Texte intégral
En date du 24 janvier, comme l'a confié B. Hortefeux, hier, sur Radio J, aurez-vous passé la main à la tête de l'UMP ?
Ce n'est pas encore le moment de parler de ça, parce que nous sommes en train d'organiser. Vous savez, c'est un conseil national ; toutes nos instances seront renouvelées, le Conseil national se réunit le 24, et à ce moment-là, nous devrons élire le nouveau bureau politique, nous devrons élire le nouveau bureau du conseil national, et nous devrons élire le nouveau secrétariat général.
Avez-vous envie d'être candidat à votre propre succession ?
J'en discuterai avec le président de la République le moment venu, parce que j'ai toujours dit que j'agirai avec lui, et en coopération avec lui.
Quand vous déclarez au Figaro que votre mission est accomplie, que le parti de conquête est devenu le parti de soutien des réformes, c'est déjà l'annonce d'un départ possible...
Non, pas du tout, c'est la signification d'un profond changement culturel. C'est vrai que l'UMP était un parti de conquête du pouvoir depuis 2004, et il a formidablement réussi sous l'impulsion de N. Sarkozy, et c'est vrai que maintenant, il doit être le parti des réformes, qui soutient la politique du Gouvernement, ce n'est pas la même chose. Et en même temps, il faut le faire tout en conservant l'influence que nous avons acquise dans la société française.
Pour cette nouvelle époque, pour accompagner les réformes, entrer au Gouvernement, ça pourrait vous intéresser ?
Moi, mon souci, c'est de défendre mes idées et c'est d'être utile. Donc si au Gouvernement, je peux jouer un rôle par rapport à ce que je pense et par rapport à ce que je suis capable de faire, je suis prêt à en discuter.
X. Bertrand a-t-il les qualités nécessaires pour prendre la tête de l'UMP ?
Ah oui, il n'y a aucun problème, il est très actif, il a les qualités.
Et que lui manque-t-il encore comme qualités ?
Je ne lui vois pas beaucoup de carences. Cela demande simplement beaucoup de disponibilité. Mais je peux vous dire que d'ores et déjà, comme secrétaire général adjoint, malgré la charge gouvernementale qui est la sienne, il est très actif.
Néanmoins, devenir secrétaire général à plein temps, ça exclut d'être ministre également, il faut choisir...
C'est à l'intéressé, évidemment, d'évaluer ça. Mais, je l'ai déjà dit, mais l'UMP, c'est dix problèmes chaque jour, donc c'est très prenant.
L'UMP perd un siège de député en Gironde, à l'occasion d'une partielle, large victoire du candidat socialiste ; n'est-ce pas un avertissement en vue des élections européennes, lancé par l'électorat au Gouvernement ?
Vous avez tout à fait raison. Il y a deux leçons à tirer de cela. Premièrement, les ennuis du Parti socialiste ne doivent pas nous rassurer et nous satisfaire et nous ne devons pas nous en contenter, première chose. Ça ne change rien au comportement de l'électorat. Et la deuxième chose, les élections partielles, c'est toujours quelque chose de délicat, de difficile. Et quand il s'agit d'une élection partielle, qui vient de ce que le titulaire était député, et puis, est passé au Sénat, l'électorat ne comprend pas très bien.
Aller plus loin dans l'ouverture, c'est ce que le président de la République a envoyé comme message à la gauche moderne, le nouveau parti de J.-M. Bockel ; qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela veut dire que les leaders de l'ouverture sont appelés à intégrer les instances suprêmes de l'UMP ? Ç
a veut dire d'abord que l'ouverture, ce n'est pas un coup politique, fait en début de mandat, pour damer le pion à l'adversaire, mais que c'est une vraie politique de fond qui doit se continuer pendant tout le mandat, pendant les cinq années, et qu'elle a autre chose qu'un fondement politicien, mais une vocation à permettre de faire les réformes. Parce que pour faire les réformes, il faut une majorité large, il faut que tous les Français de bonne volonté, qui veulent faire évoluer notre pays, se rassemblent sur un projet.
Alors, il faut plus de ministres issus de l'ouverture par exemple ?
Je crois que, bien sûr, il faut que le processus soit continu, il faut que constamment, d'autres hommes venus de la gauche puissent rejoindre la majorité présidentielle, ce qui n'est pas nécessairement l'UMP, ce qui peut être différent de l'UMP, faire entendre une voix différente. Moi, je l'accepte complètement, en même temps, nous pouvons travailler ensemble.
