Déclaration de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur l'aide française en faveur du développement de Maurice, à Paris le 10 juin 2008.

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Circonstance : Dîner en l'honneur de M. Navinchandra Ramgoolam, Premier ministre mauricien, à Paris le 10 juin 2008

Texte intégral

Monsieur le Premier Ministre,
Maurice a célébré il y a quelques semaines le quarantième anniversaire de son indépendance. Ce soir, nous pouvons célébrer quarante ans d'amitié et de coopération entre Maurice et la France. Nous en sommes fiers, car Maurice apparaît à bien des égards comme un exemple : exemple d'état de droit et de démocratie, exemple de stabilité politique depuis 40 ans, exemple de développement économique.
Dès votre indépendance en 1968, la France a été à vos côtés pour contribuer au développement du nouvel Etat, pour aider à réaliser les infrastructures nécessaires et à établir des relations commerciales privilégiées avec l'Europe.
Les liens entre Maurice et la France sont bien plus anciens, chacun le sait. Mahé de La Bourdonnais, dont une statue est présente à Port-Louis, à St Denis ou encore à St Malo, est un symbole fort de nos liens. Mahé de La Bourdonnais qui a passionnément aimé l'île de France où il a beaucoup construit, au point de susciter la jalousie des habitants de l'île Bourbon.
Si j'évoque ce passé commun, c'est pour souligner que, aujourd'hui comme hier, Maurice peut et pourra compter sur l'aide et la coopération de la France.
Le retour à Maurice, début 2007, de l'Agence Française de Développement et ses premières opérations, qui font de la France le premier bailleur de fonds bilatéral de votre pays, est une belle illustration de notre coopération.
Confronté à des défis considérables, vous avez conçu en 2005-2006 un plan de transition économique dont nous avons apprécié l'intelligence et le courage et que nous avons, dès son annonce, décidé de soutenir. Le retour de la croissance démontre la justesse de vos choix.
La France à Maurice, c'est aussi les quelque 150 entreprises françaises, grandes et petites, présentes dans votre pays et qui contribuent à son dynamisme et à la croissance mauricienne.
D'autres entreprises s'intéressent à Maurice et espèrent pouvoir y développer leurs activités : Aéroport de Paris (ADP), avec un projet d'extension de l'aéroport, CMA-CGM qui souhaite contribuer à refaire de Port-Louis le port le plus compétitif de l'Océan indien, ou encore Aérowatt qui propose de réaliser une ferme éolienne adaptée à des conditions cycloniques.
Si nos entreprises s'intéressent autant à Maurice, c'est parce qu'elles croient en votre pays, en son développement économique. Parce qu'elles apprécient la qualité de la main-d'oeuvre et la solidité du cadre juridique, renforcée par les mesures que vous avez prises en faveur des investisseurs étrangers. Je sais aussi que nos entreprises sont nombreuses à souhaiter des processus décisionnels plus rapides pour pouvoir concrétiser plus rapidement leurs projets.
Monsieur le Premier Ministre,
La proximité entre nos deux pays n'est pas seulement culturelle. Elle est aussi géographique : nous sommes, avec la Réunion, votre plus proche voisin.
Vingt-cinq ans après la création de la Commission de l'Océan Indien, la coopération entre les cinq économies insulaires qui la composent s'est développée, mais il lui faut aujourd'hui franchir un palier supplémentaire.
J'étais moi-même à la dernière réunion ministérielle de la COI, en mars, à Victoria. J'ai pu mesurer le chemin parcouru. La COI est un succès, mais elle est aujourd'hui confrontée à une crise de croissance. Il est important que nous lui donnions les moyens, humains et matériels, de jouer pleinement le rôle qui lui revient.
Maurice et la Réunion sont aujourd'hui les deux principales économies de la zone : elles ont vocation à en être les deux locomotives. Il faut en premier lieu renforcer les liens économiques entre les deux îles et les échanges de savoir-faire.
Monsieur le Premier Ministre,
Nous avons des échanges dans de très nombreux domaines, et nous sommes toujours attentifs aux attentes mauriciennes pour faire évoluer ensemble notre partenariat. Je citerai l'exemple de notre coopération en matière de sécurité intérieure que vous avez souhaité développer et qui est désormais très active, comme le démontre l'accord que vous signerez vendredi avec la Ministre de l'Intérieur.
Dans le domaine de l'éducation, nous accueillons en France quelques 2000 étudiants mauriciens dont près de 200 sont boursiers du gouvernement français.
Enfin, nous lancerons dans les prochaines semaines la construction du nouveau centre culturel Charles Baudelaire sur le terrain d'Ebène que votre gouvernement a eu la générosité de mettre à notre disposition. Grâce à sa très belle architecture, ce nouveau centre constituera un pôle culturel de renom et un lieu-phare à Maurice.
Monsieur le Premier Ministre,
pour ceux qui ont eu la chance de venir à Maurice, vous êtes le Premier ministre de l'un des plus beaux pays au monde. La beauté de vos paysages est un don du ciel qui laissent de merveilleux souvenirs. Mais le souvenir que garde vos visiteurs doit au moins autant à la qualité de l'accueil que les Mauriciens savent réserver à leurs visiteurs : cette hospitalité mauricienne, renommée, est une qualité que je salue.
Aujourd'hui, votre pays fait face à des défis majeurs : énergétiques, environnementaux. Je veux vous assurer du soutien de la France pour vous aider à les relever et à réussir le développement durable de Maurice.
Je vous remercie.
Source http://www.ambafrance-mu.org, le 14 août 2008