Texte intégral
Je suis heureux d'avoir accueilli mon homologue M. Jaime Bermudez, ministre des Relations extérieures de Colombie accompagné de M. Luis-Guillermo Plata, ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme. Ils auront l'occasion de rencontrer Mme Lagarde ce soir.
Avec M. Bermudez, nous avons pu nous réjouir, ensemble et tourner un peu, à moitié, la page des otages. Nous avons eu pendant toute cette année passée, des rapports très étroits avec le président Uribe, nous avons beaucoup mobilisé la communauté internationale et la presse en particulier pour que notre compatriote, Mme Ingrid Betancourt soit libérée ainsi que tous les autres otages.
Nous avons emprunté tous les chemins possibles, en particulier des chemins qui n'étaient pas toujours agréables à M. Uribe, par exemple avec M. Chavez ou M. Correa, mais nous avons réussi. Ils ont réussi, les Latino-américains, pas nous. Ils ont réussi cette libération en deux temps, deux puis quatre et enfin, grâce au président Uribe, les 14 qui ont été libérés dont Ingrid Betancourt.
Nous remercions une fois de plus le gouvernement colombien et M. le président Uribe tout particulièrement.
Nous avons parlé de bien d'autres choses mais je veux d'abord laisser mon collègue s'adresser à vous et nous vous dirons quels ont été les autres sujets de notre longue discussion.
Q - Monsieur le Ministre, j'aimerais connaître la position de la France aujourd'hui, après l'annonce du président Uribe de ne pas permettre une médiation étrangère ?
R - Le président Uribe est libre chez lui. Il a, je crois, déjà prouvé qu'il avait rétabli sur le territoire la liberté de se déplacer et plus de sécurité qu'il en existait auparavant. Il lui appartient de définir s'il sera un jour utile de recourir à une médiation. Peut-être aujourd'hui, juge-t-il que cela n'est pas utile, mais il avait déjà, avec l'Espagne, la Suisse et la France, des accords pour que des négociations aient lieu.
Peut-être que cela reviendra, je sais qu'il y a quelques difficultés avec nos amis suisses, mais je ne doute pas que ces difficultés seront surmontées.
Je peux ajouter que nous avons toujours, le président Sarkozy, moi-même et tous ceux qui se sont occupés de cette triste affaire dit qu'il fallait libérer Ingrid Betancourt et tous les otages.
Nous sommes disposés à apporter notre soutien si c'est nécessaire, nous le ferons avec plaisir.
Q - J'ai deux questions. La première en ce qui concerne l'engagement pris par la France en faveur des Programmes de réinsertion en Colombie et le fait que la France pourrait accueillir des Guérilleros démobilisés, non prisonniers ? Et il y a eu des déclarations de Raoul Reyes à propos du paiement d'une somme d'argent, pouvez-vous nous donner des précisions ?
R - Si on nous demande de participer à ce programme de réhabilitation et que nous y soyons à notre place, c'est-à-dire qu'il nous faut non seulement des personnes disponibles mais des professionnels qui parlent l'espagnol. Je connais un peu ces programmes, c'est difficile, mais nous y sommes tout à fait disposés si nous sommes utiles à aider nos amis Colombiens.
Quant à l'accueil en France de guérilleros, dès lors qu'ils seraient en règle avec la justice colombienne, - en règle avec la justice colombienne, nous l'avons souligné, le président de la République l'a rappelé et évidemment, nous tiendrons notre parole. Mais j'ai clairement rappelé la nécessité d'être en règle avec la justice colombienne.
Q - Des prisonniers ou des guérilleros qui se démobiliseraient ?
R - Ce ne sont pas des prisonniers, ce seraient des guérilleros qui voudraient renoncer à la violence, changer de pays et seraient en règle avec la justice colombienne. Nous n'allons pas accepter, nous, des gens qui s'enfuiraient en France, car il nous faudrait les extrader en Colombie. Il faut que ce soit clair.
Si la justice colombienne décide d'une amnistie et qu'elle propose qu'un certain nombre de guérilleros pourraient en bénéficier, la France serait disposée à les accueillir s'ils le souhaitent. Mais il faut qu'ils soient en règle avec la justice.
Q - Que comptez-vous faire pour intervenir, d'une façon ou d'une autre pour obtenir la libération de ce soldat franco-israélien ?
