Déclaration de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, sur les efforts en faveur des anciens combattants dans le contexte des réformes induites par la révision générale des politiques publiques, à Toulon le 21 septembre 2008.

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Circonstance : Congrès national de l'Union fédérale des associations françaises d'anciens combattants, victimes de guerre et des jeunesses de l'union fédérale, à Toulon (Var) le 21 septembre 2008

Texte intégral

Monsieur le Préfet du var (Jacques Laisné);
Monsieur le préfet maritime (Vice-amiral d'escadre Jean Tandonnet);
Madame la députée (Geneviève Levy, député, représentant M. Falco);
Monsieur le député (Philippe Vittel, député, représentant M. Lanfranchi, Pdt du conseil général) ;
Monsieur le Sénateur (François Trucy) ;
Monsieur le conseiller régional (Robert Alfonsi, représentant M. Michel Vauzelle, Pdt du conseil régional )
Mon Colonel, (Lt Col Bitouzet commandant le groupement de gendarmerie du Var, représentant le général Chariglione, commandant la gendarmerie région PACA) ;
Monsieur le Président de l'Union Française des combattants (Serge Cours) ;
Monsieur le directeur général de ONAC l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (Rémy Enfrun) ;
Madame la directrice départementale de l'ONAC (Pascale Lucciardi);
Monsieur le Président de l'UFAC Union Française des Associations de combattants et victimes de guerre et premier vice-président du conseil d'administration de l'ONAC (Jacques Goujat) ;
Monsieur le Président de la CEAC Confédération européenne des anciens combattants (Jacques Derivière) ;
Monsieur le Président délégué de la FNAM. Fédération nationale André Maginot (Bernard Mercadier) ;
Monsieur le 1er vice-président de la France Mutualiste (Marcel Miller) ;
Mesdames et Messieurs,
C'est toujours un honneur et un plaisir pour moi de participer au congrès national d'une association du monde combattant comme celle de l'Union fédérale des Associations Françaises d'anciens combattants, Victimes de guerre et des Jeunesses de l'Union Fédérale.
Ces rendez-vous privilégiés avec le monde associatif sont d'autant plus importants qu'ils me permettent de connaître vos préoccupations, vos attentes, votre moral, et de ressentir, comme dans cette salle ce matin, l'énergie et la force du monde combattant.
Rien n'est en effet plus important pour moi que le contact avec le terrain tant dans mes fonctions ministérielles que dans mes fonctions d'élu local, de maire de Mulhouse. Sans cela, vous le savez bien, un homme politique s'assèche et s'essouffle.
C'est un honneur car c'est grâce à la pugnacité et au dévouement des Pères fondateurs de votre association que ceux qui se sont battus, qui se battent ou se battront pour notre pays bénéficient aujourd'hui d'un dispositif efficace de reconnaissance et de réparation.
La pertinence et la légitimité de ces dispositifs nous ont été brutalement rappelées, autant d'ailleurs de l'extrême dureté d'une embuscade ou de combats rapprochés, le 18 août dernier dans la vallée d'Uzbeen en Afghanistan lorsque 10 de nos meilleurs soldats ont payé de leur vie leur engagement au service de nos valeurs et de notre sécurité.
Permettez-moi d'évoquer devant vous le courage et l'abnégation de ces soldats et de renouveler la confiance des plus hautes autorités de la République et du Gouvernement envers nos Armées qui, partout dans le monde, donnent leur meilleur pour que :
- notre pays assume son rang de membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies ;
- nos intérêts vitaux et nos approvisionnements énergétiques soit protégés;
- et finalement pour que la déclaration universelle des droits de l'Homme ne soit pas que des mots.
Comment ne pas citer à ce stade l'ancien président de l'Union fédérale, compagnon de la Libération, et prix Nobel de la paix, René Cassin, qui préoccupé à la fois par l'avenir du Monde et par le sort des enfants orphelins, a cru en l'universalité de nos valeurs et s'est battu pour que les enfants orphelins des droits clairement établis. « Nous obtiendrons tout par loi, par des moyens démocratiques », dit-il.
