Texte intégral
J.-J. Bourdin.- Question d'actualité : les ambulanciers privés manifestent, ils sont même autour de votre ministère. Qu'allez-vous leur proposer comme exonérations fiscales et sociales ? C'est ce qu'ils demandent ?
Nous sommes en négociations avec les ambulanciers qui traversent comme beaucoup d'ailleurs, beaucoup de professions, qui sont obligées...
Le prix des carburants, oui.
...Le prix des carburants. Nous avons mené une négociation tout au long de l'année dernière, nous étions arrivés à un accord, avec 150 millions d'euros de revalorisation des tarifs sur trois ans. Il s'avère maintenant qu'effectivement avec la crise du pétrole, nous avons rouvert les négociations, d'ailleurs elles se sont poursuivies tout au long de la semaine. Le problème évidemment pour nous, ministère de la Santé, c'est que les revalorisations viennent impacter les assurés sociaux, c'est-à-dire les comptes de l'assurance maladie. Donc, il faut qu'il y ait à la fois des mesures générales, je suis prête à évidemment prendre ma charge du fardeau, ou du moins les assurés sociaux, parce que ce n'est pas la ministre de la Santé, ce sont les comptes de l'assurance maladie, à prendre une partie du fardeau, mais...
Est-ce que vous allez leur proposer ? Je ne sais pas, moi, ils demandent des exonérations sociales et fiscales ?
Nous sommes en négociations, des négociations qui d'ailleurs mettent en jeu le ministère également de l'Economie et pas seulement l'Assurance maladie.
Parce qu'ils disent : nous, nous roulons, comme beaucoup d'autres professionnels, et nous payons le carburant au même prix que le particulier. Donc, sans les avantages des pêcheurs, des transporteurs, ou autres.
C'est la raison pour laquelle, je le répète, négociations qui n'impactent pas seulement le ministère de la Santé et les comptes de l'Assurance maladie...
Et vous allez faire un effort financier, il va y avoir un effort financier qui sera fait ?
Ne me faites pas tenir des promesses alors que nous sommes en négociations.
Mais vous n'avez pas de promesses ce matin ?
Nous sommes en négociations, J.-J. Bourdin.
Vous êtes en négociations. Bon !
Si je venais vous dire maintenant le résultat de la négociation, je ne serais pas un ministre négociateur.
Bon, d'accord, vous allez négocier le temps qu'il faudra, si j'ai bien compris. D'autres sujets sont sur le tapis avec vous. Tiens, parlons de sport avec les résultats pas terribles de l'équipe de France à l'Euro 2008. Êtes-vous déçue ?
Je suis déçue...
Êtes-vous déçue en regardant l'équipe de France ?
J'étais à Berne vendredi soir pour regarder un match qui par ailleurs fut un bon match....
Oui, superbe.
....On a passé vraiment 90 minutes de vrai bonheur. Cinq buts, dont, hélas quatre contre la France. Alors, on eu l'impression, on avait le sentiment d'une équipe néerlandaise extrêmement soudée, avec évidemment un Robben, un Van Persie au sommet de leur forme. Une équipe de France avec de belles individualités, du beau jeu, mais finalement...
Pas d'équipe.
Pas d'équipe, pas d'équipe. Alors la question se pose : faut-il remanier l'équipe, faut-il jouer la carte "jeune", si l'on peut dire ? Je pense que la question n'est pas là. Je vais...
Où est la question alors ?
...Je verrais bien une équipe, parce qu'on ne va pas la changer maintenant, je verrais bien à peu de chose près l'équipe actuelle jouer contre l'Italie mardi soir, et se ressaisir... Demain soir. Demain soir, oui, c'est mardi soir. Et se ressaisir. Peut-être que l'orgueil va être un puissant aiguillon, en tout cas je le leur souhaite.
Et R. Domenech, son avenir est-il en jeu, là ?
En tant que ministre des Sports, je ne vais pas porter un jugement non plus sur R. Domenech, qui par ailleurs est un ami, et que j'aime beaucoup. Mais très certainement, il faudra restructurer, reconformer...
Si la France est éliminée, il doit partir ? Vous partiriez à sa place si la France est éliminée ? Si la France était éliminée ?
