Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Consul Général,
Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et consulaire,
Mesdames et Messieurs les élus des Français de l'étranger, bourgmestres, maires et échevins,
Messieurs les officiers généraux, officiers et sous-officiers,
Mesdames et Messieurs les représentants du monde combattant,
Mesdames et Messieurs, amis belges et compatriotes,
Nous voici aujourd'hui réunis en cette nécropole nationale de Saint-Charles de Potyze, à l'ombre de laquelle reposent en paix plus de trois mille cinq cent (3.500) soldats français, morts au champ d'honneur pour une certaine idée de la liberté.
Ces hommes, qui reposent ici pour l'éternité, incarnent la fraternité d'armes qui unit la France et la Belgique.
Je voudrais vous dire mon émotion profonde et sincère d'être aujourd'hui parmi vous, pour entamer ici, au coeur des champs de bataille de Flandre, mon périple commémoratif de ce 90e anniversaire de l'année 1918.
Cet anniversaire, il n'est pas anodin et le gouvernement français a souhaité lui donner une importance particulière.
Cette année, est mort notre dernier « Poilu », Lazare Ponticelli. Cette disparition annonce une importante transition, avec la venue du temps de l'Histoire, après celui du souvenir et de la mémoire.
Les derniers acteurs du drame se sont éteints et les derniers témoins s'effacent.
Il est aujourd'hui de notre devoir de redoubler nos efforts, afin de nous donner les moyens de transmettre aux générations futures le sens des événements de la Première Guerre mondiale et ses principaux enseignements.
90 ans, c'est aussi le temps de la réconciliation des mémoires.
Pour la France, qui assure actuellement la Présidence du Conseil de l'Union Européenne, ce 90e anniversaire est également une opportunité pour tenter de partager ce patrimoine mémoriel unique avec l'ensemble des pays de l'Union.
Ce défi est le nôtre et je voudrais vous dire ma détermination à porter ces importantes questions aux quatre coins de l'Europe, pour les partager avec mes homologues européens.
Je dois vous dire à présent que ce n'est pas un hasard si j'ai souhaité entamer ici, en Belgique, mon périple commémoratif de cet Automne.
Car c'est ici, en Belgique, que se jouèrent, à deux reprises, les premiers actes du drame européen du vingtième siècle.
C'est également ici que se jouèrent les prémices du suicide collectif de l'Europe.
C'est ici, enfin, que la civilisation européenne qui parlait au monde depuis l'âge des Lumières, connut soudain un coup d'arrêt.
Durant quatre années, les forces en présence se livrèrent de terribles combats, qui marqueront durablement la morphologie des paysages de Flandre.
Dès le mois d'août 1914, les troupes belges s'illustrent, aux côtés de ses alliés Français et Anglais, qui tentent de tenir tête face à l'irrésistible poussée des troupes allemandes.
Pourtant en l'espace de quelques jours, la quasi-totalité de la Belgique est soudain assiégée et occupée par les troupes des Empires centraux.
Pour les populations civiles, c'est l'entame d'un long calvaire, ponctué de drames, de privations et de souffrances durables.
Mesdames et Messieurs, 90 années ont passé et pourtant le souvenir de ces tragiques événements demeure intact.
Les cimetières militaires qui jonchent les paysages de Flandre écrasés par la guerre sont les vestiges des souffrances inouïes endurées par les hommes.
Oasis fragiles au milieu de ces terres meurtries par le fer et l'acier, ils témoignent du sang versé par les soldats d'innombrables nations.
Aujourd'hui, nous rendons hommage à ces hommes, issus de tous les continents, venus mourir en des terres étrangères il y a quatre vingt dix ans.
Nous honorons le souvenir de ces soldats qui s'affrontèrent sur les champs de bataille de l'Europe, où se jouait l'avenir du monde et pour certains, de la civilisation.
Ici, avec le concours de ses Alliés, l'armée Belge résiste.
Le roi Albert 1er, le « roi chevalier », est resté à la tête de ses troupes et creuse soudain des tranchées, au milieu de ses hommes.
