... D'abord, pardonnez-moi de vous le dire, ce n'est qu'un sondage...
Réponse jeudi...
Je crois que la question irlandaise pourra se traiter.
Quel coup de pub cherche le Président Sarkozy en emmenant au Liban pour l'investiture du Président l'ensemble des chefs de partis français ?
Cela n'a rien à voir avec la pub. Nous voulons montrer au Liban - j'irai moi-même dans ce déplacement - et aux Libanais, que l'ensemble de la société française, dans toute sa diversité, est solidaire de leur destin.
Et opposée au Hezbollah ?
En tous les cas, veut assurer la sécurité et l'intégrité du Liban.
Mobilisation pour sauver le numéro du département sur les plaques d'immatriculation. Il doit disparaître, beaucoup de parlementaires se liguent contre cette mesure. En êtes-vous ?
Non, je n'ai pas signé, mais je comprends cette demande. Elle est d'ailleurs possible, puisqu'il faudra être volontaire simplement pour afficher le numéro. Dans les nouveaux départements, ceux qui ont été créés en 1967, comme le mien, celui des Hauts-de-Seine, le numéro a beaucoup d'importance.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 juin 2008