Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre est-ce que l'on peut partager avec vous les temps forts de cette audience ?
R - Deux temps forts, d'abord nous avons rappelé l'intervention financière de la France, du prêt qui a donc été mis en place et dont j'ai confirmé ce matin le déblocage de la première partie au ministre d'Etat chargé des Finances et puis avec le président Wade et le ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères, nous avons également fait un large tour d'horizon de la situation internationale de la région pour commenter les différents sujets d'actualité.
Q - Actualité oblige, est-ce que vous avez parlé du coup d'Etat en Guinée ?
R - Nous avons parlé de la Guinée et j'ai redit au président Wade qu'évidemment la France, l'Union européenne souhaitaient que des élections démocratiques et transparentes soient organisées le plus rapidement possible.
Q - Est-ce que la France condamne ce coup d'Etat ?
R - La France demande surtout que des élections puissent être organisées dans les délais les plus brefs. Il y a un certain nombre de contraintes techniques mais ce que nous souhaitons c'est que ces contraintes techniques puissent être levées pour que les élections puissent être organisées le plus rapidement possible pour qu'elles ne soient pas contestées. Voilà l'essentiel, il me semble.
Q - Est-ce que vous avez parlé de l'article du Canard enchaîné faisant état d'un rappel de l'Ambassadeur ?
R - Pas du tout, ce sujet n'a pas été abordé. D'ailleurs l'Ambassadeur, M. Rufin est à mes côtés pendant toute cette visite officielle et c'est vraiment un non-sujet.
Q - A l'heure actuelle donc, comment sont les relations entre la France et le Sénégal ?
R - Ecoutez, je crois vraiment que les relations entre la France et le Sénégal sont bonnes. Cette intervention se situe dans un contexte sérieux, transparent, technique, sous le contrôle du Fonds monétaire international. C'est une nouvelle étape dans les relations entre la France et le Sénégal, dans un moment où le Sénégal, c'est vrai, connaît quelques difficultés. Mais l'Etat sénégalais a pris aussi des engagements très importants à travers ce mémorandum accepté par le FMI. Vous voyez la coopération dans de très nombreux chapitres continue et cette intervention au fond ce n'est que la suite logique d'un partenariat, puisqu'au fond nous voulons vraiment nous inscrire dans un partenariat avec le Sénégal.
Q - Il paraît que la France a soutenu le dossier sénégalais au niveau du FMI ?
R - Oui, je crois que la France a été moteur de ce soutien au Sénégal pour cet aboutissement positif qui va voir intervenir bailleurs bi ou multilatéraux. Et si nous l'avons fait, c'est que nous considérons que les investissements qui ont été faits par le Sénégal sont nécessaires pour la croissance, première chose. Deuxième chose, nous pensons qu'actuellement dans la crise mondiale nous devons soutenir toutes les initiatives de croissance et puis enfin, la situation financière du Sénégal permet cette intervention puisque nous avons confiance dans les capacités de l'Etat sénégalais à rembourser ces prêts compte tenu de son endettement qui est un endettement tout à fait raisonnable et qui lui permettra de faire face à ses engagements.
Q - Y a-t-il eu des conditionnalités ?
R - Il n'y a pas de conditionnalité. Il y a cette acceptation par l'Etat sénégalais du mémorandum qui est, je le répète, l'acte essentiel des engagements du Sénégal devant le FMI et puis la dernière phase de l'intervention financière n'interviendra qu'au moment de la 3ème revue FMI, c'est à dire au mois de juin 2009 et bien évidemment il faudra constater que tous les engagements pris par le Sénégal auront été tenus mais la France a confiance. J'ai eu un entretien très long ce matin avec le Ministre d'Etat chargé des finances et j'ai vraiment confiance.
Je voudrais ajouter un mot puisque vous ne m'avez pas posé la question ! Pour vous dire que ce matin j'ai visité le CESTI (centre d'études des sciences et techniques de l'information) et que j'ai été vraiment impressionné de ce qu'il s'y fait et j'ai proposé au recteur et à la directrice du CESTI que nous nous revoyions prochainement pour élaborer ensemble un plan sur trois ans pour conférer au CESTI tous les moyens modernes, que ce soit pour la partie télévision, la partie radio, la partie presse écrite, imprimerie, pour que l'on essaye de monter ensemble, sur 2010-2011-2012, un plan triennal qui permette de disposer ici à Dakar, d'un centre de formation des journalistes multimédias qui puissent s'appuyer sur un outil technologique ultramoderne. N'oublions pas que le Sénégal est un pôle de la Francophonie et de la formation des journalistes puisque près de 50 pays envoient leurs apprentis journalistes en formation ici. Je vais mettre un point d'honneur et personnel, en tant qu'ancien journaliste, à faire en sorte qu'à la fin de notre mandat, nous ayons ici un très bel outil international pour la formation des journalistes.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 janvier 2009