Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Il y a tout juste un an, l'interdiction de fumer dans les lieux dits « de convivialité » entrait en vigueur.
Aujourd'hui, qui songerait à un retour en arrière ?
Fumeurs et non-fumeurs, nous tous pouvons nous réjouir de cette avancée majeure.
L'application du décret du 15 novembre 2006, en effet, est une réussite à plus d'un titre.
Une réussite, d'abord, parce que la mesure est bien respectée par les exploitants du secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques.
Je tiens à saluer leur implication citoyenne.
Les enquêtes déjà menées sur l'impact du décret témoignent, en effet, du respect de la mesure par les établissements, mais aussi par les clients.
C'est le cas, notamment, de l'enquête ITC, l'international tobacco control survey, à laquelle participe l'INPES.
Je tiens à remercier nos amis canadiens, « chefs de file » de cette étude, de nous avoir permis de disposer des données concernant notre pays avant la publication des résultats, pour l'anniversaire du décret.
Cette enquête montre que l'immense majorité des non-fumeurs comme des fumeurs se déclare aujourd'hui non exposée à la fumée de tabac des autres dans les bars et dans les restaurants.
Ainsi, nous pouvons, aujourd'hui, entrer nous réchauffer dans un café avec nos jeunes enfants sans courir le risque de les exposer à la fumée.
Nous pouvons prendre le temps de dîner au restaurant avec nos amis sans hâter la fin du repas parce que l'odeur de tabac nous incommode.
Tels sont des exemples concrets, des exemples simples, des bienfaits de cette interdiction.
Cette mesure est une réussite, aussi, parce qu'elle bénéficie, non seulement d'une grande popularité, mais, je veux le souligner, d'une popularité croissante.
Selon les enquêtes réalisées, le soutien à cette interdiction s'établit en moyenne à 95 % pour la clientèle non-fumeuse et à 85 % pour la clientèle fumeuse des restaurants.
Pour les bars-discothèques, cette proportion est respectivement de 90 % et de 60 %.
Ce sont donc les comportements qui, globalement, ont évolué, prouvant rétrospectivement que cette mesure était plus que possible : elle était souhaitable.
Le bénéfice sur l'environnement est, lui aussi, largement constaté, puisque nous assistons à un effondrement de la pollution dans les lieux de convivialité.
En décembre 2007, plus de 50 % des établissements du secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques dépassaient les niveaux d'alerte à la pollution de l'air des villes.
Ces dépassements avaient chuté de plus de 80 % en janvier 2008.
Au niveau sanitaire, je ne rappellerai pas, puisque nous les connaissons tous, les lourdes conséquences du tabagisme passif.
Certes, nous ne disposons pas encore du recul nécessaire pour évaluer en toute objectivité et en toute fiabilité l'impact de la mesure sur la population générale.
Cet impact sanitaire fera l'objet de deux études de la Société française de cardiologie et d'une étude menée par l'InVS.
Fin 2009, celle-ci précisera, en se basant sur les hospitalisations de 2008, si la mise en oeuvre du décret dans le secteur CHRD a entraîné une baisse des infarctus du myocarde, notamment.
Les exemples étrangers nous laissent, toutefois, entrevoir les bénéfices sanitaires importants de la mesure.
Des études menées en Italie et en Écosse, où l'interdiction de fumer s'applique respectivement depuis janvier 2005 et mars 2006, montrent, en effet, une diminution significative des hospitalisations pour infarctus du myocarde : - 11 % en Italie et - 17 % en Écosse.
En outre, les résultats de l'étude française réalisée chez des salariés du secteur sont très encourageants.
Ils établissent une amélioration notoire de la capacité des artères à se dilater : les anomalies importantes constatées avant la mise en oeuvre du décret ont très largement été réduites.
La diminution de la capacité des artères à se dilater étant l'un des mécanismes conduisant à l'infarctus, l'intérêt de la mesure en matière de protection de la santé des personnes au travail est indéniable.
Cette étude est, en outre, cohérente avec la régression observée des symptômes respiratoires et oculaires chez les salariés du secteur CHRD depuis l'interdiction de fumer sur les lieux de travail.
L'objectif du décret était bien de protéger la santé des salariés et des clients de ces établissements.
Il doit s'inscrire dans une politique globale de santé publique qui prenne en compte tous les aspects de la lutte contre les addictions.
Le rappel à la loi, la prévention, l'information, la prise en charge : rien ne doit être négligé.
C'est dans l'équilibre entre ces différents axes que notre action sera la plus efficace.
L'interdiction est un devoir de la puissance publique, dès lors qu'il s'agit de protéger, avant même de pouvoir convaincre chacun d'adopter par lui-même des habitudes bénéfiques pour sa santé.
Cependant, si certaines mesures d'interdiction peuvent être bénéfiques à court et à moyen terme, nous devons nous assurer qu'une politique de lutte contre le tabagisme conduise à une démarche volontaire, librement assumée.
C'est dans cet esprit que nous avons conçu avec l'INPES la campagne de communication visant à inciter les jeunes à résister au tabac : la liberté la plus grande ne réside pas dans le fait de fumer, mais, au contraire, dans le fait de ne pas fumer.
C'est là, je crois, ce qui fait toute la difficulté, mais aussi toute la noblesse, de nos politiques : trouver un juste équilibre entre le respect des droits individuels, celui des droits collectifs et l'efficacité des mesures de santé publique.
De ce point de vue, l'interdiction de fumer dans les lieux publics est exemplaire.
Elle est le signe d'une volonté politique forte, soucieuse de la santé publique des Français, et conjuguée à la pédagogie et à la responsabilisation.
De cela nous pouvons d'ores et déjà être fiers.
