Texte intégral
F. Laborde Bonjour à tous. Avec D. Bussereau ce matin, nous allons parler moyens de locomotion, trains, avions, bateaux. On va commencer, bonjour monsieur le ministre...
Bonjour F. Laborde.
... par le train et d'abord le Tunnel sous la Manche. Alors vous vous êtes rendu sur place, vous avez à la fois pu voir l'importance des dégâts. Première question, est-ce qu'il y a des choses qui auraient pu être évitées ? Est-ce qu'on aurait pu mesurer plus tôt qu'il y avait un incendie qui se préparait ? Est-ce qu'on aurait pu organiser différemment les secours ?
Vous savez ce qu'on peut tirer comme conclusion de tout cela, c'est d'abord que les systèmes de sécurité fonctionnent bien. Les deux tunnels, avec le tunnel de service au milieu qui permet d'évacuer les gens, tout ça a parfaitement fonctionné. Je voudrais rendre un hommage aux pompiers parce qu'ils ont travaillé par quasiment 1000 degrés. Ils ne pouvaient rester que quelques minutes dans le tunnel, ils étaient évacués, on mettait d'autres équipes. Donc tout le monde a fait son boulot. Le petit souci qu'il y a eu, c'est que la voiture - vous savez ces navettes de wagons, il y a des wagons, des camions dessus et puis dans - une voiture voyageurs classique derrière la locomotive de tête, il y a les conducteurs. Et ils ont paniqué. Au lieu d'attendre que ça s'arrête juste, la voiture, à la hauteur de la sortie qui permet de gagner le tunnel de service, ils ont paniqué, ils ont cassé la vitre, ils ont sauté et c'est d'ailleurs certainement ce qui a été le plus dangereux. Ce qui veut dire que comme dans ces wagons où il y a des conducteurs de toutes les nationalités européennes, il faut maintenant leur distribuer à chacun des consignes de sécurité dans leur langue. Il y avait des Estoniens, il y a toutes les nationalités d'Europe qui sont sur ces trains. Ca, ça manquait. Voilà.
Donc il vaut mieux informer.
Il faut qu'on informe mieux les gens.
Le trafic va retourner à la normale dans quel délai à peu près parce que là, ça reprend aujourd'hui ?
Vous savez, je suis allé voir la rame. D'abord elle est toujours en train d'être inspectée par la police, par l'équipe judiciaire. Il faudra ensuite la sortir, certainement la découper ou la sortir en deux parce qu'elle est très abîmée, elle a beaucoup souffert de l'incendie. Après il faudra refaire le tunnel. A l'endroit de l'incendie où je suis allé, évidemment les choses sont...
Tout a fondu.
C'est grillé, ça a fondu. La dernière fois, ça avait pris trois mois. L'estimation de J. Gounon, le président d'Eurotunnel, c'est à nouveau trois mois. Est-ce que c'est pessimiste, optimiste, je n'en sais rien. En tous cas, la situation sera perturbée dans le tunnel pendant encore plusieurs mois, à coup sûr.
Est-ce qu'on connaît aujourd'hui les origines de l'incendie ?
Non. Les enquêtes montrent que c'est parti vraisemblablement d'un camion naturellement. Est-ce que c'est parti parce qu'il y avait un moteur du camion frigorifique où il y a eu un court-circuit ? En réalité, on n'en sait rien. Le tunnel est pourtant équipé de détecteurs de fumée de toute nature. Voilà. Mais pour l'instant, on n'en sait rien. L'enquête se fait. Il y a en ce moment même des gens qui sont dans le tunnel, des policiers qui regardent tout ce qui peut être prélevé.
Alors lors des tous premiers trafics de samedi, certains se sont plaint de malaises, notamment les contrôleurs, le personnel à bord. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ecoutez vous savez qu'il y a donc deux tunnels, le tunnel Nord, celui où a eu lieu l'incendie n'est plus utilisé. Une fois l'inspection judiciaire terminée, on pourra en réutiliser peut-être les deux tiers, ce qui permettra de faire des croisements. Et dans le tunnel Sud où sont passés les trains normalement, où ils passent en ce moment même, je pense qu'un des premiers trains n'avait pas fait en sorte que sa climatisation soit en interne, mais elle est encore en externe. Ce qui fait qu'il a dû attraper quelques odeurs et ce sont ces odeurs qui ont gêné des passagers.