R - Nous avons dit que tout ce que la France est capable de mobiliser comme énergie pour la libération des otages dans tous les endroits du monde, nous le ferons. Le président de la République a souligné qu'il l'avait fait pour les infirmières bulgares qui furent retenues en Libye, nous l'avons fait pour notre compatriote Ingrid Betancourt qui était otage des FARC en Colombie et le troisième exemple, c'est le soldat Gilad Shalit qui est otage du Hamas à Gaza.
Nous allons essayer, nous ferons tout ce que nous pourrons. Je ne vous en dirai pas plus mais simplement, il y a eu beaucoup de gens qui se sont impliqués dans cette affaire, triste affaire puisque le soldat Shalit qui est français lui aussi n'a pas pu écrire à ses parents depuis deux ans, ils n'ont pas eu de nouvelles du tout. Il faut absolument que, non seulement ils aient des nouvelles, mais qu'il soit libéré. Simplement, il y a eu des intermédiaires, il y en a encore et il ne faut pas mélanger ni les styles, ni les bonnes volontés. Il faut qu'il y ait de la coordination et de la complémentarité. Mais, oui, nous sommes décidés à faire tout ce que nous pourrons pour ne pas gêner et pour être utile.
Q - Si M. Saez est appelé à témoigner par la justice colombienne, doit-il s'y rendre ?
R - S'il est appelé à témoigner par un magistrat, il s'y rendra j'imagine.
Noël Saez est un homme très courageux qui a servi la France, comme intermédiaire dans cette affaire depuis le début.
Il a une expérience qui, à travers l'Amérique latine, comme diplomate, lui a permis de prendre des contacts et d'être extrêmement utile au cours de toutes les tentatives qui n'étaient jamais réussies puisqu'elles n'ont pas abouti à une libération.
Mais jusqu'à la fin, jusqu'à la libération par le président Uribe et par l'armée colombienne, il a été extrêmement utile et extrêmement courageux. Il a d'ailleurs été décoré de la Légion d'honneur, hier par le président de la République française. Nous ne doutons donc pas une seconde que cet homme soit un homme intègre et s'il était appelé par un magistrat pour témoigner, il s'y rendrait. Je ne peux pas répondre à sa place. Le connaissant, et le connaissant depuis maintenant près de 15 ans, puisque je l'ai rencontré au Salvador pour la première fois, je l'ai parfois rencontré dans des endroits très difficiles, il a toujours témoigné de son intelligence et de son courage. Je vous donne mon sentiment, Noël Saez est un très grand serviteur de la République française.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 juillet 2008
Avec M. Bermudez, nous avons pu nous réjouir, ensemble et tourner un peu, à moitié, la page des otages. Nous avons eu pendant toute cette année passée, des rapports très étroits avec le président Uribe, nous avons beaucoup mobilisé la communauté internationale et la presse en particulier pour que notre compatriote, Mme Ingrid Betancourt soit libérée ainsi que tous les autres otages.
Nous avons emprunté tous les chemins possibles, en particulier des chemins qui n'étaient pas toujours agréables à M. Uribe, par exemple avec M. Chavez ou M. Correa, mais nous avons réussi. Ils ont réussi, les Latino-américains, pas nous. Ils ont réussi cette libération en deux temps, deux puis quatre et enfin, grâce au président Uribe, les 14 qui ont été libérés dont Ingrid Betancourt.
Nous remercions une fois de plus le gouvernement colombien et M. le président Uribe tout particulièrement.
Nous avons parlé de bien d'autres choses mais je veux d'abord laisser mon collègue s'adresser à vous et nous vous dirons quels ont été les autres sujets de notre longue discussion.
Q - Monsieur le Ministre, j'aimerais connaître la position de la France aujourd'hui, après l'annonce du président Uribe de ne pas permettre une médiation étrangère ?
R - Le président Uribe est libre chez lui. Il a, je crois, déjà prouvé qu'il avait rétabli sur le territoire la liberté de se déplacer et plus de sécurité qu'il en existait auparavant. Il lui appartient de définir s'il sera un jour utile de recourir à une médiation. Peut-être aujourd'hui, juge-t-il que cela n'est pas utile, mais il avait déjà, avec l'Espagne, la Suisse et la France, des accords pour que des négociations aient lieu.
Peut-être que cela reviendra, je sais qu'il y a quelques difficultés avec nos amis suisses, mais je ne doute pas que ces difficultés seront surmontées.
Je peux ajouter que nous avons toujours, le président Sarkozy, moi-même et tous ceux qui se sont occupés de cette triste affaire dit qu'il fallait libérer Ingrid Betancourt et tous les otages.
