Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Bernard,
Cher Bruno Le Maire,
Mesdames Le Maire et Jouyet,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est une grande émotion de vous dire au revoir et un grand plaisir aussi de remettre le flambeau à Bruno. Moi je quitte ces fonctions avec émotion, en sentant déjà combien les dix-neuf mois qui ont été passés au Quai d'Orsay ont été une grande aventure sur le plan personnel, une grande aventure politique, pour notre pays et pour l'Europe. Bernard Kouchner l'a dit avec éloquence et émotion : c'était un grand honneur que de servir au sein du gouvernement pour préparer cette Présidence française, pour participer à sa conduite, au service de notre pays et de l'Europe.
C'est vrai, ce que Bernard Kouchner a dit est très juste. Tout le monde dit que la Présidence française a bénéficié des crises, mais elle aurait pu aussi beaucoup en pâtir. Et pour ceux qui connaissent l'Europe, il y a plus de présidences qui ont pâti de choses qui étaient imprévisibles que de présidences qui ont su s'en servir, non pas à des fins politiques mais pour véritablement faire avancer l'Europe. Ce qui s'est passé, c'est que le président de la République Nicolas Sarkozy a su se servir d'événements imprévisibles pour faire, avec Bernard Kouchner, progresser l'Europe sur le plan de la Politique extérieure et de sécurité commune.
Sans la Géorgie et la Russie, et sans la réaction française, nous n'aurions pas eu ces avancées sur la Politique européenne de sécurité et de défense, sur des moyens de stabilisation. Nous n'aurions pas eu non plus ces avancées sur une diplomatie qui est plus orientée.
Sans la crise économique et financière, et là je m'aventure sur des terrains que je connais mieux, nous n'aurions pas eu un consensus si fort sur ce qu'est le modèle économique et financier européen, sur ce qu'est la régulation économique et financière au niveau européen. Donc il faut savoir saisir cela et comme Bernard l'a dit, nous avons réussi l'ensemble de ses priorités, y compris le "Paquet Energie-Climat", dont on parlait de manière abstraite et on a bien fait parce que dès qu'on rentrait dans les détails, à part quelques-uns dont Gwenaëlle qui est là, personne ne savait de quoi il s'agissait réellement. C'est la négociation la plus complexe que j'aie vu au niveau européen, on a réussi à la traduire en termes simples et cela n'a pas été le moindre talent de notre président de la République.
Je voulais exprimer ma gratitude au président de la République, qui m'a fait confiance, qui m'a nommé dans ces fonctions. Cela n'était pas évident, nous nous connaissions auparavant, maintenant je suis indépendant et donc je peux dire tout le bien que je pense du président de la République, de son efficacité, de son ouverture, de son dynamisme, de son imagination. Il a vraiment réussi à replacer l'Europe au coeur de la France et à faire de cette Présidence une Présidence brillante.
Je remercie la confiance qui m'a été faite par le Premier ministre également, par Bernard Kouchner, je l'ai dit, nous étions amis, nous sommes complices, et nous avons travaillé ensembles et sur un plan professionnel je crois en une parfaite entente, comme l'a souligné Bernard.
Je voulais dire à Bruno Le Maire que j'ai une grande confiance. Je le dis vraiment, sans effet de discours. Je suis heureux, je l'ai dit à Bernard, que ce soit Bruno Le Maire qui soit ici aujourd'hui, pour plusieurs raisons.
D'une part, il vient de cette maison. Il la connaît parfaitement et c'est une grande maison. Je l'ai dit, le Quai d'Orsay est une grande maison, j'ai eu beaucoup d'honneur à la servir, je la connais très bien et pour ma part c'est un regret de la quitter.
L'autre raison c'est que nous nous connaissons depuis un certain temps. J'ai toujours admiré l'homme, le conseiller. Il a toujours été à mon égard de sensibilité différente mais d'une loyauté parfaite dans toutes les fonctions que j'ai pu occuper. Je l'ai rencontré pour la première fois dans le bureau de M. Jacques Chirac, déjà sur des sujets de politique étrangère, toujours avec un grand professionnalisme, une grande rigueur et je suis certain qu'il fera preuve ici de la même loyauté et c'est un homme de principes.
