Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur la politique de réformes du gouvernement et la gestion de la crise économique et financière, tant au niveau français qu'au niveau européen et mondial, Paris le 29 novembre 2008.

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Circonstance : Réunion des nouveaux adhérents de l'UMP à Paris le 29 novembre 2008

Texte intégral

Chers amis,
Je veux vous remercier pour votre engagement, vous êtes venus à l'UMP pour servir vos idées, et pour servir la démocratie, et finalement pour servir notre pays.
Des hommes et des femmes qui s'engagent, il n'y en n'a pas tellement.
Il y en a beaucoup plus qui commentent.
Il y en a beaucoup plus qui savent tout.
Il y en a beaucoup plus qui expliquent chaque matin, doctement, ce que nous devrions faire face à la crise sans précédent que nous connaissons.
Vous, vous avez choisi de vous engager dans le parti de la majorité Présidentielle, c'est-à-dire que vous avez fait le choix le plus courageux : celui de venir nous rejoindre lorsque c'était difficile, pas quand nous sommes avant les élections, pas quand nous sommes dans ces périodes d'excitation, où la démocratie permet de penser que tout est possible.
Vous êtes venus au moment où nous sommes face aux difficultés.
Au moment où il faut prendre des décisions.
Au moment où il faut faire des choix.
Au moment où il faut faire des choix qui ne sont pas tous populaires, qui ne sont pas tous faciles.
C'est ce moment-là que vous avez choisi pour rejoindre l'UMP, et je veux vous en remercier chaleureusement et vous dire que c'est un choix qui est à votre honneur.
Nous avons avec Nicolas SARKOZY, avec le Gouvernement, avec la majorité, à la suite de l'élection Présidentielle, mis en oeuvre notre projet politique et nous avons réalisé plus de 65 réformes qui ont été votées par le Parlement.
C'est la première chose sur laquelle je voudrais insister devant vous aujourd'hui.
Ce n'est pas facile. Il y a des débats politiques dans notre pays, toutes les décisions que nous prenons ne sont pas forcément celles que souhaiteraient tous les Français mais nous avons rétabli la confiance dans l'action publique car nous faisons ce sur quoi nous nous sommes engagés.
Je voudrais prendre un exemple qui en dira plus long que tous les discours.
Nous avions une crise de confiance dans notre pays ; depuis des années on voyait les Français se désintéresser des urnes, on voyait les Français de plus en plus critiques à l'égard des grands partis politiques.
Souvenez-vous, lorsque cela a culminé au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, quand Lionel JOSPIN a été éliminé et que nous nous sommes retrouvés face au Front National, à l'extrême droite.
Pourquoi ? Parce que les hommes politiques et les partis politiques, ne tenaient jamais leurs engagements.
Je vais prendre deux exemples : les socialistes, 1997, ils expliquent dans leur programme électoral que la première chose qu'ils vont faire en arrivant, s'ils sont élus, c'est d'abroger les lois que nous avions fait voter qui permettaient d'ouvrir à la concurrence les télécommunications et d'engager la privatisation de France Télécom. Après tout, c'était leur droit, de penser que le monopole c'était mieux que la concurrence. Nous, nous pensions le contraire.
Ils sont élus en juin 1997. En septembre 1997, ce sont eux qui mettent sur le marché le capital de France Télécom et qui le privatisent. Ils ont eu raison de le faire, et je les en félicite. Mais la vérité, c'est qu'ils ont été parjures au regard de leurs électeurs des engagements qu'ils avaient pris.
Nous, nous avions promis dans notre projet, le projet de Nicolas SARKOZY, puis le projet des députés de la majorité Présidentielle, de faire, avec Xavier BERTRAND, le service minimum à l'école et dans les transports publics.
Est-ce que nous avons failli ? Est-ce que nous avons reculé devant les obstacles ?
Nous avons fait le service minimum dans les transports publics et nous l'avons même étendu à l'école.
C'est comme ça que nous avons rétabli la confiance : c'est en venant devant les électeurs, en prenant des engagements et ensuite en les mettant en oeuvre contre vents et marées...
Même si, ici ou là, il y a des groupes, des hommes, des femmes, qui, parce qu'ils sont bousculés dans leurs habitudes tentent de s'opposer à ces réformes.
Alors, mes chers amis, je vais vous dire que la crise que nous affrontons ne remet en rien en cause la ligne politique que nous avons choisie et la réalisation des engagements qui sont les nôtres.
