Texte intégral
Bonjour.
Ça fait deux semaines maintenant, un peu plus, que vous êtes ministre chargé de la relance. Bien sûr, on est impatients de savoir où vont aller les premiers euros du plan de 26 milliards d'euros au total, où vont-ils aller ?
Ils vont aller dans toute la France. D'abord parce que le principe c'est l'équité territoriale. Et les préfets sont en train de recenser avec les collectivités locales, par départements, une dizaine de projets. Vous voyez, si vous faites l'addition...
...10 projets par département.
... ça fait un millier de projets à peu près.
Et quels chantiers ? Est-ce que vous pouvez donner des exemples ?
Par exemple, le logement ; le logement est une priorité ; le programme c'est 100.000 logements dont 30.000 logements sociaux. Hier après midi, je suis allé au Conseil d'Administration de l'ANRU, vous savez le fameux organisme qui fait la rénovation des quartiers en difficulté. On a mis 350 millions d'euros de plus sur le programme ANRU et on va pouvoir lancer de nouveaux projets.
Est-ce qu'on peut avoir une ou deux villes par exemple où les projets seront lancés, là, tout de suite, la semaine prochaine ?
Mais dans toute la France. Mais par exemple, je vais aller mardi en Alsace et je vais regarder avec les élus et l'autorité administrative...
A Strasbourg, vous allez ?
Oui je vais aller à Strasbourg... la finalisation du TGV. On va enfin arriver à avoir un TGV ; il arrive déjà pratiquement à Strasbourg mais on a un problème de contournement de Strasbourg, d'arrivée. Eh bien, nous allons financer ça.
Donc ça c'est lancé, là tout de suite ; c'est un des projets.
C'est lancé cette année. Sur les 26 milliards du plan de relance, il s'agit de dépenser 75% dans l'année 2009. C'est le critère de lancement des projets. Il faut que les projets soient prêts et prêts à démarrer parce qu'il s'agit d'injecter dans l'économie, du travail, des emplois et aussi de la consommation.
Alors vous savez que le secteur du BTP, bâtiment et travaux publics, est inquiet, non pas sur le financement mais sur les lourdeurs administratives : la pesanteur, la paperasserie.
Ils ont raison, c'est un des problèmes. C'est la raison pour laquelle...
Ca traîne tout ça...
Non, mais justement, on lève les obstacles. Samedi, il y a pas longtemps, samedi, nous avons sorti toute une série de décrets qui ont simplifié déjà les procédures. Par exemple, les procédures d'appels d'offres sont considérablement simplifiées ; toutes les procédures, par exemple de l'ANRU, sont en cours de simplification. Les entreprises du BTP qui travaillent avec cette rénovation urbaine, elles vont pouvoir toucher des avances de 30% maintenant.
Vous avez déjà du recul sur la prime à la casse ?
Sur la prime à la casse, alors on a une première évaluation mais elle est assez sommaire, je dirais ; elle permettrait de l'ordre de 100.000 voitures supplémentaires à la vente par an, sur une année. Mais il faut regarder ça d'un peu plus près.
P. Devedjian, est-ce que ça vous a agacé d'entendre qu'il pourrait y avoir un 2ème plan de relance ?
Je trouve que c'est de la petite polémique pour condamner ce plan là.
On vous en veut ? on vous en veut de vous occuper de la relance ?
Non mais vous savez la vie politique est comme elle est, il ne faut pas non plus se faire d'illusions. Simplement, il y a 26 milliards, c'est beaucoup d'argent ; nous sommes pas les seuls à faire un plan de relance. Donc il y a un effet d'entraînement avec les pays voisins. B. Obama a annoncé pour l'année prochaine un plan gigantesque de mille milliards de dollars. Donc il va y avoir évidemment injecté dans l'ensemble de l'économie mondiale, dans l'économie française aussi, une somme importante qui devrait créer du travail. Et dire que ça ne compte pas, on pense déjà à autre chose, c'est pas très sérieux.
Oui, mais vu la situation, on sera en récession, dit l'INSEE, l'année prochaine, est-ce qu'il ne faudra pas de toute façon trouver d'autres mesures, peut-être des mesures liées à la consommation ?
Ce que nous voulons, nous, c'est réussir ce qu'on fait aujourd'hui. 26 milliards à dépenser - alors 75% des 26 milliards sur l'année 2009 - croyez-moi, c'est un vrai défi. Avant de penser à un deuxième plan de relance, il faut réussi celui que vous mettons en oeuvre.
On va passer à autre chose, P. Devedjian, est-ce que vous apportez votre soutien à J. Dray, ce député socialiste au coeur d'un soupçon d'abus de confiance ?
Je n'ai pas à apporter mon soutien mais en tous les cas, je ne condamne pas les gens sur de simples rumeurs, sur de simples allégations. Je lui laisse le bénéfice du doute et c'est un adversaire politique que je respecte. S'il a des comptes à rendre à la justice, il les rendra mais en attendant on n'a pas de preuves.
