Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étangères et européennes, lors de la conférence de presse conjointe avec M. Volodymyr Ohryzko, ministre ukrainien des affaires étrangères, sur les relations franco-ukrainiennes, la proposition européenne de "partenariat-association" avec l'Ukraine et le nucléaire iranien, Paris le 7 juillet 2008.

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Circonstance : Visite en France du ministre ukrainien des affaires étrangères, Volodymyr Ohryzko, et entretien avec Bernard Kouchner le 7 juillet 2008 à Paris

Texte intégral

Je suis heureux d'accueillir mon homologue ukrainien, M. Volodymyr Ohryzko, au nom de la Présidence française de l'Union européenne, et pas seulement en mon nom personnel. Ceci est la preuve, s'il en était besoin, d'un intérêt très particulier en ce qui concerne les résultats - et pas seulement les efforts -, de l'Ukraine pour construire la démocratie, pour s'approcher, c'est son souhait, de l'Union européenne et, également de l'OTAN, même si ce n'était pas l'objet précis de notre discussion.
L'Ukraine est à nos yeux un pays d'importance majeure. Les présidents français et ukrainien se sont rencontrés plusieurs fois. Un "partenariat-association" - on discute encore du nom - a été proposé à l'Ukraine au sein de l'Union européenne. Nous avons discuté longuement de cette perspective et nous nous retrouverons, après en avoir parlé avec nos collègues européens - ce n'est pas la première fois -, le 22 juillet dans le cadre du Conseil des Affaires générales sous Présidence française. Nous en parlerons beaucoup plus longuement encore le 9 septembre prochain à Evian, où une rencontre entre l'Union européenne et l'Ukraine est prévue. Ce sont les raisons pour lesquelles nous travaillons intensément pour que des progrès soient faits. Ces progrès concernent tout un "paquet", comme on dit, avec notamment des discussions sur la nature européenne de l'Ukraine, sur les visas ou encore sur ce "partenariat-association" avec l'Ukraine.
Nous avons signé une feuille de route qui précisera, pour la période 2008-2009, tous les domaines où nous, la France et l'Ukraine, sommes les témoins et les acteurs des réformes nécessaires pour que les standards de l'Union européenne soient atteints, pour qu'il existe un développement des échanges économiques, une coopération culturelle, économique, scientifique ainsi qu'une coopération policière et militaire.
Q - Deux questions pour vous Monsieur Kouchner. Tout d'abord, quels résultats concrets espérez-vous obtenir de ce sommet d'Evian ? Deuxièmement sur l'Iran, quand une réponse des Six à l'Iran sera-t-elle prête et quel en sera le contenu ?
R - Concernant la deuxième question, dès que j'aurai lu la lettre - je viens de la recevoir il y a une heure -, je vous dirai très vite ce qu'elle contient, bien que j'en sois un peu informé. Il y aura une position commune des Six. Il n'y aura pas, je l'espère, de position particulière des 5+1.
Après la première réunion du Conseil Affaires générales dont je vous ai parlé, le 22 juillet, il y aura, à Evian, une réunion entre l'Union européenne et l'Ukraine. J'attends beaucoup de cette réunion. Il sera, en particulier, question non des reculs mais des avancées -j'en suis sûr - de ce "partenariat-association" entre l'Union européenne et l'Ukraine dans toutes les dimensions que je viens d'évoquer, c'est-à-dire aussi bien économiques que culturelles, ou encore dans des dimensions plus particulières comme l'énergie, sujet que nous avons abordé et dont nous avons fait, en ce qui concerne la position européenne sur l'énergie, l'une des priorités de notre présidence.
Si je puis me permettre de revenir sur la question iranienne, bien que je n'aie pas analysé les termes de la lettre qui vient de m'être remise, je souhaite dans notre démarche qui comprenait des sanctions et du dialogue - des sanctions décidées et des offres de dialogue qui viennent d'être proposées et dont nous venons de recevoir la réponse -, que le dialogue soit maintenu parce que la position des Six, malgré l'absence de progrès majeur, sera maintenue.
Q - Est-ce que l'Ukraine a des perspectives de recevoir le MAP et est-ce que la France a déjà arrêté sa position par rapport à cette question?
R - Nous avons fait un progrès considérable à Bucarest. Les six pays fondateurs de l'Europe ont reconnu et ont signé ce texte considérant l'évidence, c'est-à-dire que l'Ukraine sera un jour membre de l'OTAN. Quant aux dates, laissez-nous apprécier les conditions nécessaires de stabilité dans ces pays (que sont la Géorgie et l'Ukraine). Nous considérerons, en Géorgie et en Ukraine, les conditions des élections, les standards européens et puis surtout, vous le savez, le temps qu'il faudra pour l'aboutissement de ce processus. C'est un temps incompressible qui nous fera nous réjouir que l'Ukraine devienne bientôt membre de l'OTAN.
Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 juillet 2008