Texte intégral
Messieurs, mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le Maire, merci de votre accueil.
Merci de cette médaille que vous venez de me donner. Je n'aurai pas trop de quatre mains pour accomplir la mission qui m'a été confiée par le président de la République. Je suis venu aujourd'hui à Manosque passer une grande partie de la journée pour écouter, pour encourager, pour mobiliser, pour chercher avec vous, dans une ville moyenne de notre pays, comment faire face aux difficultés qui sont celles que nous rencontrons aujourd'hui. J'étais à Evreux vendredi, je suis aujourd'hui au pays de Jean Giono, j'ai l'intention de sillonner notre pays, pas seulement pour aller, comme on l'attend trop souvent du chef du Gouvernement, y annoncer des choses, mais aussi pour écouter, dialoguer et, ensemble, mettre en oeuvre des solutions qui soient des solutions qui correspondent aux situations spécifiques d'un territoire aussi varié, aussi complexe que le territoire français. Nous sommes, vous le savez, dans une crise qui est une crise grave et profonde. Ce que nous essayons de faire aujourd'hui, avec le président de la République, avec le Gouvernement, avec le soutien du Parlement, c'est de remettre en marche notre système financier pour assurer l'irrigation de l'économie française. Quand on est face à une crise aussi grave que celle-ci, il faut faire d'abord face à l'urgence. L'urgence, c'est de remettre en marche un système financier qui alimente les entreprises, qui alimente les collectivités locales, qui alimente les particuliers, sans lequel, il n'y a pas de développement économique possible. Nous le faisons d'abord en mettant en place un plan d'aide massif au système financier, sur lequel je veux revenir un instant parce qu'il est souvent présenté d'une manière qui n'est pas exacte. D'abord, ce que nous faisons, c'est prêter de l'argent aux banques. Au fond, le système financier ne fonctionne plus. L'Etat, pendant un temps - que j'espère le plus court possible - va d'une certaine manière se substituer à ce système financier pour réamorcer la pompe. Donc, nous ne donnons pas de l'argent aux banques, nous le leur prêtons. Si certains ne savent pas la différence entre une subvention et un prêt rémunéré, je vais essayer de l'expliquer, mais je pense que le maire de Manosque sait la différence entre une subvention et un prêt rémunéré. Aux banques, nous prêtons de l'argent et elles nous le rembourserons. Nous prêtons de l'argent, soit pour leur permettre d'améliorer leurs fonds propres et d'avoir de meilleurs ratios pour pouvoir aller emprunter sur les marchés internationaux, sur les marchés financiers. Dans ce cas-là, nous prêtons à 8 %. Pourquoi nous prêtons à 8 % ? Parce que nous prêtons en fonds propres et que nous voulons d'une certaine façon toucher les dividendes qui sont ceux d'un investisseur avisé qui met des moyens financiers dans des établissements bancaires qui sont en bonne santé, qui sont bien gérés et qui, naturellement, doivent rapporter au contribuable français qui est derrière cet effort. Et puis, nous mettons en oeuvre des prêts qui sont à un niveau plus bas pour aider les banques à prêter aux particuliers et aux entreprises. Ce sont les 320 milliards, c'est le plafond maximum que nous nous sommes autorisés pour réamorcer le système financier. Et puis, enfin, si cela est nécessaire - pour l'instant, ça n'a été nécessaire qu'une fois et j'espère franchement que ce ne sera pas nécessaire une autre fois, mais nous nous préparons à toutes les possibilités - nous sommes en mesure d'intervenir pour redresser un établissement bancaire qui serait en grande difficulté. Nous l'avons fait avec DEXIA, c'est-à-dire pour une part avec la banque des collectivités locales, l'ancien CREDIT LOCAL DE FRANCE. Dans ce cas-là, naturellement, nous entrons au capital des banques. Dans ce cas-là, naturellement, nous entrons au conseil d'administration et nous donnons notre avis sur la conduite de l'établissement financier. Voilà, je le dis, parce que j'entends dire que nous n'interviendrions pas comme les autres pays européens qui rentrent au capital des banques. Quand la Grande-Bretagne rentre au capital d'une banque, c'est qu'elle est en grande difficulté et c'est pour la sauver qu'elle rentre au capital d'une banque. Nous, nous ferons la même chose si cela est nécessaire. Pour l'instant, encore une fois, un seul établissement bancaire a nécessité un plan de sauvetage avec un apport en capital, avec une entrée au conseil d'administration, avec même - vous l'avez vu - le changement de l'équipe de direction chez DEXIA. Nous avons mis en place le dispositif qui nous permettrait d'intervenir demain si un autre établissement bancaire était en difficulté. Mais je le redis une nouvelle fois, j'espère naturellement que nous n'aurons pas à nous servir de ce dispositif.
