Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est un honneur pour moi d'ouvrir cette première séance de travail consacrée à la « Couverture du risque maladie dans les pays en développement ».
Permettez-moi avant toute chose de vous remercier pour votre présence. Votre expertise nous est aujourd'hui indispensable.
Je tiens tout particulièrement à saluer la présence à mes côtés des grandes institutions multilatérales : l'Organisation Mondiale de la Santé, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, le Bureau International du Travail, l'OCDE. Je salue également les représentants de la société civile, toujours associée à nos réflexions et à la mise en oeuvre des projets. Je souhaite de même remercier les représentants du secteur privé, acteurs incontournables dans l'élaboration d'une réponse moderne et adaptée aux défis qui nous concernent tous.
En organisant aujourd'hui cette conférence à Paris, la France souhaite répondre à l'objectif des chefs d'Etat du G8 d'accélérer les discussions autour de la couverture des assurances-maladie dans les pays en développement.
De retour d'Afrique, je peux vous dire que le sujet de la santé n'est pas un vain mot.
Nous sommes déjà à mi-chemin des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Force est de constater que nous nous heurtons à des obstacles majeurs liés à la faiblesse des systèmes de santé des pays partenaires. Faute de dispositifs de couverture maladie, l'essentiel de la dépense de santé pèse sur les populations les plus fragiles, notamment les femmes.
De très nombreux mécanismes de couverture maladie existent déjà. La plupart pouvant d'ailleurs se combiner. Je pense notamment au système de santé publique financé par l'impôt, à l'assurance sociale, à l'assurance maladie privée, au système mutualiste, ou encore à la micro-assurance privée. La priorité est pour nous de faire le bilan de tous ces dispositifs, en évaluant les avantages et inconvénients de chacun, selon le contexte propre à chaque pays. Il ne s'agit pas de reproduire un modèle, il ne s'agit pas non plus de donner des leçons en la matière mais plutôt de travailler au cas par cas afin d'optimiser les solutions choisies.
La question de la pérennité des mécanismes que nous allons étudier aujourd'hui se pose avec acuité. Il nous faut être conscient que l'aide publique au développement ne suffira pas. Les États seuls ne parviendront pas à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
Dans ce contexte, vous le savez, la France reconnaît l'importance des sources novatrices de financement, supplémentaires, durables et stables. Nous avons ainsi, avec d'autres, contribué à la création d'UNITAID financée principalement par des contributions de solidarité sur les billets d'avion.
Néanmoins, de nouveaux partenaires doivent être mobilisés. Il est désormais impossible de concevoir la mise en place des financements pérennes et prévisibles sans l'indispensable participation du secteur privé.
Lorsque des acteurs privés et publics agissent ensemble, en partageant ressources, risques et bénéfices pour répondre de la manière la plus efficace possible à un besoin collectif, on parle de partenariat public-privé.
A l'échelle internationale, nous avons l'exemple éloquent de l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, le GAVI. Grâce aux fonds considérables, pérennes et prévisibles que GAVI peut garantir, les gouvernements partenaires ont toute la confiance et l'assurance pour accélérer leur programme de vaccination et élaborer des stratégies ambitieuses en matière de santé publique.
On distingue aussi le Fonds Mondial de Lutte contre le Sida la Tuberculose et le Paludisme, partenariat public-privé qui a obtenu des résultats considérables.
Les partenariats avec le privé me semblent pertinents car ce sont des acteurs efficaces en matière de santé. Lors de ma visite, samedi dernier, à Dakar, de l'Institut pasteur, j'ai été très touché par leur distribution de plus de 12000 vaccins anti-fièvre jaune en Afrique.
En outre, de nombreuses entreprises, agissant d'abord pour leurs salariés, ont intégré les communautés dans leurs projets. Leur besoin de co-investissement est fort et doit être mis en valeur. Ainsi au Malawi, avec une alliance d'entreprises prenant à son compte un pan entier de la distribution des anti retroviraux contre le SIDA. Le secteur privé peut apporter des compétences, des ressources humaines et financières, des infrastructures au bénéfice d'une exécution plus efficace des programmes.
Il est également un partenaire important dans la mise en place d'assurances pour la micro-finance.
Nous le voyons, bien des arguments plaident en faveur d'un nouvel essor de l'acteur privé dans le financement du développement. Cette étape devra s'accompagner d'un droit à l'expérimentation qui permettra aux acteurs concernés d'imaginer et de mettre en oeuvre les réponses les plus adaptées aux projets de couverture du risque maladie. Ces réponses passent, entre autres, par la capacité au niveau local de mobiliser les ressources publiques et privées pour des projets collectifs.
Il n'existe, encore une fois pas de modèle unique et optimal. Nous devons apprendre des expériences et faire que les choix soient les plus cohérents avec chaque contexte particulier.
Nous savons, notre présence ici en atteste, que le défi à relever est considérable, que l'effort à fournir est très important et qu'il sera nécessaire de mobiliser le plus grand nombre afin d'y parvenir. Travaillons ensemble pour que chacun ait un jour accès à la santé, que ce droit devienne une réalité.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 août 2008