Texte intégral
M.-O. Fogiel Quelle réussite ce mini-sommet européen ce week-end ! Paris a connu la plus forte baisse depuis la création du CAC 40, avec un recul de 9,04. Londres a chuté de 7,85 ; Francfort de 7,07 ; Zurich de 6,12... Est-ce qu'on peut dire qu'il y a une impuissance des pouvoirs publics ?
Non, je ne verrais pas les choses comme ça. Vous savez, le monde connaît une crise financière sans précédent. Dans ces cas-là, il faut faire preuve à la fois de sang-froid et de détermination.
La détermination, justement, est-ce que ce n'est pas un plan de sauvetage comme aux Etats-Unis, et que l'Europe soit unie derrière ce plan de sauvetage ?
La détermination, c'est d'abord assurer une coordination de nos politiques en Europe, et c'est ce qu'a proposé N. Sarkozy aux 26 autres pays, qui a permis la réunion des pays membres du G4 samedi, et qui a permis hier, la déclaration qu'il a faite, où les pays européens indiquent qu'ils souhaitent de manière coordonnée, prendre toutes les mesures qui seront nécessaires à assurer la stabilité du système financier.
Sauf que les propos sont discordants, entre l'Italie, la France et l'Allemagne, L'Italie assure que tout le monde est prêt à mettre en place un fonds européen, la France dément ; qu'en est-il aujourd'hui ? Soyons concrets.
Nous sommes très concrets. Nous n'avons pas dit un plan unique, nous avons dit des actions coordonnées. Chaque pays peut ensuite déterminer la nature de telle ou telle intervention. Ce qui est important, c'est qu'il y ait une action concertée. Lorsque par exemple, en moins de 24 heures, la France, la Belgique, le Luxembourg travaillent ensemble pour sauver Dexia (sic), c'est l'exemple d'une action concertée.
Mais très franchement, là vous parlez d'action concertée, est-ce que vous, vous ne préféreriez pas une action coordonnée plutôt que concertée, que tout le monde marche d'un même pied ?
Mais encore une fois, tout le monde marche d'un même pied. Les 27 pays, enfin les principaux pays européens se concertent, C. Lagarde était hier soir à l'Eurogroupe, elle réunit aujourd'hui l'Ecofin, le président de la République a eu au téléphone hier ses principaux interlocuteurs européens. Donc il y a une démarche concertée entre les différents pays européens. Et heureusement, parce que c'est cela qui différencie cette crise probablement, d'autres crises. C'est la nécessité de travailler ensemble pour éviter qu'il y ait, par exemple, des mesures qui soient prises qui soient de nature anticoncurrentielle.
On a compris qu'en France, par exemple, l'épargne était assurée à hauteur de 70.000 euros plancher, ailleurs, c'est illimité, comme en Allemagne. Ne risquez-vous pas, par exemple, que les petits épargnants français mettent leur argent dans les banques allemandes ?
Vu la situation actuelle, je ne suis pas certain qu'aller mettre son argent en Allemagne serait forcément la meilleure des réponses, je ne crois pas.
Oui, mais c'est ce qui s'est passé en Irlande par exemple...
Je crois qu'aujourd'hui on n'observe pas de retraits de liquidités particuliers. Vous savez, cette crise, c'est d'abord une crise de confiance, c'est-à-dire qu'il y a des liquidités, mais les banques ne se prêtent plus rien. Ce qui est important pour les gouvernants, pour les politiques, c'est de faire en forte de renouer au maximum la confiance, de garder son sang-froid parce qu'il faut éviter de prendre des décisions à la va-vite, mais en même temps, parfois il faut être très réactifs, c'est-à-dire capables de prendre des décisions lourdes. Quand on a décidé en une nuit d'un plan de 22 milliards d'euros pour les PME françaises par exemple, eh bien il a fallu faire preuve de réactivité. Ce qui était important, c'était de soutenir le crédit aux PME, parce qu'après la crise financière, il ne faudrait pas qu'il y ait une crise de l'investissement dans notre pays.
Pour terminer, vous avez entendu le reportage d'O. Samain sur le bouclier fiscal, qui fait aujourd'hui déjà polémique puisqu'il bénéficie d'abord aux riches et très, très loin aux familles modestes. C'est donc un rapport de D. Migaud qui nous l'apprend, basé sur des chiffres de Bercy. Que dites-vous ce matin ?
Je dis deux choses : d'abord, le bouclier fiscal, c'est un système juste, c'est l'idée qu'aucun contribuable ne doit payer plus de la moitié de ses revenus au fisc. Nous l'avons inscrit dans la loi, les Allemands l'ont inscrit dans la constitution. Deuxième remarque : je dis que sur l'ensemble des bénéficiaires du bouclier fiscal, il faut que les Français sachent que les deux tiers, 10.000 sur 13.000 gagnent moins de 1.000 euros par mois. Donc il faut arrêter de caricaturer ce système. Nous avons voulu mettre en place un système juste, où on ne verse pas plus de la moitié de ses revenus aux impôts. Et si, à la première mesure qui est prise, elle n'est pas intégrée dans le bouclier fiscal, il n'y a plus de bouclier fiscal.
Sauf que 671 contribuables bénéficient de 15,5 millions d'euros...
Oui, mais encore une fois, les deux tiers des bénéficiaires de ce système gagnent moins de 1.000 euros par mois, c'est cela qui est important, il ne faut pas caricaturer le bouclier fiscal en considérant que cela ne concerne que les Français les plus aisés. AU contraire, l'immense majorité des bénéficiaires sont des gens qui ont des revenus moyens ou modestes.
