Déclaration de M. Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche, sur les objectifs de la politique gouvernementale, notamment les réformes de l'Etat : institutions, administration des finances, retraites, impôt sur le revenu, la préparation des prochaines échéances électorales : municipales et cantonales, la direction du Parti radical, Paris le 26 mars 2000.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Clôture du Congrès du Parti Radical de Gauche, à Paris le 26 mars 2000

Texte intégral

Congrès 2000 - Paris
Discours de clôture de Jean-Michel Baylet
[Dimanche 26 mars 2000]
Mes chers amis,
Un Congrès, est toujours un moment fort dans la vie politique des Radicaux.
D'abord parce que c'est pour nous tous, militantes, militants, délégués, sympathisants, élus, l'occasion de nous retrouver en un même lieu, venant de toutes nos provinces et de l'outre-mer, dans l'amitié et la convivialité, dans la fête aussi comme ce fut le cas hier soir à l'occasion de cette magnifique soirée. Oh ! combien les absents doivent le regretter ! Oui, nous aimons ces moments, et je crois que nous sommes d'ailleurs bien le seul parti politique à les vivre avec une telle intensité.
Bien sûr, le Congrès est aussi un moment important pour d'autres raisons : il est un lieu d'échanges, de discussions, la possibilité d'ouvrir le débat de fond sur nos idées, nos valeurs et nos propositions, en même temps de parler de notre stratégie, de notre place dans la vie publique, et enfin sur le choix d'une ligne politique portée par des hommes et des femmes dans lesquels vous avez confiance, dans lesquels vous retrouvez le radicalisme que vous aimez, dans lesquels tout simplement vous vous reconnaissez.
Dans notre vie de congressiste déjà longue, presque trop longue pour certains, nous avons connu différents congrès, des congrès très consensuels, où les journées studieuses et sereines furent entièrement consacrées au travail de fond, aux débats d'idées, sans autres enjeux. Ce fut le cas par exemple pour notre dernier congrès en 1998 où la satisfaction générale et les congratulations le disputaient à une belle unanimité. Dans ce cas, on se félicite de l'unité du Parti et on en arrive presque même à regretter le manque de polémique.
Et puis, il est des congrès où d'autres enjeux viennent accompagner nos retrouvailles, alimentent les discussions, parfois d'ailleurs même les passions peut-être excessives dans certains cas chez les radicaux car chez nous la raison, normalement, fait loi.
Ce fut un peu le cas en 1996 où, après les turbulences que vous connaissez, je me suis présenté à la présidence avec en face de moi deux motions différentes, mais étayées à l'époque par une réflexion politique, que portaient Bernard Frau et Armand Touati.
Alors aujourd'hui, nous renouons avec la tradition des congrès radicaux un peu plus contradictoires, qui d'ailleurs ne sont pas pour nous déplaire à partir du moment où ils ne remettent pas en cause l'unité du Parti ou sa capacité d'action. Tout cela est légitime, et c'est pour cette raison que j'avais informé vendredi le Comité Directeur de ma décision de ne pas opposer le moindre argument de procédure à la candidature de mon compétiteur même si depuis les choses ont quelque peu évolué.
En tout cas, je vous le dis ici, mais ai-je besoin de vous en convaincre tellement vous me connaissez, c'est dans le débat que je puise mon énergie, j'aime les challenges et les défis, mais de tout cela je m'expliquerai tout à l'heure.
Tout d'abord, je dois en votre nom, remercier très chaleureusement celles et ceux qui ont bien voulu uvrer à l'organisation et à la réussite de ce rassemblement, la fédération de Paris qui nous accueille dans les meilleures conditions possibles dans ce lieu magique du Louvre, les militantes et militants de Paris avec à leur tête mon ami Jean-Bernard Bros, que je salue ici pour avoir su redonner souffle et vie à une fédération en pleine croissance et en plein rajeunissement. Bravo Jean-Bernard.
Je remercie aussi toutes celles et tous ceux, très nombreux, qui ont déposé des contributions d'une grande qualité, d'une telle diversité et d'une telle richesse de réflexion qu'elles démentent à elles seules les allégations selon lesquelles le Parti serait taisant.
Thierry Jeantet dans son rapport de synthèse vient de nous en donner un remarquable aperçu, merci Thierry.
Ce Congrès me donne encore une occasion supplémentaire de saluer les nominations d'amis radicaux à des postes de responsabilité, que ce soit Claudette Brunet-Lechenault, Jacques Dondoux et Thierry Jeantet au Conseil Economique et Social, Dominique Saint-Pierre au Conseil d'Etat et tout récemment André Sainjon qui a pris la présidence de la société nationale de l'énergie thermique. Et je ne veux pas oublier non plus Jean-Marc Sabathé depuis quelques mois sous-préfet à Ambert dans le Puy de Dôme auquel je dois envoyer mon salut amical et affectueux.
Tout cela démontre encore la reconnaissance de nos talents au plus haut niveau ce qui, reconnaissons-le, ne fut pas toujours le cas quant au PRG dans le passé.