D'accord. Alors revenons toujours à la SNCF. Il y a eu à nouveau un incident sur une caténaire. C'est le cinquième. Il y a eu Montparnasse, il y a eu dans le Sud, il y a eu Aubagne. Qu'est-ce qui se passe ? Il n'y avait pas de maintenance du tout ? Tout tombe d'un coup ?
Vous savez il y a en France, plusieurs milliers de kilomètres de lignes électrifiées. Il y en a des très récentes, des lignes TGV, il y en a des plus anciennes, par exemple entre Bordeaux et la frontière espagnole.
On va y revenir. Ca m'intéresse.
Tout ça est inspecté en permanence. Alors en matière de transport, il y a toujours une loi des séries. Donc quand il commence à y avoir un incident, en général il en arrive toujours deux ou trois. Ceci étant, le président de la SNCF, G. Pépy, a pris le taureau par les cornes. Il a demandé une inspection de tout le réseau qui est en cours. Donc des équipes de « caténairistes » de la SNCF inspectent le réseau et on verra s'il y a des lieux où on avait un peu manqué d'entretien. Vous savez, il faut voir que le trafic ferroviaire en France n'a jamais été aussi important, plus 9% au mois de juillet et au mois d'août.
Donc ça use les matériels.
Plus de trains, mais ça veut dire qu'il faut également peut-être plus d'inspections. C'est ce que la SNCF est en train de faire.
Les passagers se sont beaucoup plaint quand il y a eu des gros retards. On leur a dit, ne vous inquiétez pas, vous allez être remboursés. Et puis à l'arrivée, ils ne sont pas vraiment remboursés. On leur donne des bons pour réutiliser le train. Mais tout le monde n'a pas l'usage de ces bons.
Dans un incident, il y a deux choses qui déplaisent aux clients de la SNCF. Un c'est le manque d'information.
Un c'est d'attendre. La première chose qui leur déplait, c'est d'attendre.
Quand il y a un incident, on ne sait pas très bien le temps de réparation.
Oui, on ne peut pas tout de suite mettre en place...
Le gros effort que doit faire la SNCF, c'est de donner l'information en temps réel dans les trains par les contrôleurs et ça le président de la SNCF y est très attaché. Il a raison sur ce point. Deuxième chose, c'est rembourser. Alors soit on vous rembourse en bons de voyage mais si vous voulez être remboursé tout de suite en liquide, ce qui s'est passé à Montparnasse la semaine dernière ou à Eurostar ce week-end, il faut pouvoir le faire. Donc il faut laisser le choix au client, à mes yeux, entre le bon de voyage pour celui qui veut re-voyager, qui sait qu'il va prendre le train et puis celui qui veut être remboursé, le rembourser. Les associations de consommateurs l'avaient noté, je crois qu'elles ont raison. Le remboursement c'est quand même plus un geste commercial que le bon de voyage.
Puisque vous évoquez Eurostar, est-ce qu'il y a pas eu un peu de temps trop long entre le moment où on s'est rendu compte que les trains ne partaient plus et celui où on a dit aux passagers, vous pouvez prendre l'autobus pour rentrer en France même si ça prend un peu plus de temps ?
Non si vous voulez je crois que la SNCF dans la soirée de jeudi, moi j'ai suivi ça en temps réel, la SNCF a pris les bonnes décisions avec Eurostar. C'est-à-dire de faire revenir les trains en arrière. Les trains venant de Bruxelles, les trains venant de Londres, les trains venant de Paris sont repartis à la case départ. Et vous savez on a toujours espoir, quand vous êtes passager, vous vous dites que ça va peut-être redémarrer, je vais quand même tenter ma chance ; je vais à l'aéroport si c'est un problème d'avion, je vais à la gare. Et c'est ça qu'il faut éviter. Il faut, dans ces cas-là, attendre. Et aujourd'hui encore, il faut savoir qu'on mettra plus de temps pour aller à Londres parce qu'il n'y a qu'un tunnel en service au lieu de deux et qu'il y aura évidemment moins de trains que d'habitude.
