Texte intégral
Mesdames et messieurs les ministres,
Monsieur le Vice-président,
Messieurs les commissaires,
Mesdames et messieurs les députés,
Mesdames et messieurs,
La crise et les réponses qu'elle appelle, au plan national comme européen, ne doit pas nous empêcher de poursuivre les réformes structurelles. C'est le constat que nous faisons en France s'agissant des réformes que nous entreprenons depuis un an et demi. Même si cela peut en surprendre quelques-uns, il faut dès maintenant préparer l'après-crise et c'est notamment à l'échelle de l'Europe que doit se faire cette réflexion. C'est pourquoi je me réjouis d'avoir accueilli à Paris ce matin, avec le Président Barroso, la réunion des coordonnateurs de la Stratégie de Lisbonne, qui pilotent dans les 27 pays de l'Union Européenne les réformes pour la croissance et pour l'emploi.
( I ) Notre objectif : dessiner une perspective de long terme pour la stratégie économique de l'Europe dans la mondialisation
Nous avons mis à profit cette réunion pour nous replacer dans une perspective de moyen et long terme et initier la réflexion qui nous permettra de trouver la voie d'une croissance nouvelle, une croissance verte, une croissance porteuse d'emplois.
L'année 2009 doit nous permettre de dessiner les grandes lignes du nouveau cycle de réformes qui sera amorcé début 2010. En ligne avec la demande du Conseil Européen de mars 2008, j'ai souhaité que cette réflexion soit initiée sous présidence française. Dès 2007, j'avais demandé un rapport à Laurent Cohen-Tanugi sur l'Europe dans la mondialisation pour bénéficier de premières pistes de réflexion.
Il m'a semblé important d'associer le Parlement Européen, les partenaires sociaux et la société civile à cette réflexion. Nous avons organisé ce séminaire avec la Commission Européenne afin que les acteurs de la réforme et toutes les parties prenantes puissent avoir voix au chapitre, s'agissant de l'avenir de la stratégie économique de l'Europe.
Au niveau français, nous avons associé les partenaires sociaux à la consultation sur le Programme National de Réforme, ainsi que les forces vives au sein du Conseil économique et social, et les associations représentant les collectivités locales.
Ce dialogue doit aujourd'hui être poursuivi au plan européen. Avant de passer la parole à Günter Verheugen, Vice-Président de la Commission et à Edit Herczog, député européen, j'aimerai vous faire part de nos discussions de ce matin et de nos premières réflexions.
( II ) Tirer les leçons de la crise actuelle
La crise financière et économique actuelle démontre l'importance pour les pays de l'Union de coordonner leurs actions en matière économique et financière, tout en gardant de la flexibilité dans la déclinaison nationale de leurs actions. Cela doit être entrepris 1. à court terme, 2. et à moyen et long terme.
1. A court terme
En France comme dans les autres pays européens, nous mettons en oeuvre un plan de relance pour rétablir la confiance et protéger l'emploi en 2009. Ce plan est de grande ampleur : il atteint 1,3% du PIB, dont 1,1% dès la première année. Il devrait soutenir la croissance à hauteur de 0,8% de PIB l'année prochaine. Il sera mis en oeuvre très rapidement. L'enjeu est d'éviter que la crise actuelle ne se traduise par des destructions d'emplois au niveau agrégé en 2009.
Ce plan de relance est complémentaire des réformes structurelles. En France, une politique de soutien à l'investissement pour améliorer la compétitivité constitue la colonne vertébrale de notre politique économique. A cette fin, tous les leviers sont mobilisés. En particulier, nous renforçons la concurrence sur le marché intérieur pour stimuler l'innovation et peser sur les prix.
2. A moyen et long terme
Nous devons nous assurer que le prochain cycle de réformes, qui débutera en 2010, prenne en compte les leçons de la crise actuelle, tout en poursuivant les réformes structurelles en Europe. La stratégie de Lisbonne nous a permis de progresser dans certains domaines, par exemple en améliorant taux d'emploi en Europe, mais nous aller plus loin dans cette voie.
