Texte intégral
M.-H. Duvignau.- J.-M. Bockel, secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, est en ligne avec nous. J.-M. Bockel, bonjour. Bonjour. Alors, à la veille des cérémonies du 11 novembre, un rapport dirigé par l'historien A. Kaspi, à la demande d'ailleurs de votre prédécesseur, soulève une question qui fait du bruit :« Y a-t-il trop de commémorations nationales en France ? ». A priori oui, selon ce rapport, qui préconise d'en limiter le nombre à trois pas an. Les autres - neuf au total - deviendraient des commémorations locales ou régionales. J.-M. Bockel, alors, selon vous, faut-il effectivement réduire le nombre de commémorations en France ?
Non, il faut surtout les faire vivre davantage. Je pense que le rapport est très intéressant, nous le rendrons public le 12 novembre ensemble, avec le Professeur Kaspi. Et évidemment le rapport propose, le Gouvernement dispose. Mon opinion c'est qu'il n'y a pas trop de commémorations dans la mesure où toutes les commémorations nationales, ou même n'étant pas estampillées comme nationales, jouent un rôle dans la mesure où elles rassemblent un certain nombre de personnes, parfois même beaucoup de monde pour commémorer ensemble ce qu'ils ont vécu, telle guerre, telle tragédie.
Alors, commémorer, par exemple, le 11 novembre - donc c'est demain - a-t-il encore un sens ?
Avant de revenir... le 11 novembre, si vous voulez, on peut y revenir, mais ça fait partie des trois commémorations que le rapport souhaite maintenir. Donc, moi, je vous parle déjà des autres, celles dont il pense qu'elles sont de trop, et après je reviendrai sur le 11 novembre.
D'accord.
Et toutes ces commémorations, il y en a douze au niveau national mais il y en a beaucoup d'autres, sur la guerre d'Algérie, il y a des dates très importantes et très soutenues qui ne sont pas dans les commémorations nationales... J'étais il y a encore quelques semaines à Pamiers pour commémorer l'attentat du Drakkar qui a fait cinquante-huit morts parmi nos soldats, à Beyrouth, en 83. Il y a également des commémorations très anciennes, Camerone pour la Légion, etc., qui ne sont pas dans les commémorations nationales mais qu'un certain nombre de personnes, d'associations, se sont appropriées et elles ont donc un sens. Et moi, je pense que ce serait une mauvaise polémique. Qu'il y ait eu à un moment donné une certaine inflation mémorielle, c'est incontestable, qu'il faille faire des lois mémorielles, à mon avis et c'est ce que va certainement dire la commission présidée par B. Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, dans quelques semaines, ça n'est pas une bonne idée. Par contre, ouvrir des polémiques sur une remise en cause de l'existant, ça n'aurait pas de sens.
Justement, J.-M. Bockel, vous le disiez, il y a douze journées, donc de commémorations nationales en France, vous y faisiez allusion, est-ce que - c'est deux fois plus qu'en 1999 - cette multiplication ne va-t-elle pas finalement à l'encontre de l'effet recherché, à savoir sauvegarder la mémoire ?
Peut-être, si vous voulez, mais ce qui est fait est fait. Faut-il aujourd'hui... moi, j'étais présent encore pour commémorer la rafle du Vel' d'hiv. Il y avait beaucoup de monde, c'était très émouvant, il y a des survivants, il y a des familles. Faut-il demain décider de regrouper la rafle du Vel' d'hiv, la journée de la déportation, d'autres moments de commémoration, de manière autoritaire ? Ca n'aurait pas de sens, ça serait mal compris et ça irait à l'encontre de l'objectif rechercher.
Mais ce n'est pas une façon de céder un petit peu au communautarisme ?
Mais, tout dépend, si vous voulez, du contenu que l'on donne à ces manifestations. A partir du moment où - et c'est l'essentiel, l'intérêt essentiel du rapport Kaspi - on arrive à renouveler le contenu de ces manifestations, de ces commémorations, en partenariat avec les écoles, l'Education nationale, un certain nombre d'associations patriotiques généralistes comme Le Souvenir Français, les collectivités locales, y associer donc d'autres personnes que celles qui ont vécu l'évènement, eh bien on évitera ce risque. Ce risque existe en France dans bien d'autres domaines, nous le savons, mais ce n'est pas en supprimant telle ou telle manifestation, en créant une polémique, en créant une aigreur que vous irez à l'encontre du risque communautariste. Alors, s'agissant maintenant des grandes manifestations, d'ailleurs marquées par un jour férié, vous me disiez « faut-il supprimer le 11 novembre ? » parce qu'il n'y a plus...