D'ailleurs, je voudrais vous dire que si nous n'avions pas engagé les réformes que nous avons engagées depuis 18 mois, la France serait aujourd'hui désarçonnée par cette crise financière et économique. Si nous résistons mieux que beaucoup d'autres pays européens, c'est justement parce que depuis 18 mois nous avons engagé des réformes qui commencent à donner des résultats sur l'économie française.
Si nous avons connu, au troisième trimestre de 2008, un petit filet de croissance, là où tout le monde nous prédisait un effondrement de cette croissance, c'est parce qu'en juillet 2007, nous avons pris des décisions courageuses qui ont été beaucoup critiquées et qui ont permis de réinjecter plus de 15 milliards d'euros dans la consommation des Français.
En supprimant les charges sur les heures supplémentaires et en libérant ces heures supplémentaires, en permettant de déduire de son impôt sur le revenu les intérêts d'emprunts pour acheter sa résidence principale ou encore en supprimant les droits de successions. Cadeaux, paquet fiscal disait la gauche.
Le résultat est là, à la fin de 2008, il y a un peu plus de pouvoir d'achat et nous sommes dans une situation qui est meilleure que celle de nos voisins Allemands, de nos voisins Britanniques, ou que la plupart des autres pays européens.
Oui les réformes que nous avons faites commencent à avoir des résultats et elles nous placent dans une situation qui est plus solide pour faire face à cette crise économique, financière sans précédent.
Cette crise, Mesdames et Messieurs, elle est extrêmement grave, vous avez vu à l'instant le Président de la République à la fois le dire, mais pas seulement le dire, prendre les mesures nécessaires pour la combattre.
Je voudrais, devant vous, au moment où vous adhérez à notre mouvement, à ce mouvement qu'il a tellement contribué à créer, le remercier, en notre nom à tous pour son courage, pour sa réactivité, sa détermination et pour son engagement.
Franchement, je pense que les Français n'ont pas de raisons d'avoir des regrets.
Il suffit simplement qu'ils réfléchissent une minute à ce qui se serait passé si le résultat avait été inverse ; si le parti Socialiste était aujourd'hui aux commandes :
Quelles décisions prendrait-il ? Quelle ligne politique serait la sienne ? Est-ce qu'il faudrait, avant de décider d'un plan de relance de l'économie, six mois de débats entre les courants A, B et C du parti Socialiste ? Pour décider si la relance doit être de la consommation ou de l'investissement ?
Quand on entend celle qui incarne, paraît-il, la rénovation de la gauche française, expliquer qu'il faut voter des lois pour interdire les licenciements, les délocalisations, enfin tout faire par la loi, comme si nous n'étions pas dans une économie moderne et ouverte, dans un monde ouvert, on se dit que si ça c'est la rénovation du parti Socialiste, qu'est-ce que ça doit être pour ceux qui ne veulent pas de la rénovation du parti Socialiste !
Alors mes chers amis, oui nous affrontons une situation difficile.
Oui le monde affronte une situation difficile, nous avons dû faire face à un choc pétrolier.
Nous avons dû faire face ensuite à une crise immobilière sans précédent, notamment aux Etats-Unis, et puis enfin à cette crise financière qui a failli menacer tout le système financier international.
Alors, qu'est ce qu'on a essayé de faire ?
Sous l'autorité du Président de la République, avec le gouvernement et avec le soutien de la majorité, nous avons essayé d'éteindre l'incendie.
Il faut quand même reconnaitre que le premier pays qui a dit, par la bouche du Président de la République, « Il n'y aura pas de faillite de banques chez nous », c'est la France ! C'est le premier !
D'ailleurs, je le dit sans acrimonie à l'égard de nos amis Américains, car ils étaient dans une situation politique difficile, mais s'ils avaient fait la même chose, on ne serait sans doute pas aujourd'hui dans la crise financière que l'on connait.
C'est Nicolas SARKOZY le premier qui a dit « Il n'y aura pas de faillite financière, il n'y aura pas de faillite d'établissements bancaires en France. »
L'ensemble des pays européens ont suivi sur cette ligne.
Ensuite, la France a proposé aux autres pays européens de coordonner les efforts pour mettre en place un plan de sauvetage des banques, qui soit un plan de sauvetage identique dans la plupart des pays européens.