Et puis, comme la crise financière, naturellement, provoque un ralentissement de l'activité économique dans le monde entier, nous mettons en place des dispositifs spécifiques, les uns après les autres, au fur et à mesure que nous les bâtissons, dans l'urgence - parce que nous sommes face à une urgence - pour permettre à notre économie de redémarrer et d'affronter cette crise mondiale. Cela a d'abord été le plan qui a été annoncé pour les petites et moyennes entreprises, nous avons réorienté une grande partie de la collecte des livrets réglementés vers les petites et moyennes entreprises. Je m'assure pratiquement quotidiennement que cet argent va bien vers les petites et moyennes entreprises. J'ai installé à Evreux, vendredi, la première Commission départementale - il y en aura naturellement une dans votre département - qui va, tous les mois ou plus si cela est nécessaire, vérifier, avec les banquiers et avec les représentants des entreprises, sous l'autorité du préfet et naturellement avec le contrôle des élus, que cet effort que nous faisons va bien aux entreprises, va bien aux ménages, va bien aux collectivités locales, que le rythme de crédit n'est pas interrompu. Vous savez que nous avons demandé aux banques que nous aidons, en échange de cette aide, un certain nombre de conditions. D'abord, des conditions d'organisation, de rémunération, la fin des parachutes dorés, un certain nombre de sujets comme ceux-là. Parce que nous pensons que dans une période comme celle-ci, chacun doit être exemplaire. Mais nous leur avons aussi demandé - et elles s'y sont engagées - d'augmenter de 3 à 4 %, par rapport à l'année précédente, le volume des encours de crédit que les banques mettent en place. Et puis, nous avons proposé un plan d'urgence sur le logement, avec en particulier le rachat par l'Etat de programmes immobiliers en cours d'achèvement pour les transformer en logements sociaux. Ce qui permettra à la fois d'aller plus vite dans la mise en oeuvre de notre plan de rattrapage en matière de logement social et en même temps de venir en aide à un marché de l'immobilier qui, naturellement, est étranglé par la baisse des crédits. Le Président de la République a annoncé, il y a quelques jours, un plan en faveur de l'économie avec deux mesures très importantes. La première, une mesure exceptionnelle d'exonération de tous les nouveaux investissements de la taxe professionnelle, avec - puisque cette mesure pèsera sur les finances des collectivités locales à partir de 2011 - l'engagement désormais, j'allais dire, irréversible de réformer cette taxe professionnelle avant 2011 pour mettre enfin en place un impôt qui soit un impôt qui permette aux collectivités locales de fonctionner, mais qui ne soit pas un impôt qui handicape nos entreprises qui sont les seules à supporter ce type d'impôt dans l'ensemble de la zone Euro. Et puis, le président de la République a annoncé la mise en oeuvre d'un fonds souverain national, un fonds souverain français pour intervenir, là aussi si cela était nécessaire, dans des restructurations industrielles pour éviter que des entreprises stratégiques ne soient tout d'un coup, parce que leur cours de Bourse est trop bas, achetées par des fonds étrangers dont on ne pourrait pas maîtriser les objectifs. Enfin, intervenir dans des restructurations de secteurs stratégiques comme le secteur automobile. Nous sommes en train de discuter avec nos amis Européens d'un grand plan d'intervention en faveur de l'industrie automobile pour qu'elle aille plus vite dans sa transformation vers la production de véhicules propres. Les Etats-Unis viennent de mettre 25 milliards de dollars pour aider leur industrie automobile. Franchement, nous serions inconséquents si nous ne mettions pas en oeuvre nous-mêmes des moyens aussi importants pour être les premiers à sortir les véhicules propres qui vont, demain, être la norme sur l'ensemble du marché international. Et puis, le Président annoncera demain des mesures complémentaires