Vous évoquez le TGV Atlantique qui s'arrête, à la vitesse TGV...
A Tours.
... qui s'arrête à Tours.
Au Sud de Tours.
Donc bientôt, on l'aura en vitesse TGV jusqu'à Bordeaux et c'est aujourd'hui...
C'est une opération qui se fera en partenariat entre l'Etat et les collectivités locales qui paieront 50%. On est en train de discuter avec les régions, l'Aquitaine etc.
Les régions sont enfin d'accord ? Parce que c'est ça le fond du problème.
La discussion est une affaire de gros sous, donc il y a les régions, il y a les départements, il y a les villes, il y a des intercommunalités. Donc on est en train de discuter. A la fin du mois à Bordeaux, on fera le point avec tout le monde. Et la partie privée, financement privé, il y a une compétition et c'est aujourd'hui que les grands constructeurs français, européens, les grandes compagnies remettent leurs offres. Donc on va savoir un peu les offres qui nous sont présentées.
Concrètement Paris/Bordeaux en deux heures, c'est pour quel horizon ?
Paris/Bordeaux en deux heures, 2014. Aussitôt après, Toulouse parce que l'aéroport de Toulouse est déjà très saturé. Il y a 37 vols par jour pour Paris donc il faut aller à Toulouse en trois heures. Il faut aussi aller vers l'Espagne. On ira à Limoges également. Donc c'est tout un ensemble autour de Tours/Bordeaux qui va être désenclavé. Les choses sont parties et j'espère qu'on ira très vite en TGV vers une zone qui vous est chère.
Absolument le Sud-Ouest, j'avoue, je le dis. Alors parlons maintenant circulation fluviale. Il y a eu un dramatique accrochage hier entre un bateau mouche, La Besogne, et puis une vedette avec à son bord 12 personnes. Il y a eu deux morts, un monsieur de 45 ans et un enfant de 6 ans. Le pilote et le co-pilote sont toujours en examen. Qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ne vont pas trop vite ces bateaux-mouches à Paris ?
Vous savez, on est allé avec J.-L. Borloo aussitôt après, parce qu'on était très inquiets, le plan rouge avait été déclenché. Il y avait quand même 12 personnes à l'eau, 10 ont pu être repêchées. Malheureusement, deux sont décédées de noyade. C'est un endroit que les Parisiens connaissent bien, c'est entre le quai de la Tournelle et l'Eglise Notre-Dame. C'est un lieu où il faut circuler lentement, il faut circuler normalement à 6 ou 7 Kms/heure. Alors qu'est-ce qui a pu se passer ? Est-ce que la vedette est allée trop vite, elle a percuté ? Est-ce qu'elle a été gênée par ce fameux bateau-mouche ? Est-ce que les deux en créant un remous se sont gênés ? En tous cas, c'est un endroit très dangereux pour la navigation, accidentogène, auquel il faut faire attention. Je dis simplement à vos téléspectateurs, c'est que la navigation à Paris c'est chaque jour plusieurs centaines de bateaux de passagers ou de marchandises et très contrôlés. Il y a même des contrôles radars. Enfin tout ça est surveillé. C'est pour ça que ce type d'accident n'aurait pas du survenir.
Un dernier mot sur l'aéronautique. Il y aura bien des retards dans la livraison des nouveaux A380 comme on dit ?
Ecoutez c'est un avion très compliqué à réaliser puisqu'au départ, il y a eu un processus industriel qui a été abandonné. On est en train d'en substituer un autre plus moderne et plus rapide. Il y a déjà des retards de livraison. C'est le plus bel avion du monde. Les compagnies l'attendent. Singapour Airlines l'exploite déjà. Emirates en a déjà un. Air France et les compagnies européennes l'attendent.
Il y aura des retards quand même.
Il y aura des retards, ainsi que sur l'avion transport militaire A400M qui est attendu aussi par nos forces armées européennes.
Merci beaucoup D. Bussereau d'être venu nous voir à Paris. Je rappelle, puisqu'on parle d'aérien, le Pape utilisera Air France pour regagner Rome parce qu'Alitalia n'a plus de fuel.
Il y a quelques difficultés économiques d'Alitalia, oui. Peut-être plus de kérosène. Mais le Pape rentrera chez lui.
