Déclaration de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur l'accès aux soins hospitaliers, les coopérations médicales entre hôpital et cabinets privés et le développement des centres hospitaliers de proximité, Toul le 18 décembre 2008.

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Circonstance : Déplacement à l'hôpital de Toul et inauguration du sacnner le 18 décembre 2008

Texte intégral


Madame la secrétaire d'Etat, chère Nadine, Monsieur le préfet, cher Hugues Parant, Madame le maire, chère Nicole Feidt, Monsieur le directeur, cher Wilfrid Strauss, Madame la présidente de la Commission médicale d'établissement, chère docteur Christine Detoul, Mesdames et Messieurs,
Offrir à tous les habitants de Toul et des environs, offrir aux Lorrains et à tous nos concitoyens, des soins de qualité : tel est le sens de votre engagement au service des patients.
A cet engagement quotidien, je voudrais aujourd'hui rendre l'hommage qu'il mérite.
Je mesure, en effet, combien votre travail est toujours exigeant, souvent difficile, mais je connais, comme vous la connaissez, l'importance de votre mission.
Si je voulais m'associer à l'inauguration de votre scanner, c'est ainsi d'abord pour saluer ce que cet appareil sophistiqué représente pour les patients.
Chacun sait que les radiographies ou les échographies ne suffisent pas toujours à détecter certaines anomalies.
Pouvoir bénéficier, près de chez soi, d'un diagnostic plus approfondi est une vraie chance, une chance qui peut sauver des vies.
Notre devoir est de garantir à ceux que nous aidons la sécurité des actes que nous pratiquons.
Les scanners sont des appareils de très haute technologie, qui nécessitent, pour une parfaite maîtrise, d'effectuer les mêmes actes plusieurs fois par jour.
Ainsi, lorsque ces conditions ne sont pas assurées, la mutualisation des moyens et des compétences, au-delà des bénéfices financiers dont nous sommes bien évidemment conscients, permet de rester fidèles à nos exigences de sécurité.
C'est pourquoi je me réjouis que l'implantation du scanographe au centre hospitalier de Toul se fasse dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire (GCS).
Ce groupement associe le centre hospitalier et quatre cabinets de radiologie privés, ces derniers participant à la permanence des soins sur le pôle imagerie.
Je ne peux que saluer cette initiative, qui s'inscrit parfaitement dans votre démarche plus générale de coopérations médicales renforcées.
Le centre hospitalier Saint-Charles a su, en effet, nouer des liens avec le centre hospitalo-universitaire de Nancy, dont je salue le président du conseil d'administration André Rossinot, dont nous connaissons tous l'engagement dans les problématiques de santé, ainsi qu'avec les établissements de Lunéville, Neufchâteau, Vittel et Pont-à-Mousson, tout comme il a su tisser des liens avec la médecine de ville.
Ces coopérations, pensées dans une logique de territoire de santé pour apporter de meilleures réponses aux besoins des patients, préfigurent la réforme de l'hôpital que je veux mettre en place.
Peut-on imaginer que, dans le paysage hospitalier de demain, certains établissements disposent de toutes les spécialités médicales, des équipements et des systèmes d'information les plus sophistiqués, sans en faire profiter les autres ?
Peut-on continuer à laisser chaque établissement gérer seul des tâches logistiques ou des investissements financiers qui pourraient être regroupés ?
La communauté hospitalière de territoire, inscrite dans le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » que je m'apprête à porter devant la représentation nationale, nous permettra d'approfondir les coopérations, dans une logique de gradation des soins et de complémentarités.
En effet, chacun doit pouvoir avoir recours au bon niveau de soins, en fonction de ses besoins. A la gradation des besoins doit répondre une gradation des soins, et une gradation des structures : des hôpitaux de proximité pour les soins courants, les consultations et les séjours longs, des centres hospitaliers équipés de plateaux techniques performants et dotés d'équipes spécialisées pour les actes invasifs, des CHU pour les pathologies complexes et des centres de référence pour les pathologies rares et les prises en charge très pointues.
Ma réforme vise ainsi à préserver les centres hospitaliers de proximité, en les intégrant dans une communauté hospitalière de territoire, conçue comme un instrument au service de la gradation des soins.
A ce sujet, je rappelle que l'ARH soutiendra votre projet de Soins de suite et de réadaptation à hauteur de 500 000 euros.
Votre exemple prouve assez que les missions de l'hôpital public se trouvent renforcées et valorisées par de telles coopérations.
La situation d'équilibre financier du CH Saint-Charles est un autre signe, économique, des gains d'efficience rendus possibles.
Le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » accompagnera votre établissement et l'aidera ainsi à poursuivre ses efforts en ce sens.
L'objectif de ce texte est identique à celui que vous poursuivez quotidiennement au plus près des patients : assurer à tous, quels que soient leur lieu de vie, leurs moyens financiers ou leur niveau d'information, un accès à des soins de qualité, en toute sécurité.
Ce projet de loi est ainsi de part en part animé par un impératif de justice.
C'est dans cet esprit que je souhaite notamment faire évoluer la tarification à l'activité instaurée depuis 2005, qui ne tient pas assez compte de la situation sociale des patients.
Je veux ainsi accroître les ressources allouées aux établissements ayant une proportion importante de patients en situation de précarité.
A vous qui ferez vivre cette réforme, je veux redire ce principe fondamental de ma politique de santé.
Je suis convaincue des apports concrets et immédiats d'une telle réforme pour les hôpitaux, désengorgés et recentrés sur leurs missions, mais aussi et surtout pour les patients.
De fait, ma priorité n'est pas de préparer des lois, mais de les appliquer, de les mettre en oeuvre concrètement pour que leurs effets soient visibles et bénéficient à tous.
C'est pourquoi, sans attendre, je veux mettre en place des expérimentations sur le terrain, qui apportent des vraies réponses aux besoins de la population. Je suis heureuse de vous l'annoncer.
Je l'ai déjà dit à Nadine Morano, à Valérie Rosso-Debord et évidemment à André Rossinot : la région Lorraine, représentative des problèmes d'accès aux soins dans les territoires ruraux et semi-urbains, a ainsi été choisie par le président de la République, sur ma proposition, comme région test de la mise en oeuvre de la loi, une fois qu'elle sera votée.
Il y a ici des acteurs hors du commun et engagés, à la hauteur des défis, et nous avons décidé de les aider.
Je veux faire de ce territoire une « vitrine », un accélérateur des changements qu'elle rendra possibles, en particulier en matière de permanence des soins, tant en ville qu'à l'hôpital, au CHU de Nancy comme ici, à Toul, mais aussi dans les autres départements.
Offrir à tous un égal accès à des soins de qualité, telle est mon ambition et tel est l'objet de ce projet pilote, dont je préciserai les modalités dès que la loi sera votée par le Parlement.
S'il est un droit que nous devons impérativement garantir, c'est le droit à la santé, le droit aux soins. Ce droit sera maintenu au prix d'un effort de modernisation sans précédent.
Il fallait cette réforme. Elle se fera avec vous. Je ne doute pas de l'implication du centre hospitalier Saint-Charles pour mener à bien un projet d'une telle envergure.
Vous savez pouvoir compter sur mon soutien sans faille pour les programmes répondant aux exigences de qualité, de sécurité, d'efficience et de justice.
Je vous remercie.
Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 19 décembre 2008