Voix différente aussi avec le Nouveau centre ? Vous négociez en ce moment avec le Nouveau centre pour leur permettre d'avoir des listes autonomes dans certaines régions pour les européennes ?
Je voudrais convaincre le Nouveau centre, que nous ayons un accord et que nous fassions des listes communes pour les élections européennes. Je crois que c'est l'intérêt de tout le monde.
Ils auront assez de place sur vos listes UMP ?
Eh bien voilà, il faut discuter de cela.
A la fin du mois d'août, vous aviez pointé M. Aubry comme la plus redoutable adversaire potentielle pour l'UMP. Elle a pris la tête du PS, est-ce que vous tremblez ?
En tous les cas, je vais faire très attention, parce qu'elle a du talent, on ne peut pas lui retirer ça.
Talent aussi d'orateur pour J.-L. Mélenchon, qui a réussi le premier rassemblement du parti de gauche. Est-ce que le Gouvernement ne va pas se trouver confronté à une gauche de plus en plus radicale ? Aubry était sur une ligne de gauche, Mélenchon est là, Besancenot est là ?
Oui, mais enfin, il y a aussi la société française, et la société française, elle n'est pas radicale, au sens où vous l'entendez... Malgré la crise, elle ne se radicalise pas ? Les Français sont des gens raisonnables. Ils comprennent bien que la politique, c'est l'art du possible. Alors bien sûr, il y a des exaspérations devant les difficultés économiques, mais tout le monde comprend que la crise, elle est mondiale, personne n'impute au président de la République et au Gouvernement la responsabilité de cette crise, au contraire, c'est le président de la République qui a pris les choses en main, et il a été un des seuls au monde à prendre de telles initiatives. Et les Français en sont conscients.
Les Français sont raisonnables, dites-vous, pas N. Sarkozy, selon D. de Villepin, qui trouve que le président s'abandonne à la passion, voire à la haine, est tenté par la victimisation. Renvoyé devant le tribunal dans le cadre de l'affaire Clearstream, Villepin contreattaque, il accuse le président, dans le Parisien ce matin. Que répondez-vous ?
Eh bien, je pense que d'abord, il doit répondre surtout aux actes du Parquet, parce que l'accusation, elle est formulée par le Parquet à partir de faits précis. Alors, il lui appartiendra d'apporter des réponses, au lieu d'accuser politiquement les uns et les autres, sur le fond des choses, il faudra qu'il s'explique. Il va avoir une tribune pour cela, le tribunal. Ce sera très suivi par l'opinion, et donc il devra simplement faire la démonstration que les faits qui lui sont reprochés par le Parquet, et pas par le président de la République, par le Parquet, qui est indépendant, quoi qu'on en dise, il devra faire la preuve que ce n'est pas vrai.
Ce n'est pas le Parquet qui a prolongé de quinze jours la mission d'un des deux juges, c'est le Président !...
Non, mais ça, la mission du juge... Excusez-moi, c'est une bonne administration de la justice, vous avez un juge qui pendant plusieurs années a instruit un dossier, il faut qu'il reste trois jours de plus pour pouvoir signer...
Ça fait quinze jours. Le Président est juge et partie, il est à la fois partie civile et président de la République...
Non, là, il n'a pas agi comme partie. C'est une bonne administration de la justice. Et d'ailleurs, il faut que ça passe par la signature du président de la République. Ce devrait être une signature subalterne, c'est une mauvaise organisation de notre justice.
Qu'allez-vous faire pour calmer la majorité sur le dossier du travail du dimanche, qu'allez-vous céder demain à la majorité ?
Je pense que d'abord, la majorité est beaucoup plus unie qu'on ne le croit. Il y a une soixantaine de députés qui, sur ce point, ont des débats. D'abord, leurs circonscriptions ne sont pas concernées, le travail du dimanche ne touche que les grandes métropoles urbaines. J'ai observé qu'ils étaient à peu près tous originaires de l'Ouest, donc ils ne sont pas du tout concernés par la mesure. D'autre part...
C'est la France chrétienne qui veut se reposer le dimanche, selon les préceptes religieux...
Je rappelle que la République est laïque, que si le dimanche, il doit être réservé aux chrétiens, nous pouvons réserver le samedi aux juifs, le vendredi aux musulmans. Il faudra savoir quand est-ce qu'on travaille !
Et puis, il y a le petit commerce, qui veut aussi se protéger.