Ici, les Alliés s'agrippent, ensemble, sur quelques arpents de terre.
Ici, durant quatre ans, la liberté survit sur un talus, sur les berges d'une rivière ou d'un canal, qui incarnent la souveraineté de la Belgique sur quelques kilomètres carrés, précaires, mais ô combien symboliques.
Durant quatre années la Flandre est le théâtre de combats ininterrompus et meurtriers.
Dès le 15 octobre 1914, les combats font rage à Dixmude, à Nieuport, à Ypres et à Ramscapelle. Pourtant, au mois de novembre, le front se fige.
En 1915, les Allemands échouent à s'emparer d'Ypres. Les champs de bataille voient venir, pour la première fois, les armes chimiques.
En novembre 1917, Passchendaele tombe aux mains des Alliés, au prix d'immenses sacrifices : on relève 300.000 morts britanniques et 260.000 morts Allemands.
Au Printemps 1918, vient l'unité des troupes alliées, sous l'égide du commandement unique de Foch.
Ce geste décisif offre aux alliés un cadre cohérent. Il permet aux Alliés, au Printemps 1918, de stopper l'offensive Allemande, et met un terme définitif aux velléités des Allemands de prendre l'avantage sur les puissances Alliées.
Mesdames et Messieurs, 90 ans après, la terre nous parle encore et n'a pas fini de nous livrer tous ses secrets.
A intervalles réguliers, elle nous restitue des vestiges du passé, à l'image de ces corps de combattants de la Grande Guerre qui remontent à la surface terrestre, comme s'ils étaient rendus par une mer clémente.
Ainsi aujourd'hui, nous avons une pensée particulière pour les 35.000 soldats français tombés en Belgique et qui reposent ici, loin de leurs villages et de leurs clochers.
Et nous rendons un hommage singulier, avec respect, recueillement et émotion, à ce soldat inconnu, découvert l'an passé, et que nous pouvons aujourd'hui inhumer dignement, afin qu'il repose en paix, parmi les siens, tombés à ses côtés.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2008
Monsieur le Consul Général,
Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique et consulaire,
Mesdames et Messieurs les élus des Français de l'étranger, bourgmestres, maires et échevins,
Messieurs les officiers généraux, officiers et sous-officiers,
Mesdames et Messieurs les représentants du monde combattant,
Mesdames et Messieurs, amis belges et compatriotes,
Nous voici aujourd'hui réunis en cette nécropole nationale de Saint-Charles de Potyze, à l'ombre de laquelle reposent en paix plus de trois mille cinq cent (3.500) soldats français, morts au champ d'honneur pour une certaine idée de la liberté.
Ces hommes, qui reposent ici pour l'éternité, incarnent la fraternité d'armes qui unit la France et la Belgique.
Je voudrais vous dire mon émotion profonde et sincère d'être aujourd'hui parmi vous, pour entamer ici, au coeur des champs de bataille de Flandre, mon périple commémoratif de ce 90e anniversaire de l'année 1918.
Cet anniversaire, il n'est pas anodin et le gouvernement français a souhaité lui donner une importance particulière.
Cette année, est mort notre dernier « Poilu », Lazare Ponticelli. Cette disparition annonce une importante transition, avec la venue du temps de l'Histoire, après celui du souvenir et de la mémoire.
Les derniers acteurs du drame se sont éteints et les derniers témoins s'effacent.
Il est aujourd'hui de notre devoir de redoubler nos efforts, afin de nous donner les moyens de transmettre aux générations futures le sens des événements de la Première Guerre mondiale et ses principaux enseignements.
90 ans, c'est aussi le temps de la réconciliation des mémoires.
Pour la France, qui assure actuellement la Présidence du Conseil de l'Union Européenne, ce 90e anniversaire est également une opportunité pour tenter de partager ce patrimoine mémoriel unique avec l'ensemble des pays de l'Union.
Ce défi est le nôtre et je voudrais vous dire ma détermination à porter ces importantes questions aux quatre coins de l'Europe, pour les partager avec mes homologues européens.
