Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
C'était un bonheur de recevoir mon ami Ahmed Ali Aboul Gheit. Les Egyptiens en général sont nos amis, mais Ahmed en particulier. Nous avons parlé très précisément, très ouvertement et avec un certain bonheur du week-end qui s'annonce, consacré à l'Union pour la Méditerranée. Nous sommes d'accord pour considérer cet événement comme extrêmement important. S'il réussit, si cela se passe bien et je crois que cela va bien se passer, il y aura quarante quatre pays réunis à Paris, entre ceux de l'Union européenne et ceux du Sud.
J'espère que ce sera le début d'un véritable processus historique, d'un pont entre les deux rives de la Méditerranée. Cette mer qui a tant signifié et qui témoigne de nos difficultés et de nos succès depuis des générations, depuis des siècles voire des millénaires, cette mer redeviendra peut-être ce qu'elle devrait être, c'est-à-dire un havre, une mer de paix. Tout cela s'articulera sur des projets. Vous connaissez les schémas, entre le ministre des Affaires étrangères d'Egypte et moi-même, il n'y a aucune différence d'appréciation sur les projets.
Je lui laisse donc la parole en lui disant combien mon amitié est grande et combien nous nous réjouissons de recevoir le président Moubarak. Nous sommes heureux, avec Ahmed, d'assister au déjeuner que le président Sarkozy offrira samedi au président Moubarak. Tout cela s'annonce sous de bons auspices.
Quand je pense au début du débat autour de l'Union pour la Méditerranée, il y a maintenant un an, je trouve, honnêtement, que, même si les difficultés ne sont pas toutes aplanies, il y a eu beaucoup de progrès et j'en suis très heureux. Nos amis égyptiens ne sont pas pour rien dans tout cela, ils ont participé à cette démarche et à ces progrès et je les en remercie. La prochaine fois, nous nous verrons au Caire avec beaucoup de bonheur.
Q - Vous avez évoqué des difficultés. Pouvez-vous nous en parler ?
R - Nous allons parler de tout cela demain. Il y a différents points à préciser, à accepter des deux côtés. Les Egyptiens s'engagent à trouver des solutions à toutes ces importantes questions. Nous verrons demain, mais nul doute que demain ou dimanche matin nous serons en mesure de présenter un document commun.
Q - Sur l'Iran, qui est un sujet qui vous préoccupe tous les deux. Vous avez reçu la lettre des Iraniens il y a maintenant quelques jours, comment se passent vos consultations avec les autres pays et quelle sera votre réponse à l'Iran ?
R - Ce n'est pas le sujet mais je vais vous répondre. Les Six n'ont pas encore achevé ces discussions communes. Néanmoins, nous avons constaté deux choses : la première c'est que les points précis qui nous intéressaient, concernant le problème bien délicat de l'éventualité des démarches destinées à se doter d'une arme nucléaire, n'ont pas été abordés très clairement dans le texte de la réponse. Ces points précis ne sont pas mentionnés mais, concernant le deuxième point, une poursuite du dialogue nous est proposée.
Nous sommes donc satisfaits du second point mais pas du premier. Je pense, mais il faut attendre l'avis des cinq autres pays - nous n'en sommes pas là -, que nous accepterons cette main tendue. Nous serons cependant extrêmement précis sur la poursuite des obligations de remplir les conditions qui ont été plusieurs fois proposées, ou plus précisément votées, par le Conseil de sécurité des Nations unies. Dialogue oui, mais il faut une réponse concernant l'enrichissement de l'uranium et bien entendu son arrêt.
Q - Concernant le texte du sommet sur l'Union pour la Méditerranée ?
R - Le sommet, c'est dimanche. Je ne sais pas quand le texte sera prêt mais au plus vite, peut-être demain soir. Il sera naturellement approuvé dimanche par l'ensemble des participants.
Q - Y a-t-il des difficultés ?
R - Il n'y a pas de véritables difficultés, il y a quelques points sur lesquels il sera nécessaire d'obtenir un accord et une rédaction commune.
Q - On parle d'une conférence au plus haut sommet libano-franco-syrienne en présence ou sans la présence de l'Egypte. Est-ce qu'il y a d'autres pays et est-ce que cette conférence à trois est déjà prévue ?
R - Laissons-nous une chance, tout cela est prévu dans notre organisation. Ce sommet est prévu mais je ne peux pas vous en donner des détails, tout simplement parce qu'en dehors de notre bonne volonté et de la façon dont nous allons la proposer, ce n'est pas encore fait. Nous verrons bien, ces 44 pays sont tous ensemble pour pouvoir se réunir. Je vous promets que nos efforts et notre bonne volonté vont renverser tous les obstacles.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juillet 2008