Oui. Alors je pense que la grande concession qui doit être faite, et ce n'est pas une concession, c'est une mesure de justice, c'est que les grandes surfaces alimentaires ne soient pas concernées par le droit à ouvrir le dimanche.
Faut-il incarcérer les délinquants dès l'âge de 12 ans dans les affaires criminelles, comme le suggère un rapport qui sera remis au Gouvernement cette semaine ?
En tous les cas, dans les affaires criminelles, c'est-à-dire où il y a crime de sang, on ne peut pas laisser quelqu'un, eut-il 12 ans, en liberté.
Mais la prison est-elle la bonne réponse ?
Il faut sans doute un mode de garde adapté. Enfin, de toute façon, ça l'est déjà, ce n'est pas la prison de tout le monde.
Le Conseil supérieur de la magistrature - c'est rare - a tancé la Garde des sceaux pour son attitude envers les magistrats. Faut-il la remplacer dans un prochain remaniement ?
Je ne pense pas, non. Et puis...
Le torchon a trop brûlé entre elle et les magistrats...
Mais attendez, ce n'est pas le Conseil supérieur de la magistrature qui choisit le Gouvernement tout de même ! Dans quel pays serions-nous ?!
Les poupées vaudou à l'effigie de Sarkozy sont une atteinte à la dignité du chef de l'Etat, selon la justice, mais elles restent en vente. Etes-vous satisfait ?
La justice a tranché. Le président de la République n'est pas au-dessus des lois, mais il n'est pas en dessous non plus. Et comme tout citoyen, il a le droit à la protection de sa personne.
Un responsable de Libération, interpellé de manière musclée dans le cadre d'une affaire de diffamation ; vous dénoncez
les méthodes policières ou il n'est pas au-dessus des lois lui non plus ? Je pense que ce n'est pas seulement les méthodes policières, je veux dire, c'est une véritable erreur de la justice qui pouvait faire autrement, et c'est tout à fait démesuré.
J. Chirac a fêté ses 76 ans samedi. Trouvez-vous normal qu'il occupe encore l'appartement du fils du responsable politique libanais assassiné Hariri, sur les Quais de Seine, alors qu'il avait promis d'y rester à titre provisoire ?
C'est une affaire privée, je n'ai pas à me prononcer là-dessus.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er décembre 2008
Ce n'est pas encore le moment de parler de ça, parce que nous sommes en train d'organiser. Vous savez, c'est un conseil national ; toutes nos instances seront renouvelées, le Conseil national se réunit le 24, et à ce moment-là, nous devrons élire le nouveau bureau politique, nous devrons élire le nouveau bureau du conseil national, et nous devrons élire le nouveau secrétariat général.
Avez-vous envie d'être candidat à votre propre succession ?
J'en discuterai avec le président de la République le moment venu, parce que j'ai toujours dit que j'agirai avec lui, et en coopération avec lui.
Quand vous déclarez au Figaro que votre mission est accomplie, que le parti de conquête est devenu le parti de soutien des réformes, c'est déjà l'annonce d'un départ possible...
Non, pas du tout, c'est la signification d'un profond changement culturel. C'est vrai que l'UMP était un parti de conquête du pouvoir depuis 2004, et il a formidablement réussi sous l'impulsion de N. Sarkozy, et c'est vrai que maintenant, il doit être le parti des réformes, qui soutient la politique du Gouvernement, ce n'est pas la même chose. Et en même temps, il faut le faire tout en conservant l'influence que nous avons acquise dans la société française.
Pour cette nouvelle époque, pour accompagner les réformes, entrer au Gouvernement, ça pourrait vous intéresser ?
Moi, mon souci, c'est de défendre mes idées et c'est d'être utile. Donc si au Gouvernement, je peux jouer un rôle par rapport à ce que je pense et par rapport à ce que je suis capable de faire, je suis prêt à en discuter.
X. Bertrand a-t-il les qualités nécessaires pour prendre la tête de l'UMP ?
Ah oui, il n'y a aucun problème, il est très actif, il a les qualités.
Et que lui manque-t-il encore comme qualités ?
Je ne lui vois pas beaucoup de carences. Cela demande simplement beaucoup de disponibilité. Mais je peux vous dire que d'ores et déjà, comme secrétaire général adjoint, malgré la charge gouvernementale qui est la sienne, il est très actif.
Néanmoins, devenir secrétaire général à plein temps, ça exclut d'être ministre également, il faut choisir...
