Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Quelques mots complémentaires pour répondre à certaines observations des orateurs des groupes.
Quand vous dites, Monsieur Ayrault qu'il ne peut y avoir une victoire seulement militaire, je vous réponds que vous avez totalement raison. C'est d'ailleurs ce qu'exprime la France à travers l'action qu'elle mène depuis un an ainsi que dans le cadre de la Conférence de Paris, avec la volonté de transférer le pouvoir et la sécurité du pays à l'armée nationale afghane. C'est aussi ce qu'exprime la France à travers l'aide au développement, financé par les vingt milliards de dollars des donateurs. Mais, pour que les Afghans soient en mesure de prendre en main leur destin, il faut d'abord assurer la sécurité du pays, faire en sorte qu'il soit stable. Pour parvenir à le stabiliser, il faut d'abord une action militaire.
Au-delà des opérations de sécurité et de stabilisation que nous menons, nous appliquons un programme en faveur de la formation des officiers afghans : plus de 4.000 d'entre eux ont été formés grâce à l'armée française. Plus de 300 militaires assurent en permanence la formation de l'armée nationale afghane, laquelle, en l'espace d'un an, est passée de 20.000 à 50.000 hommes. Progressivement, elle devient une armée capable de conduire des opérations militaires.
Nous ne menons pas qu'une opération militaire. Nous essayons aussi de développer la gamme totale des ressources dont le pays a besoin pour assurer sa reconstruction.
Monsieur Mamère, vous nous dites que les hommes ne sont pas assez préparés pour cette mission. Je vais donc préciser quelle a été la formation de la section Carmin 2 du 8ème RPIMA qui s'est retrouvée dans la vallée d'Uzbin. Cette formation, qui a duré six mois, est fondée sur le résultat d'un travail effectué en partenariat avec l'armée britannique et sur le retour d'expériences vécues depuis un an. Elle est extrêmement dense, rude, complète, exigeante pour nos militaires.
La formation dispensée assure bien entendu les savoirs fondamentaux du combattant, que ce soit à titre individuel ou au titre du combat de groupe. Il y a aussi des formations pour la lutte contre les IED - les engins explosifs improvisés -, pour le secourisme du combat, la relève des blessés. En outre, il y a des formations particulières pour le guidage des avions et des hélicoptères en appui, pour la qualification à la conduite des véhicules avant blindés, et pour l'utilisation des brouilleurs. Vous avez également parlé des camps. A ce sujet, je vous précise qu'avant de partir, nos hommes vont en camp d'entraînement et en centre d'entraînement commando. La formation globale dure près de six mois. C'est la plus complète que l'armée française n'ait jamais mise en oeuvre pour une opération extérieure.
Monsieur Mamère, vous évoquez le retrait. Mais comment peut-on parler de retrait quand la France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, et qu'elle a voté chacune des résolutions du Conseil depuis 2001, y compris avec la Chine et la Russie ?
Comment pouvez-vous parler de retrait quand la France est présidente en exercice de l'Union européenne, dont vingt-cinq des membres sur vingt-sept sont présents en Afghanistan ? Comment pouvez-vous évoquer un retrait quand la France est la cinquième puissance mondiale, et qu'elle a, à ce titre, des responsabilités particulières ? Notre départ serait le signe dramatique de l'absence de volonté de notre pays alors que la communauté internationale tout entière est en train de combattre contre le terrorisme ; ce serait le signe dramatique de l'abandon par la France de ses responsabilités.
J'en reviens à vous, Monsieur Ayrault. Vous nous dites que la cause nous réunit. Oui, elle nous réunit, comme elle nous a réunis en 2001 où, sur tous les bancs de l'Assemblée nationale, nous avons ensemble considéré que l'envoi de troupes en Afghanistan était nécessaire.
Oui, Monsieur Ayrault, nous voudrions l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme, l'unité du pays pour la défense des Droits de l'Homme, mais aussi, et c'est à moi de le dire plus particulièrement, l'unité du pays derrière les 3.200 hommes engagés aujourd'hui en Afghanistan et qui, au péril de leur vie, assurent une mission difficile que nous devrions soutenir tous ensemble plutôt que de la dénigrer !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 septembre 2008
Mesdames et Messieurs les Députés,
Quelques mots complémentaires pour répondre à certaines observations des orateurs des groupes.