Je vous remercie.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 8 janvier 2009
Il y a tout juste un an, l'interdiction de fumer dans les lieux dits « de convivialité » entrait en vigueur.
Aujourd'hui, qui songerait à un retour en arrière ?
Fumeurs et non-fumeurs, nous tous pouvons nous réjouir de cette avancée majeure.
L'application du décret du 15 novembre 2006, en effet, est une réussite à plus d'un titre.
Une réussite, d'abord, parce que la mesure est bien respectée par les exploitants du secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques.
Je tiens à saluer leur implication citoyenne.
Les enquêtes déjà menées sur l'impact du décret témoignent, en effet, du respect de la mesure par les établissements, mais aussi par les clients.
C'est le cas, notamment, de l'enquête ITC, l'international tobacco control survey, à laquelle participe l'INPES.
Je tiens à remercier nos amis canadiens, « chefs de file » de cette étude, de nous avoir permis de disposer des données concernant notre pays avant la publication des résultats, pour l'anniversaire du décret.
Cette enquête montre que l'immense majorité des non-fumeurs comme des fumeurs se déclare aujourd'hui non exposée à la fumée de tabac des autres dans les bars et dans les restaurants.
Ainsi, nous pouvons, aujourd'hui, entrer nous réchauffer dans un café avec nos jeunes enfants sans courir le risque de les exposer à la fumée.
Nous pouvons prendre le temps de dîner au restaurant avec nos amis sans hâter la fin du repas parce que l'odeur de tabac nous incommode.
Tels sont des exemples concrets, des exemples simples, des bienfaits de cette interdiction.
Cette mesure est une réussite, aussi, parce qu'elle bénéficie, non seulement d'une grande popularité, mais, je veux le souligner, d'une popularité croissante.
Selon les enquêtes réalisées, le soutien à cette interdiction s'établit en moyenne à 95 % pour la clientèle non-fumeuse et à 85 % pour la clientèle fumeuse des restaurants.
Pour les bars-discothèques, cette proportion est respectivement de 90 % et de 60 %.
Ce sont donc les comportements qui, globalement, ont évolué, prouvant rétrospectivement que cette mesure était plus que possible : elle était souhaitable.
Le bénéfice sur l'environnement est, lui aussi, largement constaté, puisque nous assistons à un effondrement de la pollution dans les lieux de convivialité.
En décembre 2007, plus de 50 % des établissements du secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques dépassaient les niveaux d'alerte à la pollution de l'air des villes.
Ces dépassements avaient chuté de plus de 80 % en janvier 2008.
Au niveau sanitaire, je ne rappellerai pas, puisque nous les connaissons tous, les lourdes conséquences du tabagisme passif.
Certes, nous ne disposons pas encore du recul nécessaire pour évaluer en toute objectivité et en toute fiabilité l'impact de la mesure sur la population générale.
Cet impact sanitaire fera l'objet de deux études de la Société française de cardiologie et d'une étude menée par l'InVS.
Fin 2009, celle-ci précisera, en se basant sur les hospitalisations de 2008, si la mise en oeuvre du décret dans le secteur CHRD a entraîné une baisse des infarctus du myocarde, notamment.
Les exemples étrangers nous laissent, toutefois, entrevoir les bénéfices sanitaires importants de la mesure.
Des études menées en Italie et en Écosse, où l'interdiction de fumer s'applique respectivement depuis janvier 2005 et mars 2006, montrent, en effet, une diminution significative des hospitalisations pour infarctus du myocarde : - 11 % en Italie et - 17 % en Écosse.
En outre, les résultats de l'étude française réalisée chez des salariés du secteur sont très encourageants.
Ils établissent une amélioration notoire de la capacité des artères à se dilater : les anomalies importantes constatées avant la mise en oeuvre du décret ont très largement été réduites.
La diminution de la capacité des artères à se dilater étant l'un des mécanismes conduisant à l'infarctus, l'intérêt de la mesure en matière de protection de la santé des personnes au travail est indéniable.
Cette étude est, en outre, cohérente avec la régression observée des symptômes respiratoires et oculaires chez les salariés du secteur CHRD depuis l'interdiction de fumer sur les lieux de travail.
L'objectif du décret était bien de protéger la santé des salariés et des clients de ces établissements.
Il doit s'inscrire dans une politique globale de santé publique qui prenne en compte tous les aspects de la lutte contre les addictions.
Le rappel à la loi, la prévention, l'information, la prise en charge : rien ne doit être négligé.
C'est dans l'équilibre entre ces différents axes que notre action sera la plus efficace.
L'interdiction est un devoir de la puissance publique, dès lors qu'il s'agit de protéger, avant même de pouvoir convaincre chacun d'adopter par lui-même des habitudes bénéfiques pour sa santé.
Cependant, si certaines mesures d'interdiction peuvent être bénéfiques à court et à moyen terme, nous devons nous assurer qu'une politique de lutte contre le tabagisme conduise à une démarche volontaire, librement assumée.
C'est dans cet esprit que nous avons conçu avec l'INPES la campagne de communication visant à inciter les jeunes à résister au tabac : la liberté la plus grande ne réside pas dans le fait de fumer, mais, au contraire, dans le fait de ne pas fumer.
C'est là, je crois, ce qui fait toute la difficulté, mais aussi toute la noblesse, de nos politiques : trouver un juste équilibre entre le respect des droits individuels, celui des droits collectifs et l'efficacité des mesures de santé publique.
De ce point de vue, l'interdiction de fumer dans les lieux publics est exemplaire.
Elle est le signe d'une volonté politique forte, soucieuse de la santé publique des Français, et conjuguée à la pédagogie et à la responsabilisation.
De cela nous pouvons d'ores et déjà être fiers.
Je vous remercie.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 8 janvier 2009