Il me semble que nous sommes largement parvenus ce matin à un diagnostic partagé sur les défis auxquels l'Europe devait faire face :
- l'accélération de la mondialisation, avec une interdépendance accrue des économies à l'échelle mondiale et l'émergence de nouveaux acteurs
- le besoin d'assurer la cohésion sociale et d'augmenter le taux d'emploi
- le vieillissement de nos populations européennes ;
- le changement climatique et l'accès aux ressources naturelles ;
- la nécessité d'être à la pointe en matière de nouvelles technologies pour être compétitif.
Nous avons également identifié lors de cette première étape de réflexion des pistes pour des objectifs prioritaires dont la réalisation nous permettrait de trouver le chemin d'une nouvelle croissance :
- l'investissement dans le capital humain, la connaissance et l'innovation ;
- la modernisation des marchés du travail et la définition de politiques de cohésion sociale actives ;
- la promotion d'une croissance verte ;
- la promotion d'un environnement favorable aux entreprises et à l'activité économique.
- et en particulier le renforcement de la dimension externe de nos actions pour agir sur la mondialisation, par exemple, en assurant la promotion des normes et standards européens et en renforçant le dialogue de l'UE avec les autres grandes zones économiques mondiales. Cela est important afin de mettre nos entreprises sur un pied d'égalité avec leurs concurrentes.
A ce titre, il est absolument essentiel que l'Europe joue tout son rôle dans le grand chantier qui a été ouvert par le Sommet du G20 le 15 novembre. Nous devons démontrer la pertinence de notre cadre de régulation financière. A cet égard, je tire une satisfaction particulière de l'accord trouvé mardi sur 4 directives par le conseil ECOFIN qui répondent au demande du G20 sur le renforcement de la transparence, sur la régulation des grands groupes et sur la lutte contre la pro-cyclicité des normes prudentielles et comptables.
Il s'agit aujourd'hui de premières réflexions : la raison d'être du séminaire que nous organisons cet après-midi est de discuter de tout ceci avec vous. Je me réjouis de la présence d'Ernest-Antoine Seillière, Président de Businnesseurope et de Maria Helena Andre, Secrétaire Générale Adjointe de la Confédération Européenne des syndicats. Je ne doute pas que le débat se poursuivra de manière fructueuse sous la houlette de Quentin Dickinson
source http://www.minefe.gouv.fr, le 8 décembre 2008
Monsieur le Vice-président,
Messieurs les commissaires,
Mesdames et messieurs les députés,
Mesdames et messieurs,
La crise et les réponses qu'elle appelle, au plan national comme européen, ne doit pas nous empêcher de poursuivre les réformes structurelles. C'est le constat que nous faisons en France s'agissant des réformes que nous entreprenons depuis un an et demi. Même si cela peut en surprendre quelques-uns, il faut dès maintenant préparer l'après-crise et c'est notamment à l'échelle de l'Europe que doit se faire cette réflexion. C'est pourquoi je me réjouis d'avoir accueilli à Paris ce matin, avec le Président Barroso, la réunion des coordonnateurs de la Stratégie de Lisbonne, qui pilotent dans les 27 pays de l'Union Européenne les réformes pour la croissance et pour l'emploi.
( I ) Notre objectif : dessiner une perspective de long terme pour la stratégie économique de l'Europe dans la mondialisation
Nous avons mis à profit cette réunion pour nous replacer dans une perspective de moyen et long terme et initier la réflexion qui nous permettra de trouver la voie d'une croissance nouvelle, une croissance verte, une croissance porteuse d'emplois.
L'année 2009 doit nous permettre de dessiner les grandes lignes du nouveau cycle de réformes qui sera amorcé début 2010. En ligne avec la demande du Conseil Européen de mars 2008, j'ai souhaité que cette réflexion soit initiée sous présidence française. Dès 2007, j'avais demandé un rapport à Laurent Cohen-Tanugi sur l'Europe dans la mondialisation pour bénéficier de premières pistes de réflexion.
Il m'a semblé important d'associer le Parlement Européen, les partenaires sociaux et la société civile à cette réflexion. Nous avons organisé ce séminaire avec la Commission Européenne afin que les acteurs de la réforme et toutes les parties prenantes puissent avoir voix au chapitre, s'agissant de l'avenir de la stratégie économique de l'Europe.
Au niveau français, nous avons associé les partenaires sociaux à la consultation sur le Programme National de Réforme, ainsi que les forces vives au sein du Conseil économique et social, et les associations représentant les collectivités locales.