Je sais que vous-même et l'UFC, monsieur le Président, suivez le chemin tracé par René Cassin, le « père des pupilles », et que l'idéal humaniste de paix, qui lui était cher, vous montre la voie, nous montre la voie.
Ce n'est donc pas un hasard si l'Union fédérale a été reconnue d'utilité publique en 1952.
Plus qu'utile, elle est, à l'instar des autres unions fédérales et fédérations du monde combattant, indispensable.
? Indispensable à la préservation de la mémoire des anciens combattants victimes de guerre et à la solidarité qui les unit,
? Indispensable au travail entrepris au travers les pactes d'amitié tissés avec les anciens combattants d'Afrique et de Madagascar et indispensable à l'installation de dispensaires, d'équipements médicaux, d'écoles, de maisons du combattant en Afrique notamment.
Voilà pourquoi, c'est un honneur d'être parmi vous et de pouvoir répondre à vos préoccupations.
Ce n'est d'ailleurs pas sans raison que je suis favorable, comme je vous le disais au mois de juin dernier, à la création d'une médaille d'honneur des anciens combattants.
Médaille qui récompenserait les hommes et les femmes qui se dévouent sans compter à la cause du monde combattant.
Il est en effet de notre devoir d'encourager leur travail en montrant notre reconnaissance.
Concernant la mise en oeuvre des réformes induites par la révision générale des politiques publiques, il s'agit pour notre pays de regagner, dans un contexte économique et budgétaire difficile, les marges de manoeuvre nécessaires au rétablissement de l'équilibre de nos finances publiques.
Je sais l'attention naturelle, légitime et précise que vous portez au devenir de l'administration en charge du monde combattant. Vous venez d'ailleurs de nous le redire, monsieur le Président.
Cette réforme, dont les principes sont désormais clairs et connus, doit être considérée comme une chance pour le monde combattant et pour l'ONAC qui préserve son maillage territorial de proximité au niveau départemental et qui s'installe donc dans le rôle de soutien et d'interface exclusif du monde combattant à tous les niveaux de décisions.
Je n'ignore pas que le défi à relever par l'ONAC est élevé et ambitieux, mais je sais pouvoir compter sur vous, car je suis persuadé que cette réforme ne se conduira pas contre le monde combattant, mais avec lui.
Je sais également compter sur Liliane Block, notre directrice des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale, et sur Rémy Enfrun, le DG de l'ONAC pour que la phase de transition, toujours délicate, se déroule dans les meilleurs conditions.
Que ce soit au niveau local ou au niveau central, les intérêts matériels et moraux du monde des combattants seront préservés et, dès que possible, améliorés.
S'agissant de vos préoccupations, je connais votre sensibilité à la revalorisation de la retraite du combattant.
Mais vous connaissez aussi bien que moi le contexte économique et budgétaire qui a bien dû être pris en compte pour préparer la loi de finances 2009.
Malgré ce contexte contraint, je puis vous assurer, qu'avec l'appui des parlementaires, je me battrai pour que les promesses de revalorisation de la retraite du combattant tenues par le Président de la République, et déjà engagées par mon prédécesseur, Alain Marleix, soient tenues et respectées.
J'en fais d'ailleurs, pourquoi le cacher, ma principale priorité pour le budget 2009.
Si certains sujets, comme l'attribution de la « campagne double », difficiles d'un point de vue technique sont encore à l'heure actuelle au stade de la négociation interministérielle, notre volonté première est de garantir les conditions de vie des anciens combattants, notamment de celles et ceux les plus en difficulté.
Ainsi, après une évaluation du dispositif sur laquelle je m'étais engagé, j'ai décidé de porter le montant mensuel maximum de l'allocation différentielle à 750 euros, et de ne plus prendre en compte le montant de l'allocation personnalisée au logement (APL) dans l'évaluation du montant des ressources.
