Texte intégral
J.-M. Aphatie.- La quasi-totalité des enseignants dans le primaire, le secondaire et le Snes-Sup, premier syndicat dans les universités, tous ces syndicats appellent aujourd'hui à la grève dans l'Education nationale et à des manifestations dans les rues. Avant de parler des raisons qui motivent ce mouvement, X. Darcos, convenez-vous de son importance ?
Nous allons voir ce soir les chiffres. Vous savez, les chiffres sont toujours plus importants le matin que le soir. Nous constatons toujours des divergences, mais c'est une grève importante.
On a le sentiment que peut-être vous connaissez ce qui est arrivé à certains de vos prédécesseurs, on pense à C. Allègre ce matin, c'est-à-dire une communauté enseignante qui se radicalise de plus en plus contre l'action que vous menez, X. Darcos.
En tout les cas, J.-M. Aphatie, le XXème siècle n'est pas très vieux : huit ans !
Oui, exact !
Eh bien, au 21ème siècle, nous aurons déjà eu 33 grèves à l'Education nationale. Vous connaissez beaucoup de professions qui font plus de 4 grèves par an ? Les gens qui nous écoutent, les commerçants, les artisans et les employés, ceux qui sont en train d'aller rejoindre leur travail et qui nous entendent, est-ce qu'ils ont fait 4 fois grève par an depuis sept, huit ans ?
C'est trop selon vous, c'est illégitime, selon vous ?
Cela montre en tout cas qu'il y a dans ce ministère une culture de la grève et qui nous empêche de parler des choses réelles. Les questions qui nous intéressent ce sont celles qui concernent les élèves. Et moi j'ai envie de dire à ceux qui font la grève qu'il faut qu'ils fassent attention, parce que le monde, la France, l'école avancent plus vite que les cortèges et qu'organiser d'une manière systématique et si répétitive comme réponse aux problèmes de l'école des protestations, des refus, avec les mêmes slogans ! Les Français auront le sentiment aujourd'hui d'avoir vu cela déjà 30 fois : "la case du service public", "le manque de moyens", "la colère des personnels", "le ministre qui n'entend pas", "le mépris"... Combien de fois a-t-on entendu cela depuis une trentaine d'années ? Et donc, je crois que, même si j'entends cette grève, je crois que cette manière d'aborder les problèmes est une manière démodée.
Qu'est-ce que vous exprimez, ce matin, X. Darcos sur RTL, un sentiment de lassitude ?
Non, pas du tout ! Moi je suis tout à fait déterminé. Je pense qu'il faut continuer la réforme. Je pense même dans une certaine mesure que la résistance des cadres syndicaux est la preuve que ce que nous faisons est efficace. Et puis, je rappelle qu'aujourd'hui, vous aurez un professeur sur...
La résistance des cadres syndicaux est la preuve que ce que nous faisons est efficace ? C'est provoquer ça !
Oui, parce que par définition, depuis que nous organisons le travail à l'Education nationale, il y a une résistance des appareils qui n'est pas celle des professeurs. Vous, vous aurez ce soir, quand nous ferons le bilan de la journée, vous aurez sur la totalité des professeurs dont j'ai la charge, du second degré, vous aurez moins d'un gréviste sur deux.
Les syndicats représentent mal les professeurs en France, X. Darcos ?
Les professeurs, en tous les cas, méritent mieux que d'avoir des syndicats dont la fonction principale est d'organiser la résistance au changement, comme si le monde ne changeait pas autour de nous. Est-ce que tous ces gens qui organisent si régulièrement ces protestations, est-ce qu'ils entendent le monde qui change, est-ce qu'ils voient ce qui se passe autour de nous, est-ce qu'ils entendent les bruits du changement qui se produisent partout, est-ce qu'ils pensent que la solution à ces questions, c'est simplement protester, défiler et affirmer que c'est parce que le ministre est là que les choses ne vont pas bien ?
Ce matin, X. Darcos, c'est l'officialisation d'une fracture entre les syndicats et vous, au moins !
Mais pas plus que d'habitude. Je rappelle que même lorsqu'il y avait une sorte de consensus supposé entre les ministres et ses personnels - je pense par exemple à l'époque de J. Lang qui croulait sous les moyens - eh bien, une grève très importante, il y a eu une grève le 22 janvier 2002 qui a pratiquement mis dans la rue la moitié de nos enseignants.
L'une des raisons de cette grève, ce sont les suppressions de postes dans l'Education nationale. 8.500 postes supprimés en 2007. 11.200 en 2008. Et on prévoit 13.500 suppressions de postes en 2009. Comprenez-vous que les enseignants en aient assez de voir tous ces postes supprimés ?
