Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé, sur les relations entre la France et Malte, Paris le 3 avril 2001.

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Circonstance : Toast en l'honneur du Premier ministre de la République de Malte, M. Eddie Fenech-Adami, à Paris le 3 avril 2001

Texte intégral

Monsieur le Premier Ministre,
Les relations entre la France et Malte ne datent pas d'hier. Les Normands en 1090, les Angevins en 1266, puis l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dès 1530, étaient présents à Malte. Dois-je rappeler que quarante deux Grands-Maîtres sur soixante-douze, depuis la fondation de l'Ordre de Saint-Jean, jusqu'en 1800, étaient Français et que la France entretient une représentation diplomatique avec Malte depuis au moins le 17ème siècle, comme l'ont montré les recherches qui ont été effectuées pour l'inauguration du nouveau siège de l'ambassade de France à La Valette.
C'est dire que nos pays se connaissent. Et pourtant, depuis quelques années, les contacts au plus haut niveau se sont fait plus espacés. C'est pourquoi je suis particulièrement heureux de vous accueillir à Paris pendant cette semaine maltaise, après que vous ayiez rencontré le Premier ministre et avant votre entrevue demain avec Monsieur le Président de la République. Je suis convaincu que votre visite à Paris servira au renforcement des liens entre nos deux pays, tant au plan bilatéral que dans le cadre de l'Union européenne.
J'ai eu le plaisir de signer tout à l'heure avec M. Joe Borg, ministre des Affaires étrangères de Malte un accord de santé entre la France et Malte, qui rendra, j'en suis convaincu, plus facile la vie quotidienne des Maltais en France et des Français à Malte. Il ne s'agit certes pas là d'un texte capital, mais je suis persuadé de l'importance de ce genre d'accord pour l'amélioration des relations bilatérales.
Dans le domaine politique, je pense qu'il y a place pour des rapports plus fréquents au niveau gouvernemental. On peut imaginer également un développement des relations entre nos deux Parlements. Les missions parlementaires françaises qui se sont rendues à Malte ont fait un travail utile. Il en est de même pour les différents voyages de responsables administratifs maltais, venus s'informer en France de nos procédures dans différents domaines, ou des déplacements de hauts fonctionnaires français à Malte. J'espère que ces échanges se multiplieront.
Nos relations économiques se portent bien, certes, mais il y a place pour un plus large développement, si Malte veut bien s'ouvrir davantage aux investissements français dans différents secteurs. Je citerai la banque, le tourisme, certaines privatisations qui pourraient intéresser nos capitaux.
La Présidence française de l'Union européenne, qui s'est terminée par le Sommet de Nice, a permis de dégager comme vous le savez, un accord sur l'adaptation des institutions européennes et d'ouvrir la voix à l'élargissement. Il s'agissait en définitive de mieux préparer la maison pour les nouveaux arrivants. C'est la fierté de la Présidence française d'y être parvenue, malgré des conditions difficiles. Le Conseil européen de Nice a également approuvé une stratégie, rigoureuse et ambitieuse, pour la phase décisive des négociations où nous sommes maintenant engagés. La France fera tout pour que l'élargissement soit réussi et que les calendriers soient tenus.
La France est persuadée que Malte a sa place en Europe, historiquement, économiquement et culturellement. Elle soutient, et soutiendra, chaleureusement la candidature maltaise. Déjà, je constate que Malte se retrouve dans le peloton de tête des pays candidats.
Puis-je exprimer le vu qu'une fois Malte membre de l'Union, elle contribue à renforcer la dimension méditerranéenne au sein de l'Europe. Je suis également persuadé que Malte pourra jouer, par sa situation géographique, un rôle de lien entre les deux rives de la Méditerranée, et que la relation entre Malte et la France s'enrichira encore de cette proximité
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 avril 2001)