Pourquoi ? Parce que si nous avions fait nos petits plans de sauvetages, les uns après les autres, en prenant des mesures différentes d'un pays à l'autre, les capitaux qui sont dans les banques auraient tournés en rond entre les pays européens pour aller dans celui où les conditions de sécurité auraient été les meilleures. Nous serions partis dans une espèce de surenchère qui aurait pu menacer l'ensemble de l'équilibre financier de l'Europe et du monde.
Comment a-t-on fait ? Nous avons décidé de sauver, d'abord, les établissements financiers qui étaient en très grande difficulté.
Il y en avait un, il y en a eu un pour le moment, et j'espère qu'il n'y en aura pas d'autre. Pour l'instant, les événements montrent que les banques françaises sont plutôt plus solides que d'autres banques européennes.
Nous avons sauvé DEXIA et nous l'avons fait en montant au capital, en demandant aux dirigeants de s'en aller puisqu'ils avaient échoué, en les remplaçant par de nouveaux dirigeants dans lesquels nous avions confiance et en leurs fixant une nouvelle feuille de route. Puis nous avons décidé d'aider les banques françaises, qui n'étaient pas en situation de faillite, qui n'étaient pas en grandes difficultés financières mais qui avaient du mal à trouver de l'argent liquide sur les marchés, simplement parce que la situation est difficile, en renforçant leurs fonds propres.
Nous avons décidé de prêter aux banques les liquidités qu'elles n'arrivaient plus à trouver sur les marchés financiers pour qu'elles recommencent à prêter aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités locales.
Nous ne l'avons pas fait sans demander de contrepartie, nous ne sommes pas naïfs. Nous avons signé des conventions avec les établissements bancaires et au terme de ces conventions, ces établissements s'engagent à augmenter le volume de crédit sur l'année 2009. Ils s'engagent à user de bonnes pratiques, sur le plan moral, sur le plan éthique.
Nous ne voulons plus voir d'un côté des établissements bancaires en difficulté, les Etats qui sont obligés de les renflouer et puis de l'autre côté les parachutes dorés, les rémunérations extravagantes, les bonus invraisemblables, qui sanctionnent d'ailleurs, souvent, des décisions qui ont conduit, justement, aux difficultés que nous rencontrons.
Alors, mes chers amis, là aussi, le parti Socialiste doit rester silencieux sur ces sujets, et il doit faire amende honorable parce que la vérité, c'est que c'est la première fois qu'un gouvernement, une majorité dans notre pays s'attaque à ces questions.
Est-ce que les socialistes ont réglementé les parachutes dorés quand ils étaient aux affaires ? Jamais.
Est-ce que les socialistes se sont occupés de la fiscalité des stocks options ? Jamais.
Je vais même vous dire plus, en mars 2002, Monsieur FABIUS, alors Ministre des Finances, a pris une décision qui vise à exonérer de l'impôt sur le revenu et des charges sociales les bonus des opérateurs financiers.
Voilà, ce sont les mêmes qui nous expliquent en permanence ce qu'il faut faire, qui nous donnent des leçons de morale, qui nous disent qu'il faut réglementer sévèrement les profits des patrons et des établissements bancaires, ce sont les mêmes qui ont pris les décisions contraires lorsqu'ils étaient aux affaires.
Alors, je leurs demande un peu de décence, de rester silencieux, de nous aider à redresser notre pays, d'attendre le moment venu, ce délai de décence, pour pouvoir de nouveau donner des conseils à la France entière.
Puis, la deuxième étape, mes chers amis, de la lutte contre cette crise mondiale, c'est la relance de l'économie.
Là aussi, il y a beaucoup de conseils, de gens qui nous expliquent comment il faut faire.
La vérité, c'est que la seule solution, c'est celle que Nicolas SARKOZY a choisi et pour laquelle il a convaincu l'ensemble des européens : il faut une relance massive et une relance européenne.
Si chaque pays y va de sa petite mesure de relance, il n'y a aucune chance que l'économie mondiale redémarre, en tout cas, avec la puissance que nous souhaitons. D'autant qu'il va y avoir, dans quelques semaines, une puissante relance américaine puisqu'on sait que la nouvelle administration américaine et le nouveau Président américain sont décidés à faire une relance d'une grande puissance. Il faut que nous arrivions à coordonner la relance européenne et la relance américaine pour que l'effet de masse soit considérable et que l'économie mondiale reparte.
C'est ce que nous avons obtenu, l'Europe vient d'annoncer les règles du jeu d'une relance européenne et la semaine prochaine, le Président de la République présentera un plan de relance très ambitieux, auquel le gouvernement travaille depuis plusieurs semaines.
