Lettre de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, adressée au Directeur général de l'Association Oxfam-France, sur l'aide publique française au développement, le 13 novembre 2008.

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Monsieur le Directeur,
Après notre déjeuner du lundi 3 novembre, j'ai constaté que vous aviez une nouvelle fois formulé des critiques à l'égard des arbitrages budgétaires proposés dans le prochain projet de loi de finances au sujet de l'aide publique au développement. J'avais pourtant pris le soin de vous donner des informations précises, actualisées, sur le sujet, avec l'espoir que vous préféreriez les croire plutôt que de tenir compte de documents de travail, non-arbitrés, qui n'ont pas vocation à "circuler".
Permettez-moi donc une nouvelle fois de vous informer de la réalité des engagements de la coopération française.
Le débat s'est focalisé récemment sur une toute petite partie des crédits, dits de l'aide projet, gérés par l'Agence française de développement (AFD), les fameux cinquante-cinq projets dont il aurait été décidé l'annulation ! Je tiens tout d'abord à rappeler que ces projets ne sont pas des projets existants. Tous les projets en cours se poursuivent normalement au bénéfice des populations concernées. Ensuite, comme j'ai eu l'occasion de le dire la semaine dernière, les arbitrages sur les autorisations d'engagements, au moment où l'information avait filtré, n'étaient pas rendus.
Grâce à une enveloppe supplémentaire de 92,5 millions d'euros d'autorisations d'engagements débloqués en faveur de l'AFD la semaine dernière, toute une série de projets, dont la suspension a été évoquée dans la presse, seront en fait bien réalisés dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Voici une liste non exhaustive de quelques-uns de ces projets dont vous semblez toujours croire qu'ils seront abandonnés et dont je garantis le maintien : celui lié à l'hydraulique familiale au Tchad, l'appui à la politique sectorielle de la santé à Madagascar, l'aide au programme d'éducation au Mali, l'aménagement des bassins versants du fleuve Niger ou encore l'appui à l'enseignement primaire en RDC.
Ainsi, je vous le répète aujourd'hui : contrairement à ce qui a été écrit ici ou là, l'Afrique subsaharienne restera la première zone de concentration de l'aide projet de l'AFD. Les priorités liées à nos engagements internationaux les plus récents, comme l'Afghanistan, la Palestine ou encore Haïti, n'empiètent pas sur les moyens accordés à l'Afrique.
En espérant vous revoir bientôt, je vous prie d'agréer, Monsieur le Directeur, mes respectueuses salutations.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 novembre 2008