pour aider l'emploi, pour venir en aide à ceux de nos concitoyens qui, du fait de la crise, pourraient être, pour une période, écartés du marché du travail. Je pense en particulier à la formation professionnelle, à l'indemnisation du chômage, aux conditions d'embauche et au volume des emplois aidés. Voilà ce que nous essayons de faire, nous essayons de traiter l'ensemble des sujets de cette crise et je pense qu'on peut considérer que notre pays a de bons atouts pour faire face à ces difficultés et être parmi les premiers grands pays développés à redémarrer lorsque la croissance internationale sera au rendez-vous. Alors, ici, dans ce bassin d'emploi, nous pouvons mettre en oeuvre et illustrer l'ensemble des mesures que je viens d'évoquer. Il y a un peu plus d'un millier d'entreprises sur le bassin de Manosque - j'aurai l'occasion d'aller en visiter une cet après-midi, l'Occitane. Elles vont toutes pouvoir bénéficier des mesures que je viens d'évoquer : l'exonération de la TP sur les investissements nouveaux, le cas échéant, l'intervention de ce fonds stratégique géré par la Caisse des dépôts et consignations. Mais les collectivités locales aussi vont pouvoir bénéficier du soutien de l'Etat pour leurs investissements. Nous sommes ici dans une commune qui est exemplaire dans sa gestion, la commune de Manosque - Monsieur le Maire, vous l'avez rappelé, mais avec beaucoup de discrétion et de modestie - a réduit son endettement de moitié depuis que vous en avez la responsabilité. Elle a géré une augmentation considérable de sa population, un quadruplement en trente ans. Elle porte de grands chantiers d'aménagement. Naturellement, elle doit être au rendez-vous de l'arrivée de cet investissement considérable qu'est ITER, qui va amener des populations nouvelles, des entreprises nouvelles qu'elle doit pouvoir accueillir. Alors, bien sûr, il faut que les services publics soient en mesure de suivre cette croissance. J'ai bien compris en arrivant sur la place qu'il y avait une difficulté avec l'hôpital. Ce que je veux dire d'abord, c'est que cet hôpital fait l'objet d'un investissement important de la part de l'Etat, puisque sa reconstruction est engagée et, naturellement, elle ira jusqu'à son terme. Deuxièmement, je veux dire que nous ne reviendrons jamais sur la nécessité de mettre les hôpitaux en réseau partout dans toute la France. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de le faire moi-même dans la région dont j'ai eu la responsabilité après des difficultés qui ont été aussi bruyantes que celles que je viens de connaître et même plus longues et plus longtemps. Mais ce que je veux dire aussi, c'est que le service de réanimation, qui est la revendication principale que j'ai entendue ce matin, ce service de réanimation, nous sommes en train de regarder comment nous pourrions le mettre en fonctionnement en trouvant - je l'ai demandé à Madame Bachelot - un intermédiaire entre les très gros services de réanimation et puis les services de veille qui avaient été imaginés. On voit bien que pour un hôpital de la taille de Manosque, aucune de ces solutions n'est satisfaisante. Donc, j'ai demandé que l'on imagine un dispositif de réanimation qui permette le fonctionnement d'un service de chirurgie digne de ce nom. Bien sûr, ce service devra fonctionner en étroite collaboration avec l'hôpital de Digne, la collaboration fonctionnant d'ailleurs dans les deux sens. Nous allons demander à l'Agence régionale de l'hospitalisation de faire très rapidement des propositions pour qu'il y ait à Manosque un service de réanimation qui soit adapté aux capacités de l'hôpital, qui soit adapté aux besoins de cette communauté dont la croissance est très importante et qui permettra, je l'espère, de répondre à l'attente qui est légitime de ceux qui, ce matin, m'accueillaient avec cette inquiétude de ne pas voir fonctionner un service de réanimation qui soit à la hauteur des investissements qui ont été réalisés pour cet hôpital de Manosque.
