Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les progrès enregistrés dans les Territoires palestiniens pour la création d'un Etat palestinien, Jénine le 4 octobre 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Voyage de Bernard Kouchner dans les Territoires palestiniens et en Israël les 4 et 5 octobre 2008 : intervention au gouvernorat de Jénine le 4

Texte intégral

Merci, Monsieur le Premier Ministre.
Je suis très heureux de rencontrer mon ami Salam Fayyad. C'est la première fois que l'Etat palestinien prend de la consistance et que les projets développés, soutenus par le Premier ministre, le président et le gouverneur, ici à Jénine, prennent une visibilité et une réalité qui deviennent internationales.
Je sais qu'il y a encore des problèmes, des contrôles israéliens. Mais il y a des progrès dans la vie quotidienne. On les doit à l'imagination et au talent de Salam Fayyad. Je vous rappelle que la Conférence de Paris était pour la première fois favorable à la création d'un Etat palestinien. Il y a des obstacles, il y a des incertitudes. La situation à Jénine est particulière, il y a d'autres endroits où il y a moins de liberté et de développement économique. Le développement de la zone industrielle ne fait que commencer mais il y a des résultats : l'université, la fréquentation, les échanges ; c'est très encourageant.
Je vous salue de la part de Tony Blair, qui a beaucoup travaillé avec le Premier ministre. Je suis heureux d'apprendre que le ministre néerlandais et le ministre allemand sont venus ici avant moi. J'étais moi-même très occupé par la question de la Géorgie. Je veux rapporter au Conseil des Affaires étrangères européen, le 13 octobre prochain, ce que j'ai vu ici et ce que l'on peut constater.
Le chemin de la paix est encore long mais je crois que dans toute la région les choses progressent. Je crains que le changement d'administration aux Etats-Unis, le gouvernement israélien et les préoccupations qui se tournent vers l'Iran ne fassent obstacle aux négociations. Pourtant, la naissance d'un Etat palestinien est indispensable si l'on veut que les choses progressent.
La France est prête à développer son aide au plus près des Palestiniens. L'Union européenne est prête à jouer son rôle. J'ai déjà dit que l'Union européenne a sa place dans le processus politique, pas seulement au niveau de l'aide matérielle. On a vu qu'une diplomatie européenne existe, par exemple en Georgie. Un Etat palestinien indépendant et démocratique est seul garant de la sécurité palestinienne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2008