Déclaration de Mme Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, sur le rôle du Conseil national du livre, Paris le 30 juin 2008.

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Circonstance : Installation du Conseil national du livre à Paris le 30 juin 2008

Texte intégral

Je suis très heureuse de vous accueillir ce matin pour l'installation du Conseil du Livre.
Je vous remercie tous d'avoir accepté d'en être membres.
La participation de l'ensemble des acteurs de la chaîne du livre était la condition déterminante pour la création d'une telle instance :
- Représentants du secteur privé mais aussi du secteur public ;
- Délégués des administrations mais également membres de la représentation nationale ;
- Porte-parole des créateurs mais également des éditeurs ;
- Représentants des libraires mais aussi des bibliothèques et du monde de la lecture publique,
Je constate que vous êtes ce matin présents à l'appel.
J'y vois le signe de l'intérêt que vous manifestez pour cette nouvelle instance, dans laquelle je place moi-même beaucoup d'espoirs pour éclairer, formuler mais aussi juger et évaluer la politique du livre et de la lecture.
Permettez moi de rappeler rapidement, en guise d'ouverture à cette séance, quelques principes qui m'ont animée lorsque j'ai pris l'initiative de créer ce Conseil, élément important du plan pour le livre que j'ai annoncé, en novembre dernier.
J'ai évoqué à l'instant sa composition, je n'y reviendrai pas, sinon pour dire que c'est la première fois qu'une réunion aussi large des acteurs du livre peut avoir lieu. Nous avions certes jusqu'à présent d'autres instances de débat - je pense au conseil supérieur des bibliothèques ou au comité de pilotage pour la création d'une bibliothèque numérique (2005). Leur objet était beaucoup plus limité, de même que leur périmètre, restreint aux acteurs publics, alors que je pense qu'il est très important, aujourd'hui, que secteur public et secteur privé apprennent à mieux se connaître et à travailler ensemble. A cet égard, la loi sur le droit de prêt avait mis à jour l'ignorance réciproque des uns et des autres et je suis persuadée que ce Conseil nous aidera à les dépasser.
Vous réunir tous pour ces séances n'est pas chose facile. Je connais vos obligations. C'est pourquoi je crois qu'il n'est pas nécessaire de nous réunir plus de trois fois l'an. Ce rythme me parait approprié à nos travaux. Nous pourrions évidemment le modifier si vous le jugiez utile.
Je soumets cette idée à votre attention que, dans l'intervalle de nos réunions, des groupes de travail désignés sur des sujets d'intérêt partagé puissent préparer, de séance en séance, des dossiers de fond proposés à l'arbitrage des membres. Les coordinateurs de ces groupes s'appuieraient sur une lettre de mission claire du Conseil et, bien entendu, bénéficieraient de l'appui de mes services pour l'organisation de leurs travaux.
Le secrétaire général (Nicolas Georges) dont est doté le Conseil du Livre veillera à la coordination générale du dispositif et à l'organisation de nos séances.
Je compte sur vos propositions concrètes pour définir au fil de nos sessions les thèmes méritant la constitution de ces équipes. J'entrevois déjà, à la lecture du programme de travail de la matinée, quelques pistes intéressantes.
J'ai parlé précédemment, pour évoquer le Conseil du livre, de « parlement du livre ».
Ce terme me paraît refléter tout d'abord l'esprit dans lequel ce Conseil doit travailler. Le débat doit y être libre, sans a priori sur des sujets qui peuvent éventuellement vous diviser. L'échange interactif doit favoriser l'émergence de solutions et d'idées nouvelles.
C'est pourquoi il me semble que nos réunions, si elles doivent être denses, ne doivent pas être trop longues. Il nous faudra trouver, à ce propos, le juste équilibre.
Ce terme de « parlement » doit traduire également l'importance des questions que je souhaite voir soumettre dans cette enceinte. Nous pourrions imaginer à cet égard qu'en rythme de croisière les séances comprennent deux temps distincts :
- l'un consacré aux questions d'actualité à débattre
- l'autre à des dossiers de réformes défrichés par nos groupes de travail sur lesquels le Conseil pourrait rendre un avis quasi décisionnel.
Ne vous privez pas, par conséquent, de soumettre vos propositions d'ordre du jour.
Je précise évidemment que je n'entends pas mener les uns et les autres dans la direction d'une manière de co-gestion de la politique du livre. Chacun a son rôle et garde ses responsabilités. Soyez assurés que l'Etat entend exercer pleinement les siennes.
Enfin, et je terminerai cette ouverture par là, ce Conseil s'inscrit naturellement dans l'actualité de la réforme de l'Etat.
La RGPP touche chacun des départements ministériels ici présents selon une problématique qui lui est propre.
Pour ce qui relève du MCC, vous savez que j'ai tenu à préserver l'intégrité de la chaîne du livre au sein d'une seule des trois nouvelles directions générales et à faire en sorte que les professionnels, - vous tous - ayez toujours un interlocuteur bien identifié et de haut niveau, exerçant l'ensemble de ses missions et de ses tutelles.
La solution adoptée ne s'imposait pas immédiatement. Je remercie à ce propos le directeur du livre et de la lecture de s'être employé avec la conviction qui est la sienne à m'en démontrer les avantages.
Il s'agit d'une solution d'avenir qui rassemble médias, cinéma, musique et livre dans ce qui les rapproche aujourd'hui, la question des contenus numériques, de leur usage, de leur valorisation économique et de leur stabilité juridique.
Le Conseil du livre permettra, je l'espère, de traiter ces questions essentielles au niveau interprofessionnel et interministériel qui est naturellement le leur.
Notre séance est ouverte. Je vous cède la parole puisque ce Conseil sera d'abord ce que vous déciderez d'en faire.Source http://www.culture.gouv.fr, le 2 juillet 2008