Il fera le bilan lui-même. Il fera le bilan de ses choix, il le fera sans doute pas tout seul, il le fera avec ses joueurs, il le fera avec le président de la Fédération, de la Ligue, enfin avec ceux qui choisissent évidemment le coach. Je crois que de toute façon il avait dit qu'il partirait après ce tournoi, après cet Euro. Donc, on verra ce qu'il décide.
Bon, mais enfin, vous êtes déçue pour l'instant, vous êtes un ministre déçu ?
Je ne suis pas déçue, je suis catastrophée !
Vous êtes catastrophée ?
Ah oui. Quatre à un contre les Néerlandais... ! Catastrophée ! C'est sûr qu'il faut se poser des questions.
Donc, il y a des raisons. Bon, on en reparlera. Tout autre chose maintenant, plus sérieux, plus grave : l'alcool chez les jeunes. Alors, est-ce que vous allez supprimer les "Happy hours" dans les bars, ça a été murmuré, oui ou non ?
Non.
C'est une recommandation de la MILDT.
C'est ça, de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie. Je vais mener une action très ferme contre l'alcoolisme chez les jeunes. Il y a déjà des mesures qui ont été prises avec mon collègue ministre, J.-L. Borloo, sur la pause d'éthylomètres dans les lieux de convivialité qui ouvrent tard dans la nuit. Et dans la loi que je vais proposer au mois d'octobre, il y aura des mesures contre l'alcool chez les jeunes, et en particulier l'unification de l'interdiction de la vente d'alcool dans tous les lieux, que ce soit les lieux à consommer ou...parce que vous savez que, actuellement, il y a une législation extrêmement complexe qui fait que les jeunes peuvent boire des boissons de Type II, des vins, etc., et des bières entre 16 et 18 ans, tout un fouillis de législation...
Alors s'il y a interdiction de l'alcool...
Interdiction de l'alcool, aussi bien dans les lieux de vente à consommer ou à emporter.
Aux moins de 18 ans ? Aux moins de 18 ans. Unification de la législation, partout. C'est-à-dire, les épiceries, les grandes surfaces, les bars, les discothèques, etc.
Mais quant aux grandes surfaces, ce sont les hôtesses de caisses qui vont demander la carte d'identité ?
Voilà, exactement. C'est à la grande surface de faire sa police...
De se responsabiliser ?
... C'est évidemment la vente aux mineurs qui est interdite, et on doit respecter la législation.
Donc, en octobre interdiction...enfin, dans le projet de loi, interdiction de vendre de l'alcool aux mineurs, aux moins de 18 ans.
Oui. Et ce que nous voulons également, c'est l'interdiction totale de la vente d'alcool dans les stations-service, c'est...
Dans toutes les stations-service, quelle que soit l'heure et quel que soit le... ?
Voilà, parce que, pour l'instant, la vente d'alcool n'est interdite qu'à certaines heures de la nuit, de 22 heures à 6 heures du matin. Une station-service c'est fait pour vendre du carburant, cher...
Et non pas de l'alcool.
Et non pas de l'alcool.
Oui, cher, c'est très cher. Les "happy hours", donc, là, non, on n'y touche pas. "Les open bars" ?
Les "Happy hours", c'est le fait à certaines heures - parce que peut-être que certains de vos auditeurs ne savent ce que c'est- Les "Happy hours" c'est vendre de l'alcool moins cher dans certaines parties...
Entre 18 et 20 heures, par exemple.
Voilà, c'est cela, les heures moins tardives de la nuit. Ça ne me paraît pas être une mesure très signifiante. Par contre, je suis contre les "Open bars", c'est-à-dire, une vente forfaitaire, c'est surtout dans les débits de boissons temporaires, où vous achetez un ticket, et puis vous pouvez boire de l'alcool autant que vous voulez. Alors, ça, les "Open bars"...
Interdiction.
Interdiction. Je suis en train de réfléchir aux mesures qui permettraient cette interdiction parce que c'est cela qui facilite, on va encore parler franglais, le "binch drinking", c'est-à-dire ces phénomènes d'alcoolisation massive, où ce qui est recherché c'est non pas un alcoolisme de convivialité mais le fait de se s'enivrer...
Et dans les soirées étudiantes, où il y a des firmes qui proposent de l'alcool à tout va, et presque gratuitement ?