C'est à l'intéressé, évidemment, d'évaluer ça. Mais, je l'ai déjà dit, mais l'UMP, c'est dix problèmes chaque jour, donc c'est très prenant.
L'UMP perd un siège de député en Gironde, à l'occasion d'une partielle, large victoire du candidat socialiste ; n'est-ce pas un avertissement en vue des élections européennes, lancé par l'électorat au Gouvernement ?
Vous avez tout à fait raison. Il y a deux leçons à tirer de cela. Premièrement, les ennuis du Parti socialiste ne doivent pas nous rassurer et nous satisfaire et nous ne devons pas nous en contenter, première chose. Ça ne change rien au comportement de l'électorat. Et la deuxième chose, les élections partielles, c'est toujours quelque chose de délicat, de difficile. Et quand il s'agit d'une élection partielle, qui vient de ce que le titulaire était député, et puis, est passé au Sénat, l'électorat ne comprend pas très bien.
Aller plus loin dans l'ouverture, c'est ce que le président de la République a envoyé comme message à la gauche moderne, le nouveau parti de J.-M. Bockel ; qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce que cela veut dire que les leaders de l'ouverture sont appelés à intégrer les instances suprêmes de l'UMP ? Ç
a veut dire d'abord que l'ouverture, ce n'est pas un coup politique, fait en début de mandat, pour damer le pion à l'adversaire, mais que c'est une vraie politique de fond qui doit se continuer pendant tout le mandat, pendant les cinq années, et qu'elle a autre chose qu'un fondement politicien, mais une vocation à permettre de faire les réformes. Parce que pour faire les réformes, il faut une majorité large, il faut que tous les Français de bonne volonté, qui veulent faire évoluer notre pays, se rassemblent sur un projet.
Alors, il faut plus de ministres issus de l'ouverture par exemple ?
Je crois que, bien sûr, il faut que le processus soit continu, il faut que constamment, d'autres hommes venus de la gauche puissent rejoindre la majorité présidentielle, ce qui n'est pas nécessairement l'UMP, ce qui peut être différent de l'UMP, faire entendre une voix différente. Moi, je l'accepte complètement, en même temps, nous pouvons travailler ensemble.
Voix différente aussi avec le Nouveau centre ? Vous négociez en ce moment avec le Nouveau centre pour leur permettre d'avoir des listes autonomes dans certaines régions pour les européennes ?
Je voudrais convaincre le Nouveau centre, que nous ayons un accord et que nous fassions des listes communes pour les élections européennes. Je crois que c'est l'intérêt de tout le monde.
Ils auront assez de place sur vos listes UMP ?
Eh bien voilà, il faut discuter de cela.
A la fin du mois d'août, vous aviez pointé M. Aubry comme la plus redoutable adversaire potentielle pour l'UMP. Elle a pris la tête du PS, est-ce que vous tremblez ?
En tous les cas, je vais faire très attention, parce qu'elle a du talent, on ne peut pas lui retirer ça.
Talent aussi d'orateur pour J.-L. Mélenchon, qui a réussi le premier rassemblement du parti de gauche. Est-ce que le Gouvernement ne va pas se trouver confronté à une gauche de plus en plus radicale ? Aubry était sur une ligne de gauche, Mélenchon est là, Besancenot est là ?
Oui, mais enfin, il y a aussi la société française, et la société française, elle n'est pas radicale, au sens où vous l'entendez... Malgré la crise, elle ne se radicalise pas ? Les Français sont des gens raisonnables. Ils comprennent bien que la politique, c'est l'art du possible. Alors bien sûr, il y a des exaspérations devant les difficultés économiques, mais tout le monde comprend que la crise, elle est mondiale, personne n'impute au président de la République et au Gouvernement la responsabilité de cette crise, au contraire, c'est le président de la République qui a pris les choses en main, et il a été un des seuls au monde à prendre de telles initiatives. Et les Français en sont conscients.
Les Français sont raisonnables, dites-vous, pas N. Sarkozy, selon D. de Villepin, qui trouve que le président s'abandonne à la passion, voire à la haine, est tenté par la victimisation. Renvoyé devant le tribunal dans le cadre de l'affaire Clearstream, Villepin contreattaque, il accuse le président, dans le Parisien ce matin. Que répondez-vous ?