Et puisque je parle de talents, c'est vrai, beaucoup d'entre vous l'ont dit, il en est un qui aujourd'hui nous manque cruellement. C'est Michel Crépeau qui s'éteignait il y a un an presque jour pour jour. Comme je vous l'ai déjà dit à Ramatuelle à notre Université d'Eté, c'est avec lui un morceau de radicalisme qui s'est détaché de la banquise de l'Humanisme et de la Raison mais aussi la République qui a perdu un de ses amants les plus fidèles.
Vous êtes nombreux à vous souvenir des discours talentueux dont il avait le secret et qui savaient électriser notre ferveur militante. Il savait à lui tout seul déchaîner un congrès par ses formules justes et savoureuses. Nous n'aurons plus, comme nos amis députés à l'Assemblée nationale, et comme nos camarades de Charente-Maritime, le privilège d'y goûter et je pense qu'à ce Congrès, il n'aurait pas mâché ses mots.
Car la politique c'est aussi l'art du discours, la rhétorique propre à galvaniser les foules et à emporter l'adhésion. Ce n'est pas, c'est vrai, donné à tout le monde. Alors Michel, toi qui aimais la formule et le verbe, toi qui aimais les plaisirs, la joie, le bonheur, en un mot la vie, ce n'est pas bien sûr une minute de silence que nous te devons, tu n'aimerais pas cela, c'est, mes amis radicaux, et je vous le demande, un tonnerre d'applaudissements pour Michel.
Merci pour lui, nous pensons très fort à lui.
Venons-en maintenant au cur de notre Congrès.
Parlons donc tout d'abord des motions. Elles sont nombreuses et elles sont de qualité.
Pour ce qui est de la mienne, je voudrais vous dire tout d'abord qu'elle est le fruit d'une réflexion collective, et aussi d'une addition de passions.
Pour ma part, j'ai souhaité que vous puissiez vous déterminer sur une philosophie, puis sur des propositions claires, sur des actions à mener, et enfin sur une nouvelle organisation du Parti, et cela en toute conscience et en toute sérénité. Vous ne trouverez dans ma motion ni aigreur particulière, ni attaques personnelles.
En ce qui me concerne les choses sont claires. Il n'y a pas d'autre enjeu que le PRG, sa capacité d'action, sa croissance, et bien sûr son unité.
Donc, sous le titre " La Nouvelle République, le citoyen contre les pouvoirs " elle développe en premier lieu les fondements d'un ressourcement idéologique. Et ce fut d'ailleurs largement le sujet des tables rondes d'hier, consacrées à la redéfinition des rapports entre humanisme, République et capitalisme, et aussi les nouvelles gouvernances. Je veux d'ailleurs vous dire combien j'ai été impressionné et je vous en remercie et permettez-moi de dire aussi, je vous en félicite, par la qualité des interventions et le sérieux du débat.
Oui les Radicaux sont au travail et je m'inscris, se faisant, totalement dans la tradition des Radicaux car je suis de ceux qui croient qu'un parti politique ne peut puiser son énergie que dans la source de ses valeurs, je suis de ceux qui pensent qu'une action politique doit être guidée par une philosophie, une inspiration idéologique, pour avoir finalement un sens et un contenu.
Ce que j'ai intitulé le ressourcement idéologique, c'est tout simplement la réaffirmation du besoin citoyen de repères politiques, la nécessité de concilier libéralisme et République, enfin la certitude de la modernité de la conscience radicale.
Lorsque l'on a compris cela, on est, à mon sens, un radical éclairé, un radical armé pour convaincre, un radical prêt à vaincre et parce que la réflexion précède l'action, parce que la Raison guide nos choix, je crois sincèrement qu'on ne peut pas, qu'on ne doit par faire l'impasse sur ce ressourcement idéologique.
Je sais, parce que vous avez été nombreux à me le dire, que vous vous êtes retrouvés dans ces sillons de réflexion, dans ces enjeux de la pensée moderne du siècle qui s'ouvre.
Le Parti radical, la grande famille radicale, va fêter dans quelques mois son centenaire. Héritiers des premiers républicains et des utopies sociales du XIXè siècle, nous avons enrichi notre pensée de l'expérience du pouvoir au XXè siècle, et nous avons pour ambition d'expliquer le monde et de donner du sens à l'action collective, en confortant sans cesse la démocratie, en consolidant d'autant plus la République, en donnant vie au quotidien à nos valeurs : universalisme, humanisme, solidarité, laïcité, et bien sûr liberté.
C'est pour cela que l'enjeu du siècle prochain est bien celui d'une République régulant le capitalisme, et c'est aussi ce qui fonde l'essentiel des propositions que j'ai développées dans la deuxième partie de ma motion et qui s'inscrivent, vous l'aurez noté, à la fois dans l'actualité la plus brûlante et aussi dans une action politique à plus long terme, qui doit notamment guider notre conduite pour les deux années qui viennent et qui sont certes celles du mandat du Président du Parti, mais qui sont surtout les deux dernières années de cette législature.