Et ils gagnent avec cela 659 euros d'impôts. Merci monsieur L. Chatel.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 9 octobre 2008
Non, je ne verrais pas les choses comme ça. Vous savez, le monde connaît une crise financière sans précédent. Dans ces cas-là, il faut faire preuve à la fois de sang-froid et de détermination.
La détermination, justement, est-ce que ce n'est pas un plan de sauvetage comme aux Etats-Unis, et que l'Europe soit unie derrière ce plan de sauvetage ?
La détermination, c'est d'abord assurer une coordination de nos politiques en Europe, et c'est ce qu'a proposé N. Sarkozy aux 26 autres pays, qui a permis la réunion des pays membres du G4 samedi, et qui a permis hier, la déclaration qu'il a faite, où les pays européens indiquent qu'ils souhaitent de manière coordonnée, prendre toutes les mesures qui seront nécessaires à assurer la stabilité du système financier.
Sauf que les propos sont discordants, entre l'Italie, la France et l'Allemagne, L'Italie assure que tout le monde est prêt à mettre en place un fonds européen, la France dément ; qu'en est-il aujourd'hui ? Soyons concrets.
Nous sommes très concrets. Nous n'avons pas dit un plan unique, nous avons dit des actions coordonnées. Chaque pays peut ensuite déterminer la nature de telle ou telle intervention. Ce qui est important, c'est qu'il y ait une action concertée. Lorsque par exemple, en moins de 24 heures, la France, la Belgique, le Luxembourg travaillent ensemble pour sauver Dexia (sic), c'est l'exemple d'une action concertée.
Mais très franchement, là vous parlez d'action concertée, est-ce que vous, vous ne préféreriez pas une action coordonnée plutôt que concertée, que tout le monde marche d'un même pied ?
Mais encore une fois, tout le monde marche d'un même pied. Les 27 pays, enfin les principaux pays européens se concertent, C. Lagarde était hier soir à l'Eurogroupe, elle réunit aujourd'hui l'Ecofin, le président de la République a eu au téléphone hier ses principaux interlocuteurs européens. Donc il y a une démarche concertée entre les différents pays européens. Et heureusement, parce que c'est cela qui différencie cette crise probablement, d'autres crises. C'est la nécessité de travailler ensemble pour éviter qu'il y ait, par exemple, des mesures qui soient prises qui soient de nature anticoncurrentielle.
On a compris qu'en France, par exemple, l'épargne était assurée à hauteur de 70.000 euros plancher, ailleurs, c'est illimité, comme en Allemagne. Ne risquez-vous pas, par exemple, que les petits épargnants français mettent leur argent dans les banques allemandes ?
Vu la situation actuelle, je ne suis pas certain qu'aller mettre son argent en Allemagne serait forcément la meilleure des réponses, je ne crois pas.
Oui, mais c'est ce qui s'est passé en Irlande par exemple...
Je crois qu'aujourd'hui on n'observe pas de retraits de liquidités particuliers. Vous savez, cette crise, c'est d'abord une crise de confiance, c'est-à-dire qu'il y a des liquidités, mais les banques ne se prêtent plus rien. Ce qui est important pour les gouvernants, pour les politiques, c'est de faire en forte de renouer au maximum la confiance, de garder son sang-froid parce qu'il faut éviter de prendre des décisions à la va-vite, mais en même temps, parfois il faut être très réactifs, c'est-à-dire capables de prendre des décisions lourdes. Quand on a décidé en une nuit d'un plan de 22 milliards d'euros pour les PME françaises par exemple, eh bien il a fallu faire preuve de réactivité. Ce qui était important, c'était de soutenir le crédit aux PME, parce qu'après la crise financière, il ne faudrait pas qu'il y ait une crise de l'investissement dans notre pays.
Pour terminer, vous avez entendu le reportage d'O. Samain sur le bouclier fiscal, qui fait aujourd'hui déjà polémique puisqu'il bénéficie d'abord aux riches et très, très loin aux familles modestes. C'est donc un rapport de D. Migaud qui nous l'apprend, basé sur des chiffres de Bercy. Que dites-vous ce matin ?
Je dis deux choses : d'abord, le bouclier fiscal, c'est un système juste, c'est l'idée qu'aucun contribuable ne doit payer plus de la moitié de ses revenus au fisc. Nous l'avons inscrit dans la loi, les Allemands l'ont inscrit dans la constitution. Deuxième remarque : je dis que sur l'ensemble des bénéficiaires du bouclier fiscal, il faut que les Français sachent que les deux tiers, 10.000 sur 13.000 gagnent moins de 1.000 euros par mois. Donc il faut arrêter de caricaturer ce système. Nous avons voulu mettre en place un système juste, où on ne verse pas plus de la moitié de ses revenus aux impôts. Et si, à la première mesure qui est prise, elle n'est pas intégrée dans le bouclier fiscal, il n'y a plus de bouclier fiscal.
Sauf que 671 contribuables bénéficient de 15,5 millions d'euros...
Oui, mais encore une fois, les deux tiers des bénéficiaires de ce système gagnent moins de 1.000 euros par mois, c'est cela qui est important, il ne faut pas caricaturer le bouclier fiscal en considérant que cela ne concerne que les Français les plus aisés. AU contraire, l'immense majorité des bénéficiaires sont des gens qui ont des revenus moyens ou modestes.
Et ils gagnent avec cela 659 euros d'impôts. Merci monsieur L. Chatel.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 9 octobre 2008