La troisième raison pour laquelle je suis très heureux que ce soit Bruno Le Maire c'est que nous avons des complicités normandes ensemble, nous sommes dans le même département et je suis heureux - cela ne va intéresser que nous deux - que pour la première fois sous la Vème République le département de l'Eure ait deux fois de suite des ministres au gouvernement. Cela n'est jamais arrivé, j'en suis heureux pour le département de l'Eure auquel nous sommes attachés tous les deux. Je l'ai dit, il n'y a que nous deux que cela intéresse, mais la presse locale en profitera, cher Bruno, pour souligner ce fait compte tenu de ce que tu diras. Bruno a eu une expérience politique dans le gouvernement, c'est un homme politique redoutablement efficace. C'est un département qui n'est pas facile, mais il a vraiment organisé avec méthode la politique dans ce département.
La dernière raison pour laquelle je suis très heureux c'est que nous avons la même démarche, et la présence de nos épouses en témoigne ce matin, c'est-à-dire que nous souhaitons tous les deux qu'elles soient très étroitement associées à nos activités. Nous en avons parlé tous les deux, nous y tenons, cela a été le cas - nous voyagions beaucoup avec Brigitte et Christophe Bigaud nous faisait remarquer que nous ne restions pas suffisamment de temps - et c'était une sorte d'équilibre, c'est vrai que j'en avais besoin. Donc maintenant il est temps de passer le relais à Bruno en toute amitié, en lui disant bonne chance, en sachant qu'il peut compter - Bernard l'a dit - sur ses équipes auxquelles je veux rendre hommage parce que rien n'aurait été fait sans le cabinet, les personnes qui ont travaillé avec moi, sans le cabinet de Bernard Kouchner, son directeur de cabinet, ses conseillers, les porte-parole et sans les équipes qui sont auprès de nous, Monsieur le Secrétaire général je vous l'ai dit et je suis heureux, je vois que Bruno a également choisi un excellent directeur de cabinet que je connais.
Je lui souhaite vraiment bon vent et je suis certain que ces connaissances, je l'ai déjà dit, sa connaissance de l'Allemagne, sa connaissance de l'Europe, sa connaissance de la langue allemande - ce qui va être pour Imgard un grand soulagement - vont être utiles à l'époque où l'Europe est à la croisée des chemins, où le couple franco-allemand va mieux qu'on ne le dit mais il fait cultiver cette relation avec un très grand soin parce qu'elle est spécifique, unique et ne sera jamais banale. Pour toutes ces raisons je pense véritablement que Bruno est l'homme de la situation. Merci beaucoup Bruno.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 décembre 2008
Cher Bruno Le Maire,
Mesdames Le Maire et Jouyet,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est une grande émotion de vous dire au revoir et un grand plaisir aussi de remettre le flambeau à Bruno. Moi je quitte ces fonctions avec émotion, en sentant déjà combien les dix-neuf mois qui ont été passés au Quai d'Orsay ont été une grande aventure sur le plan personnel, une grande aventure politique, pour notre pays et pour l'Europe. Bernard Kouchner l'a dit avec éloquence et émotion : c'était un grand honneur que de servir au sein du gouvernement pour préparer cette Présidence française, pour participer à sa conduite, au service de notre pays et de l'Europe.
C'est vrai, ce que Bernard Kouchner a dit est très juste. Tout le monde dit que la Présidence française a bénéficié des crises, mais elle aurait pu aussi beaucoup en pâtir. Et pour ceux qui connaissent l'Europe, il y a plus de présidences qui ont pâti de choses qui étaient imprévisibles que de présidences qui ont su s'en servir, non pas à des fins politiques mais pour véritablement faire avancer l'Europe. Ce qui s'est passé, c'est que le président de la République Nicolas Sarkozy a su se servir d'événements imprévisibles pour faire, avec Bernard Kouchner, progresser l'Europe sur le plan de la Politique extérieure et de sécurité commune.
Sans la Géorgie et la Russie, et sans la réaction française, nous n'aurions pas eu ces avancées sur la Politique européenne de sécurité et de défense, sur des moyens de stabilisation. Nous n'aurions pas eu non plus ces avancées sur une diplomatie qui est plus orientée.
Sans la crise économique et financière, et là je m'aventure sur des terrains que je connais mieux, nous n'aurions pas eu un consensus si fort sur ce qu'est le modèle économique et financier européen, sur ce qu'est la régulation économique et financière au niveau européen. Donc il faut savoir saisir cela et comme Bernard l'a dit, nous avons réussi l'ensemble de ses priorités, y compris le "Paquet Energie-Climat", dont on parlait de manière abstraite et on a bien fait parce que dès qu'on rentrait dans les détails, à part quelques-uns dont Gwenaëlle qui est là, personne ne savait de quoi il s'agissait réellement. C'est la négociation la plus complexe que j'aie vu au niveau européen, on a réussi à la traduire en termes simples et cela n'a pas été le moindre talent de notre président de la République.