... de Poilus en France aujourd'hui...
... vivant depuis le décès de Lazare Ponticelli, au début de cette année 2008 ?
...est-ce que ça encore un sens ?
La réponse est évidemment non. D'ailleurs, là-dessus, je suis complètement en phase avec le rapport. Au fond, le 11 novembre joue dans la mémoire collective française un rôle essentiel. Pourquoi ? Parce que cette guerre a été une guerre terrible, a été une saignée dans notre pays, avec son million quatre cent mille morts, ses veuves, ses orphelins, ses blessés, on a mis un temps fou à s'en remettre, et tout ça a marqué les esprits. La plupart des monuments en France qui existent dans tous nos villages avec le nom des "Morts pour la France" sur les monuments, tout cela ça signifie quelque chose, et donc c'est l'idée de donner une signification plus large au 11 novembre. D'abord, la référence à la guerre de 14, parce que, voyez-vous, nous passons tout de même un petit peu de la mémoire, du souvenir, à l'histoire avec le décès des derniers survivants, mais cette histoire c'est l'histoire de l'Europe de la paix, traversée d'abord par deux guerres mondiales terribles. Je dirais, d'une certaine manière, il en aura fallu deux pour qu'ensuite les belligérants d'hier trouvent à partir des années 50 les voies du dialogue, d'une paix durable qui aujourd'hui rayonne dans le monde entier. Et les jeunes générations qui souvent ne savent plus très bien - enfin ils l'apprennent à l'école mais ça s'oublie - les jeunes générations si à un moment donné ça ne signifierait plus rien pour eux, parce que demain ce sera la Deuxième guerre mondiale, qui bientôt n'aura plus survivants dans quelques années, eh bien si ces grandes guerres rentrent dans l'oubli, l'oubli c'est le terreau de tout ce qu'il peut y avoir de pire.
Alors, à propos, justement, de la Deuxième guerre mondiale, J.- M. Bockel, selon le JDD, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, J.-P. Jouyet, souhaiterait une modification du calendrier, il proposerait prochainement que le 8 mai, jour férié célébrant donc la victoire sur l'Allemagne nazie, soit remplacé par la journée de l'Europe, le 9 mai. Ca vous semble une bonne idée ?
Je pense que c'est une erreur. Je pense que faire du 9 mai, à partir du moment où il y a un consensus européen, une journée européenne c'est une bonne idée. Point n'est besoin d'en faire un jour férié pour cela. Il n'y a que la France qui a multiplié les jours fériés pour ses dates de commémoration, on est les seuls à avoir trois jours fériés. Nous les avons, gardons-les, mais n'en créons pas de nouveaux. Donc, il faut absolument garder le 8 mai qui symbolise, comme le ne fera jamais le 9 mai, parce qu'il y a aussi une histoire, il faut en tenir compte, soixante ans de commémoration symbolisent, disais-je, la victoire contre le totalitarisme et le nazisme, et ça le 9 mai ne le remplacera pas. Donc, ce sont deux choses différentes.
J.-M. Bockel, le temps passe, donc encore une question. Les Français, vous y faites allusion, sont-ils réellement attachés à ces commémorations, dont les plus connues, le 8 mai, le 11 novembre, etc., pour les jours fériés ou pour la commémoration en elle-m??me ?