Un plan de relance qui est caractérisé par une volonté de se servir de cette crise comme d'un levier pour moderniser notre pays.
Face à la crise, il y a deux attitudes possibles.
Ou bien on dépense l'argent du contribuable, on endette notre pays simplement pour atténuer un peu les effets de la crise et on sortira de cette crise avec plus de dettes, plus de déficit, et sans avoir rien changé aux difficultés que connaît notre pays sur le plan économique.
Il y a une autre solution, c'est celle que nous avons choisie.
Elle va consister à investir, à soutenir les investissements productifs, à soutenir les investissements qui permettent d'améliorer la compétitivité de l'économie française, les infrastructures en matière de transport, d'énergie, de télécommunications.
Les investissements qui permettent de dépenser moins d'énergie : les moteurs propres, l'isolation des bâtiments.
Les mesures qui permettent d'améliorer la compétitivité économique de nos territoires, de nos entreprises, en changeant les réglementations, en revoyant la fiscalité, en revoyant l'organisation de notre territoire... Bref, nous voulons que les mesures de relance s'inscrivent dans la philosophie qui a été celle de la campagne présidentielle, qui est celle de l'action de Nicolas SARKOZY et du gouvernement, c'est-à-dire une philosophie qui vise à moderniser la France, qui vise à retrouver l'équilibre budgétaire, qui vise à réduire l'endettement, qui vise à remettre notre pays au premier rang des puissances développées.
On pourrait penser que la crise va bousculer tous ces objectifs et que l'argent que nous allons investir dans l'économie, dans la recherche, dans l'université, dans l'innovation, c'est de l'argent qui viendra augmenter notre déficit et qui nous empêchera d'atteindre nos objectifs en matière de réduction de la dette.
Pas du tout !
Bien sûr, nous sommes obligés de reporter à environ deux ans l'objectif de retour à l'équilibre, parce qu'il y a cette crise économique et qu'il serait criminel de ne rien faire et de laisser la croissance française s'effondrer.
Ce serait une faute vis-à-vis de chacun d'entre vous, vis-à-vis de chacun de nos concitoyens, ce serait une faute vis-à-vis de la France toute entière qui perdrait des places face à tous ces pays européens qui eux, vont faire de la relance.
Mais nous allons veiller à ce que cette relance soit une relance productive.
Nous n'allons pas augmenter les dépenses de fonctionnement de l'Etat. Au contraire, on va continuer à les diminuer. On va continuer à tenir les dépenses de fonctionnement, à réduire le nombre d'emplois publics, à réorganiser nos territoires pour que nos collectivités locales dépensent moins et dépensent mieux.
Nous n'allons en rien changer notre ligne, qui est une ligne raisonnable de réduction des déficits publics.
Mes chers amis, la troisième réaction que nous avons décidé, face à cette crise économique et financière, et pour laquelle on voit la place que Nicolas SARKOZY a pris sur le concert mondial, c'est la construction d'un nouvel ordre mondial, d'une nouvelle organisation entre les Etats, de nouveaux dispositifs pour réguler l'économie.
Nous sommes dans un monde globalisé et ça tout le monde le sait. Mais nous n'avions pas tiré les conséquences de cette globalisation sur l'organisation des institutions internationales, des institutions financières. Toutes ces institutions, ce sont celles qui sont héritées de la Seconde Guerre Mondiale, comme si depuis 1945 il ne s'était rien passé :
Ni la chute du mur de Berlin, ni la disparition de l'Union Soviétique, ni l'émergence de la Chine, ni l'émergence de l'Inde, ni les difficultés de l'Afrique, ni les changements intervenus en Amérique latine, ni la montée de l'Europe, de sa puissance, et d'une certaine façon, une certaine diminution du leadership des Etats-Unis.
Il faut tirer toutes les conséquences de cette nouvelle situation et c'est ce que Nicolas SARKOZY a demandé et a obtenu en allant au sommet de Washington.
D'abord il faut que les Etats-Unis réfléchissent à leur propre organisation, à leur projet de société, c'est quand même chez eux qu'est née cette crise, ce sont les banques américaines qui nous ont mis dans cette situation, c'est l'absence de régulation aux Etats-Unis pour beaucoup d'établissements financiers qui a été à l'origine d'une crise qui frappe aujourd'hui le monde entier, il faut en tirer les conséquences.