Nous sommes disposés à apporter notre soutien si c'est nécessaire, nous le ferons avec plaisir.
Q - J'ai deux questions. La première en ce qui concerne l'engagement pris par la France en faveur des Programmes de réinsertion en Colombie et le fait que la France pourrait accueillir des Guérilleros démobilisés, non prisonniers ? Et il y a eu des déclarations de Raoul Reyes à propos du paiement d'une somme d'argent, pouvez-vous nous donner des précisions ?
R - Si on nous demande de participer à ce programme de réhabilitation et que nous y soyons à notre place, c'est-à-dire qu'il nous faut non seulement des personnes disponibles mais des professionnels qui parlent l'espagnol. Je connais un peu ces programmes, c'est difficile, mais nous y sommes tout à fait disposés si nous sommes utiles à aider nos amis Colombiens.
Quant à l'accueil en France de guérilleros, dès lors qu'ils seraient en règle avec la justice colombienne, - en règle avec la justice colombienne, nous l'avons souligné, le président de la République l'a rappelé et évidemment, nous tiendrons notre parole. Mais j'ai clairement rappelé la nécessité d'être en règle avec la justice colombienne.
Q - Des prisonniers ou des guérilleros qui se démobiliseraient ?
R - Ce ne sont pas des prisonniers, ce seraient des guérilleros qui voudraient renoncer à la violence, changer de pays et seraient en règle avec la justice colombienne. Nous n'allons pas accepter, nous, des gens qui s'enfuiraient en France, car il nous faudrait les extrader en Colombie. Il faut que ce soit clair.
Si la justice colombienne décide d'une amnistie et qu'elle propose qu'un certain nombre de guérilleros pourraient en bénéficier, la France serait disposée à les accueillir s'ils le souhaitent. Mais il faut qu'ils soient en règle avec la justice.
Q - Que comptez-vous faire pour intervenir, d'une façon ou d'une autre pour obtenir la libération de ce soldat franco-israélien ?
R - Nous avons dit que tout ce que la France est capable de mobiliser comme énergie pour la libération des otages dans tous les endroits du monde, nous le ferons. Le président de la République a souligné qu'il l'avait fait pour les infirmières bulgares qui furent retenues en Libye, nous l'avons fait pour notre compatriote Ingrid Betancourt qui était otage des FARC en Colombie et le troisième exemple, c'est le soldat Gilad Shalit qui est otage du Hamas à Gaza.
Nous allons essayer, nous ferons tout ce que nous pourrons. Je ne vous en dirai pas plus mais simplement, il y a eu beaucoup de gens qui se sont impliqués dans cette affaire, triste affaire puisque le soldat Shalit qui est français lui aussi n'a pas pu écrire à ses parents depuis deux ans, ils n'ont pas eu de nouvelles du tout. Il faut absolument que, non seulement ils aient des nouvelles, mais qu'il soit libéré. Simplement, il y a eu des intermédiaires, il y en a encore et il ne faut pas mélanger ni les styles, ni les bonnes volontés. Il faut qu'il y ait de la coordination et de la complémentarité. Mais, oui, nous sommes décidés à faire tout ce que nous pourrons pour ne pas gêner et pour être utile.
Q - Si M. Saez est appelé à témoigner par la justice colombienne, doit-il s'y rendre ?
R - S'il est appelé à témoigner par un magistrat, il s'y rendra j'imagine.
Noël Saez est un homme très courageux qui a servi la France, comme intermédiaire dans cette affaire depuis le début.
Il a une expérience qui, à travers l'Amérique latine, comme diplomate, lui a permis de prendre des contacts et d'être extrêmement utile au cours de toutes les tentatives qui n'étaient jamais réussies puisqu'elles n'ont pas abouti à une libération.
Mais jusqu'à la fin, jusqu'à la libération par le président Uribe et par l'armée colombienne, il a été extrêmement utile et extrêmement courageux. Il a d'ailleurs été décoré de la Légion d'honneur, hier par le président de la République française. Nous ne doutons donc pas une seconde que cet homme soit un homme intègre et s'il était appelé par un magistrat pour témoigner, il s'y rendrait. Je ne peux pas répondre à sa place. Le connaissant, et le connaissant depuis maintenant près de 15 ans, puisque je l'ai rencontré au Salvador pour la première fois, je l'ai parfois rencontré dans des endroits très difficiles, il a toujours témoigné de son intelligence et de son courage. Je vous donne mon sentiment, Noël Saez est un très grand serviteur de la République française.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 juillet 2008