Voilà, mesdames et messieurs, ce que nous essayons de faire. J'espère que j'aurai l'occasion, tout au long de cette journée, d'entendre les réflexions des uns et des autres, de voir quelles sont les solutions qui sont mises en place ici. J'ai déjà dit à Monsieur le Maire, qui m'a beaucoup, beaucoup harcelé depuis plusieurs semaines sur la réanimation de l'hôpital de Manosque et qui m'a également présenté avec beaucoup de conviction, tout à l'heure, les besoins de financement des collectivités locales de cette région, du fait de l'arrivée d'ITER. Ma première réaction, c'est de vous dire, c'est bien que ITER vienne dans cette région, c'est un investissement considérable qui va naturellement booster toute l'économie de la région et de façon durable. Mais en même temps, je vois bien qu'il y a des contraintes dans la rapidité d'investissement, dans les exigences qui sont les vôtres. J'ai demandé à Hubert Falco, puisque c'est sa responsabilité au Gouvernement, de mettre en place un dispositif spécifique lié à l'installation d'ITER - il viendra s'en entretenir avec vous - qui permettra de trouver des moyens de financement relais pour réaliser les équipements publics qui sont nécessaires pour l'accueil de ce très grand investissement. Simplement, mais je sais bien que ce n'est pas votre cas, je veux vous dire qu'il vaut mieux se battre avec de grands projets d'investissement, il vaut mieux se battre avec des perspectives que se battre avec des absences de perspectives. Ce qui est, hélas, le cas d'autres territoires dans notre pays. Voilà, mesdames et messieurs, ce que je voulais vous dire en arrivant ici, à Manosque. Je suis très heureux d'être ici avec vous et j'attends beaucoup de cette journée que nous allons passer ensemble. Je voudrais, monsieur le Maire, pour vous rendre la pareille, vous remettre la Médaille de l'Hôtel de Matignon, on dit que c'est un enfer, je vous assure qu'il y a des enfers pires que Matignon, mais ce n'est certainement pas aussi agréable que la mairie de Manosque.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 octobre 2008
Monsieur le Maire, merci de votre accueil.
Merci de cette médaille que vous venez de me donner. Je n'aurai pas trop de quatre mains pour accomplir la mission qui m'a été confiée par le président de la République. Je suis venu aujourd'hui à Manosque passer une grande partie de la journée pour écouter, pour encourager, pour mobiliser, pour chercher avec vous, dans une ville moyenne de notre pays, comment faire face aux difficultés qui sont celles que nous rencontrons aujourd'hui. J'étais à Evreux vendredi, je suis aujourd'hui au pays de Jean Giono, j'ai l'intention de sillonner notre pays, pas seulement pour aller, comme on l'attend trop souvent du chef du Gouvernement, y annoncer des choses, mais aussi pour écouter, dialoguer et, ensemble, mettre en oeuvre des solutions qui soient des solutions qui correspondent aux situations spécifiques d'un territoire aussi varié, aussi complexe que le territoire français. Nous sommes, vous le savez, dans une crise qui est une crise grave et profonde. Ce que nous essayons de faire aujourd'hui, avec le président de la République, avec le Gouvernement, avec le soutien du Parlement, c'est de remettre en marche notre système financier pour assurer l'irrigation de l'économie française. Quand on est face à une crise aussi grave que celle-ci, il faut faire d'abord face à l'urgence. L'urgence, c'est de remettre en marche un système financier qui alimente les entreprises, qui alimente les collectivités locales, qui alimente les particuliers, sans lequel, il n'y a pas de développement économique possible. Nous le faisons d'abord en mettant en place un plan d'aide massif au système financier, sur lequel je veux revenir un instant parce qu'il est souvent présenté d'une manière qui n'est pas exacte. D'abord, ce que nous faisons, c'est prêter de l'argent aux banques. Au fond, le système financier ne fonctionne plus. L'Etat, pendant un temps - que j'espère le plus court possible - va d'une certaine manière se substituer à ce système financier pour réamorcer la pompe. Donc, nous ne donnons pas de l'argent aux banques, nous le leur prêtons. Si certains ne savent pas la différence entre une