Texte intégral
T. Joubert.- H. Novelli, vous êtes donc le secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME et du Tourisme, on va évidemment discuter ce matin de la crise financière et des premiers effets sur ce qu'on appelle "l'économie réelle". Alors, il y a ces fabricants de voitures, Renault, PSA, Peugeot Citroën, qui ont mis leurs productions à l'arrêt. Le secteur automobile est touché de plein fouet ; c'est le premier d'une longue série ?
Il y a un ralentissement brutal qui affecte l'économie française, comme il affecte l'économie mondiale. Et ce ralentissement brutal, il a des répercussions sur la production, la production du secteur automobile, comme d'autres secteurs. Nous allons être affectés par ce ralentissement brutal, et le rôle du Gouvernement, sous l'impulsion du Président et du Premier ministre, est d'apporter des réponses concrètes à ce ralentissement. Réponse concrète, par exemple sur les petites et moyennes entreprises où, dès le 2 octobre, le Président a arbitré un plan de financement des petites et moyennes entreprises avant le plan de financement des banques.
Quelle est la marge de manoeuvre exacte du Gouvernement en la matière ? Parce qu'on le voit, les marchés financiers ne rebondissent pas...
Les marchés financiers ne rebondissent pas, mais il y a des actions concrètes, par exemple s'assurer que nos décisions se traduisent concrètement par des crédits supplémentaires pour les petites et moyennes entreprises. Ce n'est pas l'essentiel, mais c'est un point très important que de pouvoir continuer à financer nos entreprises et je le disais, nous nous assurerons que cela est le cas. Il faut aussi savoir ne pas hésiter à prendre des mesures, compléments d'accompagnement... Demain, le Président annoncera un certain nombre de mesures en faveur de l'emploi....
Vous en connaissez les grandes lignes de ces mesures ? C'est le retour des emplois aidés ?
Je ne sais pas, il convient que le Président s'exprime et donne un certain nombre d'indications. Simplement, ce que je sais, c'est que la réponse, elle sera globale, elle touchera toute la palette des actions possibles de l'Etat.
Des mesures donc de l'Etat. Est-ce le signe que les Français doivent s'inquiéter pour leur emploi, pour le chômage ?
C'est exactement l'inverse. Face à une période de ralentissement extraordinairement brutal, l'Etat est là pour pouvoir apporter des réponses. Des réponses concrètes sur des situations ponctuelles, mais aussi, regarder plus loin, regarder et anticiper la sortie de la crise. Car je vous le dis, nous sortirons de la crise. Nous sommes toujours sortis des crises, là encore, nous sortirons. Et qu'est-ce qu'il faut faire dans cette période ? Bien sûr, parer à l'essentiel. Continuer de financer, d'aider au financement des entreprises, parer aux conséquences de ce ralentissement, conséquence sociale. Mais aussi regarder l'avenir, regarder quels vont être les secteurs qui vont pouvoir sortir le plus rapidement de la crise et un certain nombre de dispositions structurelles qui ont été prises, il y a maintenant plusieurs mois - je pense par exemple au crédit impôt recherche -, à ce qui peut être fait pour financer et aider l'innovation. Tout cela nous aidera à sortir rapidement de cette crise.
Le secteur automobile va réussir à sortir de la crise très vite ?
La crise, elle est profonde, donc elle va durer un certain nombre de mois. Eh bien face à cela, il y a des réponses ponctuelles et puis il y aussi un certain nombre de réponses structurelles, par exemple l'automobile décarbonée. C'est-à-dire l'automobile qui va consommer beaucoup moins d'oxyde de carbone. Il faut - et c'est le cas, cela a été décidé - investir dans ce secteur, pour pouvoir produire ces automobiles, qui seront les automobiles de demain.
Vous parliez tout à l'heure, de social. On sent une certaine tension sociale dans les entreprises, est-ce que le Gouvernement craint des mouvements sociaux que pourrait engendrer la crise ? Parce que le Gouvernement annonce des millions, des milliards pour les banques, pour les entreprises, peut-être qu'à un moment, les salariés vont vouloir aussi un petit peu d'une part de ce gâteau ?