Je vais vous répondre par un exemple. Vous voyez, pourquoi vous m'appelez en ce moment ? Parce qu'il y a depuis quelques jours et pour quelques jours encore un temps fort autour de ce moment si important pour notre pays qu'a été la Guerre de 14. Vous avez les émissions de télévision sur toutes les chaînes, tous les jours, des articles dans la presse écrite, sur les radios, ça n'arrête pas ; sur Internet nous avons mis en ligne des renseignements, les fiches concernant tous les morts de la Grande Guerre, nous avons mis en ligne tous les journaux de marche de tous les régiments de la Grande Guerre. Ca intéresse énormément de monde. Aujourd'hui, on ne parle que de ça. Eh bien, une commémoration c'est aussi l'occasion d'en parler. Et croyez-moi, ce déferlement médiatique qu'il y a actuellement autour du 11 novembre et de la Guerre de 14, comme c'est d'ailleurs le cas, peut-être pas chaque année mais au moins chaque décennie, etc. c'est aussi une manière de transmettre le message, à la fois les valeurs, les idéaux mais aussi tout simplement l'histoire, ce qui s'est réellement passé, aux jeunes générations qui ne l'ont pas vécue, qui n'en ont pas entendu parler. Ca sert aussi à cela les commémorations modernisées.
J.-M. Bockel, une dernière question. Ce rapport donc d'A. Kaspi, vous nous l'avez dit, sera présenté officiellement le 12 novembre. Il fait beaucoup de bruit. Alors, au final, qui tranchera cette question des commémorations et quand ? Est-ce que vous pouvez nous le dire ?
De toute façon, c'est le président de la République qui donne le la, il s'exprimera d'ailleurs demain, le 11 novembre, au Fort de Douaumont, dans un contexte très international. Nous sommes également dans une période de mémoire partagée dans cette Europe de la paix. Et puis c'est le Gouvernement naturellement et sous ma responsabilité, en ce qui concerne les anciens combattants, qui tirera de ce rapport Kaspi le meilleur - et dieu sait s'il y a, pour moderniser les commémorations, beaucoup de bonnes choses dans ce rapport ! Mais tout n'est pas forcément à retenir. C'est le propre d'un rapport.
Une date éventuellement pour une décision ?
Mais nous le rendons public après demain, donc après demain je donnerai déjà un certain nombre d'orientations de ce que j'entends faire, voilà. Et pour ce qui est, je le répète, de supprimer des commémorations, sauf si une décision devait être prise naturellement dans ce sens, mon opinion c'est qu'il ne faut supprimer aucune commémoration, ça je n'ai pas besoin d'attendre le 12 novembre pour vous le dire.
J.-M. Bockel, merci d'avoir été en ligne avec nous. Je rappelle que vous êtes le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants. Vous étiez en ligne depuis Mulhouse, ville dont vous êtes le maire et où vous réunissez, justement, depuis hier soir vos homologues des Vingt-sept pour un colloque sur la mémoire partagée. Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 novembre 2008
Non, il faut surtout les faire vivre davantage. Je pense que le rapport est très intéressant, nous le rendrons public le 12 novembre ensemble, avec le Professeur Kaspi. Et évidemment le rapport propose, le Gouvernement dispose. Mon opinion c'est qu'il n'y a pas trop de commémorations dans la mesure où toutes les commémorations nationales, ou même n'étant pas estampillées comme nationales, jouent un rôle dans la mesure où elles rassemblent un certain nombre de personnes, parfois même beaucoup de monde pour commémorer ensemble ce qu'ils ont vécu, telle guerre, telle tragédie.
Alors, commémorer, par exemple, le 11 novembre - donc c'est demain - a-t-il encore un sens ?
Avant de revenir... le 11 novembre, si vous voulez, on peut y revenir, mais ça fait partie des trois commémorations que le rapport souhaite maintenir. Donc, moi, je vous parle déjà des autres, celles dont il pense qu'elles sont de trop, et après je reviendrai sur le 11 novembre.
D'accord.
Et toutes ces commémorations, il y en a douze au niveau national mais il y en a beaucoup d'autres, sur la guerre d'Algérie, il y a des dates très importantes et très soutenues qui ne sont pas dans les commémorations nationales... J'étais il y a encore quelques semaines à Pamiers pour commémorer l'attentat du Drakkar qui a fait cinquante-huit morts parmi nos soldats, à Beyrouth, en 83. Il y a également des commémorations très anciennes, Camerone pour la Légion, etc., qui ne sont pas dans les commémorations nationales mais qu'un certain nombre de personnes, d'associations, se sont appropriées et elles ont donc un sens. Et moi, je pense que ce serait une mauvaise polémique. Qu'il y ait eu à un moment donné une certaine inflation mémorielle, c'est incontestable, qu'il faille faire des lois mémorielles, à mon avis et c'est ce que va certainement dire la commission présidée par B. Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, dans quelques semaines, ça n'est pas une bonne idée. Par contre, ouvrir des polémiques sur une remise en cause de l'existant, ça n'aurait pas de sens.