Ces propositions touchent à la démocratie et la réforme des institutions, à l'économie et à l'emploi, à la fiscalité, aux services publics, à la culture et à l'éducation, à la santé, à l'environnement, à la justice et aux libertés publiques, enfin au débat public, bref il s'agit d'un vrai programme d'actions à engager, véritable mise en uvre du manifeste radical qu'il ne suffit pas de proclamer mais pour lequel il faut aussi faire des propositions : c'est ce que j'essaie de faire dans cette motion que je vous ai envoyée et qui en dessine l'ossature.
Je ne vais pas les reprendre point par point, vous avez eu le temps de les examiner, du moins je l'espère, en lisant mon document.
Elles nous donnent l'occasion de jeter un regard sur l'actualité politique, et au passage de dire à nos amis de la gauche plurielle et aussi à l'opinion publique, ce que pensent les Radicaux sur un certain nombre de sujets.
En clair, projetons nos propositions sur les dossiers d'actualité.
Pour se faire, commençons par ce qui fâche : la réforme.
De la réforme en général, et des réformes engagées par le gouvernement en particulier.
C'est bien parce que la conjoncture économique favorable nous libère de quelques contraintes, que la politique doit retrouver sa vocation première qui n'est pas la gestion seulement, mais bien l'action volontariste, la réponse aux aspirations, tout en prenant en considération les craintes et les angoisses d'un monde globalisé où les technologies vont plus vite que la marche humaine.
En un mot, gouverner devient alors l'art de réformer.
C'est vrai, nombreux sont ceux qui se sont cassés les dents sur le mur des réformes, à commencer par ceux-là même qui, à droite dans une période récente, ont cru qu'une majorité écrasante au Parlement leur permettait d'ignorer le peuple, voire de le mépriser.
Alors, je voudrais ici rendre un hommage sincère au courage du chef de la majorité et du gouvernement, Lionel Jospin qui a défini avec précision, entre la nécessité et l'exigence d'un côté, et de l'autre les attentes et aussi les craintes légitimes de nos concitoyens, une juste voie empreinte d'écoute, de compréhension et de concertation.
Cela étant dit sur la méthode, et vous aurez compris que ce faisant, je regrette la façon dont certains des ministres du gouvernement ont pu aborder les réformes de leurs administrations, il faut s'interroger sur le fond.
Posons-nous la question sans ambages : notre pays est-il capable de se réformer ?
Incontestablement la réponse est oui : regardons le chemin parcouru : les 35 heures, le PACS, la loi sur les exclusions, la loi sur le logement social, le cumul des mandats, la présomption d'innocence, la détention provisoire, la couverture maladie universelle, et si je remonte plus loin le RMI, les restructurations industrielles, la suppression du service national, en remontant encore le fil du temps : l'abolition de la peine de mort par Robert Badinter et c'est un texte dont j'ai eu l'honneur à l'Assemblée nationale de voter, la légalisation de l'avortement, les lois sociales et jusqu'au début du siècle dernier avec les grandes lois que les Radicaux ont portées, sur la séparation des églises et de l'Etat, la liberté d'association, la gratuité de l'enseignement ou même la création de l'impôt sur le revenu.
Oui mes amis, depuis la Révolution française, depuis deux siècles, la France ne cesse de se réformer, d'avancer, de progresser et je ne crois pas que le blocage soit un problème structurel dans notre pays.
Alors, en regardant de plus près après avoir ensemble énuméré les réformes acceptées, voyons alors quels ont été les échecs accumulés par les gouvernements successifs, en 1984 sur l'école, en 1986 sur l'université, entre 1993 et 1997 à nouveau sur l'éducation et aussi les difficultés d'Emile Zuccarelli, que je tiens à saluer, sur la fonction publique, et enfin aujourd'hui, on peut relever au moins une question récurrente : la fonction publique dans son ensemble est-elle capable de réformes ?
Ce n'est pas la France qui bute dans cette affaire, c'est l'Etat et son administration et c'est parce que l'Etat est puissant en France et il faut qu'il le soit, qu'il a justement des difficultés à se réformer. Mais c'est pour cette même raison qu'il est justement dans l'obligation ardente de se réformer.
Et là, on a l'impression de coincer à chaque exercice.
A commencer par la nécessité première, le fondement de tout, la réforme de nos institutions.
En vingt ans, la gauche a été au pouvoir deux septennats et trois législatures, et nous sommes toujours régis par la constitution de 1958, que nous Radicaux, avons dès l'origine combattue, faite par un homme pour un homme, adaptée à un contexte de crise et d'antiparlementarisme ambiant, mais qui aujourd'hui date terriblement. Cette constitution, totalement bonapartiste, est plus tournée vers le XIXè siècle que vers le XXIè. Nous avons donc un besoin urgent de dépoussiérer les institutions, de les modifier en profondeur pour consolider à la fois la République et la démocratie, en un mot conforter les contre-pouvoirs si chers à Alain, car nous avons besoin d'une démocratie vivante, de pouvoirs partagés et de contrôles transparents.