Il faut arrêter de penser qu'il y a des milliards pour les banques. Il y a des milliards qui passent par les banques pour financer l'économie et c'est quand même radicalement différent. Le système de crédit, de financement, il passe par le système bancaire, c'est ainsi. Eh bien, c'est ce que nous avons fait. Maintenant, il s'agit concrètement, sur le terrain, de regarder comment cela va se passer et que ces crédits vont vraiment financer les entreprises. C'est pour ça que le président de la République réunit dès jeudi l'ensemble des trésoriers payeurs généraux, l'ensemble des préfets, pour s'assurer très localement que cet argent, il va arriver jusqu'au petit entrepreneur qui en a besoin face à une restriction de crédit. Aujourd'hui, C. Lagarde sera sur le terrain, moi-même demain. Nous allons nous démultiplier pour faire en sorte que ces financements arrivent là où on en a besoin. (...)
H. Novelli, justement, on est en pleine période de vacances scolaires, est-ce que les Français vont encore se serrer la ceinture pour ces petites vacances ?
J'aurais l'occasion d'annoncer, dans quelques jours, cette semaine, les globaux du tourisme cet été. Et les chiffres globaux seront en ligne avec l'année précédente donc il n'y a pas eu contrairement à ce que j'avais pu voir ou entendre, de baisse de la fréquentation touristique, notamment des Français. Par contre, ils ont fait des arbitrages sur des dépenses et cette fois-ci, il y aura des vacances de la Toussaint, qui me semblent être très bien parties en matière de réservation, nous verrons. Mais là encore, bien sûr, il y aura des arbitrages de dépenses et certains secteurs souffriront peut-être.
Notamment des arbitrages sur le prix de l'essence ? Le prix du pétrole baisse, pourtant, les prix à la pompe ont tendance à ne pas beaucoup baisser en ce moment et ça a forcément des répercussions sur l'activité des PME.
Le prix du pétrole a baissé de manière très forte et les prix à la pompe baissent. Je crois que maintenant, que les pétroliers doivent répercuter complètement cette baisse. Ils s'y sont engagés, ils doivent le faire.
On va maintenant passer au "Zapping politique" évidemment la crise occupe la majeure partie des interventions de vos camarades politiques ce matin, sur les autres antennes. E. Balladur était invité ce matin sur Europe 1. E. Balladur, l'ancien Premier ministre qui a déploré les retards pris par les banques dans leur soutien financier aux financiers, selon lui, il y a urgence... (...) Ce n'est pas assez vite, H. Novelli ?
E. Balladur a comme souvent, très souvent raison. Il faut s'assurer que l'argent aille bien au financement des entreprises. Et je le disais, c'est donc très localement. Il y a la parole à Paris, et puis il y a les actes, les actes qu'il faut avoir en province. Partout, dans les agences, il doit y avoir le financement, puisque ce financement a été fourni par les pouvoirs publics. Le plan de 22 milliards pour les PME, le plan de financement des banques à hauteur de 320 milliards, plus les 40 milliards de recapitalisation. Bref, cet argent, il est là aujourd'hui, il faut que les banques puissent jouer leur rôle qui est de financer l'économie. Nous allons nous en assurer de manière très locale, département par département. Le président de la République a nommé une personnalité que j'apprécie beaucoup, qui est R. Ricol, l'ancien patron des commissaires aux Comptes, qui va être ce médiateur du crédit qui sera averti de chaque difficulté et qui s'attachera à les résoudre. Je crois que c'est maintenant, de manière très concrète, qu'il faut que le financement, de notre économie puisse se dérouler dans de bonnes conditions. C'est le premier point, le point fondamental, pour éviter une crise brutale.
Un projet très attendu par les salariés notamment dans les PME, c'est celui sur l'intéressement et la participation. X. Bertrand l'a détaillé ce matin dans "Télématin" sur France 2... (...) La participation et l'intéressement sont soumis aussi au cours de la Bourse. Alors est-ce que les salariés doivent s'inquiéter ?
Les salariés doivent savoir que le projet de loi est un projet très important, parce que ça va consister en quoi ? X. Bertrand l'a dit très simplement, du pouvoir d'achat supplémentaire. On va rendre la participation, on va pouvoir la débloquer, très vite et puis l'intéressement, eh bien, les chefs d'entreprise seront incités à améliorer leur système d'intéressement, et donc ce texte est le bienvenu.
Pour terminer, J. Attali était ce matin, sur RTL, toujours intéressant d'avoir l'avis de J. Attali sur la crise... (...) "La crise financière, c'est comme le poker", N. Sarkozy, c'est un bon joueur ?