On ne peut pas dire simplement parce que les Américains sont nos amis, « circulez, il n'y a rien à voir, on va recommencer de la même façon ».
Je disais hier au Président du gouvernement suisse, qui n'avait pas l'air d'être totalement dans la même ligne que moi s'agissant de la réorganisation des institutions financières mondiales. Moi j'ai été Maire d'une ville qui a connu des inondations. Alors la première fois, quand il y a des inondations et que le maire agit, qu'il se déplace en bateau dans les rues de la ville pour aller secourir et soutenir les habitants, les gens applaudissent et disent « On a une équipe formidable, on a un Maire qui est courageux, qui prend ses responsabilités. »
Il y a une atmosphère assez exceptionnelle autour de cette crise.
Puis, quand l'inondation revient l'année suivante, et que le Maire recommence à se promener avec son bateau dans les rues de la ville, et bien là ce ne sont plus les applaudissements, ce ne sont plus du tout les applaudissements...
Moi je vous dis que si nous ne faisons rien pour changer l'organisation financière mondiale et que dans quelques années, nous revenons expliquer à nos concitoyens que nous n'avons rien fait et qu'il faut faire face à la même crise et qu'il faut de nouveau faire les mêmes efforts et bien, je ne pense pas que nous aurons le soutien que l'on voit aujourd'hui dans le pays, pour l'action que nous menons parce que les Français attendent que l'on réagisse dans l'immédiat pour faire face aux effets de cette crise.
Ils attendent aussi qu'on change les règles pour qu'une crise comme celle là ne puisse plus se produire.
Voilà, mes chers amis, au-delà des réformes que nous sommes en train de mettre en oeuvre pour faire face à la crise, au-delà du plan de relance de l'économie, nous allons poursuivre l'effort de réforme sur lequel nous sommes engagés.
Il y a certes un agenda nouveau du fait de la crise, mais cela ne nous empêche pas, cela ne nous détourne pas de notre objectif qui est de poursuivre les réformes.
Le parlement débat en ce moment d'une réforme fondamentale qui va permettre de nous doter enfin d'un service publique de la télévision de qualité que les Français sont en droit d'attendre.
Nous allons engager, Xavier, une réforme fondamentale de la formation professionnelle parce que la formation professionnelle doit profiter aux Français, et pas aux organismes qui l'organise.
Nous allons engager une réforme de l'organisation du territoire. Bien sûr, nous sommes attachés à notre territoire, à nos communes, à nos départements, à nos régions, mais en même temps, on ne peut pas nier que cette organisation héritée d'un autre temps, produit, dans bien des cas, un frein à l'initiative, au développement, et pèse sur le développement économique de notre pays, notamment, en raison de son poids financier.
Ce que je vous demande, c'est d'être comme nous, à la fois déterminé, il n'y a aucun conservatisme qui nous empêchera d'avancer dans les réformes.
Tout le monde doit se remettre en question.
Nous ne devons pas avoir peur des polémiques. Quand il n'y a pas de polémiques, il n'y a pas d'idées. Quand il n'y a pas de polémiques, il n'y a pas de débats.
Il y a une polémique sur la question de savoir s'il faut, lorsque nous sommes face à des personnes sans abri, qui sont sur le point de mourir, et qu'il faut faire preuve d'autorité, pour les soigner. Oui c'est une polémique ! Mais c'est une polémique qui est nécessaire parce que nous devons nous interroger sur les principes, sur les habitudes qui sont les nôtres, qui sont parfois défendables et qui parfois conduisent à des résultats qui sont des résultats catastrophiques.
Personne ne doit avoir peur de la polémique. Personne ne doit avoir peur du débat même les élus locaux lorsque nous parlons de l'organisation du territoire.
En même temps, je vous demande d'être ouvert. La majorité Présidentielle continuera de s'ouvrir, à tous ceux qui profondément, qui sincèrement, veulent le renouveau de notre pays.
Tout le monde ne pense pas pareil. Heureusement, que tout le monde ne pense pas pareil !
Mais quand nous sommes face à une crise comme celle que nous traversons, quand on voit quels sont les défis que la France doit relever compte tenu de l'évolution du monde, et bien c'est rassurant de voir qu'il y a des hommes et des femmes, qui ne pensent pas la même chose mais qui sont capables pour un moment, pour une action, pour un projet de réforme de se rassembler.
Je vous demande d'être aussi ouvert que le parti Socialiste est fermé.