Nous souhaitons donc pour se faire l'avènement d'une VIè République, transformant le régime en profondeur, consacrant un seul exécutif avec un législatif renforcé, avec des pouvoirs accrus reconnus aux citoyens et au Parlement. Bien sûr, cela ne pourra se faire avec Jacques Chirac, représentant de l'immobilisme conservateur. C'est pourquoi les Radicaux feront de cette question un engagement majeur aux élections présidentielles en 2002.
Mais avant les réformes pour l'après 2002 et qui devront d'ailleurs être portées par référendum parce qu'elles engloberont la totalité de notre organisation institutionnelle, revenons à l'actualité plus immédiate et donc parlons quelques instants des réformes en cours.
Concernant l'administration des finances, si l'on doit légitimement et fermement défendre la présence du service public en milieu rural et Gérard Delfau hier à cette tribune nous a fait une magnifique tirade fondée sur ses convictions de défenseur du service public, c'est en maintenant l'ensemble des trésoreries y compris dans les petits chefs lieux de canton, indispensables acteurs de la vie financière locale, je ne crois pas néanmoins pour ce qui est des impôts que l'instauration d'un interlocuteur fiscal unique soit une mauvaise chose. Nos concitoyens sont en effet en droit aujourd'hui d'obtenir d'une administration un service de qualité dans les meilleurs délais, sans qu'il soient baladés d'un guichet à un autre au sein de l'administration des impôts. Et que dire de la citadelle de Bercypar amitié vis à vis de François Huwart, je n'en dirai rien.
Quant à l'éducation nationale, il faut affirmer fortement que nos enfants sont en droit de bénéficier d'une véritable égalité des chances avec une meilleure intégration de la partie professionnelle de l'enseignement qui passe nécessairement par la réforme de l'enseignement général.
L'enseignement des matières n'a pas vocation à rester indéfiniment figé parce que les professeurs, formés à d'autres exigences, en auraient décidé ainsi. L'enseignement doit au contraire s'adapter au monde de demain, un monde d'information et de technologie où il est indispensable d'allier connaissance et citoyenneté, apprentissage et réflexion personnelle. Oui, ce grand service public auquel nous sommes tous viscéralement attachés, doit pouvoir se mouvoir autrement que dans les rues et sous des banderoles demandant la tête d'un ministre. L'enjeu n'est pas là.
Je veux le dis à nos amis enseignants : ne vous trompez pas de combat !
Si nous vous ne voulez pas d'une réforme imposée, faites en une réforme proposée, par vous, dans l'intérêt même de l'avenir de votre profession qui se confond avec l'avenir et l'éducation de nos enfants.
Chaque citoyen de ce pays est en droit d'exiger une évolution dont nul n'est l'acteur unique, dont nul n'est la victime. Les enseignants en sont les partenaires, au service de la collectivité et des enfants, tout simplement au service de la République.
Enfin sur les retraites, vous le savez nos propositions s'articulent autour de trois principes clairs : la solidarité, c'est à dire le minimum retraite tel qu'il est assuré pour les personnes les plus modestes et privées de revenu, le système par répartition qui reste le cur du dispositif et qui doit bien sûr être préservé et consolidé, mais nous devons aussi affirmer que les Radicaux sont favorables à l'abandon du fonds de réserve par la cession d'actifs publics ainsi qu'à l'allongement de la durée des cotisations dans la fonction publique qui ne serait qu'une mesure d'équité vis à vis des salariés du secteur privé, enfin, troisième principe, celui d'une retraite par capitalisation qui peut jouer à partir d'un certain niveau de revenus.
Sur ce point, nous divergeons c'est vrai de nos partenaires de la majorité, car nous ne diabolisons ni l'épargne salariale privée ni l'actionnariat salarié. Le capitalisme maîtrisé et régulé n'est pas l'ennemi du peuple : il faut qu'une partie de la gauche sorte de cet entêtement dogmatique incompréhensible. Oui les Radicaux sont favorables à tous les dispositifs permettant de consolider l'avenir et la sécurité financière de nos concitoyens, sans perdre de vue l'avance considérable prise par les anglo-saxons avec leurs fonds de pension qui leur donnent aujourd'hui une capacité d'investissement à l'étranger, et notamment en France, très difficile à combattre et même dangereuse pour nous.
Souhaitons-nous que nos entreprises, leur stratégie industrielle et surtout leurs emplois soient à la merci de décisions de retraités américains ou australiens soucieux de leur bénéfice uniquement et peu scrupuleux du devenir de nos emplois ?
Je préfère de loin que les salariés de nos entreprises puissent participer à l'actionnariat et que les retraités de nos entreprises continuent, s'ils le souhaitent, de participer à leur développement grâce à l'épargne retraite salariale.
Nous souhaitons donc que le gouvernement présente avant la fin de la législature des propositions dans ce sens et je demande ici à nos parlementaires de se saisir de ce dossier.
D'ailleurs, si je devais retenir un seul argument pour convaincre, je dirais ceci : depuis des années, on ne constate qu'une évolution très faible des salaires, et en même temps les revenus générés par la Bourse ont augmenté de plus de 50 % l'année dernière. Cette inégalité entre la progression des revenus du travail, presque nulle, et la progression des revenus du capital, est-elle acceptable ?
