Texte intégral
M.-O. Fogiel.- Vous êtes le ministre en charge de la mise en oeuvre du plan de relance. Un plan de 26 milliards pour tenter d'enrayer la crise, qui sera présenté tout à l'heure au Conseil des ministres. Et ce matin, l'Insee le confirme, la France entre en récession et le sera en 2009. Votre plan de relance va permettre d'éviter la récession, vous le pensez ?
Non, mais d'y faire face, en tous les cas, et de créer des emplois. Nous voudrions créer 150.000 emplois avec le plan de relance.
Pour quand ?
Pour l'année 2009 même. C'est-à-dire que ce plan de relance a pour objet de dépenser 75 % des 26 milliards dès 2009.
F. Fillon hier, sur Europe 1, n'a pas exclu un second plan de relance. Avec les chiffres de l'Insee de ce matin, vous ne l'excluez pas vous-même ?
Moi, j'essaie déjà de mettre en oeuvre ce plan de relance là. C'est 44 mesures économiques très ciblées, très ponctuelles, avec en plus la volonté d'avoir un effet multiplicateur.
C'est-à-dire ?
Quand l'Etat engage un euro, il veut entraîner trois euros, soit des collectivités locales, des entreprises publiques ou des entreprises privées...
Ca, c'est sur le papier. Est-ce que vous êtes sûr de son efficacité ?
C'est tout le travail que j'ai à faire. Si l'on réussit, cela fait 100 milliards d'impact économique.
Sauf que même chez vous, il y a déjà un peu des doutes. Par exemple, E. Woerth a déclaré - on l'apprend ce matin dans Le Figaro -, "nous avons beaucoup d'atouts face à la crise, P. Devedjian en France et B. Obama aux Etats-Unis". Il a ajouté : "Je plaisante à peine".
C'était un mot d'humour, c'était gentil d'ailleurs parce que si franchement je bénéficie de la confiance de B. Obama, alors, c'est le paradis !
Mais la réalité, est-ce que le vrai patron du plan de relance c'est vous ou c'est Bercy et c'est E. Woerth et C. Lagarde ?
Le vrai patron du plan de relance, c'est le président de la République. C'est N. Sarkozy qui l'a voulu, qui l'a organisé et qui le commande et qui le contrôle. Moi, je suis le mécano du plan de relance, je le mets en oeuvre.
Vous être le mécano ; vous avez combien de temps pour le mettre en oeuvre ? Quelle est votre feuille de route ?
C'est tout de suite. Le Conseil des ministres de ce matin, le 6 janvier, nous passons le collectif budgétaire avec les dépenses nouvelles et surtout les mesures de simplification qui vont permettre de démarrer dès le 1er trimestre 2009.
Est-ce que cette relance, justement, elle permet la réforme ? On a l'impression que tout ce qui n'est pas directement lié à la crise est reporté. Travail du dimanche a minima, etc. Est-ce que, d'une certaine manière vous n'êtes pas un empêcheur de tourner en rond ?
Au contraire, je crois que c'est la stimulation de la réforme parce que c'est donner des moyens de la faire.
Et les attentes sociales ? On a beaucoup entendu, autour de votre plan de relance, prévoir des investissements mais pour les gens ? Est-ce que les attentes sociales sont prises en compte ?
Oui, bien sûr. Elles sont très largement prises en compte.
Il y a des doutes, et notamment dans l'opposition.
C'est le rôle de l'opposition de critiquer. Mais je vais essayer de vous expliquer. Quand on lance des travaux nouveaux, on crée du travail, on crée des emplois, on crée du salaire et on crée de la consommation. Lorsque l'on va dépenser 800 millions d'euros pour le public éligible au RSA, c'est aussi évidemment une dimension sociale. Lorsque l'on crée 30.000 logements sociaux dans l'année - nous lançons 30.000 logements sociaux dans l'année, 100.000 logements en tout, mais 30.000 logements sociaux -, lorsque l'on rénove les quartiers en difficulté avec l'ANRU, tout ça, c'est social.
Et les autres ministres autour de vous, est-ce qu'ils vous soutiennent ou vous sentez quand même qu'il y a de la dissension au sein du Gouvernement, franchement ?