Mais la question n'est pas de savoir combien ils sont mais comment ils vont. La question est de savoir quels sont les services que nous rendons. Les courbes qui m'intéressent, ce sont les courbes des résultats, ce n'est pas les courbes du nombre des enseignants. Avoir de nouveaux services : oui. Mieux payer les enseignants : oui. C'est ce qu'on va faire cette année. On va dépenser 410 millions d'euros pour eux. Ce ne sont pas des mesurettes - je veux que les Français entendent - : 410 millions d'euros pour améliorer la condition des enseignants ! La question, autrement dit, n'est pas d'un nombre de postes mais de la manière dont nous travaillons. Lorsque nous donnons des services nouveaux - accompagnements éducatifs, soutien pour tous les élèves du primaire, stages de remise à niveau, une offre d'anglais pour tous les élèves de lycées - là, nous faisons ce qui compte. Ce n'est pas être plus nombreux qui compte, c'est être plus efficace. Et puisque vous me posez la question directement : est-ce qu'il y aura encore des ré... ?
Est-ce qu'elles vont se poursuivre ? Je vous la pose.
Mais oui elles se poursuivront. Elles se poursuivront parce que ce qui compte, ce sont les services que nous rendons, c'est la manière dont nous organisons et pas simplement le nombre de professeurs.
Beaucoup de municipalités de gauche, socialistes essentiellement, n'organiseront pas le service minimum d'accueil pour les élèves scolarisés dans les écoles primaires. Vous le regrettez, X. Darcos, mais ces maires-là disent : nous ne le faisons pas parce que les conditions de sécurité ne sont pas bonnes, si les enseignants ne sont pas là...
Vous savez bien que tout cela c'est de la blague.
Peut-être pas. Ils ont peut-être raison...
...Puisque sur toutes les communes de droite, on y arrive. Toutes les communes de droite y arrivent et toutes les communes de gauche, ou certaines communes de gauche disent qu'elles n'y arrivent pas. Ce n'est pas une question d'organisation du service minimum d'accueil, c'est une pure question politique, ne faisons pas semblant de ne pas le savoir. Et donc, il y a des mairies de gauche où des parents vont avoir la double peine, c'est-à-dire les enfants qui ne vont pas à l'école, et les parents qui ne peuvent pas travailler. Il y a des communes de gauche où donc on a inventé un nouveau concept ; autrefois, il y avait les congés payés, eh bien maintenant, il y a les congés forcés.
Vous ne croyez pas à l'argument de la sécurité ? Quand tant de maires disent (que) la sécurité des enfants n'est pas assurée, c'est tout de même leur responsabilité qui est engagée.
C'est leur responsabilité qui est engagée sans doute, mais lorsque l'on accueille les enfants le matin tôt à l'école, lorsque l'on les accompagne dans des activités éducatives, lorsqu'on organise en fin de journée tel ou tel service où ils sont encadrés, on a exactement le même encadrement que celui que nous proposons pendant le service minimum d'accueil, et je ne vois pas pourquoi il y aurait d'un côté les congés forcés Delanoë à Paris, et les congés forcés Collomb à Lyon, et pourquoi des villes même comme Toulouse qui, jusque là, avaient dit qu'elles ne feraient pas, finalement, se rendent compte, parce que le tribunal administratif les rappelle à l'ordre, qu'elles peuvent le faire. Ce sont des prétextes.
Quand la loi n'est pas appliquée, il n'y a pas de sanction, parce que la loi n'en prévoit pas une, alors...
Bien sûr que si, il y a des sanctions. Les tribunaux administratifs viennent de prendre des mesures extrêmement sévères. Je rappelle qu'en particulier dans certaines villes du Sud, les tribunaux administratifs ont créé des astreintes de 10.000 euros par heure pour les villes qui ne le feront pas. La loi c'est la loi en France, surtout lorsqu'elle rend service aux gens.
Les sénateurs ont confirmé mardi la possibilité de travailler jusqu'à 70 ans pour les salariés qui le souhaitent, sur la base du volontariat, dans les entreprises privées. Pourquoi un instituteur, un professeur de collège ou de lycée ne peut-il pas travailler jusqu'à 70 ans, comme dans le secteur privé, s'il en manifeste le désir ?
Le principe d'avoir envie de travailler plus longtemps est un bon principe...
...Que vous allez appliquer dans l'éducation ?
Non. Je crois que les enseignants, ils ont une fin de carrière un peu fatigante, c'est long une carrière d'enseignant, et surtout les élèves changent tellement vite, vont si vite que, je crois, beaucoup de nos enseignants en fin de carrière sont plutôt contents de passer à autre chose.
On nous dit que dans le privé ceux qui se sentent en forme, s'ils veulent aller jusqu'à 70 ans, ils le peuvent, cela ne vaut pas pour le public. C'est étonnant, X. Darcos.
Il y a beaucoup de choses qui se passent dans le privé qui ne se passent pas dans le public. J'invite d'ailleurs les grévistes à y penser.