Quand vous dites, Monsieur Ayrault qu'il ne peut y avoir une victoire seulement militaire, je vous réponds que vous avez totalement raison. C'est d'ailleurs ce qu'exprime la France à travers l'action qu'elle mène depuis un an ainsi que dans le cadre de la Conférence de Paris, avec la volonté de transférer le pouvoir et la sécurité du pays à l'armée nationale afghane. C'est aussi ce qu'exprime la France à travers l'aide au développement, financé par les vingt milliards de dollars des donateurs. Mais, pour que les Afghans soient en mesure de prendre en main leur destin, il faut d'abord assurer la sécurité du pays, faire en sorte qu'il soit stable. Pour parvenir à le stabiliser, il faut d'abord une action militaire.
Au-delà des opérations de sécurité et de stabilisation que nous menons, nous appliquons un programme en faveur de la formation des officiers afghans : plus de 4.000 d'entre eux ont été formés grâce à l'armée française. Plus de 300 militaires assurent en permanence la formation de l'armée nationale afghane, laquelle, en l'espace d'un an, est passée de 20.000 à 50.000 hommes. Progressivement, elle devient une armée capable de conduire des opérations militaires.
Nous ne menons pas qu'une opération militaire. Nous essayons aussi de développer la gamme totale des ressources dont le pays a besoin pour assurer sa reconstruction.
Monsieur Mamère, vous nous dites que les hommes ne sont pas assez préparés pour cette mission. Je vais donc préciser quelle a été la formation de la section Carmin 2 du 8ème RPIMA qui s'est retrouvée dans la vallée d'Uzbin. Cette formation, qui a duré six mois, est fondée sur le résultat d'un travail effectué en partenariat avec l'armée britannique et sur le retour d'expériences vécues depuis un an. Elle est extrêmement dense, rude, complète, exigeante pour nos militaires.
La formation dispensée assure bien entendu les savoirs fondamentaux du combattant, que ce soit à titre individuel ou au titre du combat de groupe. Il y a aussi des formations pour la lutte contre les IED - les engins explosifs improvisés -, pour le secourisme du combat, la relève des blessés. En outre, il y a des formations particulières pour le guidage des avions et des hélicoptères en appui, pour la qualification à la conduite des véhicules avant blindés, et pour l'utilisation des brouilleurs. Vous avez également parlé des camps. A ce sujet, je vous précise qu'avant de partir, nos hommes vont en camp d'entraînement et en centre d'entraînement commando. La formation globale dure près de six mois. C'est la plus complète que l'armée française n'ait jamais mise en oeuvre pour une opération extérieure.
Monsieur Mamère, vous évoquez le retrait. Mais comment peut-on parler de retrait quand la France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, et qu'elle a voté chacune des résolutions du Conseil depuis 2001, y compris avec la Chine et la Russie ?
Comment pouvez-vous parler de retrait quand la France est présidente en exercice de l'Union européenne, dont vingt-cinq des membres sur vingt-sept sont présents en Afghanistan ? Comment pouvez-vous évoquer un retrait quand la France est la cinquième puissance mondiale, et qu'elle a, à ce titre, des responsabilités particulières ? Notre départ serait le signe dramatique de l'absence de volonté de notre pays alors que la communauté internationale tout entière est en train de combattre contre le terrorisme ; ce serait le signe dramatique de l'abandon par la France de ses responsabilités.
J'en reviens à vous, Monsieur Ayrault. Vous nous dites que la cause nous réunit. Oui, elle nous réunit, comme elle nous a réunis en 2001 où, sur tous les bancs de l'Assemblée nationale, nous avons ensemble considéré que l'envoi de troupes en Afghanistan était nécessaire.
Oui, Monsieur Ayrault, nous voudrions l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme, l'unité du pays pour la défense des Droits de l'Homme, mais aussi, et c'est à moi de le dire plus particulièrement, l'unité du pays derrière les 3.200 hommes engagés aujourd'hui en Afghanistan et qui, au péril de leur vie, assurent une mission difficile que nous devrions soutenir tous ensemble plutôt que de la dénigrer !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 septembre 2008