subvention et un prêt rémunéré, je vais essayer de l'expliquer, mais je pense que le maire de Manosque sait la différence entre une subvention et un prêt rémunéré. Aux banques, nous prêtons de l'argent et elles nous le rembourserons. Nous prêtons de l'argent, soit pour leur permettre d'améliorer leurs fonds propres et d'avoir de meilleurs ratios pour pouvoir aller emprunter sur les marchés internationaux, sur les marchés financiers. Dans ce cas-là, nous prêtons à 8 %. Pourquoi nous prêtons à 8 % ? Parce que nous prêtons en fonds propres et que nous voulons d'une certaine façon toucher les dividendes qui sont ceux d'un investisseur avisé qui met des moyens financiers dans des établissements bancaires qui sont en bonne santé, qui sont bien gérés et qui, naturellement, doivent rapporter au contribuable français qui est derrière cet effort. Et puis, nous mettons en oeuvre des prêts qui sont à un niveau plus bas pour aider les banques à prêter aux particuliers et aux entreprises. Ce sont les 320 milliards, c'est le plafond maximum que nous nous sommes autorisés pour réamorcer le système financier. Et puis, enfin, si cela est nécessaire - pour l'instant, ça n'a été nécessaire qu'une fois et j'espère franchement que ce ne sera pas nécessaire une autre fois, mais nous nous préparons à toutes les possibilités - nous sommes en mesure d'intervenir pour redresser un établissement bancaire qui serait en grande difficulté. Nous l'avons fait avec DEXIA, c'est-à-dire pour une part avec la banque des collectivités locales, l'ancien CREDIT LOCAL DE FRANCE. Dans ce cas-là, naturellement, nous entrons au capital des banques. Dans ce cas-là, naturellement, nous entrons au conseil d'administration et nous donnons notre avis sur la conduite de l'établissement financier. Voilà, je le dis, parce que j'entends dire que nous n'interviendrions pas comme les autres pays européens qui rentrent au capital des banques. Quand la Grande-Bretagne rentre au capital d'une banque, c'est qu'elle est en grande difficulté et c'est pour la sauver qu'elle rentre au capital d'une banque. Nous, nous ferons la même chose si cela est nécessaire. Pour l'instant, encore une fois, un seul établissement bancaire a nécessité un plan de sauvetage avec un apport en capital, avec une entrée au conseil d'administration, avec même - vous l'avez vu - le changement de l'équipe de direction chez DEXIA. Nous avons mis en place le dispositif qui nous permettrait d'intervenir demain si un autre établissement bancaire était en difficulté. Mais je le redis une nouvelle fois, j'espère naturellement que nous n'aurons pas à nous servir de ce dispositif.
Et puis, comme la crise financière, naturellement, provoque un ralentissement de l'activité économique dans le monde entier, nous mettons en place des dispositifs spécifiques, les uns après les autres, au fur et à mesure que nous les bâtissons, dans l'urgence - parce que nous sommes face à une urgence - pour permettre à notre économie de redémarrer et d'affronter cette crise mondiale. Cela a d'abord été le plan qui a été annoncé pour les petites et moyennes entreprises, nous avons réorienté une grande partie de la collecte des livrets réglementés vers les petites et moyennes entreprises. Je m'assure pratiquement quotidiennement que cet argent va bien vers les petites et moyennes entreprises. J'ai installé à Evreux, vendredi, la première Commission départementale - il y en aura naturellement une dans votre département - qui va, tous les mois ou plus si cela est nécessaire, vérifier, avec les banquiers et avec les représentants des entreprises, sous l'autorité du préfet et naturellement avec le contrôle des élus, que cet effort que nous faisons va bien aux entreprises, va bien aux ménages, va bien aux collectivités locales, que le rythme de crédit n'est pas interrompu. Vous savez que nous avons demandé aux banques que nous aidons, en échange de cette aide, un certain nombre de conditions. D'abord, des conditions d'organisation, de rémunération, la fin des parachutes dorés, un certain nombre de sujets comme ceux-là. Parce que nous pensons que dans une période comme celle-ci, chacun doit être exemplaire. Mais nous leur avons aussi demandé - et elles s'y sont engagées - d'augmenter