Très franchement, mon rôle c'est de coordonner. Chacun - vous savez, c'est un orchestre - à sa place dans ce plan de relance. Le Gouvernement forme une équipe.
Chacun a sa place, mais on sait bien que comme dans un orchestre, il y a des rôles plus importants que d'autres. Le plus important, qui c'est ?
Le plus important, c'est la coordination...
Donc c'est vous...
...C'est-à-dire que les choses se coordonnent. Et la responsabilité de la coordination. Si cela ne marche pas, ce sera certainement moi le responsable.
On pourra vous jugez quand là-dessus ?
On pourra me jugez en 2010.
L'objectif, c'est 2010. En même temps, votre job est un peu spécial, monsieur Devedjian...
...Absolument.
Ministre à la Relance, cela veut dire que si vous réussissez, vous perdez votre job. C'est un peu paradoxal.
Absolument ! L'objectif, c'est que je sois remercié à la fin de 2010.
Et vous retournez à l'UMP ?
Ecoutez, on verra à ce moment-là. Je ne me pose pas la question.
Vous ne regrettez pas la direction de l'UMP, quand vous voyez par exemple R. Yade et C. Estrosi et N. Morano qui se chicanent ?
Quand on fait de la politique c'est pour être utile. Et le plan de relance...
Vous ne l'étiez pas à l'UMP ?
Si certainement...
Un peu moins ?
J'ai le sentiment de l'être davantage quand je suis celui qui fait, avec d'autres, naturellement, face à la crise qui frappe tous les Français. J'ai le sentiment d'être au charbon et donc d'être utile.
Le calendrier, on l'a bien compris, 2010 pour pouvoir vous jugez. Tout à l'heure, en Conseil des ministres, ça commencera comment à 10h30 avec le président de la République ?
Cela commencera avec l'examen du collectif budgétaire, c'est-à-dire des dépenses nouvelles engagées par l'Etat. Le financement de TGV, de routes, de ponts, d'hôpitaux, des travaux qui vont de lancer. Et toutes les mesures de simplification qui auront lieu pour faciliter la passation
Vous souhaitez quoi aux Français pour 2009, P. Devedjian ?
Du travail. Qu'ils aient du travail et qu'ils puissent affronter le chômage, parce que la plaie, c'est le chômage.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 décembre 2008
Non, mais d'y faire face, en tous les cas, et de créer des emplois. Nous voudrions créer 150.000 emplois avec le plan de relance.
Pour quand ?
Pour l'année 2009 même. C'est-à-dire que ce plan de relance a pour objet de dépenser 75 % des 26 milliards dès 2009.
F. Fillon hier, sur Europe 1, n'a pas exclu un second plan de relance. Avec les chiffres de l'Insee de ce matin, vous ne l'excluez pas vous-même ?
Moi, j'essaie déjà de mettre en oeuvre ce plan de relance là. C'est 44 mesures économiques très ciblées, très ponctuelles, avec en plus la volonté d'avoir un effet multiplicateur.
C'est-à-dire ?
Quand l'Etat engage un euro, il veut entraîner trois euros, soit des collectivités locales, des entreprises publiques ou des entreprises privées...
Ca, c'est sur le papier. Est-ce que vous êtes sûr de son efficacité ?
C'est tout le travail que j'ai à faire. Si l'on réussit, cela fait 100 milliards d'impact économique.
Sauf que même chez vous, il y a déjà un peu des doutes. Par exemple, E. Woerth a déclaré - on l'apprend ce matin dans Le Figaro -, "nous avons beaucoup d'atouts face à la crise, P. Devedjian en France et B. Obama aux Etats-Unis". Il a ajouté : "Je plaisante à peine".
C'était un mot d'humour, c'était gentil d'ailleurs parce que si franchement je bénéficie de la confiance de B. Obama, alors, c'est le paradis !
Mais la réalité, est-ce que le vrai patron du plan de relance c'est vous ou c'est Bercy et c'est E. Woerth et C. Lagarde ?
Le vrai patron du plan de relance, c'est le président de la République. C'est N. Sarkozy qui l'a voulu, qui l'a organisé et qui le commande et qui le contrôle. Moi, je suis le mécano du plan de relance, je le mets en oeuvre.