La législation s'appliquera évidemment à cela. Les "Open bars", c'est surtout dans ces soirées que c'est plus marqué.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 juin 2008
Nous sommes en négociations avec les ambulanciers qui traversent comme beaucoup d'ailleurs, beaucoup de professions, qui sont obligées...
Le prix des carburants, oui.
...Le prix des carburants. Nous avons mené une négociation tout au long de l'année dernière, nous étions arrivés à un accord, avec 150 millions d'euros de revalorisation des tarifs sur trois ans. Il s'avère maintenant qu'effectivement avec la crise du pétrole, nous avons rouvert les négociations, d'ailleurs elles se sont poursuivies tout au long de la semaine. Le problème évidemment pour nous, ministère de la Santé, c'est que les revalorisations viennent impacter les assurés sociaux, c'est-à-dire les comptes de l'assurance maladie. Donc, il faut qu'il y ait à la fois des mesures générales, je suis prête à évidemment prendre ma charge du fardeau, ou du moins les assurés sociaux, parce que ce n'est pas la ministre de la Santé, ce sont les comptes de l'assurance maladie, à prendre une partie du fardeau, mais...
Est-ce que vous allez leur proposer ? Je ne sais pas, moi, ils demandent des exonérations sociales et fiscales ?
Nous sommes en négociations, des négociations qui d'ailleurs mettent en jeu le ministère également de l'Economie et pas seulement l'Assurance maladie.
Parce qu'ils disent : nous, nous roulons, comme beaucoup d'autres professionnels, et nous payons le carburant au même prix que le particulier. Donc, sans les avantages des pêcheurs, des transporteurs, ou autres.
C'est la raison pour laquelle, je le répète, négociations qui n'impactent pas seulement le ministère de la Santé et les comptes de l'Assurance maladie...
Et vous allez faire un effort financier, il va y avoir un effort financier qui sera fait ?
Ne me faites pas tenir des promesses alors que nous sommes en négociations.
Mais vous n'avez pas de promesses ce matin ?
Nous sommes en négociations, J.-J. Bourdin.
Vous êtes en négociations. Bon !
Si je venais vous dire maintenant le résultat de la négociation, je ne serais pas un ministre négociateur.
Bon, d'accord, vous allez négocier le temps qu'il faudra, si j'ai bien compris. D'autres sujets sont sur le tapis avec vous. Tiens, parlons de sport avec les résultats pas terribles de l'équipe de France à l'Euro 2008. Êtes-vous déçue ?
Je suis déçue...
Êtes-vous déçue en regardant l'équipe de France ?
J'étais à Berne vendredi soir pour regarder un match qui par ailleurs fut un bon match....
Oui, superbe.
....On a passé vraiment 90 minutes de vrai bonheur. Cinq buts, dont, hélas quatre contre la France. Alors, on eu l'impression, on avait le sentiment d'une équipe néerlandaise extrêmement soudée, avec évidemment un Robben, un Van Persie au sommet de leur forme. Une équipe de France avec de belles individualités, du beau jeu, mais finalement...
Pas d'équipe.
Pas d'équipe, pas d'équipe. Alors la question se pose : faut-il remanier l'équipe, faut-il jouer la carte "jeune", si l'on peut dire ? Je pense que la question n'est pas là. Je vais...
Où est la question alors ?
...Je verrais bien une équipe, parce qu'on ne va pas la changer maintenant, je verrais bien à peu de chose près l'équipe actuelle jouer contre l'Italie mardi soir, et se ressaisir... Demain soir. Demain soir, oui, c'est mardi soir. Et se ressaisir. Peut-être que l'orgueil va être un puissant aiguillon, en tout cas je le leur souhaite.
Et R. Domenech, son avenir est-il en jeu, là ?
En tant que ministre des Sports, je ne vais pas porter un jugement non plus sur R. Domenech, qui par ailleurs est un ami, et que j'aime beaucoup. Mais très certainement, il faudra restructurer, reconformer...
Si la France est éliminée, il doit partir ? Vous partiriez à sa place si la France est éliminée ? Si la France était éliminée ?
Il fera le bilan lui-même. Il fera le bilan de ses choix, il le fera sans doute pas tout seul, il le fera avec ses joueurs, il le fera avec le président de la Fédération, de la Ligue, enfin avec ceux qui choisissent évidemment le coach. Je crois que de toute façon il avait dit qu'il partirait après ce tournoi, après cet Euro. Donc, on verra ce qu'il décide.