Ce dialogue doit aujourd'hui être poursuivi au plan européen. Avant de passer la parole à Günter Verheugen, Vice-Président de la Commission et à Edit Herczog, député européen, j'aimerai vous faire part de nos discussions de ce matin et de nos premières réflexions.
( II ) Tirer les leçons de la crise actuelle
La crise financière et économique actuelle démontre l'importance pour les pays de l'Union de coordonner leurs actions en matière économique et financière, tout en gardant de la flexibilité dans la déclinaison nationale de leurs actions. Cela doit être entrepris 1. à court terme, 2. et à moyen et long terme.
1. A court terme
En France comme dans les autres pays européens, nous mettons en oeuvre un plan de relance pour rétablir la confiance et protéger l'emploi en 2009. Ce plan est de grande ampleur : il atteint 1,3% du PIB, dont 1,1% dès la première année. Il devrait soutenir la croissance à hauteur de 0,8% de PIB l'année prochaine. Il sera mis en oeuvre très rapidement. L'enjeu est d'éviter que la crise actuelle ne se traduise par des destructions d'emplois au niveau agrégé en 2009.
Ce plan de relance est complémentaire des réformes structurelles. En France, une politique de soutien à l'investissement pour améliorer la compétitivité constitue la colonne vertébrale de notre politique économique. A cette fin, tous les leviers sont mobilisés. En particulier, nous renforçons la concurrence sur le marché intérieur pour stimuler l'innovation et peser sur les prix.
2. A moyen et long terme
Nous devons nous assurer que le prochain cycle de réformes, qui débutera en 2010, prenne en compte les leçons de la crise actuelle, tout en poursuivant les réformes structurelles en Europe. La stratégie de Lisbonne nous a permis de progresser dans certains domaines, par exemple en améliorant taux d'emploi en Europe, mais nous aller plus loin dans cette voie.
Il me semble que nous sommes largement parvenus ce matin à un diagnostic partagé sur les défis auxquels l'Europe devait faire face :
- l'accélération de la mondialisation, avec une interdépendance accrue des économies à l'échelle mondiale et l'émergence de nouveaux acteurs
- le besoin d'assurer la cohésion sociale et d'augmenter le taux d'emploi
- le vieillissement de nos populations européennes ;
- le changement climatique et l'accès aux ressources naturelles ;
- la nécessité d'être à la pointe en matière de nouvelles technologies pour être compétitif.
Nous avons également identifié lors de cette première étape de réflexion des pistes pour des objectifs prioritaires dont la réalisation nous permettrait de trouver le chemin d'une nouvelle croissance :
- l'investissement dans le capital humain, la connaissance et l'innovation ;
- la modernisation des marchés du travail et la définition de politiques de cohésion sociale actives ;
- la promotion d'une croissance verte ;
- la promotion d'un environnement favorable aux entreprises et à l'activité économique.
- et en particulier le renforcement de la dimension externe de nos actions pour agir sur la mondialisation, par exemple, en assurant la promotion des normes et standards européens et en renforçant le dialogue de l'UE avec les autres grandes zones économiques mondiales. Cela est important afin de mettre nos entreprises sur un pied d'égalité avec leurs concurrentes.
A ce titre, il est absolument essentiel que l'Europe joue tout son rôle dans le grand chantier qui a été ouvert par le Sommet du G20 le 15 novembre. Nous devons démontrer la pertinence de notre cadre de régulation financière. A cet égard, je tire une satisfaction particulière de l'accord trouvé mardi sur 4 directives par le conseil ECOFIN qui répondent au demande du G20 sur le renforcement de la transparence, sur la régulation des grands groupes et sur la lutte contre la pro-cyclicité des normes prudentielles et comptables.
Il s'agit aujourd'hui de premières réflexions : la raison d'être du séminaire que nous organisons cet après-midi est de discuter de tout ceci avec vous. Je me réjouis de la présence d'Ernest-Antoine Seillière, Président de Businnesseurope et de Maria Helena Andre, Secrétaire Générale Adjointe de la Confédération Européenne des syndicats. Je ne doute pas que le débat se poursuivra de manière fructueuse sous la houlette de Quentin Dickinson
source http://www.minefe.gouv.fr, le 8 décembre 2008