Justement, J.-M. Bockel, vous le disiez, il y a douze journées, donc de commémorations nationales en France, vous y faisiez allusion, est-ce que - c'est deux fois plus qu'en 1999 - cette multiplication ne va-t-elle pas finalement à l'encontre de l'effet recherché, à savoir sauvegarder la mémoire ?
Peut-être, si vous voulez, mais ce qui est fait est fait. Faut-il aujourd'hui... moi, j'étais présent encore pour commémorer la rafle du Vel' d'hiv. Il y avait beaucoup de monde, c'était très émouvant, il y a des survivants, il y a des familles. Faut-il demain décider de regrouper la rafle du Vel' d'hiv, la journée de la déportation, d'autres moments de commémoration, de manière autoritaire ? Ca n'aurait pas de sens, ça serait mal compris et ça irait à l'encontre de l'objectif rechercher.
Mais ce n'est pas une façon de céder un petit peu au communautarisme ?
Mais, tout dépend, si vous voulez, du contenu que l'on donne à ces manifestations. A partir du moment où - et c'est l'essentiel, l'intérêt essentiel du rapport Kaspi - on arrive à renouveler le contenu de ces manifestations, de ces commémorations, en partenariat avec les écoles, l'Education nationale, un certain nombre d'associations patriotiques généralistes comme Le Souvenir Français, les collectivités locales, y associer donc d'autres personnes que celles qui ont vécu l'évènement, eh bien on évitera ce risque. Ce risque existe en France dans bien d'autres domaines, nous le savons, mais ce n'est pas en supprimant telle ou telle manifestation, en créant une polémique, en créant une aigreur que vous irez à l'encontre du risque communautariste. Alors, s'agissant maintenant des grandes manifestations, d'ailleurs marquées par un jour férié, vous me disiez « faut-il supprimer le 11 novembre ? » parce qu'il n'y a plus...
... de Poilus en France aujourd'hui...
... vivant depuis le décès de Lazare Ponticelli, au début de cette année 2008 ?
...est-ce que ça encore un sens ?
La réponse est évidemment non. D'ailleurs, là-dessus, je suis complètement en phase avec le rapport. Au fond, le 11 novembre joue dans la mémoire collective française un rôle essentiel. Pourquoi ? Parce que cette guerre a été une guerre terrible, a été une saignée dans notre pays, avec son million quatre cent mille morts, ses veuves, ses orphelins, ses blessés, on a mis un temps fou à s'en remettre, et tout ça a marqué les esprits. La plupart des monuments en France qui existent dans tous nos villages avec le nom des "Morts pour la France" sur les monuments, tout cela ça signifie quelque chose, et donc c'est l'idée de donner une signification plus large au 11 novembre. D'abord, la référence à la guerre de 14, parce que, voyez-vous, nous passons tout de même un petit peu de la mémoire, du souvenir, à l'histoire avec le décès des derniers survivants, mais cette histoire c'est l'histoire de l'Europe de la paix, traversée d'abord par deux guerres mondiales terribles. Je dirais, d'une certaine manière, il en aura fallu deux pour qu'ensuite les belligérants d'hier trouvent à partir des années 50 les voies du dialogue, d'une paix durable qui aujourd'hui rayonne dans le monde entier. Et les jeunes générations qui souvent ne savent plus très bien - enfin ils l'apprennent à l'école mais ça s'oublie - les jeunes générations si à un moment donné ça ne signifierait plus rien pour eux, parce que demain ce sera la Deuxième guerre mondiale, qui bientôt n'aura plus survivants dans quelques années, eh bien si ces grandes guerres rentrent dans l'oubli, l'oubli c'est le terreau de tout ce qu'il peut y avoir de pire.
Alors, à propos, justement, de la Deuxième guerre mondiale, J.- M. Bockel, selon le JDD, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, J.-P. Jouyet, souhaiterait une modification du calendrier, il proposerait prochainement que le 8 mai, jour férié célébrant donc la victoire sur l'Allemagne nazie, soit remplacé par la journée de l'Europe, le 9 mai. Ca vous semble une bonne idée ?
