Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le dialogue et la coopération entre la France et le Venezuela, Paris le 2 octobre 2008.

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Circonstance : Deuxième réunion à Haut niveau franco-vénézuélienne et cérémonie de signature d'accords bilatéraux entre les deux pays le 2 octobre 2008 à Paris

Texte intégral

Mesdames les Ministres,
Monsieur le Ministre des Relations extérieures, Cher Nicolas,
Mesdames et Messieurs les Vice-Ministres,
Chers Amis,
C'est en avril dernier, lors de second mon déplacement à Caracas, que j'ai évoqué avec le président Chavez le souhait d'organiser à Paris la deuxième "réunion franco-vénézuélienne de haut niveau", dialogue que j'ai le plaisir d'ouvrir avec vous aujourd'hui. Cette réunion a été précédée par l'entretien, à Paris, de nos deux chefs d'Etat le 26 septembre.
Ces rencontres régulières reflètent bien le dynamisme de notre dialogue bilatéral.
Pendant de longs mois, nous avons conjugué nos efforts pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt et des otages détenus en Colombie par les FARC. Le président Sarkozy a eu l'occasion de le dire vendredi dernier : nous sommes très reconnaissants de ce que vous avez fait tout au long de cette crise. Mais le dénouement heureux du 2 juillet dernier ne nous a pas fait oublier tous ceux qui restent otages, et nous restons très fortement mobilisés en vue de leur libération.
Ces efforts conjoints contribuent à resserrer nos liens et nous voulons donner aujourd'hui une impulsion nouvelle, au plus haut niveau, à la coopération bilatérale entre nos deux pays. Cette coopération est plus que jamais nécessaire.
L'engagement du Venezuela en faveur du multilatéralisme est aussi, bien sûr, celui de la France et de l'Union européenne. Nous voulons une mondialisation équilibrée, qui profite à tous. La lutte contre la pauvreté et les inégalités demeure une priorité, comme cela a été réaffirmé au Sommet de Lima. Nous devons améliorer ensemble la sécurité alimentaire et renforcer la sécurité énergétique. Nous devons travailler ensemble au respect universel des Droits de l'Homme.
Face à la crise financière, nous devons plus que jamais donner aux pays émergents et aux pays en développement la place qui leur revient dans la gouvernance internationale.
Sur tous ces sujets je souhaite que nous poursuivions, pendant ces deux jours, un dialogue franc et ouvert. Le Venezuela est une puissance qui compte dans la mondialisation. Il est au coeur des équilibres nouveaux qui se dessinent en Amérique Latine et dans les Caraïbes, et joue un rôle important parmi les non-alignés.
Le 26 septembre, le président Sarkozy a exprimé sa volonté d'établir avec le Venezuela un partenariat "gagnant-gagnant". Cette volonté, nous allons dans quelques instants la traduire dans les faits, en signant devant vous plusieurs accords de coopération significatifs.
Bien sûr, notre coopération n'est pas nouvelle. Elle est déjà très riche dans les domaines culturel, scientifique, universitaire et technique :
- riche de la centaine de chercheurs qui, chaque année, participent aux programmes scientifiques communs.
- riche des quelques 70 étudiants accueillis cette année dans les instituts français de technologie, et de tous les boursiers vénézuéliens qui font de la France la deuxième destination des boursiers de votre pays.
- riche de ses programmes de formation et de transfert de technologies, à travers notamment les "centres des métiers".
Notre coopération se joue aussi, et de plus en plus, au niveau des entreprises. Plus d'une centaine d'entreprises françaises sont déjà présentes dans votre pays, la plupart depuis longtemps.
Total a contribué à la mise en valeur des immenses gisements de pétrole de la ceinture de l'Orénoque.
Alstom développe aujourd'hui des propositions ambitieuses de rénovation et d'extension du réseau du métro de Caracas.
Je veux citer encore Renault, ou Sanofi-Aventis, qui contribuent au dynamisme économique de votre pays.
Les accords que nous allons signer constituent une avancée décisive.
L'institutionnalisation du mécanisme de consultation bilatérale, permettra de rendre régulières les réunions à haut niveau comme celle d'aujourd'hui, et de mobiliser durablement l'ensemble de nos administrations, entreprises, associations, et collectivités locales.
Nous allons ensuite développer notre coopération en matière de sécurité civile, notamment en ce qui concerne la prévention des risques et le sauvetage des personnes.
Nous allons, enfin, renforcer notre coopération dans les domaines de l'enseignement supérieur, de l'innovation et de la technologie, dans ces domaines où se joue l'avenir.
Avant de procéder aux signatures je vous invite, Cher Nicolas, à prononcer à votre tour quelques mots.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2008