Or, l'épargne salariale est une façon d'apporter un début de réponse. De même, est-il normal que seules les très grandes entreprises soient en capacité de proposer un intéressement des salariés au capital, alors que les petites entreprises ne peuvent rien prévoir ? Non, là encore il faut une réforme volontariste, loin des dogmes et des idées reçues.
Et puisque nous parlons d'argent, j'en viens tout naturellement à parler de la fameuse cagnotte.
Oui, la conjoncture économique, mais aussi la bonne gestion de notre économie et l'accompagnement de son essor par l'action du gouvernement de Lionel Jospin, nous permet aujourd'hui, pour la première fois, de commencer à répartir les fruits de la croissance.
Baisse du déficit bien sûr, baisse de la TVA, nous les réclamions depuis longtemps, suppression des tranches les plus modestes de l'impôt sur le revenu, pourquoi pas, mais vous le savez nous demandons surtout une grande et vaste réforme de l'impôt sur le revenu et nos parlementaires vont s'engager aussi dans ce combat au cours des deux années à venir. Ils pourront utilement s'appuyer sur les travaux du Parti et les documents publiés à ce sujet à l'initiative de Bernard Castagnède.
Il faut unifier et simplifier aussi l'imposition des revenus, par la création d'un grand impôt personnel, intégrant l'actuel IRPP, la CSG, la CRDS, comportant un tarif progressif mais aussi des taux plus modérés.
Quant à la suppression de la part régionale de la taxe d'habitation, elle n'a pas, et je l'ai dit au Premier ministre, notre approbation.
En effet, la liberté des collectivités et donc leur indépendance repose sur le droit à fixer et prélever l'impôt, fondement du contrat que les élus passent avec les citoyens et leurs administrés et pourtant déjà le FNB à l'époque de Pierre Bérégovoy, la taxe professionnelle par Jacques Chirac en 1987 et plus récemment la décision de suppression de la part salariale, qui est une juste et utile mesure mais déjà l'ensemble de ces décisions ont amputé les revenus des collectivités et c'est désormais par un système de dotation et de compensation aussi que l'Etat complète les ressources des collectivités locales.
Aujourd'hui la taxe d'habitation entre aussi dans cette catégorie. Il s'agit, disons-le clairement, d'une atteinte à la décentralisation et d'un retour en arrière.
Enfin nous aurions préféré voir supprimer, comme l'avaient proposé nos députés, la redevance sur l'audiovisuel, combat mené entre autre par Alain Tourret, qui est devenu un impôt bien ridicule quand on sait quelles sont les formidables ressources des médias audiovisuels, et nous aurions aussi salué un geste sur le prix des carburants qui concerne chacun de nos concitoyens. Espérons que ce sera pour la prochaine fois et nous y veillerons.
Je voudrais dire au gouvernement que les Radicaux souhaiteraient aussi, dans la mesure où le dynamisme de notre économie serait durablement confirmé, que les entreprises bénéficient aussi de cette solidarité et accroissent encore leurs perspectives par une baisse des charges et si possible une baisse de l'impôt sur les sociétés. Ces mesures seraient évidemment combinées avec des obligations d'embauche pour dynamiser l'emploi qui reste pour nous Radicaux la priorité des priorités.
Voilà mes chers amis les quelques perspectives que je souhaitais tracer devant vous et que vous retrouvez bien sûr dans la motion que je vous ai présentée.
J'en viens maintenant à l'actualité politique, particulièrement riche pendant ce week-end. Et d'abord pour dire à nos concitoyens que le débat sur l'immobilisme présenté par la droite est un débat qui n'a pas lieu d'être car le gouvernement, auquel nous participons activement avec Emile Zuccarelli et François Huwart, mène tout au contraire une politique volontariste, couronnée déjà de nombreux succès et résultats tangibles en matière économique et sociale.
C'est vrai, l'opposition n'a rien trouvé d'autre pour masquer ses propres divisions et la vacuité de son discours.
Car après trois ans, on cherche toujours en vain la moindre idée originale, la moindre proposition, le moindre début de programme susceptible de constituer un possible projet d'alternance.
Le Chef de l'Etat promène sa bonhomie dans nos provinces, outre-mer et à l'étranger, privé de réels pouvoirs mais pouvant critiquer à loisir ce que lui-même n'a pas réussi à faire pendant les quatre années où la droite a gouverné.
Quant aux autres responsables de l'opposition ils n'ont d'autre ambition que de savoir qui de Jacques Chirac, François Bayrou ou Alain Madelin sera candidat aux élections présidentielles. Philippe Seguin qui avait opté pou l'exil d'une cabane au Canada, dans la tradition RPR de Line Renaud au Général de Gaulle, s'est finalement laissé convaincre qu'il serait capable de recoller les morceaux à Paris, alors qu'il a été incapable de diriger seulement plus de quelques mois le RPR, et qu'il a abandonné son propre camp en rase campagne en pleine campagne et en mille morceaux.