Voilà, grâce à nous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 septembre 2008
Bonjour F. Laborde.
... par le train et d'abord le Tunnel sous la Manche. Alors vous vous êtes rendu sur place, vous avez à la fois pu voir l'importance des dégâts. Première question, est-ce qu'il y a des choses qui auraient pu être évitées ? Est-ce qu'on aurait pu mesurer plus tôt qu'il y avait un incendie qui se préparait ? Est-ce qu'on aurait pu organiser différemment les secours ?
Vous savez ce qu'on peut tirer comme conclusion de tout cela, c'est d'abord que les systèmes de sécurité fonctionnent bien. Les deux tunnels, avec le tunnel de service au milieu qui permet d'évacuer les gens, tout ça a parfaitement fonctionné. Je voudrais rendre un hommage aux pompiers parce qu'ils ont travaillé par quasiment 1000 degrés. Ils ne pouvaient rester que quelques minutes dans le tunnel, ils étaient évacués, on mettait d'autres équipes. Donc tout le monde a fait son boulot. Le petit souci qu'il y a eu, c'est que la voiture - vous savez ces navettes de wagons, il y a des wagons, des camions dessus et puis dans - une voiture voyageurs classique derrière la locomotive de tête, il y a les conducteurs. Et ils ont paniqué. Au lieu d'attendre que ça s'arrête juste, la voiture, à la hauteur de la sortie qui permet de gagner le tunnel de service, ils ont paniqué, ils ont cassé la vitre, ils ont sauté et c'est d'ailleurs certainement ce qui a été le plus dangereux. Ce qui veut dire que comme dans ces wagons où il y a des conducteurs de toutes les nationalités européennes, il faut maintenant leur distribuer à chacun des consignes de sécurité dans leur langue. Il y avait des Estoniens, il y a toutes les nationalités d'Europe qui sont sur ces trains. Ca, ça manquait. Voilà.
Donc il vaut mieux informer.
Il faut qu'on informe mieux les gens.
Le trafic va retourner à la normale dans quel délai à peu près parce que là, ça reprend aujourd'hui ?
Vous savez, je suis allé voir la rame. D'abord elle est toujours en train d'être inspectée par la police, par l'équipe judiciaire. Il faudra ensuite la sortir, certainement la découper ou la sortir en deux parce qu'elle est très abîmée, elle a beaucoup souffert de l'incendie. Après il faudra refaire le tunnel. A l'endroit de l'incendie où je suis allé, évidemment les choses sont...
Tout a fondu.
C'est grillé, ça a fondu. La dernière fois, ça avait pris trois mois. L'estimation de J. Gounon, le président d'Eurotunnel, c'est à nouveau trois mois. Est-ce que c'est pessimiste, optimiste, je n'en sais rien. En tous cas, la situation sera perturbée dans le tunnel pendant encore plusieurs mois, à coup sûr.
Est-ce qu'on connaît aujourd'hui les origines de l'incendie ?
Non. Les enquêtes montrent que c'est parti vraisemblablement d'un camion naturellement. Est-ce que c'est parti parce qu'il y avait un moteur du camion frigorifique où il y a eu un court-circuit ? En réalité, on n'en sait rien. Le tunnel est pourtant équipé de détecteurs de fumée de toute nature. Voilà. Mais pour l'instant, on n'en sait rien. L'enquête se fait. Il y a en ce moment même des gens qui sont dans le tunnel, des policiers qui regardent tout ce qui peut être prélevé.
Alors lors des tous premiers trafics de samedi, certains se sont plaint de malaises, notamment les contrôleurs, le personnel à bord. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Ecoutez vous savez qu'il y a donc deux tunnels, le tunnel Nord, celui où a eu lieu l'incendie n'est plus utilisé. Une fois l'inspection judiciaire terminée, on pourra en réutiliser peut-être les deux tiers, ce qui permettra de faire des croisements. Et dans le tunnel Sud où sont passés les trains normalement, où ils passent en ce moment même, je pense qu'un des premiers trains n'avait pas fait en sorte que sa climatisation soit en interne, mais elle est encore en externe. Ce qui fait qu'il a dû attraper quelques odeurs et ce sont ces odeurs qui ont gêné des passagers.