de 3 à 4 %, par rapport à l'année précédente, le volume des encours de crédit que les banques mettent en place. Et puis, nous avons proposé un plan d'urgence sur le logement, avec en particulier le rachat par l'Etat de programmes immobiliers en cours d'achèvement pour les transformer en logements sociaux. Ce qui permettra à la fois d'aller plus vite dans la mise en oeuvre de notre plan de rattrapage en matière de logement social et en même temps de venir en aide à un marché de l'immobilier qui, naturellement, est étranglé par la baisse des crédits. Le Président de la République a annoncé, il y a quelques jours, un plan en faveur de l'économie avec deux mesures très importantes. La première, une mesure exceptionnelle d'exonération de tous les nouveaux investissements de la taxe professionnelle, avec - puisque cette mesure pèsera sur les finances des collectivités locales à partir de 2011 - l'engagement désormais, j'allais dire, irréversible de réformer cette taxe professionnelle avant 2011 pour mettre enfin en place un impôt qui soit un impôt qui permette aux collectivités locales de fonctionner, mais qui ne soit pas un impôt qui handicape nos entreprises qui sont les seules à supporter ce type d'impôt dans l'ensemble de la zone Euro. Et puis, le président de la République a annoncé la mise en oeuvre d'un fonds souverain national, un fonds souverain français pour intervenir, là aussi si cela était nécessaire, dans des restructurations industrielles pour éviter que des entreprises stratégiques ne soient tout d'un coup, parce que leur cours de Bourse est trop bas, achetées par des fonds étrangers dont on ne pourrait pas maîtriser les objectifs. Enfin, intervenir dans des restructurations de secteurs stratégiques comme le secteur automobile. Nous sommes en train de discuter avec nos amis Européens d'un grand plan d'intervention en faveur de l'industrie automobile pour qu'elle aille plus vite dans sa transformation vers la production de véhicules propres. Les Etats-Unis viennent de mettre 25 milliards de dollars pour aider leur industrie automobile. Franchement, nous serions inconséquents si nous ne mettions pas en oeuvre nous-mêmes des moyens aussi importants pour être les premiers à sortir les véhicules propres qui vont, demain, être la norme sur l'ensemble du marché international. Et puis, le Président annoncera demain des mesures complémentaires pour aider l'emploi, pour venir en aide à ceux de nos concitoyens qui, du fait de la crise, pourraient être, pour une période, écartés du marché du travail. Je pense en particulier à la formation professionnelle, à l'indemnisation du chômage, aux conditions d'embauche et au volume des emplois aidés. Voilà ce que nous essayons de faire, nous essayons de traiter l'ensemble des sujets de cette crise et je pense qu'on peut considérer que notre pays a de bons atouts pour faire face à ces difficultés et être parmi les premiers grands pays développés à redémarrer lorsque la croissance internationale sera au rendez-vous. Alors, ici, dans ce bassin d'emploi, nous pouvons mettre en oeuvre et illustrer l'ensemble des mesures que je viens d'évoquer. Il y a un peu plus d'un millier d'entreprises sur le bassin de Manosque - j'aurai l'occasion d'aller en visiter une cet après-midi, l'Occitane. Elles vont toutes pouvoir bénéficier des mesures que je viens d'évoquer : l'exonération de la TP sur les investissements nouveaux, le cas échéant, l'intervention de ce fonds stratégique géré par la Caisse des dépôts et consignations. Mais les collectivités locales aussi vont pouvoir bénéficier du soutien de l'Etat pour leurs investissements. Nous sommes ici dans une commune qui est exemplaire dans sa gestion, la commune de Manosque - Monsieur le Maire, vous l'avez rappelé, mais avec beaucoup de discrétion et de modestie - a réduit son endettement de moitié depuis que vous en avez la responsabilité. Elle a géré une augmentation considérable de sa population, un quadruplement en trente ans. Elle porte de grands chantiers d'aménagement. Naturellement, elle doit être au rendez-vous de l'arrivée de cet investissement considérable qu'est ITER, qui va amener des populations nouvelles, des entreprises nouvelles qu'elle doit pouvoir accueillir. Alors, bien sûr, il faut que les services publics soient en mesure de suivre cette croissance. J'ai bien compris en arrivant sur la place qu'il y avait une difficulté avec l'hôpital. Ce que je veux dire d'abord, c'est que cet hôpital fait l'objet d'un investissement important de la part de l'Etat, puisque sa reconstruction est engagée et, naturellement, elle ira jusqu'à son terme. Deuxièmement, je veux dire que nous ne reviendrons jamais sur la nécessité de mettre les hôpitaux en réseau partout dans toute la France. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de le faire moi-même dans la région dont j'ai eu la responsabilité après des difficultés qui ont été aussi bruyantes que celles que je viens de connaître et même plus longues et plus longtemps. Mais ce que je veux dire aussi, c'est que le service de réanimation, qui est la revendication principale que j'ai entendue ce matin, ce service de réanimation, nous sommes en train de regarder comment nous pourrions le mettre en fonctionnement en trouvant - je l'ai demandé à Madame Bachelot - un intermédiaire entre les très gros services de réanimation et puis les services de veille qui avaient été imaginés. On voit bien que pour un hôpital de la taille de Manosque, aucune de ces solutions n'est satisfaisante. Donc, j'ai demandé que l'on imagine un dispositif de réanimation qui permette le fonctionnement d'un service de chirurgie digne de ce nom. Bien sûr, ce service devra fonctionner en étroite collaboration avec l'hôpital de Digne, la collaboration fonctionnant d'ailleurs dans les deux sens. Nous allons demander à l'Agence régionale de l'hospitalisation de faire très rapidement des propositions pour qu'il y ait à Manosque un service de réanimation qui soit adapté aux capacités de l'hôpital, qui soit adapté aux besoins de cette communauté dont la croissance est très importante et qui permettra, je l'espère, de répondre à l'attente qui est légitime de ceux qui, ce matin, m'accueillaient avec cette inquiétude de ne pas voir fonctionner un service de réanimation qui soit à la hauteur des investissements qui ont été réalisés pour cet hôpital de Manosque.
Voilà, mesdames et messieurs, ce que nous essayons de faire. J'espère que j'aurai l'occasion, tout au long de cette journée, d'entendre les réflexions des uns et des autres, de voir quelles sont les solutions qui sont mises en place ici. J'ai déjà dit à Monsieur le Maire, qui m'a beaucoup, beaucoup harcelé depuis plusieurs semaines sur la réanimation de l'hôpital de Manosque et qui m'a également présenté avec beaucoup de conviction, tout à l'heure, les besoins de financement des collectivités locales de cette région, du fait de l'arrivée d'ITER. Ma première réaction, c'est de vous dire, c'est bien que ITER vienne dans cette région, c'est un investissement considérable qui va naturellement booster toute l'économie de la région et de façon durable. Mais en même temps, je vois bien qu'il y a des contraintes dans la rapidité d'investissement, dans les exigences qui sont les vôtres. J'ai demandé à Hubert Falco, puisque c'est sa responsabilité au Gouvernement, de mettre en place un dispositif spécifique lié à l'installation d'ITER - il viendra s'en entretenir avec vous - qui permettra de trouver des moyens de financement relais pour réaliser les équipements publics qui sont nécessaires pour l'accueil de ce très grand investissement. Simplement, mais je sais bien que ce n'est pas votre cas, je veux vous dire qu'il vaut mieux se battre avec de grands projets d'investissement, il vaut mieux se battre avec des perspectives que se battre avec des absences de perspectives. Ce qui est, hélas, le cas d'autres territoires dans notre pays. Voilà, mesdames et messieurs, ce que je voulais vous dire en arrivant ici, à Manosque. Je suis très heureux d'être ici avec vous et j'attends beaucoup de cette journée que nous allons passer ensemble. Je voudrais, monsieur le Maire, pour vous rendre la pareille, vous remettre la Médaille de l'Hôtel de Matignon, on dit que c'est un enfer, je vous assure qu'il y a des enfers pires que Matignon, mais ce n'est certainement pas aussi agréable que la mairie de Manosque.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 29 octobre 2008