Excellent ! D'abord parce qu'il réagit. Il a été, je vous le rappelle, à l'origine de toutes les actions, les actions nationales, les actions européennes, ce plan de coordination des mesures qui ont été adoptées par chaque Etat et le 15 novembre, ce sommet mondial. Il est à la manoeuvre et on s'attache tous, dans nos secteurs respectifs, à l'accompagner.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 novembre 2008
Il y a un ralentissement brutal qui affecte l'économie française, comme il affecte l'économie mondiale. Et ce ralentissement brutal, il a des répercussions sur la production, la production du secteur automobile, comme d'autres secteurs. Nous allons être affectés par ce ralentissement brutal, et le rôle du Gouvernement, sous l'impulsion du Président et du Premier ministre, est d'apporter des réponses concrètes à ce ralentissement. Réponse concrète, par exemple sur les petites et moyennes entreprises où, dès le 2 octobre, le Président a arbitré un plan de financement des petites et moyennes entreprises avant le plan de financement des banques.
Quelle est la marge de manoeuvre exacte du Gouvernement en la matière ? Parce qu'on le voit, les marchés financiers ne rebondissent pas...
Les marchés financiers ne rebondissent pas, mais il y a des actions concrètes, par exemple s'assurer que nos décisions se traduisent concrètement par des crédits supplémentaires pour les petites et moyennes entreprises. Ce n'est pas l'essentiel, mais c'est un point très important que de pouvoir continuer à financer nos entreprises et je le disais, nous nous assurerons que cela est le cas. Il faut aussi savoir ne pas hésiter à prendre des mesures, compléments d'accompagnement... Demain, le Président annoncera un certain nombre de mesures en faveur de l'emploi....
Vous en connaissez les grandes lignes de ces mesures ? C'est le retour des emplois aidés ?
Je ne sais pas, il convient que le Président s'exprime et donne un certain nombre d'indications. Simplement, ce que je sais, c'est que la réponse, elle sera globale, elle touchera toute la palette des actions possibles de l'Etat.
Des mesures donc de l'Etat. Est-ce le signe que les Français doivent s'inquiéter pour leur emploi, pour le chômage ?
C'est exactement l'inverse. Face à une période de ralentissement extraordinairement brutal, l'Etat est là pour pouvoir apporter des réponses. Des réponses concrètes sur des situations ponctuelles, mais aussi, regarder plus loin, regarder et anticiper la sortie de la crise. Car je vous le dis, nous sortirons de la crise. Nous sommes toujours sortis des crises, là encore, nous sortirons. Et qu'est-ce qu'il faut faire dans cette période ? Bien sûr, parer à l'essentiel. Continuer de financer, d'aider au financement des entreprises, parer aux conséquences de ce ralentissement, conséquence sociale. Mais aussi regarder l'avenir, regarder quels vont être les secteurs qui vont pouvoir sortir le plus rapidement de la crise et un certain nombre de dispositions structurelles qui ont été prises, il y a maintenant plusieurs mois - je pense par exemple au crédit impôt recherche -, à ce qui peut être fait pour financer et aider l'innovation. Tout cela nous aidera à sortir rapidement de cette crise.
Le secteur automobile va réussir à sortir de la crise très vite ?
La crise, elle est profonde, donc elle va durer un certain nombre de mois. Eh bien face à cela, il y a des réponses ponctuelles et puis il y aussi un certain nombre de réponses structurelles, par exemple l'automobile décarbonée. C'est-à-dire l'automobile qui va consommer beaucoup moins d'oxyde de carbone. Il faut - et c'est le cas, cela a été décidé - investir dans ce secteur, pour pouvoir produire ces automobiles, qui seront les automobiles de demain.
Vous parliez tout à l'heure, de social. On sent une certaine tension sociale dans les entreprises, est-ce que le Gouvernement craint des mouvements sociaux que pourrait engendrer la crise ? Parce que le Gouvernement annonce des millions, des milliards pour les banques, pour les entreprises, peut-être qu'à un moment, les salariés vont vouloir aussi un petit peu d'une part de ce gâteau ?
Il faut arrêter de penser qu'il y a des milliards pour les banques. Il y a des milliards qui passent par les banques pour financer l'économie et c'est quand même radicalement différent. Le système de crédit, de financement, il passe par le système bancaire, c'est ainsi. Eh bien, c'est ce que nous avons fait. Maintenant, il s'agit concrètement, sur le terrain, de regarder comment cela va se passer et que ces crédits vont vraiment financer les entreprises. C'est pour ça que le président de la République réunit dès jeudi l'ensemble des trésoriers payeurs généraux, l'ensemble des préfets, pour s'assurer très localement que cet argent, il va arriver jusqu'au petit entrepreneur qui en a besoin face à une restriction de crédit. Aujourd'hui, C. Lagarde sera sur le terrain, moi-même demain. Nous allons nous démultiplier pour faire en sorte que ces financements arrivent là où on en a besoin. (...)