D'accord. Alors revenons toujours à la SNCF. Il y a eu à nouveau un incident sur une caténaire. C'est le cinquième. Il y a eu Montparnasse, il y a eu dans le Sud, il y a eu Aubagne. Qu'est-ce qui se passe ? Il n'y avait pas de maintenance du tout ? Tout tombe d'un coup ?
Vous savez il y a en France, plusieurs milliers de kilomètres de lignes électrifiées. Il y en a des très récentes, des lignes TGV, il y en a des plus anciennes, par exemple entre Bordeaux et la frontière espagnole.
On va y revenir. Ca m'intéresse.
Tout ça est inspecté en permanence. Alors en matière de transport, il y a toujours une loi des séries. Donc quand il commence à y avoir un incident, en général il en arrive toujours deux ou trois. Ceci étant, le président de la SNCF, G. Pépy, a pris le taureau par les cornes. Il a demandé une inspection de tout le réseau qui est en cours. Donc des équipes de « caténairistes » de la SNCF inspectent le réseau et on verra s'il y a des lieux où on avait un peu manqué d'entretien. Vous savez, il faut voir que le trafic ferroviaire en France n'a jamais été aussi important, plus 9% au mois de juillet et au mois d'août.
Donc ça use les matériels.
Plus de trains, mais ça veut dire qu'il faut également peut-être plus d'inspections. C'est ce que la SNCF est en train de faire.
Les passagers se sont beaucoup plaint quand il y a eu des gros retards. On leur a dit, ne vous inquiétez pas, vous allez être remboursés. Et puis à l'arrivée, ils ne sont pas vraiment remboursés. On leur donne des bons pour réutiliser le train. Mais tout le monde n'a pas l'usage de ces bons.
Dans un incident, il y a deux choses qui déplaisent aux clients de la SNCF. Un c'est le manque d'information.
Un c'est d'attendre. La première chose qui leur déplait, c'est d'attendre.
Quand il y a un incident, on ne sait pas très bien le temps de réparation.
Oui, on ne peut pas tout de suite mettre en place...
Le gros effort que doit faire la SNCF, c'est de donner l'information en temps réel dans les trains par les contrôleurs et ça le président de la SNCF y est très attaché. Il a raison sur ce point. Deuxième chose, c'est rembourser. Alors soit on vous rembourse en bons de voyage mais si vous voulez être remboursé tout de suite en liquide, ce qui s'est passé à Montparnasse la semaine dernière ou à Eurostar ce week-end, il faut pouvoir le faire. Donc il faut laisser le choix au client, à mes yeux, entre le bon de voyage pour celui qui veut re-voyager, qui sait qu'il va prendre le train et puis celui qui veut être remboursé, le rembourser. Les associations de consommateurs l'avaient noté, je crois qu'elles ont raison. Le remboursement c'est quand même plus un geste commercial que le bon de voyage.
Puisque vous évoquez Eurostar, est-ce qu'il y a pas eu un peu de temps trop long entre le moment où on s'est rendu compte que les trains ne partaient plus et celui où on a dit aux passagers, vous pouvez prendre l'autobus pour rentrer en France même si ça prend un peu plus de temps ?
Non si vous voulez je crois que la SNCF dans la soirée de jeudi, moi j'ai suivi ça en temps réel, la SNCF a pris les bonnes décisions avec Eurostar. C'est-à-dire de faire revenir les trains en arrière. Les trains venant de Bruxelles, les trains venant de Londres, les trains venant de Paris sont repartis à la case départ. Et vous savez on a toujours espoir, quand vous êtes passager, vous vous dites que ça va peut-être redémarrer, je vais quand même tenter ma chance ; je vais à l'aéroport si c'est un problème d'avion, je vais à la gare. Et c'est ça qu'il faut éviter. Il faut, dans ces cas-là, attendre. Et aujourd'hui encore, il faut savoir qu'on mettra plus de temps pour aller à Londres parce qu'il n'y a qu'un tunnel en service au lieu de deux et qu'il y aura évidemment moins de trains que d'habitude.
Vous évoquez le TGV Atlantique qui s'arrête, à la vitesse TGV...
A Tours.
... qui s'arrête à Tours.