L'année politique n'a pas été simple pour N. Sarkozy : le travail le dimanche reporté ; sur la loi audiovisuelle, les députés UMP se sont fait entendre. Bientôt les sénateurs. Vous avez toujours dit que N. Sarkozy était le vrai patron de l'UMP, est-ce qu'il l'est toujours ?
Oui bien sûr, il l'est toujours. Vous savez on a changé...
Ce n'est pas X. Bertrand, le nouveau patron de l'UMP ?
Le secrétaire général de l'UMP - je l'ai été, maintenant c'est X. Bertrand...
Il y en a un vrai et un faux ?
...il doit travailler en confiance et en loyauté totale avec le président de la République. Sinon ça ne peut pas marcher parce que le leader, tout le monde le comprend, le porteur de la légitimité c'est le président de la République. Alors l'Assemblée Nationale en particulier, mais le Sénat aussi bénéficie d'une réforme constitutionnelle dans laquelle on a voulu que le Parlement soit vivant...
Là, il est très vivant !
Eh bien oui, il y a des débats.
Et très remuant.
Mais écoutez, c'est comme ça dans toutes les démocraties du monde. Le Parlement est vivant. D'ailleurs vous savez, vous nous laissez pas beaucoup de chance, dans le fond, les médias. Pour vous, les parlementaires, soit ce sont des godillots, quand ils sont sages et qu'ils lèvent la main, soit ce sont des trublions quand ils débattent. Alors il n'y a pas beaucoup d'espoir.
Est-ce que R. Yade, vous diriez qu'elle est un trublion justement dans le Gouvernement, elle qui ne veut pas aller aux élections européennes ?
Non c'est une jeune femme qui a beaucoup de talents et qui à mon avis a beaucoup d'avenir.
La diversité c'est un bouclier, ou en tout cas vous pensez vous aussi comme N. Morano, que la légitimité passe par l'élection ?
Quand on fait de la politique, il vaut mieux se faire élire. Vous savez, quand même ça aide. Mais elle se fera élire à un moment ou à un autre.
Vous la soutenez vous ?
Oui je la soutiens, elle s'est présentée dans les Hauts-de-Seine, je l'ai vivement encouragée à le faire et je voudrais qu'elle continue sa carrière politique.
Merci beaucoup P. Devedjian.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 janvier 2009
Ça fait deux semaines maintenant, un peu plus, que vous êtes ministre chargé de la relance. Bien sûr, on est impatients de savoir où vont aller les premiers euros du plan de 26 milliards d'euros au total, où vont-ils aller ?
Ils vont aller dans toute la France. D'abord parce que le principe c'est l'équité territoriale. Et les préfets sont en train de recenser avec les collectivités locales, par départements, une dizaine de projets. Vous voyez, si vous faites l'addition...
...10 projets par département.
... ça fait un millier de projets à peu près.
Et quels chantiers ? Est-ce que vous pouvez donner des exemples ?
Par exemple, le logement ; le logement est une priorité ; le programme c'est 100.000 logements dont 30.000 logements sociaux. Hier après midi, je suis allé au Conseil d'Administration de l'ANRU, vous savez le fameux organisme qui fait la rénovation des quartiers en difficulté. On a mis 350 millions d'euros de plus sur le programme ANRU et on va pouvoir lancer de nouveaux projets.
Est-ce qu'on peut avoir une ou deux villes par exemple où les projets seront lancés, là, tout de suite, la semaine prochaine ?
Mais dans toute la France. Mais par exemple, je vais aller mardi en Alsace et je vais regarder avec les élus et l'autorité administrative...
A Strasbourg, vous allez ?
Oui je vais aller à Strasbourg... la finalisation du TGV. On va enfin arriver à avoir un TGV ; il arrive déjà pratiquement à Strasbourg mais on a un problème de contournement de Strasbourg, d'arrivée. Eh bien, nous allons financer ça.
Donc ça c'est lancé, là tout de suite ; c'est un des projets.
C'est lancé cette année. Sur les 26 milliards du plan de relance, il s'agit de dépenser 75% dans l'année 2009. C'est le critère de lancement des projets. Il faut que les projets soient prêts et prêts à démarrer parce qu'il s'agit d'injecter dans l'économie, du travail, des emplois et aussi de la consommation.
Alors vous savez que le secteur du BTP, bâtiment et travaux publics, est inquiet, non pas sur le financement mais sur les lourdeurs administratives : la pesanteur, la paperasserie.
Ils ont raison, c'est un des problèmes. C'est la raison pour laquelle...
Ca traîne tout ça...