X. Darcos, qui n'est pas de très, très bonne humeur vis-à-vis des grévistes quand même, ce matin, était l'invité de RTL et il le reste.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 20 novembre 2008
Nous allons voir ce soir les chiffres. Vous savez, les chiffres sont toujours plus importants le matin que le soir. Nous constatons toujours des divergences, mais c'est une grève importante.
On a le sentiment que peut-être vous connaissez ce qui est arrivé à certains de vos prédécesseurs, on pense à C. Allègre ce matin, c'est-à-dire une communauté enseignante qui se radicalise de plus en plus contre l'action que vous menez, X. Darcos.
En tout les cas, J.-M. Aphatie, le XXème siècle n'est pas très vieux : huit ans !
Oui, exact !
Eh bien, au 21ème siècle, nous aurons déjà eu 33 grèves à l'Education nationale. Vous connaissez beaucoup de professions qui font plus de 4 grèves par an ? Les gens qui nous écoutent, les commerçants, les artisans et les employés, ceux qui sont en train d'aller rejoindre leur travail et qui nous entendent, est-ce qu'ils ont fait 4 fois grève par an depuis sept, huit ans ?
C'est trop selon vous, c'est illégitime, selon vous ?
Cela montre en tout cas qu'il y a dans ce ministère une culture de la grève et qui nous empêche de parler des choses réelles. Les questions qui nous intéressent ce sont celles qui concernent les élèves. Et moi j'ai envie de dire à ceux qui font la grève qu'il faut qu'ils fassent attention, parce que le monde, la France, l'école avancent plus vite que les cortèges et qu'organiser d'une manière systématique et si répétitive comme réponse aux problèmes de l'école des protestations, des refus, avec les mêmes slogans ! Les Français auront le sentiment aujourd'hui d'avoir vu cela déjà 30 fois : "la case du service public", "le manque de moyens", "la colère des personnels", "le ministre qui n'entend pas", "le mépris"... Combien de fois a-t-on entendu cela depuis une trentaine d'années ? Et donc, je crois que, même si j'entends cette grève, je crois que cette manière d'aborder les problèmes est une manière démodée.
Qu'est-ce que vous exprimez, ce matin, X. Darcos sur RTL, un sentiment de lassitude ?
Non, pas du tout ! Moi je suis tout à fait déterminé. Je pense qu'il faut continuer la réforme. Je pense même dans une certaine mesure que la résistance des cadres syndicaux est la preuve que ce que nous faisons est efficace. Et puis, je rappelle qu'aujourd'hui, vous aurez un professeur sur...
La résistance des cadres syndicaux est la preuve que ce que nous faisons est efficace ? C'est provoquer ça !
Oui, parce que par définition, depuis que nous organisons le travail à l'Education nationale, il y a une résistance des appareils qui n'est pas celle des professeurs. Vous, vous aurez ce soir, quand nous ferons le bilan de la journée, vous aurez sur la totalité des professeurs dont j'ai la charge, du second degré, vous aurez moins d'un gréviste sur deux.
Les syndicats représentent mal les professeurs en France, X. Darcos ?
Les professeurs, en tous les cas, méritent mieux que d'avoir des syndicats dont la fonction principale est d'organiser la résistance au changement, comme si le monde ne changeait pas autour de nous. Est-ce que tous ces gens qui organisent si régulièrement ces protestations, est-ce qu'ils entendent le monde qui change, est-ce qu'ils voient ce qui se passe autour de nous, est-ce qu'ils entendent les bruits du changement qui se produisent partout, est-ce qu'ils pensent que la solution à ces questions, c'est simplement protester, défiler et affirmer que c'est parce que le ministre est là que les choses ne vont pas bien ?
Ce matin, X. Darcos, c'est l'officialisation d'une fracture entre les syndicats et vous, au moins !
Mais pas plus que d'habitude. Je rappelle que même lorsqu'il y avait une sorte de consensus supposé entre les ministres et ses personnels - je pense par exemple à l'époque de J. Lang qui croulait sous les moyens - eh bien, une grève très importante, il y a eu une grève le 22 janvier 2002 qui a pratiquement mis dans la rue la moitié de nos enseignants.
L'une des raisons de cette grève, ce sont les suppressions de postes dans l'Education nationale. 8.500 postes supprimés en 2007. 11.200 en 2008. Et on prévoit 13.500 suppressions de postes en 2009. Comprenez-vous que les enseignants en aient assez de voir tous ces postes supprimés ?