Vous être le mécano ; vous avez combien de temps pour le mettre en oeuvre ? Quelle est votre feuille de route ?
C'est tout de suite. Le Conseil des ministres de ce matin, le 6 janvier, nous passons le collectif budgétaire avec les dépenses nouvelles et surtout les mesures de simplification qui vont permettre de démarrer dès le 1er trimestre 2009.
Est-ce que cette relance, justement, elle permet la réforme ? On a l'impression que tout ce qui n'est pas directement lié à la crise est reporté. Travail du dimanche a minima, etc. Est-ce que, d'une certaine manière vous n'êtes pas un empêcheur de tourner en rond ?
Au contraire, je crois que c'est la stimulation de la réforme parce que c'est donner des moyens de la faire.
Et les attentes sociales ? On a beaucoup entendu, autour de votre plan de relance, prévoir des investissements mais pour les gens ? Est-ce que les attentes sociales sont prises en compte ?
Oui, bien sûr. Elles sont très largement prises en compte.
Il y a des doutes, et notamment dans l'opposition.
C'est le rôle de l'opposition de critiquer. Mais je vais essayer de vous expliquer. Quand on lance des travaux nouveaux, on crée du travail, on crée des emplois, on crée du salaire et on crée de la consommation. Lorsque l'on va dépenser 800 millions d'euros pour le public éligible au RSA, c'est aussi évidemment une dimension sociale. Lorsque l'on crée 30.000 logements sociaux dans l'année - nous lançons 30.000 logements sociaux dans l'année, 100.000 logements en tout, mais 30.000 logements sociaux -, lorsque l'on rénove les quartiers en difficulté avec l'ANRU, tout ça, c'est social.
Et les autres ministres autour de vous, est-ce qu'ils vous soutiennent ou vous sentez quand même qu'il y a de la dissension au sein du Gouvernement, franchement ?
Très franchement, mon rôle c'est de coordonner. Chacun - vous savez, c'est un orchestre - à sa place dans ce plan de relance. Le Gouvernement forme une équipe.
Chacun a sa place, mais on sait bien que comme dans un orchestre, il y a des rôles plus importants que d'autres. Le plus important, qui c'est ?
Le plus important, c'est la coordination...
Donc c'est vous...
...C'est-à-dire que les choses se coordonnent. Et la responsabilité de la coordination. Si cela ne marche pas, ce sera certainement moi le responsable.
On pourra vous jugez quand là-dessus ?
On pourra me jugez en 2010.
L'objectif, c'est 2010. En même temps, votre job est un peu spécial, monsieur Devedjian...
...Absolument.
Ministre à la Relance, cela veut dire que si vous réussissez, vous perdez votre job. C'est un peu paradoxal.
Absolument ! L'objectif, c'est que je sois remercié à la fin de 2010.
Et vous retournez à l'UMP ?
Ecoutez, on verra à ce moment-là. Je ne me pose pas la question.
Vous ne regrettez pas la direction de l'UMP, quand vous voyez par exemple R. Yade et C. Estrosi et N. Morano qui se chicanent ?
Quand on fait de la politique c'est pour être utile. Et le plan de relance...
Vous ne l'étiez pas à l'UMP ?
Si certainement...
Un peu moins ?
J'ai le sentiment de l'être davantage quand je suis celui qui fait, avec d'autres, naturellement, face à la crise qui frappe tous les Français. J'ai le sentiment d'être au charbon et donc d'être utile.
Le calendrier, on l'a bien compris, 2010 pour pouvoir vous jugez. Tout à l'heure, en Conseil des ministres, ça commencera comment à 10h30 avec le président de la République ?
Cela commencera avec l'examen du collectif budgétaire, c'est-à-dire des dépenses nouvelles engagées par l'Etat. Le financement de TGV, de routes, de ponts, d'hôpitaux, des travaux qui vont de lancer. Et toutes les mesures de simplification qui auront lieu pour faciliter la passation
Vous souhaitez quoi aux Français pour 2009, P. Devedjian ?
Du travail. Qu'ils aient du travail et qu'ils puissent affronter le chômage, parce que la plaie, c'est le chômage.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 décembre 2008