Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Vice-Président,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d'abord vous exprimer notre reconnaissance.
Reconnaissance, pour votre accueil dans cette ville de Prague, si chère au coeur de tout Européen. Pour votre invitation, Monsieur le ministre, dans ce magnifique palais Toscan, dont le nom même nous rappelle le rôle que votre capitale n'a cessé de jouer dans l'histoire et la culture de notre continent.
Mais surtout, je voudrais souligner l'honneur exceptionnel que vous avez fait à la France en proposant de nous associer à votre fête nationale, à ce 90e anniversaire de l'indépendance et de la fondation de la Tchécoslovaquie, par une exposition historique appelée à constituer un temps fort des manifestations culturelles organisées durant nos présidences successives de l'Union européenne.
Je me réjouis que cette entreprise, qui a exigé la collaboration de nos archives diplomatiques, trouve ici son aboutissement et que nos amis Slovaques, qui y ont été dès le début associés, soient aujourd'hui à nos côtés.
L'exposition que nous découvrons est remarquable. Elle nous conduit de la déflagration de l'été 1914 à l'atmosphère étonnamment apaisée de la conférence de Locarno, cet épisode éphémère à l'échelle de l'histoire du XXe siècle, mais qui a pu apparaître, aux yeux des contemporains, comme une étape décisive vers l'établissement de la paix sur l'ensemble du continent.
Cette exposition nous rappelle le rôle capital que, durant cette courte mais intense période, la France a joué en faveur de l'émancipation des peuples slovaque et tchèque. C'est en France, où se sont réfugiés de nombreux exilés politiques, que se trouve durant la Grande Guerre le centre de la résistance tchécoslovaque à l'empire austro-hongrois. C'est en France qu'est constituée, dans le cadre de l'armée française, la future armée tchécoslovaque. C'est en France qu'est pour la première fois reconnu le droit de vos peuples à un Etat indépendant. C'est en France, enfin, que le nouvel Etat trouvera, au cours de ses premières années d'existence, son principal soutien.
L'exposition rend un juste hommage au courage, au talent, à l'intelligence des hommes qui, à cette époque, ont su établir ces liens si forts et si exceptionnels entre nos pays, parmi lesquels naturellement Tomá? Garrigue Masaryk, Edvard Bene?, Milan ?tefánik, Georges Clémenceau, Ernest Denis.
Je me réjouis que l'exposition, inaugurée aujourd'hui à Prague, puisse être présentée dans quelques mois à Bratislava, puis à Paris, au musée de l'Armée, dans l'enceinte de l'hôtel des Invalides, dans les lieux même où, le 22 août 1914, plusieurs centaines de Tchèques et de Slovaques de France venaient solliciter leur admission dans notre Légion étrangère.
Cette exposition, qui montre la richesse et la force de la relation entre nos pays, arrive au bon moment. Au moment où, enfin réunis dans la communauté atlantique et dans l'Union européenne, nous avons décidé de resserrer nos liens et d'établir un partenariat stratégique. Avec la République tchèque, avec la Slovaquie, ce partenariat stratégique, dans lequel le Président de la République française s'est personnellement engagé, peut s'appuyer sur une profonde histoire commune, sur des épreuves et sur des succès partagés.
A un moment où nos opinions publiques ont souvent trop tendance à ne se souvenir que des pages sombres de l'histoire, il est important de mettre ainsi en valeur les moments lumineux de notre passé commun ; il est important de rappeler que notre histoire est avant tout, et d'abord, celle de l'invention de la liberté, qu'elle est d'abord « un chemin commun vers une Europe démocratique », comme le dit le titre, si bien choisi, de cette exposition.
Je vous remercie une nouvelle fois pour votre invitation et pour l'hommage que vous rendez aujourd'hui à la France. Merci de tout coeur.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 31 octobre 2008
Monsieur le Vice-Président,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d'abord vous exprimer notre reconnaissance.
Reconnaissance, pour votre accueil dans cette ville de Prague, si chère au coeur de tout Européen. Pour votre invitation, Monsieur le ministre, dans ce magnifique palais Toscan, dont le nom même nous rappelle le rôle que votre capitale n'a cessé de jouer dans l'histoire et la culture de notre continent.
Mais surtout, je voudrais souligner l'honneur exceptionnel que vous avez fait à la France en proposant de nous associer à votre fête nationale, à ce 90e anniversaire de l'indépendance et de la fondation de la Tchécoslovaquie, par une exposition historique appelée à constituer un temps fort des manifestations culturelles organisées durant nos présidences successives de l'Union européenne.
Je me réjouis que cette entreprise, qui a exigé la collaboration de nos archives diplomatiques, trouve ici son aboutissement et que nos amis Slovaques, qui y ont été dès le début associés, soient aujourd'hui à nos côtés.
L'exposition que nous découvrons est remarquable. Elle nous conduit de la déflagration de l'été 1914 à l'atmosphère étonnamment apaisée de la conférence de Locarno, cet épisode éphémère à l'échelle de l'histoire du XXe siècle, mais qui a pu apparaître, aux yeux des contemporains, comme une étape décisive vers l'établissement de la paix sur l'ensemble du continent.
Cette exposition nous rappelle le rôle capital que, durant cette courte mais intense période, la France a joué en faveur de l'émancipation des peuples slovaque et tchèque. C'est en France, où se sont réfugiés de nombreux exilés politiques, que se trouve durant la Grande Guerre le centre de la résistance tchécoslovaque à l'empire austro-hongrois. C'est en France qu'est constituée, dans le cadre de l'armée française, la future armée tchécoslovaque. C'est en France qu'est pour la première fois reconnu le droit de vos peuples à un Etat indépendant. C'est en France, enfin, que le nouvel Etat trouvera, au cours de ses premières années d'existence, son principal soutien.
L'exposition rend un juste hommage au courage, au talent, à l'intelligence des hommes qui, à cette époque, ont su établir ces liens si forts et si exceptionnels entre nos pays, parmi lesquels naturellement Tomá? Garrigue Masaryk, Edvard Bene?, Milan ?tefánik, Georges Clémenceau, Ernest Denis.
Je me réjouis que l'exposition, inaugurée aujourd'hui à Prague, puisse être présentée dans quelques mois à Bratislava, puis à Paris, au musée de l'Armée, dans l'enceinte de l'hôtel des Invalides, dans les lieux même où, le 22 août 1914, plusieurs centaines de Tchèques et de Slovaques de France venaient solliciter leur admission dans notre Légion étrangère.
Cette exposition, qui montre la richesse et la force de la relation entre nos pays, arrive au bon moment. Au moment où, enfin réunis dans la communauté atlantique et dans l'Union européenne, nous avons décidé de resserrer nos liens et d'établir un partenariat stratégique. Avec la République tchèque, avec la Slovaquie, ce partenariat stratégique, dans lequel le Président de la République française s'est personnellement engagé, peut s'appuyer sur une profonde histoire commune, sur des épreuves et sur des succès partagés.
A un moment où nos opinions publiques ont souvent trop tendance à ne se souvenir que des pages sombres de l'histoire, il est important de mettre ainsi en valeur les moments lumineux de notre passé commun ; il est important de rappeler que notre histoire est avant tout, et d'abord, celle de l'invention de la liberté, qu'elle est d'abord « un chemin commun vers une Europe démocratique », comme le dit le titre, si bien choisi, de cette exposition.
Je vous remercie une nouvelle fois pour votre invitation et pour l'hommage que vous rendez aujourd'hui à la France. Merci de tout coeur.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 31 octobre 2008