Mais la question n'est pas de savoir combien ils sont mais comment ils vont. La question est de savoir quels sont les services que nous rendons. Les courbes qui m'intéressent, ce sont les courbes des résultats, ce n'est pas les courbes du nombre des enseignants. Avoir de nouveaux services : oui. Mieux payer les enseignants : oui. C'est ce qu'on va faire cette année. On va dépenser 410 millions d'euros pour eux. Ce ne sont pas des mesurettes - je veux que les Français entendent - : 410 millions d'euros pour améliorer la condition des enseignants ! La question, autrement dit, n'est pas d'un nombre de postes mais de la manière dont nous travaillons. Lorsque nous donnons des services nouveaux - accompagnements éducatifs, soutien pour tous les élèves du primaire, stages de remise à niveau, une offre d'anglais pour tous les élèves de lycées - là, nous faisons ce qui compte. Ce n'est pas être plus nombreux qui compte, c'est être plus efficace. Et puisque vous me posez la question directement : est-ce qu'il y aura encore des ré... ?
Est-ce qu'elles vont se poursuivre ? Je vous la pose.
Mais oui elles se poursuivront. Elles se poursuivront parce que ce qui compte, ce sont les services que nous rendons, c'est la manière dont nous organisons et pas simplement le nombre de professeurs.
Beaucoup de municipalités de gauche, socialistes essentiellement, n'organiseront pas le service minimum d'accueil pour les élèves scolarisés dans les écoles primaires. Vous le regrettez, X. Darcos, mais ces maires-là disent : nous ne le faisons pas parce que les conditions de sécurité ne sont pas bonnes, si les enseignants ne sont pas là...
Vous savez bien que tout cela c'est de la blague.
Peut-être pas. Ils ont peut-être raison...
...Puisque sur toutes les communes de droite, on y arrive. Toutes les communes de droite y arrivent et toutes les communes de gauche, ou certaines communes de gauche disent qu'elles n'y arrivent pas. Ce n'est pas une question d'organisation du service minimum d'accueil, c'est une pure question politique, ne faisons pas semblant de ne pas le savoir. Et donc, il y a des mairies de gauche où des parents vont avoir la double peine, c'est-à-dire les enfants qui ne vont pas à l'école, et les parents qui ne peuvent pas travailler. Il y a des communes de gauche où donc on a inventé un nouveau concept ; autrefois, il y avait les congés payés, eh bien maintenant, il y a les congés forcés.
Vous ne croyez pas à l'argument de la sécurité ? Quand tant de maires disent (que) la sécurité des enfants n'est pas assurée, c'est tout de même leur responsabilité qui est engagée.
C'est leur responsabilité qui est engagée sans doute, mais lorsque l'on accueille les enfants le matin tôt à l'école, lorsque l'on les accompagne dans des activités éducatives, lorsqu'on organise en fin de journée tel ou tel service où ils sont encadrés, on a exactement le même encadrement que celui que nous proposons pendant le service minimum d'accueil, et je ne vois pas pourquoi il y aurait d'un côté les congés forcés Delanoë à Paris, et les congés forcés Collomb à Lyon, et pourquoi des villes même comme Toulouse qui, jusque là, avaient dit qu'elles ne feraient pas, finalement, se rendent compte, parce que le tribunal administratif les rappelle à l'ordre, qu'elles peuvent le faire. Ce sont des prétextes.
Quand la loi n'est pas appliquée, il n'y a pas de sanction, parce que la loi n'en prévoit pas une, alors...
Bien sûr que si, il y a des sanctions. Les tribunaux administratifs viennent de prendre des mesures extrêmement sévères. Je rappelle qu'en particulier dans certaines villes du Sud, les tribunaux administratifs ont créé des astreintes de 10.000 euros par heure pour les villes qui ne le feront pas. La loi c'est la loi en France, surtout lorsqu'elle rend service aux gens.
Les sénateurs ont confirmé mardi la possibilité de travailler jusqu'à 70 ans pour les salariés qui le souhaitent, sur la base du volontariat, dans les entreprises privées. Pourquoi un instituteur, un professeur de collège ou de lycée ne peut-il pas travailler jusqu'à 70 ans, comme dans le secteur privé, s'il en manifeste le désir ?
Le principe d'avoir envie de travailler plus longtemps est un bon principe...
...Que vous allez appliquer dans l'éducation ?
Non. Je crois que les enseignants, ils ont une fin de carrière un peu fatigante, c'est long une carrière d'enseignant, et surtout les élèves changent tellement vite, vont si vite que, je crois, beaucoup de nos enseignants en fin de carrière sont plutôt contents de passer à autre chose.
On nous dit que dans le privé ceux qui se sentent en forme, s'ils veulent aller jusqu'à 70 ans, ils le peuvent, cela ne vaut pas pour le public. C'est étonnant, X. Darcos.
Il y a beaucoup de choses qui se passent dans le privé qui ne se passent pas dans le public. J'invite d'ailleurs les grévistes à y penser.
X. Darcos, qui n'est pas de très, très bonne humeur vis-à-vis des grévistes quand même, ce matin, était l'invité de RTL et il le reste.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 20 novembre 2008