Entretien de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, dans "Le Point" du 13 novembre 2008, sur la situation politique en République démocratique du Congo.

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Média : Le Point

Texte intégral

Q - La guerre fait rage dans l'est du Congo. On dit que des Angolais se battent aux côtés des troupes gouvernementales. Craignez-vous une régionalisation du conflit ?
R - Si des troupes étrangères doivent intervenir, c'est en renfort de la MONUC. Il n'y a pas d'intervention de troupes de tel ou tel pays.
Q - La MONUC compte 17.000 hommes. Elle n'a pas bougé quand 200 civils ont été massacrés par les rebelles de Laurent Nkunda. A quoi sert-elle ?
R - Il n'y avait que 3.000 à 4.000 hommes dans le nord du Kivu et 800 à Goma. L'ONU a revu le dispositif. Ils sont désormais 7.000 dans le nord et Goma est sécurisée. Le mandat de la MONUC lui suffit pour accomplir sa mission : appuyer la paix. Mais elle est composée de soldats de plusieurs pays et certains se sentent plus ou moins impliqués...
Q - Ce conflit a des causes profondes : présence des Hutus rwandais, pillage de l'or, du cuivre, du coltan... Le sommet de Nairobi les a-t-il abordées ?
R - Il était difficile de faire accepter un cessez-le-feu par Kabila le Congolais et Kagame le Rwandais. Le désarmement des FDLR (Hutus) et leur rapatriement au Rwanda font partie des accords. Lors du sommet, on a senti que les Africains voulaient s'approprier la résolution du conflit et ce sont des soldats du continent qui pourraient être envoyés pour désarmer les FDLR.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 novembre 2008