Texte intégral
Q - Va-t-on travailler jusqu'à 70 ans ?
Xavier Bertrand - Cet amendement obéit à deux principes : laisser les Français choisir, et laisser les Français travailler. Chacun se souvient de plusieurs cas emblématiques : Guy Roux, qui a été empêché d'entraîner alors qu'il se sentait en capacité de le faire, et le Professeur Montagnier, trop âgé pour exercer en France, mais toujours assez jeune pour aller travailler et poursuivre ses recherches aux Etats-Unis. Il fallait changer les règles : on maintient la retraite à 60 ans, mais on permet à ceux qui le souhaitent de travailler au-delà y compris après 65 ans. On veut aussi donner envie aux salariés de rester en activité.
Q - Par quels moyens ?
Xavier Bertrand - Tout d'abord avec le cumul emploi-retraite : dès 60 ans, un salarié qui aura une carrière complète pourra rester chez le même employeur et cumuler sa retraite avec son revenu. Par ailleurs, s'il décide de ne pas liquider ses droits à la retraite et de continuer à travailler, il aura 5% de retraite en plus par année supplémentaire. Pour que ces incitations à la poursuite d'une activité fonctionnent, il fallait mettre un terme aux règles aberrantes qui interdisaient aux salariés de travailler après 65 ans.
Q - N'est-ce pas de l'incitation « forcée » : ce sont les bas salaires qui vont être obligés de travailler plus longtemps ?
Xavier Bertrand - Voilà pourquoi il était primordial de garantir un niveau minimum de retraite pour les salariés modestes. C'est ce que nous avons fait dans la loi. Ceux qui restent en activité aujourd'hui le plus longtemps sont bien souvent ceux qui ont des revenus un peu plus élevés que la moyenne.
L'amendement tombe en même temps que celui sur le personnel navigant dans le secteur aérien. Les salariés d'Air France ont prévu se mettre en grève contre le relèvement de l'âge de la retraite. Les députés n'ont pas relevé l'âge de la retraite du personnel navigant.
L'amendement ne change rien à ce qui existe aujourd'hui'hui : une hôtesse ou un steward peut toujours partir à 55 ans, dans les mêmes conditions financières qu'aujourd'hui'hui. On ne revient pas dessus. A l'inverse, on arrête d'obliger les gens à partir à 55 ou 60 ans. Si un salarié veut rester et que sa santé le lui permet, il le pourra. C'est un plus pour le salarié.
Q - Il faut que l'entreprise le veuille...
Xavier Bertrand - Il faut des discussions au niveau de l'entreprise sur les questions notamment de la pénibilité et de l'aménagement des postes, mais également du suivi médical. La mise en oeuvre n'interviendra qu'en janvier 2010, justement pour laisser le temps aux discussions.
Q - N'y-a-t-il pas un paradoxe entre autoriser le travail jusqu'à 70 ans et des plans de pré-retraites à 55 ans ?
Xavier Bertrand - Nous devons agir sur toutes les tranches d'âge. Avec Laurent Wauquiez, nous souhaitons la mise en place, en 2009, de plans d'actions pour les seniors dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés. A charge pour les entreprises de discuter avec les syndicats de l'amélioration des conditions de travail, de la mise en place de tutorats, de la formation après 45 ans, et d'objectifs de progression en termes d'emploi des seniors. Et si les entreprises ne le faisaient pas, au 1er janvier 2010, elles se verraient appliquer une pénalité équivalente à 1% de la masse salariale. Nous nous donnons enfin les moyens de développer l'emploi des seniors et d'en finir avec ce gâchis économique, social et humain que constituait la situation précédente.
Source http://www.u-m-p.org, le 3 novembre 2008
Xavier Bertrand - Cet amendement obéit à deux principes : laisser les Français choisir, et laisser les Français travailler. Chacun se souvient de plusieurs cas emblématiques : Guy Roux, qui a été empêché d'entraîner alors qu'il se sentait en capacité de le faire, et le Professeur Montagnier, trop âgé pour exercer en France, mais toujours assez jeune pour aller travailler et poursuivre ses recherches aux Etats-Unis. Il fallait changer les règles : on maintient la retraite à 60 ans, mais on permet à ceux qui le souhaitent de travailler au-delà y compris après 65 ans. On veut aussi donner envie aux salariés de rester en activité.
Q - Par quels moyens ?
Xavier Bertrand - Tout d'abord avec le cumul emploi-retraite : dès 60 ans, un salarié qui aura une carrière complète pourra rester chez le même employeur et cumuler sa retraite avec son revenu. Par ailleurs, s'il décide de ne pas liquider ses droits à la retraite et de continuer à travailler, il aura 5% de retraite en plus par année supplémentaire. Pour que ces incitations à la poursuite d'une activité fonctionnent, il fallait mettre un terme aux règles aberrantes qui interdisaient aux salariés de travailler après 65 ans.
Q - N'est-ce pas de l'incitation « forcée » : ce sont les bas salaires qui vont être obligés de travailler plus longtemps ?
Xavier Bertrand - Voilà pourquoi il était primordial de garantir un niveau minimum de retraite pour les salariés modestes. C'est ce que nous avons fait dans la loi. Ceux qui restent en activité aujourd'hui le plus longtemps sont bien souvent ceux qui ont des revenus un peu plus élevés que la moyenne.
L'amendement tombe en même temps que celui sur le personnel navigant dans le secteur aérien. Les salariés d'Air France ont prévu se mettre en grève contre le relèvement de l'âge de la retraite. Les députés n'ont pas relevé l'âge de la retraite du personnel navigant.
L'amendement ne change rien à ce qui existe aujourd'hui'hui : une hôtesse ou un steward peut toujours partir à 55 ans, dans les mêmes conditions financières qu'aujourd'hui'hui. On ne revient pas dessus. A l'inverse, on arrête d'obliger les gens à partir à 55 ou 60 ans. Si un salarié veut rester et que sa santé le lui permet, il le pourra. C'est un plus pour le salarié.
Q - Il faut que l'entreprise le veuille...
Xavier Bertrand - Il faut des discussions au niveau de l'entreprise sur les questions notamment de la pénibilité et de l'aménagement des postes, mais également du suivi médical. La mise en oeuvre n'interviendra qu'en janvier 2010, justement pour laisser le temps aux discussions.
Q - N'y-a-t-il pas un paradoxe entre autoriser le travail jusqu'à 70 ans et des plans de pré-retraites à 55 ans ?
Xavier Bertrand - Nous devons agir sur toutes les tranches d'âge. Avec Laurent Wauquiez, nous souhaitons la mise en place, en 2009, de plans d'actions pour les seniors dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés. A charge pour les entreprises de discuter avec les syndicats de l'amélioration des conditions de travail, de la mise en place de tutorats, de la formation après 45 ans, et d'objectifs de progression en termes d'emploi des seniors. Et si les entreprises ne le faisaient pas, au 1er janvier 2010, elles se verraient appliquer une pénalité équivalente à 1% de la masse salariale. Nous nous donnons enfin les moyens de développer l'emploi des seniors et d'en finir avec ce gâchis économique, social et humain que constituait la situation précédente.
Source http://www.u-m-p.org, le 3 novembre 2008