Entretien de M. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, à France 3-Alsace le 21 octobre 2008, notamment sur les priorités de la présidence française du Conseil de l'Union européenne.

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Circonstance : Déplacement à Strasbourg à l'occasion de la session plénière du Parlement européen, les 21 et 22 octobre 2008

Média : France 3

Texte intégral

Q - Aujourd'hui on referme une parenthèse, l'effondrement d'une partie du faux plafond de l'hémicycle de Strasbourg où vous vous trouvez actuellement. Est-ce que vous avez le sentiment que le statut de Strasbourg, siège du Parlement a été fragilisé par toute cette affaire ?
R - Je ne le crois pas. Chaque membre du Parlement européen, le président du Parlement européen, les responsables des différentes institutions savent que Strasbourg a une vocation européenne. Cela a été affirmé au lendemain de la seconde guerre mondiale. C'est un élément fondamental de l'équilibre européen et c'est un élément tout à fait important de l'équilibre institutionnel qui est trouvé. Personne ne souhaite le remettre en cause.
Q - Venons en à la visite de M. Sarkozy, au débat qui s'est tenu sur la crise économique. Vous avez peut-être entendu les socialistes européens qui ont ironisé sur l'interventionnisme d'Etat prôné par Nicolas Sarkozy. Est-ce que la droite, en ces temps de crise, retrouve des valeurs de gauche ?
R - Ce que j'ai surtout retenu c'est le fait que le Parlement européen, tous bords confondus, a salué l'énergie et l'action du président du Conseil européen, Nicolas Sarkozy, qui a du gérer à la fois une crise internationale avec le conflit entre la Russie et la Géorgie qu'il ne faut pas oublier et qui a été évoqué au Parlement européen cet après-midi, et cette crise économique et financière. Je crois surtout que chacun a loué son pragmatisme. Nicolas Sarkozy, sur ce plan là, a toujours indiqué qu'il fallait intervenir lorsqu'on le devait. Ce n'est pas pour sauver les banques, c'est pour protéger les citoyens. Il attache autant de valeur à la refondation du capitalisme financier qu'à la compétitivité internationale de l'industrie européenne. Il l'a d'ailleurs répété ce matin.
Q - Autre priorité de la Présidence française, le paquet énergie/climat qui est en ce moment en discussion à Luxembourg. Dans le contexte actuel n'allons nous pas revoir nos ambitions à la baisse ?
R - Je crois que là, avec le Parlement européen, nous avons un allié. Il a été clairement montré ce matin que rien ne serait plus faux que de croire justement que nous pouvons continuer avec ce mode de développement. Nous voyons bien, la crise financière le montre, qu'à partir du moment où nous sommes dans un mode de développement économique, financier et industriel qui ne serait pas un mode de développement durable, nous courrons à de graves dysfonctionnements. Je crois que, loin d'atténuer les ambitions de ce paquet, la crise actuelle en montre la justesse en matière d'énergie et de climat. Il faut bien sûr prendre en compte les contraintes de compétitivité et les contraintes des différentes économies qui n'ont pas la même structure énergétique
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 octobre 2008