Texte intégral
Réponse du Premier ministre, M. Alain Juppé, à une question d'actualité à l'Assemblée nationale
(Paris, 16 avril 1996)
L'escalade de la violence dans le Sud-Liban est pour nous tous, j'en suis sûr, un grave sujet de préoccupation. Notre pensée va naturellement aux populations civiles durement éprouvées, tant au Liban qu'en Israël. La France comprend et partage le souci qu'a ce dernier pays d'assurer sa sécurité, et elle condamne donc fermement les agressions commises contre sa population depuis le Liban. Mais notre pays s'alarme aussi des conséquences dramatiques qu'ont les bombardements israéliens : la population civile libanaise a été contrainte à un exode massif. Car c'est elle qui est prise en otage !
Ces actions contre des objectifs civils sont inadmissibles : nous les avons donc condamnées clairement, comme vous l'avez reconnu.
Mais nous avons aussi agi. Dès le 14 avril, nous avons envoyé des secours d'urgence aux populations déplacées et nous avons saisi nos partenaires européens, la Communauté disposant d'importants fonds pour faire face à de telles situations. Sous l'impulsion du Président de la République, nous avons également pris plusieurs initiatives diplomatiques pour apporter une réponse politique à cette crise. A la fin de la semaine dernière, le Président s'est entretenu avec M. Peres et avec M. Clinton ; dimanche, il a reçu M. Hariri. Il a en outre chargé le ministre des Affaires étrangères d'une mission dans la région. M. de Charette a rencontré hier les dirigeants israéliens ; cet après-midi, il sera à Damas, puis il se rendra à Beyrouth. Le langage qu'il tient à ses interlocuteurs est parfaitement clair : il faut mettre fin aux hostilités et trouver ensemble un arrangement assurant le retour à un calme durable.
Dans le cadre de la même mission, M. de Charette est également intervenu auprès des pays qui peuvent avoir une influence sur le Hezbollah - Syrie, Iran...
Nous menons bien évidemment cette action diplomatique en liaison avec nos partenaires européens et en contact permanent avec les Etats-Unis et la Russie.
Enfin, nous avons tenu à rappeler les principes sur lesquels doit se fonder une solution durable : pour nous, c'est la mise en oeuvre de la résolution 425 qui garantira la sécurité des Etats de la région - la souveraineté du Liban rétablie sur l'ensemble de son territoire, le gouvernement de ce pays pourra jouer tout son rôle. Hier soir, devant le Conseil de sécurité, nous avons donc soutenu la demande du Liban tendant à un cessez-le-feu et à l'application de cette résolution.
C'est la sécurité d'Israël comme du Liban qui est en cause et, au-delà, l'avenir même du processus de paix. Nous souhaitons que les négociations reprennent le plus vite possible.
Réponse du Premier ministre, M. Alain Juppé, à une question d'actualité à l'Assemblée nationale
(Paris, 16 avril 1996)
La France, vous le savez, s'est engagée immédiatement, en y mettant toute son énergie, en faveur du processus de paix, soutenant ses artisans contre leurs fauteurs de guerre. Notre diplomatie a toujours été très active au Liban : nous avons longtemps été l'un des rares pays, pour ne pas dire l'un des seuls, à réaffirmer notre attachement à sa souveraineté et à son intégrité territoriale. Aussi sommes-nous particulièrement concernés par ce qu'il se passe actuellement.
Si nous comprenons que l'Etat d'Israël veuille garantir la sécurité de ses habitants, nous condamnons avec la plus grande fermeté les atteintes aux populations civiles du Liban du Sud, prises pour ainsi dire en otages. Nous leur avons d'ailleurs envoyé une aide d'urgence, et avons appelé nos partenaires européens à faire de même. Nous avons pris, en outre, les initiatives diplomatiques que vous avez dites ; vous comprendrez que tout ne soit pas à mettre sur la place publique, mais l'objectif est naturellement d'obtenir la cessation des hostilités, de faire respecter la résolution 425 des Nations unies et de garantir la sécurité des populations de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise, frontière que personne, au demeurant, ne conteste.