Je pense que c'est une erreur. Je pense que faire du 9 mai, à partir du moment où il y a un consensus européen, une journée européenne c'est une bonne idée. Point n'est besoin d'en faire un jour férié pour cela. Il n'y a que la France qui a multiplié les jours fériés pour ses dates de commémoration, on est les seuls à avoir trois jours fériés. Nous les avons, gardons-les, mais n'en créons pas de nouveaux. Donc, il faut absolument garder le 8 mai qui symbolise, comme le ne fera jamais le 9 mai, parce qu'il y a aussi une histoire, il faut en tenir compte, soixante ans de commémoration symbolisent, disais-je, la victoire contre le totalitarisme et le nazisme, et ça le 9 mai ne le remplacera pas. Donc, ce sont deux choses différentes.
J.-M. Bockel, le temps passe, donc encore une question. Les Français, vous y faites allusion, sont-ils réellement attachés à ces commémorations, dont les plus connues, le 8 mai, le 11 novembre, etc., pour les jours fériés ou pour la commémoration en elle-m??me ?
Je vais vous répondre par un exemple. Vous voyez, pourquoi vous m'appelez en ce moment ? Parce qu'il y a depuis quelques jours et pour quelques jours encore un temps fort autour de ce moment si important pour notre pays qu'a été la Guerre de 14. Vous avez les émissions de télévision sur toutes les chaînes, tous les jours, des articles dans la presse écrite, sur les radios, ça n'arrête pas ; sur Internet nous avons mis en ligne des renseignements, les fiches concernant tous les morts de la Grande Guerre, nous avons mis en ligne tous les journaux de marche de tous les régiments de la Grande Guerre. Ca intéresse énormément de monde. Aujourd'hui, on ne parle que de ça. Eh bien, une commémoration c'est aussi l'occasion d'en parler. Et croyez-moi, ce déferlement médiatique qu'il y a actuellement autour du 11 novembre et de la Guerre de 14, comme c'est d'ailleurs le cas, peut-être pas chaque année mais au moins chaque décennie, etc. c'est aussi une manière de transmettre le message, à la fois les valeurs, les idéaux mais aussi tout simplement l'histoire, ce qui s'est réellement passé, aux jeunes générations qui ne l'ont pas vécue, qui n'en ont pas entendu parler. Ca sert aussi à cela les commémorations modernisées.
J.-M. Bockel, une dernière question. Ce rapport donc d'A. Kaspi, vous nous l'avez dit, sera présenté officiellement le 12 novembre. Il fait beaucoup de bruit. Alors, au final, qui tranchera cette question des commémorations et quand ? Est-ce que vous pouvez nous le dire ?
De toute façon, c'est le président de la République qui donne le la, il s'exprimera d'ailleurs demain, le 11 novembre, au Fort de Douaumont, dans un contexte très international. Nous sommes également dans une période de mémoire partagée dans cette Europe de la paix. Et puis c'est le Gouvernement naturellement et sous ma responsabilité, en ce qui concerne les anciens combattants, qui tirera de ce rapport Kaspi le meilleur - et dieu sait s'il y a, pour moderniser les commémorations, beaucoup de bonnes choses dans ce rapport ! Mais tout n'est pas forcément à retenir. C'est le propre d'un rapport.
Une date éventuellement pour une décision ?
Mais nous le rendons public après demain, donc après demain je donnerai déjà un certain nombre d'orientations de ce que j'entends faire, voilà. Et pour ce qui est, je le répète, de supprimer des commémorations, sauf si une décision devait être prise naturellement dans ce sens, mon opinion c'est qu'il ne faut supprimer aucune commémoration, ça je n'ai pas besoin d'attendre le 12 novembre pour vous le dire.
J.-M. Bockel, merci d'avoir été en ligne avec nous. Je rappelle que vous êtes le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants. Vous étiez en ligne depuis Mulhouse, ville dont vous êtes le maire et où vous réunissez, justement, depuis hier soir vos homologues des Vingt-sept pour un colloque sur la mémoire partagée. Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 novembre 2008