Déclaration de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, en hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie, à Paris le 5 décembre 2008.

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Circonstance : Journée nationale d'hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie, le 5 décembre 2008

Texte intégral

Nous sommes réunis aujourd'hui pour rendre un hommage solennel et respectueux à toutes celles et tous ceux, civils et militaires, qui sont morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie. Tous ces combattants, qu'ils aient été militaires, appelés, engagés volontaires, harkis, membres des formations supplétives ou assimilés, forces de l'ordre, ont combattu avec loyauté et conviction, parfois jusqu'au sacrifice de leur vie. Qu'ils reçoivent aujourd'hui la reconnaissance de la Nation. De 1952 à 1962, sur les terres d'Afrique du Nord, plus de deux millions d'hommes ont servi sous les drapeaux. Vingt-trois mille y ont laissé la vie.
Cet hommage national est l'occasion pour moi de redire au nom du Gouvernement que la France n'oublie pas ses enfants. Elle n'oublie pas ceux qui ont poussé leur engagement jusqu'au sacrifice ultime. Elle n'oublie pas non plus la douleur de leurs proches. Ce moment de souvenir et de recueillement, il est aussi un moment de réconciliation de nos mémoires. Oui, de l'autre côté de la Méditerranée se sont noués des drames qui ont ensanglanté les familles de nos pays respectifs. Oui, nous avons le devoir de rendre hommage à ceux, à tous ceux qui ont payé le prix de ces tragédies.
C'est l'honneur d'un grand pays que d'assumer sans complaisance toute son histoire, dans ses pages les plus sombres comme dans ses moments les plus glorieux. C'est aussi la condition d'une nation en paix avec elle-même, d'une nation qui sait qu'elle n'est pas condamnée à revivre les errements de son passé. Je salue l'action des associations d'anciens combattants, qui oeuvrent avec un dévouement exemplaire pour honorer notre devoir de mémoire, pour témoigner et transmettre leur histoire et leurs souvenirs aux jeunes et aux générations futures. Par leur engagement, elles préservent nos héros et martyrs de cette deuxième mort qu'est l'oubli, elles contribuent à entretenir la cohésion nationale, elles servent le pays.
Aujourd'hui la France se souvient avec émotion et reconnaissance des anciens combattants, des harkis, de tous les rapatriés. Elle se souvient de ce qu'ils furent et de ce qu'elle leur doit. A celles et ceux qui souffrent, à tous ceux qui ont servi dignement et fidèlement la France et ses valeurs, à ceux aussi qui continuent de les servir, je veux renouveler l'expression de notre estime, de notre gratitude et de notre affection. J'ai enfin une pensée particulière pour ceux, blessés ou malades, qui sont revenus de ces luttes fratricides marqués à jamais dans leur chair.
C'est pourquoi je vais maintenant avoir l'honneur de remettre 9 décorations à certains d'entre eux. Honneur aux combattants de la guerre d'Algérie, honneur aux combattants du Maroc, à ceux de la Tunisie ! Honneur aux "morts pour la France" en Afrique du Nord !
Source http://www.defense.gouv.fr, le 15 décembre 2008