Tant d'inconstance pour prendre la barre du navire RPR qui prend l'eau de toute part à Paris, c'est un drôle de cadeau ! Il y a dans l'opposition une sorte de masochisme assez cruel à encourager l'échec.
Pour ma part, je crois que la gauche peut vraiment l'emporter à Paris, certes l'électorat parisien est plutôt traditionnellement conservateur, néanmoins cette ville doit être gagnée.
Nos amis de la Fédération de Paris n'ont pas souhaité intervenir dans la désignation du candidat socialiste pour la tête de liste et je crois qu'ils ont eu raison. Jack Lang et Bertrand Delanöe ont de grandes qualités. Ce qui compte au final c'est de gagner Paris pour que la capitale retrouve un projet harmonieux de développement en la débarrassant du système RPR qui gangrène la mairie depuis 1977, soit plus de 23 années et de la même manière, la gauche est en capacité aujourd'hui de gagner aussi Lyon, Marseille, Toulouse et bien d'autres, pour peu que le Parti Socialiste ait dans les grandes villes une véritable stratégie de conquête ce qui, et je le regrette, est loin d'être le cas aujourd'hui en particulier sur Toulouse où les Radicaux continuent à revendiquer la tête de liste.
Tout ceci m'amène tout naturellement à parler des prochaines échéances électorales.
Comme vous le savez, nous sommes engagés, depuis de très longs mois dans des négociations avec nos partenaires. De nombreux projets accords sont actuellement en cours de discussion. Il n'aura, je le pense, échappé à personne que notre volonté d'union au premier tour n'est pas unanimement partagée à gauche.
Face à la tentation de certains alliés et notamment des Verts de voler de leur propres ailes, les Radicaux demeurent convaincus que les rudes batailles à mener contre la droite appellent unité et cohésion.
En ce qui nous concerne, la base de l'accord prévoit la reconduction de tous nos sortants, ce qui fait une vingtaine de villes, ainsi que la tête de la liste plurielle pour une ou un des nôtres dans une quarantaine de villes supplémentaires et je parle, bien entendu, pour la première comme pour la deuxième catégorie que des villes de plus de 10 000 habitants.
Nous pouvons donc légitimement prétendre conquérir de nombreuses mairies, faire entrer un grand nombre d'entre nous dans les exécutifs municipaux et obtenir des postes de maires-adjoints dans toutes les grandes villes gagnées en mars 2001 et l'action de terrain que nous mènerons alors de concert avec les autres formations de la majorité plurielle, sera fortifiée par l'apport d'une nouvelle génération de radicaux, issus du rajeunissement et de la féminisation de nos rangs.
La progression de notre ancrage municipal aura, c'est sûr, pour conséquence immédiate de faire mieux connaître nos idées et nos propositions, bien au delà de nos bastions traditionnels et je veux dire ici combien je suis attaché à l'ancrage du radicalisme en milieu urbain, dans les grandes villes qui sont un enjeu majeur dans la construction de la société moderne.
Vous le savez, les aléas d'un calendrier complexe font coïncider les municipales avec les cantonales. Là encore, notre ambition est clairement affichée. Tout d'abord assurer la pérennité de nos cinq présidences de conseils généraux, et bien évidemment conquérir de nouveaux sièges partout où cela est possible. Il convient dès lors de préparer d'ores et déjà le plus grand nombre d'entre vous à affronter avec succès ces élections car nous ne pourrons pas aborder les législatives et les présidentielles de 2002 dans de bonnes conditions si nous n'avons pas déjà engrangé des résultats significatifs aux élections de 2001, que ce soit les municipales, les cantonales et même les élections sénatoriales. Je sollicite donc votre aide pour définir d'ores et déjà, ensemble, une véritable stratégie de campagne électorale et il faudra, ce ne sera pas le plus simple, fixer aussi notre position concernant l'échéance présidentielle. Cette élection est de loin la plus importante de toutes et l'occasion unique pour une formation politique de faire entendre son message. Nous devrons donc décider d'avoir ou pas un candidat. C'est bien sûr un choix très difficile, que nous n'avons fait qu'une fois avec Michel Crépeau en 1981, mais c'est un choix très important qui d'une certaine manière déterminera l'avenir du PRG.
Comme je m'y suis engagé je réunirai donc en octobre 2001 une convention nationale qui arrêtera la décision du parti et aussi éventuellement choisira notre candidat. Elle devra aussi se prononcer quant aux élections législatives qui auront lieu juste avant, la première décision ne sera pas sans conséquence sur la seconde en particulier concernant les accords électoraux dans les circonscriptions législatives puisque nous devrons là encore nous inscrire dans une stratégie cohérente.
Alors, philosophie, action, propositions, débat politique, préparation des élections, voilà qui constitue la feuille de route du radicalisme pour les deux années à venir.
Mais pour atteindre ces objectifs, il nous faut disposer d'outils politiques, à savoir un parti en ordre de bataille c'est à dire à la fois uni et motivé, combatif et organisé et aussi un manifeste qui présente nos idées et propositions.