Ce parti Socialiste qui s'est opposé, coup sur coup, à trois textes, à trois réformes, qu'il aurait dû soutenir.
La réforme constitutionnelle : vous lisez tous les programmes du parti Socialiste, depuis des années, vous y trouvez l'essentiel de la réforme que nous avons fait.
Les Socialistes disaient : « Il faut donner plus de pouvoir au Parlement, il faut que le travail de contrôle du Parlement soit renforcé, il faut que les parlementaires aient un rôle plus actif dans l'élaboration des textes législatifs ». On leur propose : ils votent contre ! Et pourquoi ? Parce que c'est Nicolas SARKOZY qui le leur propose, c'est la seule raison, il n'y en n'a pas d'autre.
Sous Lionel JOSPIN, le gouvernement Socialiste, la majorité socialiste, décide d'envoyer des soldats français en Afghanistan : c'est eux qui les envoient, c'est normal, c'est bien.
On leur propose, il y a quelque temps, de voter, ce qui d'ailleurs n'avait jamais été fait, pour demander au Parlement, si le gouvernement peut renforcer les effectifs de soldats français en Afghanistan : ils votent contre ! Ce qui était bien sous JOSPIN devient mauvais sous SARKOZY, FILLON et le gouvernement. Voilà comment le parti Socialiste agit.
On leur propose un plan de sauvetage des banques, qui a ??té décidé en même temps par tous les pays européens, par les gouvernements socialistes comme par les gouvernements libéraux, qui est mis en oeuvre par le socialiste espagnol ZAPATERO, par le socialiste britannique Gordon BROWN, qui est mis en oeuvre en Allemagne par le gouvernement qui est un gouvernement de coalition, qui est mis en oeuvre dans des pays d'Europe du nord qui sont gouvernés par la gauche ! Ils votent contre ! Ils sont contre ! Ils n'en veulent pas ! Ils ne veulent pas participer au vote ! Pourquoi ? Parce que c'est Nicolas SARKOZY qui le leur propose ! C'est leur seule ligne politique, c'est la seule chose qui les rassemble.
Moi, je dis que c'est dommage, je dis que le parti Socialiste perd une occasion et la France aussi, d'une certaine façon !
Pourquoi est-ce que dans tous les autres pays européens, tout en ayant un débat démocratique -c'est normal que l'on ne soit pas d'accord sur tout, on est capable de s'entendre sur les grandes réformes fondamentales, sur des sujets qui sont des sujets de société, pourquoi n'y arrivons nous pas ? Nous n'y arrivons pas parce que notre parti Socialiste n'a toujours pas fait le choix d'une ligne politique qui lui permettrait d'être un peu plus sûr de lui et de dialoguer avec nous sans avoir peur de perdre son identité.
Bien, on fera sans !
On fera avec la Majorité !
On fera avec les Français !
On fera en ouvrant toujours, et toujours davantage la majorité Présidentielle !
C'est vrai que tout cela est difficile, mes chers amis, mais je voudrais en terminer par là, en disant que le gouvernement, la majorité, nous sommes conscients des responsabilités qui pèsent sur nos épaules.
Nous savons que dans ces temps de crise, il y a des Français qui souffrent.
Nous savons que nous n'avons pas le droit de nous tromper.
Nous savons que nous n'avons pas le droit d'hésiter.
Nous savons que nous n'avons pas le droit d'attendre pour prendre des décisions parce que c'est l'avenir de notre pays qui est engagé.
Alors, oui, c'est difficile. Oui, ici et là, dans l'application des mesures, dans la mise en oeuvre des projets, on peut faire des erreurs.
Mais il y a une chose que je voudrais vous dire, c'est que le gouvernement que je dirige, travaille avec un double souci. D'abord, celui de l'honnêteté et ensuite celui du service des Français.
Le gouvernement que je dirige peut être fier du travail qu'il a fait. Il peut être fier des principes qu'il anime, nous travaillons pour mettre en oeuvre des projets pour lesquels les Français ont voté à l'élection présidentielle.
Nous travaillons pour la France.
Nous travaillons pour chacun d'entre vous et nous le faisons avec humilité, en sachant combien la tâche est difficile mais avec le seul souci : de respecter nos principes, de respecter nos valeurs et de pouvoir, comme je le fais ce matin, à la salle Gaveau, une nouvelle fois, vous regarder dans les yeux sans trembler.
Source http://www.u-m-p.org, le 2 décembre 2008