Texte intégral
Madame la Ministre,
Monsieur le Ministre de la Défense et des anciens combattants de la République du Mali,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et les membres du corps diplomatique,
Monsieur le Préfet,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires, députés et sénateurs,
Madame la Maire de Reims,
Monsieur le Président de la Région Champagne-Ardenne,
Monsieur le Président du Conseil Général de la Marne,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mon Général,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs les représentants du monde combattant,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Nous sommes aujourd'hui réunis à Reims dans le contexte du 90e anniversaire de l'Armistice de 1918, qui mit un terme aux combats de la Première Guerre mondiale.
Cet important anniversaire est commémoré partout en France, mais je voudrais d'emblée saluer le remarquable travail de la Ville de Reims pour mettre en valeur son riche patrimoine mémoriel de la Grande Guerre.
La Ville de Reims fut en effet le théâtre de durs combats, qui devaient durablement marquer la cité des sacres.
Mais nous sommes également réunis ici à Reims pour commémorer une page d'histoire malheureusement encore trop souvent méconnue.
Il y a 90 ans, les Tirailleurs sénégalais écrivaient ici une page héroïque de l'histoire de la Grande Guerre.
Cet épisode méconnu de la Grande Guerre permet de rendre hommage à la Force Noire.
Entre 1914 et 1918, plus de 160.000 hommes en provenance de tout le continent africain et de Madagascar participèrent aux combats de la Première Guerre mondiale.
Les représentants des ces nations, aujourd'hui indépendantes, sont aujourd'hui à nos côtés, pour commémorer avec nous la participation de leurs soldats à ces événements.
Aujourd'hui, la France se souvient et honore l'engagement de ces hommes venus d'ailleurs au nom d'un idéal fraternel.
Aujourd'hui la France adresse un salut fraternel aux nations héritières de ces fiers soldats, qui firent l'admiration de tous sur les champs de bataille de la Grande Guerre.
Aujourd'hui, la France exprime sa gratitude à ces enfants d'Afrique venus mourir pour la République et ses nobles idéaux.
Ces événements du passé nous lient pour toujours, par delà les vicissitudes de notre histoire commune.
Ces pages glorieuses et tragiques de notre histoire commune s'élèvent au-dessus de toutes les polémiques, de tous les malentendus et de toutes les déceptions, car ces événements nous rassemblent plutôt qu'ils nous divisent.
Cette histoire parle aux enfants et aux petits-enfants, devenus aujourd'hui fils et filles à part entière de la République, qui sont les héritiers de ces hommes courageux et intrépides.
C'est pourquoi je formule devant vous aujourd'hui un voeu : que cette histoire exemplaire de la « Force Noire » entre, à compter d'aujourd'hui, dans tous les foyers et dans toutes les écoles de France, afin que nul ne puisse ignorer le sacrifice des ces hommes venus d'ailleurs. Que l'on raconte comment ces hommes se comportèrent au combat.
C'est pourquoi j'appelle également de mes voeux la renaissance du monument « aux héros de l'armée noire », que les habitants de la ville de Reims avaient érigé en 1924 à la mémoire des valeureux combattants de 1918.
Détruite par l'Occupant nazi en 1940, cette statue doit renaître, avec la mémoire des glorieux combats livrés par les Tirailleurs issus de toutes les contrées d'Afrique.
L'Etat est fier de s'engager dans ce projet aux côtés des collectivités territoriales d'ores et déjà mobilisées.
Mesdames et Messieurs, aujourd'hui la France se souvient et honore le souvenir de ces enfants d'Afrique morts pour la France.
Aujourd'hui la France rend hommage au courage de ces hommes tombés au nom de nobles idéaux pour que la France reste libre.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 27 novembre 2008