Au Sud de Tours.
Donc bientôt, on l'aura en vitesse TGV jusqu'à Bordeaux et c'est aujourd'hui...
C'est une opération qui se fera en partenariat entre l'Etat et les collectivités locales qui paieront 50%. On est en train de discuter avec les régions, l'Aquitaine etc.
Les régions sont enfin d'accord ? Parce que c'est ça le fond du problème.
La discussion est une affaire de gros sous, donc il y a les régions, il y a les départements, il y a les villes, il y a des intercommunalités. Donc on est en train de discuter. A la fin du mois à Bordeaux, on fera le point avec tout le monde. Et la partie privée, financement privé, il y a une compétition et c'est aujourd'hui que les grands constructeurs français, européens, les grandes compagnies remettent leurs offres. Donc on va savoir un peu les offres qui nous sont présentées.
Concrètement Paris/Bordeaux en deux heures, c'est pour quel horizon ?
Paris/Bordeaux en deux heures, 2014. Aussitôt après, Toulouse parce que l'aéroport de Toulouse est déjà très saturé. Il y a 37 vols par jour pour Paris donc il faut aller à Toulouse en trois heures. Il faut aussi aller vers l'Espagne. On ira à Limoges également. Donc c'est tout un ensemble autour de Tours/Bordeaux qui va être désenclavé. Les choses sont parties et j'espère qu'on ira très vite en TGV vers une zone qui vous est chère.
Absolument le Sud-Ouest, j'avoue, je le dis. Alors parlons maintenant circulation fluviale. Il y a eu un dramatique accrochage hier entre un bateau mouche, La Besogne, et puis une vedette avec à son bord 12 personnes. Il y a eu deux morts, un monsieur de 45 ans et un enfant de 6 ans. Le pilote et le co-pilote sont toujours en examen. Qu'est-ce qui s'est passé ? Ils ne vont pas trop vite ces bateaux-mouches à Paris ?
Vous savez, on est allé avec J.-L. Borloo aussitôt après, parce qu'on était très inquiets, le plan rouge avait été déclenché. Il y avait quand même 12 personnes à l'eau, 10 ont pu être repêchées. Malheureusement, deux sont décédées de noyade. C'est un endroit que les Parisiens connaissent bien, c'est entre le quai de la Tournelle et l'Eglise Notre-Dame. C'est un lieu où il faut circuler lentement, il faut circuler normalement à 6 ou 7 Kms/heure. Alors qu'est-ce qui a pu se passer ? Est-ce que la vedette est allée trop vite, elle a percuté ? Est-ce qu'elle a été gênée par ce fameux bateau-mouche ? Est-ce que les deux en créant un remous se sont gênés ? En tous cas, c'est un endroit très dangereux pour la navigation, accidentogène, auquel il faut faire attention. Je dis simplement à vos téléspectateurs, c'est que la navigation à Paris c'est chaque jour plusieurs centaines de bateaux de passagers ou de marchandises et très contrôlés. Il y a même des contrôles radars. Enfin tout ça est surveillé. C'est pour ça que ce type d'accident n'aurait pas du survenir.
Un dernier mot sur l'aéronautique. Il y aura bien des retards dans la livraison des nouveaux A380 comme on dit ?
Ecoutez c'est un avion très compliqué à réaliser puisqu'au départ, il y a eu un processus industriel qui a été abandonné. On est en train d'en substituer un autre plus moderne et plus rapide. Il y a déjà des retards de livraison. C'est le plus bel avion du monde. Les compagnies l'attendent. Singapour Airlines l'exploite déjà. Emirates en a déjà un. Air France et les compagnies européennes l'attendent.
Il y aura des retards quand même.
Il y aura des retards, ainsi que sur l'avion transport militaire A400M qui est attendu aussi par nos forces armées européennes.
Merci beaucoup D. Bussereau d'être venu nous voir à Paris. Je rappelle, puisqu'on parle d'aérien, le Pape utilisera Air France pour regagner Rome parce qu'Alitalia n'a plus de fuel.
Il y a quelques difficultés économiques d'Alitalia, oui. Peut-être plus de kérosène. Mais le Pape rentrera chez lui.
Voilà, grâce à nous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 septembre 2008