Déclaration de M. Bruno Le Maire, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, sur les priorités et défis en matière de construction européenne, à Paris le 13 décembre 2008.

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Circonstance : Cérémonie de passation de pouvoirs entre Jean-Pierre Jouyet et Bernard Le Maire, à Paris le 13 décembre 2008

Texte intégral

Monsieur le Ministre, Cher Bernard,
Cher Jean-Pierre,
Monsieur le Secrétaire général, Cher Gérard,
Chers Amis,
Je suis particulièrement heureux de retrouver le ministère des Affaires étrangères et européennes, ma maison d'origine, quatre ans après l'avoir quittée.
Je veux dire à chacun de ses agents et à tous les visages amicaux que je retrouve dans cette pièce, que je souhaite travailler étroitement avec eux et que j'aurai à coeur avec Bernard Kouchner de défendre et de moderniser un ministère qui compte parmi les plus beaux de la République.
Vous me permettrez d'avoir tout de suite une pensée pour le ministre que j'ai servi ici avec bonheur, et que Bernard a déjà cité, pendant une période agitée de notre histoire diplomatique, Dominique de Villepin. Je tiens à rappeler l'amitié personnelle qui nous lie. La sensibilité politique que je représente, les convictions que je défends depuis le premier jour de mon engagement politique et que je continuerai à défendre, comme Bernard et Jean-Pierre l'ont fait à leur place, ont leur identité propre. Mais elles appartiennent pleinement à la majorité. Elles sont là par conséquent pour aider le président de la République, le Premier ministre, toute la majorité à réussir le mandat qui nous a été confié par les Français. C'est la ligne que je me suis fixé comme député, c'est la ligne que je suivrai comme ministre. Avec l'ensemble de mon cabinet, avec mon jeune directeur, Julien Steimer, nous aurons à coeur de nous montrer à la hauteur de la confiance qui nous a été accordée par le président de la République.
Je voudrais dire aussi tout le plaisir que j'ai à travailler sous l'autorité de Bernard Kouchner, aux côtés de Rama Yade et d'Alain Joyandet. Je connais Bernard depuis quelques années. Nous avons des parcours très différents ne serait-ce que parce que le mien est beaucoup plus court et moins glorieux que le tien, cher Bernard, mais tu sais que tu peux compter sur ma loyauté et mon entière disponibilité.
Je devine aux visages attristés de la pièce et en particulier des agents de la DCE que vous voyez partir à regrets Jean-Pierre Jouyet, et vous avez raison. Il a été un grand secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Le succès de la Présidence française lui doit beaucoup. Il doit beaucoup à sa maîtrise technique des questions européennes, à sa facilité de contact, à son humeur constante. Ses qualités sont celles de tous les Normands, dont tu es Jean-Pierre un des plus illustres représentants. J'espère qu'elles seront partagées par le Normand qui te succède. En tous cas je m'y emploierai.
Nous avons devant nous, vous le savez tous et Bernard l'a rappelé, une année difficile. La volonté et la détermination sans failles de la Présidence française ont donné les résultats que vous connaissez et que Bernard et Jean-Pierre ont rappelé, qui se traduisent aussi bien dans les domaines institutionnels qu'économiques et environnementaux. Sous la Présidence tchèque, l'Europe va devoir confirmer les espoirs qui ont été placés en elle et montrer qu'elle sait faire face collectivement à la crise économique actuelle. L'Europe est notre meilleure protection face à la crise. Elle est la solution face aux désordres économiques et financiers. Pour cela elle devra apporter des réponses concrètes pour défendre l'emploi, renforcer nos industries, offrir de vraies perspectives d'avenir aux plus jeunes, lutter contre l'inquiétude de nos concitoyens. La gouvernance économique européenne doit être une gouvernance au service de la société européenne et de tous les Européens. Je sais que c'est l'ambition du président de la République, du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères, ils peuvent compter sur mon engagement total en ce sens.
Et comme vous connaissez mon tropisme franco-allemand, je voudrais dire si vous permettez quelques mots à nos amis allemands.
Zum Schluss möchte ich einige Wörte an meine deutschen Freunde richten. Sie kennen mein grosses Interesse an der deutschen Sprache. An deutschen Dichtern und Denkern. An der gesamten Deutschsprachigen Kultur. Seit langen verfolge ich den Prozess, der deutsch-französischen Freundschaft. Ich bin dabei zum Schluss gekommen, dass beide Länder auf ihrem gemeinsamen Weg sehr Weit gekommen sind, so weit wie noch nie in ihre Geschichte. Und wir haben gemeinsam die Basis für Europa gelegt. Deshalb sollten uns kleinere Beziehungskrise nicht entmutigen, dass grosse Ganze zu sehen: die Einigung Europas. Unsere beide Nationen waren immer dabei Vorreiter und werden das auch bleiben.
Et comme je ne voudrais pas trop terminer par des mots allemands, je voudrais dire à Bernard que c'est le destin des Twin Brothers de s'écrouler, c'est le destin aussi de les reconstruire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 décembre 2008