Je dois vous dire à présent que ce n'est pas un hasard si j'ai souhaité entamer ici, en Belgique, mon périple commémoratif de cet Automne.
Car c'est ici, en Belgique, que se jouèrent, à deux reprises, les premiers actes du drame européen du vingtième siècle.
C'est également ici que se jouèrent les prémices du suicide collectif de l'Europe.
C'est ici, enfin, que la civilisation européenne qui parlait au monde depuis l'âge des Lumières, connut soudain un coup d'arrêt.
Durant quatre années, les forces en présence se livrèrent de terribles combats, qui marqueront durablement la morphologie des paysages de Flandre.
Dès le mois d'août 1914, les troupes belges s'illustrent, aux côtés de ses alliés Français et Anglais, qui tentent de tenir tête face à l'irrésistible poussée des troupes allemandes.
Pourtant en l'espace de quelques jours, la quasi-totalité de la Belgique est soudain assiégée et occupée par les troupes des Empires centraux.
Pour les populations civiles, c'est l'entame d'un long calvaire, ponctué de drames, de privations et de souffrances durables.
Mesdames et Messieurs, 90 années ont passé et pourtant le souvenir de ces tragiques événements demeure intact.
Les cimetières militaires qui jonchent les paysages de Flandre écrasés par la guerre sont les vestiges des souffrances inouïes endurées par les hommes.
Oasis fragiles au milieu de ces terres meurtries par le fer et l'acier, ils témoignent du sang versé par les soldats d'innombrables nations.
Aujourd'hui, nous rendons hommage à ces hommes, issus de tous les continents, venus mourir en des terres étrangères il y a quatre vingt dix ans.
Nous honorons le souvenir de ces soldats qui s'affrontèrent sur les champs de bataille de l'Europe, où se jouait l'avenir du monde et pour certains, de la civilisation.
Ici, avec le concours de ses Alliés, l'armée Belge résiste.
Le roi Albert 1er, le « roi chevalier », est resté à la tête de ses troupes et creuse soudain des tranchées, au milieu de ses hommes.
Ici, les Alliés s'agrippent, ensemble, sur quelques arpents de terre.
Ici, durant quatre ans, la liberté survit sur un talus, sur les berges d'une rivière ou d'un canal, qui incarnent la souveraineté de la Belgique sur quelques kilomètres carrés, précaires, mais ô combien symboliques.
Durant quatre années la Flandre est le théâtre de combats ininterrompus et meurtriers.
Dès le 15 octobre 1914, les combats font rage à Dixmude, à Nieuport, à Ypres et à Ramscapelle. Pourtant, au mois de novembre, le front se fige.
En 1915, les Allemands échouent à s'emparer d'Ypres. Les champs de bataille voient venir, pour la première fois, les armes chimiques.
En novembre 1917, Passchendaele tombe aux mains des Alliés, au prix d'immenses sacrifices : on relève 300.000 morts britanniques et 260.000 morts Allemands.
Au Printemps 1918, vient l'unité des troupes alliées, sous l'égide du commandement unique de Foch.
Ce geste décisif offre aux alliés un cadre cohérent. Il permet aux Alliés, au Printemps 1918, de stopper l'offensive Allemande, et met un terme définitif aux velléités des Allemands de prendre l'avantage sur les puissances Alliées.
Mesdames et Messieurs, 90 ans après, la terre nous parle encore et n'a pas fini de nous livrer tous ses secrets.
A intervalles réguliers, elle nous restitue des vestiges du passé, à l'image de ces corps de combattants de la Grande Guerre qui remontent à la surface terrestre, comme s'ils étaient rendus par une mer clémente.
Ainsi aujourd'hui, nous avons une pensée particulière pour les 35.000 soldats français tombés en Belgique et qui reposent ici, loin de leurs villages et de leurs clochers.
Et nous rendons un hommage singulier, avec respect, recueillement et émotion, à ce soldat inconnu, découvert l'an passé, et que nous pouvons aujourd'hui inhumer dignement, afin qu'il repose en paix, parmi les siens, tombés à ses côtés.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 17 septembre 2008