Je voulais exprimer ma gratitude au président de la République, qui m'a fait confiance, qui m'a nommé dans ces fonctions. Cela n'était pas évident, nous nous connaissions auparavant, maintenant je suis indépendant et donc je peux dire tout le bien que je pense du président de la République, de son efficacité, de son ouverture, de son dynamisme, de son imagination. Il a vraiment réussi à replacer l'Europe au coeur de la France et à faire de cette Présidence une Présidence brillante.
Je remercie la confiance qui m'a été faite par le Premier ministre également, par Bernard Kouchner, je l'ai dit, nous étions amis, nous sommes complices, et nous avons travaillé ensembles et sur un plan professionnel je crois en une parfaite entente, comme l'a souligné Bernard.
Je voulais dire à Bruno Le Maire que j'ai une grande confiance. Je le dis vraiment, sans effet de discours. Je suis heureux, je l'ai dit à Bernard, que ce soit Bruno Le Maire qui soit ici aujourd'hui, pour plusieurs raisons.
D'une part, il vient de cette maison. Il la connaît parfaitement et c'est une grande maison. Je l'ai dit, le Quai d'Orsay est une grande maison, j'ai eu beaucoup d'honneur à la servir, je la connais très bien et pour ma part c'est un regret de la quitter.
L'autre raison c'est que nous nous connaissons depuis un certain temps. J'ai toujours admiré l'homme, le conseiller. Il a toujours été à mon égard de sensibilité différente mais d'une loyauté parfaite dans toutes les fonctions que j'ai pu occuper. Je l'ai rencontré pour la première fois dans le bureau de M. Jacques Chirac, déjà sur des sujets de politique étrangère, toujours avec un grand professionnalisme, une grande rigueur et je suis certain qu'il fera preuve ici de la même loyauté et c'est un homme de principes.
La troisième raison pour laquelle je suis très heureux que ce soit Bruno Le Maire c'est que nous avons des complicités normandes ensemble, nous sommes dans le même département et je suis heureux - cela ne va intéresser que nous deux - que pour la première fois sous la Vème République le département de l'Eure ait deux fois de suite des ministres au gouvernement. Cela n'est jamais arrivé, j'en suis heureux pour le département de l'Eure auquel nous sommes attachés tous les deux. Je l'ai dit, il n'y a que nous deux que cela intéresse, mais la presse locale en profitera, cher Bruno, pour souligner ce fait compte tenu de ce que tu diras. Bruno a eu une expérience politique dans le gouvernement, c'est un homme politique redoutablement efficace. C'est un département qui n'est pas facile, mais il a vraiment organisé avec méthode la politique dans ce département.
La dernière raison pour laquelle je suis très heureux c'est que nous avons la même démarche, et la présence de nos épouses en témoigne ce matin, c'est-à-dire que nous souhaitons tous les deux qu'elles soient très étroitement associées à nos activités. Nous en avons parlé tous les deux, nous y tenons, cela a été le cas - nous voyagions beaucoup avec Brigitte et Christophe Bigaud nous faisait remarquer que nous ne restions pas suffisamment de temps - et c'était une sorte d'équilibre, c'est vrai que j'en avais besoin. Donc maintenant il est temps de passer le relais à Bruno en toute amitié, en lui disant bonne chance, en sachant qu'il peut compter - Bernard l'a dit - sur ses équipes auxquelles je veux rendre hommage parce que rien n'aurait été fait sans le cabinet, les personnes qui ont travaillé avec moi, sans le cabinet de Bernard Kouchner, son directeur de cabinet, ses conseillers, les porte-parole et sans les équipes qui sont auprès de nous, Monsieur le Secrétaire général je vous l'ai dit et je suis heureux, je vois que Bruno a également choisi un excellent directeur de cabinet que je connais.
Je lui souhaite vraiment bon vent et je suis certain que ces connaissances, je l'ai déjà dit, sa connaissance de l'Allemagne, sa connaissance de l'Europe, sa connaissance de la langue allemande - ce qui va être pour Imgard un grand soulagement - vont être utiles à l'époque où l'Europe est à la croisée des chemins, où le couple franco-allemand va mieux qu'on ne le dit mais il fait cultiver cette relation avec un très grand soin parce qu'elle est spécifique, unique et ne sera jamais banale. Pour toutes ces raisons je pense véritablement que Bruno est l'homme de la situation. Merci beaucoup Bruno.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 décembre 2008