Non, mais justement, on lève les obstacles. Samedi, il y a pas longtemps, samedi, nous avons sorti toute une série de décrets qui ont simplifié déjà les procédures. Par exemple, les procédures d'appels d'offres sont considérablement simplifiées ; toutes les procédures, par exemple de l'ANRU, sont en cours de simplification. Les entreprises du BTP qui travaillent avec cette rénovation urbaine, elles vont pouvoir toucher des avances de 30% maintenant.
Vous avez déjà du recul sur la prime à la casse ?
Sur la prime à la casse, alors on a une première évaluation mais elle est assez sommaire, je dirais ; elle permettrait de l'ordre de 100.000 voitures supplémentaires à la vente par an, sur une année. Mais il faut regarder ça d'un peu plus près.
P. Devedjian, est-ce que ça vous a agacé d'entendre qu'il pourrait y avoir un 2ème plan de relance ?
Je trouve que c'est de la petite polémique pour condamner ce plan là.
On vous en veut ? on vous en veut de vous occuper de la relance ?
Non mais vous savez la vie politique est comme elle est, il ne faut pas non plus se faire d'illusions. Simplement, il y a 26 milliards, c'est beaucoup d'argent ; nous sommes pas les seuls à faire un plan de relance. Donc il y a un effet d'entraînement avec les pays voisins. B. Obama a annoncé pour l'année prochaine un plan gigantesque de mille milliards de dollars. Donc il va y avoir évidemment injecté dans l'ensemble de l'économie mondiale, dans l'économie française aussi, une somme importante qui devrait créer du travail. Et dire que ça ne compte pas, on pense déjà à autre chose, c'est pas très sérieux.
Oui, mais vu la situation, on sera en récession, dit l'INSEE, l'année prochaine, est-ce qu'il ne faudra pas de toute façon trouver d'autres mesures, peut-être des mesures liées à la consommation ?
Ce que nous voulons, nous, c'est réussir ce qu'on fait aujourd'hui. 26 milliards à dépenser - alors 75% des 26 milliards sur l'année 2009 - croyez-moi, c'est un vrai défi. Avant de penser à un deuxième plan de relance, il faut réussi celui que vous mettons en oeuvre.
On va passer à autre chose, P. Devedjian, est-ce que vous apportez votre soutien à J. Dray, ce député socialiste au coeur d'un soupçon d'abus de confiance ?
Je n'ai pas à apporter mon soutien mais en tous les cas, je ne condamne pas les gens sur de simples rumeurs, sur de simples allégations. Je lui laisse le bénéfice du doute et c'est un adversaire politique que je respecte. S'il a des comptes à rendre à la justice, il les rendra mais en attendant on n'a pas de preuves.
L'année politique n'a pas été simple pour N. Sarkozy : le travail le dimanche reporté ; sur la loi audiovisuelle, les députés UMP se sont fait entendre. Bientôt les sénateurs. Vous avez toujours dit que N. Sarkozy était le vrai patron de l'UMP, est-ce qu'il l'est toujours ?
Oui bien sûr, il l'est toujours. Vous savez on a changé...
Ce n'est pas X. Bertrand, le nouveau patron de l'UMP ?
Le secrétaire général de l'UMP - je l'ai été, maintenant c'est X. Bertrand...
Il y en a un vrai et un faux ?
...il doit travailler en confiance et en loyauté totale avec le président de la République. Sinon ça ne peut pas marcher parce que le leader, tout le monde le comprend, le porteur de la légitimité c'est le président de la République. Alors l'Assemblée Nationale en particulier, mais le Sénat aussi bénéficie d'une réforme constitutionnelle dans laquelle on a voulu que le Parlement soit vivant...
Là, il est très vivant !
Eh bien oui, il y a des débats.
Et très remuant.
Mais écoutez, c'est comme ça dans toutes les démocraties du monde. Le Parlement est vivant. D'ailleurs vous savez, vous nous laissez pas beaucoup de chance, dans le fond, les médias. Pour vous, les parlementaires, soit ce sont des godillots, quand ils sont sages et qu'ils lèvent la main, soit ce sont des trublions quand ils débattent. Alors il n'y a pas beaucoup d'espoir.
Est-ce que R. Yade, vous diriez qu'elle est un trublion justement dans le Gouvernement, elle qui ne veut pas aller aux élections européennes ?
Non c'est une jeune femme qui a beaucoup de talents et qui à mon avis a beaucoup d'avenir.
La diversité c'est un bouclier, ou en tout cas vous pensez vous aussi comme N. Morano, que la légitimité passe par l'élection ?
Quand on fait de la politique, il vaut mieux se faire élire. Vous savez, quand même ça aide. Mais elle se fera élire à un moment ou à un autre.
Vous la soutenez vous ?
Oui je la soutiens, elle s'est présentée dans les Hauts-de-Seine, je l'ai vivement encouragée à le faire et je voudrais qu'elle continue sa carrière politique.
Merci beaucoup P. Devedjian.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 janvier 2009