Eh bien, je pense que d'abord, il doit répondre surtout aux actes du Parquet, parce que l'accusation, elle est formulée par le Parquet à partir de faits précis. Alors, il lui appartiendra d'apporter des réponses, au lieu d'accuser politiquement les uns et les autres, sur le fond des choses, il faudra qu'il s'explique. Il va avoir une tribune pour cela, le tribunal. Ce sera très suivi par l'opinion, et donc il devra simplement faire la démonstration que les faits qui lui sont reprochés par le Parquet, et pas par le président de la République, par le Parquet, qui est indépendant, quoi qu'on en dise, il devra faire la preuve que ce n'est pas vrai.
Ce n'est pas le Parquet qui a prolongé de quinze jours la mission d'un des deux juges, c'est le Président !...
Non, mais ça, la mission du juge... Excusez-moi, c'est une bonne administration de la justice, vous avez un juge qui pendant plusieurs années a instruit un dossier, il faut qu'il reste trois jours de plus pour pouvoir signer...
Ça fait quinze jours. Le Président est juge et partie, il est à la fois partie civile et président de la République...
Non, là, il n'a pas agi comme partie. C'est une bonne administration de la justice. Et d'ailleurs, il faut que ça passe par la signature du président de la République. Ce devrait être une signature subalterne, c'est une mauvaise organisation de notre justice.
Qu'allez-vous faire pour calmer la majorité sur le dossier du travail du dimanche, qu'allez-vous céder demain à la majorité ?
Je pense que d'abord, la majorité est beaucoup plus unie qu'on ne le croit. Il y a une soixantaine de députés qui, sur ce point, ont des débats. D'abord, leurs circonscriptions ne sont pas concernées, le travail du dimanche ne touche que les grandes métropoles urbaines. J'ai observé qu'ils étaient à peu près tous originaires de l'Ouest, donc ils ne sont pas du tout concernés par la mesure. D'autre part...
C'est la France chrétienne qui veut se reposer le dimanche, selon les préceptes religieux...
Je rappelle que la République est laïque, que si le dimanche, il doit être réservé aux chrétiens, nous pouvons réserver le samedi aux juifs, le vendredi aux musulmans. Il faudra savoir quand est-ce qu'on travaille !
Et puis, il y a le petit commerce, qui veut aussi se protéger.
Oui. Alors je pense que la grande concession qui doit être faite, et ce n'est pas une concession, c'est une mesure de justice, c'est que les grandes surfaces alimentaires ne soient pas concernées par le droit à ouvrir le dimanche.
Faut-il incarcérer les délinquants dès l'âge de 12 ans dans les affaires criminelles, comme le suggère un rapport qui sera remis au Gouvernement cette semaine ?
En tous les cas, dans les affaires criminelles, c'est-à-dire où il y a crime de sang, on ne peut pas laisser quelqu'un, eut-il 12 ans, en liberté.
Mais la prison est-elle la bonne réponse ?
Il faut sans doute un mode de garde adapté. Enfin, de toute façon, ça l'est déjà, ce n'est pas la prison de tout le monde.
Le Conseil supérieur de la magistrature - c'est rare - a tancé la Garde des sceaux pour son attitude envers les magistrats. Faut-il la remplacer dans un prochain remaniement ?
Je ne pense pas, non. Et puis...
Le torchon a trop brûlé entre elle et les magistrats...
Mais attendez, ce n'est pas le Conseil supérieur de la magistrature qui choisit le Gouvernement tout de même ! Dans quel pays serions-nous ?!
Les poupées vaudou à l'effigie de Sarkozy sont une atteinte à la dignité du chef de l'Etat, selon la justice, mais elles restent en vente. Etes-vous satisfait ?
La justice a tranché. Le président de la République n'est pas au-dessus des lois, mais il n'est pas en dessous non plus. Et comme tout citoyen, il a le droit à la protection de sa personne.
Un responsable de Libération, interpellé de manière musclée dans le cadre d'une affaire de diffamation ; vous dénoncez
les méthodes policières ou il n'est pas au-dessus des lois lui non plus ? Je pense que ce n'est pas seulement les méthodes policières, je veux dire, c'est une véritable erreur de la justice qui pouvait faire autrement, et c'est tout à fait démesuré.
J. Chirac a fêté ses 76 ans samedi. Trouvez-vous normal qu'il occupe encore l'appartement du fils du responsable politique libanais assassiné Hariri, sur les Quais de Seine, alors qu'il avait promis d'y rester à titre provisoire ?
C'est une affaire privée, je n'ai pas à me prononcer là-dessus.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er décembre 2008