Ce qui m'amène pour conclure à aborder le débat interne qui nous secoue depuis quelques semaines et qui a trouvé vendredi soir son épilogue. Après bien des péripéties, Michel Dary a finalement renoncé à présenter sa candidature. J'en prend acte et ne ferais aucun commentaire sur les raisons de sa décision . J'ai bien entendu que ce qui compte c'est l'unité du Parti et je partage ce sentiment et cette volonté de rassembler qui a été de tout temps, vous le savez, ma priorité.
Je veux simplement rappeler que cette polémique déclenchée il y a quelques mois, a, ces dernières semaines plusieurs fois passé les bornes et qu'elle laissera fatalement des traces.
L'organisation du Parti et son équipe de direction seront donc profondément remaniées même si bien sûr je confirme -je n'ai qu'une parole- qu'il n'y aura d'exclusive contre personne.
Mes amis, notre Parti se porte bien à l'image de ce magnifique Congrès.
Pensez-donc, nous avons même nous aussi, et pour la première fois, une cagnotte, pour la première fois aussi dans l'histoire de la Vè République un groupe à l'Assemblée nationale, nous avons remporté de nombreux succès lors des différentes consultations électorales.
Le nombre de nos militants est en augmentation, les jeunes sont présents et notre communication interne a été renforcée par la diffusion à tous les militants du bulletin "Radical".
Ce succès est un succès collectif, nous le devons à l'ensemble du Parti, ses militants, ses dirigeants, et je n'exclus personne quant à ce résultat.
Certes, je l'ai moi-même écrit, notre expression extérieure est plus difficile, non parce que nos idées manquent -certains se servent même chez nous- mais notre difficulté en la matière est de toujours et nous allons y travailler.
Cependant, ce n'est pas en nous rabaissant nous-mêmes et en écornant l'image de notre Parti à l'extérieur que nous travaillerons à améliorer cette situation. D'autant plus que si l'on veut effectuer des comparaisons, le PRG n'a pas à souffrir par rapport aux autres formations de la gauche plurielle. C'est d'ailleurs ce que m'ont dit les nombreux nouveaux adhérents, et il ne vous a pas échappé dans ce Congrès qu'il y a des visages nouveaux.
Et je voudrais en quelques mots, en demandant aux uns de ne pas applaudir et aux autres de ne pas siffler, il ne s'agit pas d'une polémique, répondre sur deux ou trois points évoqués par Michel Dary.
Je le fais avec beaucoup de tranquillité et avec beaucoup de sérénité. J'ai bien entendu, Michel, qu'il faudrait que le Président de notre Parti soit à plein temps. Or le fait que souvent dans nos réflexions nous regrettons, et nous soulignons combien l'opinion publique est à l'unisson de ces regrets, que la classe politique soit de plus en plus coupée de la réalité de la vie et même de la réalité d'entreprise, je ne suis pas sûr qu'un président permanent soit celui qui sera le mieux à même de connaître la réalité de la vie publique, la réalité de la vie tout court. Mais enfin, pourquoi pas, mais alors Michel, toi non plus tu n'es pas le bon candidat : conseiller général de Marseille, député européen, ce qui t'amène à Strasbourg, à Bruxelles, Catherine Lalumière regrettait même de ne pas t'y voir suffisamment, nous sommes une fois de plus sur un même bateau, dans la même situation.
Donc, tu m'as dit finalement, dans ce Parti le Président doit être aussi le porte-parole, fonction que je n'aspire nullement à accumuler avec l'autre. Et je suis bien d'accord sur le fait qu'il faut que l'expression du Parti à l'extérieur soit diverse et d'ailleurs elle l'est.
Combien de fois Roger-Gérard Schwartzenberg a réagi à l'actualité et ses communiqués ont été publiés, combien de fois André Sainjon a fait de même sur le secteur qui est le sien, combien de fois beaucoup d'autres l'ont également fait. Toutes les bonnes volontés sont bien venues et il est dans ma tradition de travail, et celles et ceux qui me connaissent le savent, au contraire de beaucoup déléguer et de souhaiter que tout le monde puisse réellement s'exprimer.
Plus important, tu as évoqué notre indépendance et tu as eu raison, mais tu as presque insinué que nous serions devenus une succursale du Parti Socialiste. Or le fait que d'année en année, de congrès en congrès, et nous le voyons encore à celui-là, notre Parti retrouve vitalité, force et vigueur. Je voudrais te rappeler, moi je n'ai jamais été élu sur la liste des socialistes aux élections européennes. Au contraire, dans mon département où le Parti Radical de Gauche est la première formation politique avant toute autre, j'ai été élu à presque chaque consultation électorale et elles commencent à être nombreuses, à chaque fois contre le candidat socialiste. S'il en est un qui s'est battu pour l'indépendance et qui a mené le combat contre le Parti Socialiste, si tant est que cela soit une fin en soi, c'est quand même bien moi, en tout cas j'ai pris ma part plus que beaucoup d'autres.