H. Novelli, justement, on est en pleine période de vacances scolaires, est-ce que les Français vont encore se serrer la ceinture pour ces petites vacances ?
J'aurais l'occasion d'annoncer, dans quelques jours, cette semaine, les globaux du tourisme cet été. Et les chiffres globaux seront en ligne avec l'année précédente donc il n'y a pas eu contrairement à ce que j'avais pu voir ou entendre, de baisse de la fréquentation touristique, notamment des Français. Par contre, ils ont fait des arbitrages sur des dépenses et cette fois-ci, il y aura des vacances de la Toussaint, qui me semblent être très bien parties en matière de réservation, nous verrons. Mais là encore, bien sûr, il y aura des arbitrages de dépenses et certains secteurs souffriront peut-être.
Notamment des arbitrages sur le prix de l'essence ? Le prix du pétrole baisse, pourtant, les prix à la pompe ont tendance à ne pas beaucoup baisser en ce moment et ça a forcément des répercussions sur l'activité des PME.
Le prix du pétrole a baissé de manière très forte et les prix à la pompe baissent. Je crois que maintenant, que les pétroliers doivent répercuter complètement cette baisse. Ils s'y sont engagés, ils doivent le faire.
On va maintenant passer au "Zapping politique" évidemment la crise occupe la majeure partie des interventions de vos camarades politiques ce matin, sur les autres antennes. E. Balladur était invité ce matin sur Europe 1. E. Balladur, l'ancien Premier ministre qui a déploré les retards pris par les banques dans leur soutien financier aux financiers, selon lui, il y a urgence... (...) Ce n'est pas assez vite, H. Novelli ?
E. Balladur a comme souvent, très souvent raison. Il faut s'assurer que l'argent aille bien au financement des entreprises. Et je le disais, c'est donc très localement. Il y a la parole à Paris, et puis il y a les actes, les actes qu'il faut avoir en province. Partout, dans les agences, il doit y avoir le financement, puisque ce financement a été fourni par les pouvoirs publics. Le plan de 22 milliards pour les PME, le plan de financement des banques à hauteur de 320 milliards, plus les 40 milliards de recapitalisation. Bref, cet argent, il est là aujourd'hui, il faut que les banques puissent jouer leur rôle qui est de financer l'économie. Nous allons nous en assurer de manière très locale, département par département. Le président de la République a nommé une personnalité que j'apprécie beaucoup, qui est R. Ricol, l'ancien patron des commissaires aux Comptes, qui va être ce médiateur du crédit qui sera averti de chaque difficulté et qui s'attachera à les résoudre. Je crois que c'est maintenant, de manière très concrète, qu'il faut que le financement, de notre économie puisse se dérouler dans de bonnes conditions. C'est le premier point, le point fondamental, pour éviter une crise brutale.
Un projet très attendu par les salariés notamment dans les PME, c'est celui sur l'intéressement et la participation. X. Bertrand l'a détaillé ce matin dans "Télématin" sur France 2... (...) La participation et l'intéressement sont soumis aussi au cours de la Bourse. Alors est-ce que les salariés doivent s'inquiéter ?
Les salariés doivent savoir que le projet de loi est un projet très important, parce que ça va consister en quoi ? X. Bertrand l'a dit très simplement, du pouvoir d'achat supplémentaire. On va rendre la participation, on va pouvoir la débloquer, très vite et puis l'intéressement, eh bien, les chefs d'entreprise seront incités à améliorer leur système d'intéressement, et donc ce texte est le bienvenu.
Pour terminer, J. Attali était ce matin, sur RTL, toujours intéressant d'avoir l'avis de J. Attali sur la crise... (...) "La crise financière, c'est comme le poker", N. Sarkozy, c'est un bon joueur ?
Excellent ! D'abord parce qu'il réagit. Il a été, je vous le rappelle, à l'origine de toutes les actions, les actions nationales, les actions européennes, ce plan de coordination des mesures qui ont été adoptées par chaque Etat et le 15 novembre, ce sommet mondial. Il est à la manoeuvre et on s'attache tous, dans nos secteurs respectifs, à l'accompagner.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 novembre 2008