Le rapport du préfet Mahdi Hacène sur l'indemnisation des incorporés de force dans les formations paramilitaires allemandes RAD-KHD a par exemple permis d'aboutir, le 17 juillet 2008, à la signature d'une convention entre l'État et la Fondation entente franco-allemande (FEFA).
Cette convention prévoit le versement, à parts égales entre l'État et la Fondation, d'une allocation, aux incorporés de force dans les formations paramilitaires du RAD et du KHD, d'un montant de 800 euros, soit une indemnité équivalant à la moitié, revalorisée, de celle versée aux incorporés de force dans l'armée allemande.
J'ai également relancé les diligences nécessaires à l'actualisation des conditions d'attribution de la carte du combattant en opérations extérieures. Il me semble que c'est là le moins que nous devions à nos soldats. Je compte que ce dossier puisse aboutir rapidement.
Concernant la commission Kaspi, je peux d'ores et déjà, sans préjuger des conclussions qui seront rendues publiques avant la fin de l'année, vous rassurer. Les évolutions proposées pour rendre plus vivantes et plus ouvertes les commémorations nationales et républicaines n'auront pas pour effet de supprimer, de hiérarchiser, ou de mettre en concurrence les différentes dates commémoratives, ni les cérémonies.
J'espère monsieur le Président, Mesdames, Messieurs avoir répondu à vos préoccupations qui sont également les miennes en tant que SEDAC.
Vous le savez, je suis très attaché aux valeurs que vous portez.
Ces valeurs qui fondent une Nation et notre « vivre ensemble », vous participez à les transmettre aux plus jeunes.
Permettez-moi donc de vous exprimez la gratitude et la reconnaissance de la Nation et du Gouvernement pour votre action qui ne s'est jamais démentie depuis 1918.
Avant d'élever à la dignité de grand officier de l'Ordre National du Mérite, votre président Serge Cours, j'aimerais non pas vous le présenter car vous le connaissez mieux que moi, mais vous dire ce que je retiens de sa personnalité attachante et de son action.
Je voudrais d'abord dire que Monsieur Serge Cours est l'exemple pour les nouvelles générations du don de soi et de l'altruisme.
Dès l'âge de 16 ans il devient pompier volontaire dans la ville qui l'a vu naître: Lesparre.
Volontaire, voici le terme qui pourrait le définir. Toute sa vie monsieur Serge Cours a été volontaire pour aller au front. Que ce soit en Corée du sud où par deux fois il s'y est volontairement rendu en 1950 et 1952; ou en Indochine.
Il part 2 ans après en Afrique du sud pour rejoindre le Maroc puis l'Algérie où il deviendra chef de section du commando de chasse appelé « Kimono 31 ».
Si Serge Cours participe à l'histoire, il l'étudie également!
De retour en France, il reste 5 ans à Montpellier à l'école d'application d'infanterie où il commence à s'intéresser à l'histoire et particulièrement à l'époque de l'âge de bronze. Il entreprend des fouilles pour redécouvrir ce passé qui le fascine.
Cet exemple montre combien la préservation de la mémoire lui est si chère.
Après 26 ans de service, ce père de 5 enfants qui se pensait en sécurité est pris dans une embuscade.
Embuscade je vous rassure, amicale!
Ses amis lui demandent en effet de devenir président de l'association des anciens combattants de Gaillan-en-Médoc en 1977.
L'idée était heureuse de jeter Serge Cours dans cette voie puisque 10 ans plus tard, il devient président départementale de l'Union fédérale et en 1998, Président National de l'Union fédérale des associations françaises des anciens combattants et victimes de guerre et des jeunesses de l'union fédérale.
Son activité au sein de l'Union fédérale et de son association locale est à l'image de sa vie, c'est à dire toujours dynamique et dévoué aux valeurs du monde combattant.
Serge Cours vous êtes Commandeur de la Légion d'honneur, médaillé militaire, Croix de Guerre de théâtre d'opération extérieur avec 3 citations; Croix de la Valeur militaire avec 7 citations,
Au nom du Président de la République, nous vous élevons à la dignité de grand officier de l'Ordre National du Mérite.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 25 septembre 2008