Alors, finalement, je t'écoutais avec beaucoup de sagesse, je voudrais, en souriant te dire, parce que l'on se connaît beaucoup, que depuis quatre années, nous nous sommes beaucoup vus, que tu as mis bien du temps à te rendre compte de tout cela, et d'ailleurs tu ne me contrediras pas, ces critiques sont finalement récentes, et après y avoir bien réfléchi, j'ai même trouvé précisément la date de départ : c'est exactement le lendemain du jour où en présence de Bernard Castagnède je t'ai annoncé mon intention de me représenter à la présidence du Parti. Très tranquillement, sans polémique et sans excès c'est ce que je souhaitais répondre à ton intervention.
Et je vais maintenant vous proposer mes amis de définir à un mois une nouvelle organisation du Parti qui permettra en toute transparence d'aller de l'avant en préservant, je l'espère, l'unité et même la diversité du Parti.
En tout cas, trois objectifs guident ma démarche : démocratie, solidarité et transparence.
*Démocratie, par l'élection du Président du Parti ainsi que de nos candidates et candidats aux élections européennes au suffrage universel de tous les militants . Démocratie toujours, en instituant la parité à tous les échelons du Parti et pour ce faire, je vous propose d'augmenter le nombre de nos vice-présidents en le portant à 12. Il faudra faire de même pour les secrétaires nationaux et les membres du Bureau National en augmentant aussi leur nombre pour les mêmes raisons et à ce sujet, vous comprendrez que compte tenu des événements, je vous propose de ne pas poursuivre l'expérience d'un premier vice-président et d'en revenir aux dispositions anciennes.
Démocratie encore avec une conférence des présidents de fédération. Elle aura lieu chaque année. Démocratie enfin avec la réunion des animateurs de cercles locaux qui seront eux aussi réunis dans une conférence annuelle.
* Solidarité, par le renforcement des contrats d'objectifs en direction des fédérations départementales. Je me réjouis au passage que la plupart de ces contrats aient été atteints et même dépassés pour certains d'entre vous. Par ailleurs, nous confierons aux fédérations régionales le soin d'organiser des sessions de formations et d'information pour les élus et pour les militants.
* Transparence, notamment par l'établissement d'un rapport annuel détaillé de nos finances et la mise en place d'un groupe de travail chargé de définir des règles précises quant au vote des militants et au recensement des cartes.
Enfin, compte tenu de l'action remarquable des jeunes dans un certain nombre de départements, Nord, Pas de Calais, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et bien d'autres, et de leur présence nombreuse à ce Congrès, je vous propose de reconstituer le Mouvement des Jeunes Radicaux de Gauche et de l'inscrire dans nos statuts immédiatement.
Le détail de toutes ces propositions figure dans la dernière partie de la motion qui soutient ma candidature.
Et le je dis ici, ce n'est pas un engagement lointain. Ces propositions ont une vocation statutaire. Leur vote par le Congrès entraînera leur intégration immédiate dans nos statuts, elles sont d'ailleurs consubstantielles de ma candidature et dans un instant, lorsque vous aurez à vous prononcer pour ce vote à la Présidence, je demande au Président de séance de lier les deux tant il est normal que mon programme et ma candidature ne fassent qu'un et que je présente tout à vos suffrages.
Mes amis,
Votre présence ici, nombreuse, la richesse de nos débats, l'intelligence développée dans les contributions reçues à ce Congrès démontrent, s'il en était besoin, l'existence et la vivacité de la philosophie radicale, le dynamisme et la motivation de ses militants, la détermination de toutes et de tous à faire triompher nos idées et à les concrétiser par des victoires électorales sur nos seuls adversaires, je dis bien nos seuls adversaires, qui sont bien à droite, le camp de l'immobilisme et du conservatisme, et non à gauche qui est le camp du progrès, et encore moins chez nous, chez les Radicaux.
Alors je veux vous dire du fond du cur un grand merci pour ce magnifique Congrès, merci aux parlementaires qui m'ont accompagné pour sa préparation, merci à vous toutes et à vous tous, militantes et militants qui vous êtes mobilisés et qui nous avez fait connaître vos messages, votre volonté d'unité, de rassemblement, de fraternité.
Je veux vous le dire, je me sens bien parmi vous, je me sens bien avec vous et après ce Congrès , je n'ai pas d'inquiétude pour notre avenir, tant je vous sens décidés à en découdre face à nos adversaires.
Si vous le décidez dans un instant, c'est donc à moi qu'il appartiendra la responsabilité de vous mener au combat car la gauche a besoin des Radicaux, la gauche a besoin de notre engagement, la gauche a besoin de nos idées, la France a besoin de notre engagement, la France a besoin de nos idées, alors mes amis, allons-y, portez partout notre message, portez partout la parole du radicalisme, je vous demande de vous mettre au travail, je vous demande dès la fin de ce Congrès de commencer à uvrer pour le Parti, de commencer à uvrer pour la gauche, de commencer à uvrer pour la France.
Ensemble nous gagnerons, merci à tous et bravo, car ce Congrès, c'est le vôtre, il était pour vous, il est à vous.
(source http://www.radical-gauche.org, le 28 mars 2000)