C'est l'ensemble du processus de paix qui est en cause. Il faut que les discussions reprennent pour aboutir à la paix et au développement durables auxquels ces populations ont droit.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 août 2002)
(Paris, 16 avril 1996)
L'escalade de la violence dans le Sud-Liban est pour nous tous, j'en suis sûr, un grave sujet de préoccupation. Notre pensée va naturellement aux populations civiles durement éprouvées, tant au Liban qu'en Israël. La France comprend et partage le souci qu'a ce dernier pays d'assurer sa sécurité, et elle condamne donc fermement les agressions commises contre sa population depuis le Liban. Mais notre pays s'alarme aussi des conséquences dramatiques qu'ont les bombardements israéliens : la population civile libanaise a été contrainte à un exode massif. Car c'est elle qui est prise en otage !
Ces actions contre des objectifs civils sont inadmissibles : nous les avons donc condamnées clairement, comme vous l'avez reconnu.
Mais nous avons aussi agi. Dès le 14 avril, nous avons envoyé des secours d'urgence aux populations déplacées et nous avons saisi nos partenaires européens, la Communauté disposant d'importants fonds pour faire face à de telles situations. Sous l'impulsion du Président de la République, nous avons également pris plusieurs initiatives diplomatiques pour apporter une réponse politique à cette crise. A la fin de la semaine dernière, le Président s'est entretenu avec M. Peres et avec M. Clinton ; dimanche, il a reçu M. Hariri. Il a en outre chargé le ministre des Affaires étrangères d'une mission dans la région. M. de Charette a rencontré hier les dirigeants israéliens ; cet après-midi, il sera à Damas, puis il se rendra à Beyrouth. Le langage qu'il tient à ses interlocuteurs est parfaitement clair : il faut mettre fin aux hostilités et trouver ensemble un arrangement assurant le retour à un calme durable.
Dans le cadre de la même mission, M. de Charette est également intervenu auprès des pays qui peuvent avoir une influence sur le Hezbollah - Syrie, Iran...
Nous menons bien évidemment cette action diplomatique en liaison avec nos partenaires européens et en contact permanent avec les Etats-Unis et la Russie.
Enfin, nous avons tenu à rappeler les principes sur lesquels doit se fonder une solution durable : pour nous, c'est la mise en oeuvre de la résolution 425 qui garantira la sécurité des Etats de la région - la souveraineté du Liban rétablie sur l'ensemble de son territoire, le gouvernement de ce pays pourra jouer tout son rôle. Hier soir, devant le Conseil de sécurité, nous avons donc soutenu la demande du Liban tendant à un cessez-le-feu et à l'application de cette résolution.
C'est la sécurité d'Israël comme du Liban qui est en cause et, au-delà, l'avenir même du processus de paix. Nous souhaitons que les négociations reprennent le plus vite possible.
Réponse du Premier ministre, M. Alain Juppé, à une question d'actualité à l'Assemblée nationale
(Paris, 16 avril 1996)
La France, vous le savez, s'est engagée immédiatement, en y mettant toute son énergie, en faveur du processus de paix, soutenant ses artisans contre leurs fauteurs de guerre. Notre diplomatie a toujours été très active au Liban : nous avons longtemps été l'un des rares pays, pour ne pas dire l'un des seuls, à réaffirmer notre attachement à sa souveraineté et à son intégrité territoriale. Aussi sommes-nous particulièrement concernés par ce qu'il se passe actuellement.
Si nous comprenons que l'Etat d'Israël veuille garantir la sécurité de ses habitants, nous condamnons avec la plus grande fermeté les atteintes aux populations civiles du Liban du Sud, prises pour ainsi dire en otages. Nous leur avons d'ailleurs envoyé une aide d'urgence, et avons appelé nos partenaires européens à faire de même. Nous avons pris, en outre, les initiatives diplomatiques que vous avez dites ; vous comprendrez que tout ne soit pas à mettre sur la place publique, mais l'objectif est naturellement d'obtenir la cessation des hostilités, de faire respecter la résolution 425 des Nations unies et de garantir la sécurité des populations de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise, frontière que personne, au demeurant, ne conteste.
C'est l'ensemble du processus de paix qui est en cause. Il faut que les discussions reprennent pour aboutir à la paix et au développement durables auxquels ces populations ont droit.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 août 2002)