Bon, mais enfin, vous êtes déçue pour l'instant, vous êtes un ministre déçu ?
Je ne suis pas déçue, je suis catastrophée !
Vous êtes catastrophée ?
Ah oui. Quatre à un contre les Néerlandais... ! Catastrophée ! C'est sûr qu'il faut se poser des questions.
Donc, il y a des raisons. Bon, on en reparlera. Tout autre chose maintenant, plus sérieux, plus grave : l'alcool chez les jeunes. Alors, est-ce que vous allez supprimer les "Happy hours" dans les bars, ça a été murmuré, oui ou non ?
Non.
C'est une recommandation de la MILDT.
C'est ça, de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie. Je vais mener une action très ferme contre l'alcoolisme chez les jeunes. Il y a déjà des mesures qui ont été prises avec mon collègue ministre, J.-L. Borloo, sur la pause d'éthylomètres dans les lieux de convivialité qui ouvrent tard dans la nuit. Et dans la loi que je vais proposer au mois d'octobre, il y aura des mesures contre l'alcool chez les jeunes, et en particulier l'unification de l'interdiction de la vente d'alcool dans tous les lieux, que ce soit les lieux à consommer ou...parce que vous savez que, actuellement, il y a une législation extrêmement complexe qui fait que les jeunes peuvent boire des boissons de Type II, des vins, etc., et des bières entre 16 et 18 ans, tout un fouillis de législation...
Alors s'il y a interdiction de l'alcool...
Interdiction de l'alcool, aussi bien dans les lieux de vente à consommer ou à emporter.
Aux moins de 18 ans ? Aux moins de 18 ans. Unification de la législation, partout. C'est-à-dire, les épiceries, les grandes surfaces, les bars, les discothèques, etc.
Mais quant aux grandes surfaces, ce sont les hôtesses de caisses qui vont demander la carte d'identité ?
Voilà, exactement. C'est à la grande surface de faire sa police...
De se responsabiliser ?
... C'est évidemment la vente aux mineurs qui est interdite, et on doit respecter la législation.
Donc, en octobre interdiction...enfin, dans le projet de loi, interdiction de vendre de l'alcool aux mineurs, aux moins de 18 ans.
Oui. Et ce que nous voulons également, c'est l'interdiction totale de la vente d'alcool dans les stations-service, c'est...
Dans toutes les stations-service, quelle que soit l'heure et quel que soit le... ?
Voilà, parce que, pour l'instant, la vente d'alcool n'est interdite qu'à certaines heures de la nuit, de 22 heures à 6 heures du matin. Une station-service c'est fait pour vendre du carburant, cher...
Et non pas de l'alcool.
Et non pas de l'alcool.
Oui, cher, c'est très cher. Les "happy hours", donc, là, non, on n'y touche pas. "Les open bars" ?
Les "Happy hours", c'est le fait à certaines heures - parce que peut-être que certains de vos auditeurs ne savent ce que c'est- Les "Happy hours" c'est vendre de l'alcool moins cher dans certaines parties...
Entre 18 et 20 heures, par exemple.
Voilà, c'est cela, les heures moins tardives de la nuit. Ça ne me paraît pas être une mesure très signifiante. Par contre, je suis contre les "Open bars", c'est-à-dire, une vente forfaitaire, c'est surtout dans les débits de boissons temporaires, où vous achetez un ticket, et puis vous pouvez boire de l'alcool autant que vous voulez. Alors, ça, les "Open bars"...
Interdiction.
Interdiction. Je suis en train de réfléchir aux mesures qui permettraient cette interdiction parce que c'est cela qui facilite, on va encore parler franglais, le "binch drinking", c'est-à-dire ces phénomènes d'alcoolisation massive, où ce qui est recherché c'est non pas un alcoolisme de convivialité mais le fait de se s'enivrer...
Et dans les soirées étudiantes, où il y a des firmes qui proposent de l'alcool à tout va, et presque gratuitement ?
La législation s'appliquera évidemment à cela. Les "Open bars", c'est surtout dans ces soirées que c'est plus marqué.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 juin 2008