Texte intégral
1. L'année 2009 s'ouvre sur un monde plein d'incertitudes. Jusqu'à quel point la crise financière se traduira-t-elle en crise économique ? Comment nos sociétés parviendront-elles à défendre et à garantir leur cohésion sociale ? Le cap de la modernisation de notre pays est la seule façon de sortir renforcé de cette crise, seule façon de répondre aux défis de notre époque. Nicolas Sarkozy a tracé la voie de la volonté, la seule pour sortir de la tourmente.
2. Le monde combattant ne reste pas à l'écart des évolutions de la société et des réponses mises en oeuvre par le Président de la République pour faire face à la crise. Je sais savoir pouvoir compter sur le monde combattant pour aborder l'année 2009. Nous réformons de manière concrète et de façon à ce que les dispositifs existant puissent être améliorés pour les ressortissants les plus en difficulté. Dans une semaine, le deuxième contrat d'objectifs et de moyens de l'Office national des anciens combattants (ONAC), qui couvre la période 2009-2013, sera présenté à l'approbation du conseil d'administration, en séance exceptionnelle. J'attache une grande importance à cette séance qui, je le sais, a été précédée d'un travail approfondi en commissions. Je sais également qu'un nombre de modifications ont été faites pour tenir compte de cette concertation. Je compte donc sur votre appui pour que ce contrat d'objectifs et de moyens soit largement adopté (pourquoi pas sur la base d'un consensus ?). Il est le projet fédérateur dont l'ONAC a besoin pour inscrire son action dans le moyen terme.
3. Il est en effet de notre devoir que l'ONAC mette en place une organisation à la fois moderne, de qualité mais aussi de proximité.
L'ONAC est ainsi :
- Pérennisé : puisqu'il reprend en partie les missions de la Direction des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale (DSPRS) qui, comme vous le savez, va disparaître progressivement jusqu'à la fin de l'année 2011.
- Renforcé : sa subvention de fonctionnement a été augmentée
- Consolidé : sa place au sein du paysage administratif national dans un contexte de transformation générale est affirmée.
Mais la modernité n'a de sens que si elle améliore la qualité rendue au monde combattant. La modernité n'a de sens que si elle prend le meilleur de ce qui existe déjà. Il ne faut donc pas tirer un trait sur le passé et repartir de zéro. Le service de proximité, par exemple, reste, et vous le savez, important à mes yeux. L'accueil par les services départementaux de toutes les démarches pour les ressortissants est de ce fait préservé.
4. Je poursuivrais dans cette même voie, en restant, je l'espère, toujours attentif à vos préoccupations qui évoluent elles aussi au fil des ans. Les années passent et les besoins évoluent : la quatrième génération du feu a, par exemple, des besoins particuliers en matière de reconversion professionnelle. Les outils se modernisent : les demandes de cartes, titres et retraite du combattant, notamment, vont se dématérialiser. La simplification des procédures administratives et la mise en place d'outils plus performants pourront permettre de réaliser des économies budgétaires. La politique de la mémoire combattante définie par la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) sera déclinée au niveau départemental par l'Onac qui sera également chargé de reprendre la mission d'entretien des nécropoles et des hauts lieux de mémoire.
5. A ce titre, dans le cadre du plan de relance, il a été prévu d'inscrire un budget de 5 Meuros pour accélérer la restauration des nécropoles nationales et des hauts lieux de mémoire. En 2009, il est notamment prévu de restaurer huit nécropoles nationales, dont celle de Notre-Dame-de-Lorette qui a fait l'objet, il y a environ un mois, d'une nouvelle profanation. Celle-ci disposera d'un budget de 1,44 Meuros pour lui permettre, entre autre, d'installer un dispositif de sécurité afin que de tels actes ne se reproduisent pas. Ce plan prévoit également un budget pour la rénovation totale de la nécropole de Souain et pour l'achèvement des travaux d'aménagement du mémorial de la France Combattante au Mont Valérien.
6. La préservation de notre mémoire constitue en effet un enjeu majeur à l'heure où les témoins de l'Histoire disparaissent. Cette problématique n'est d'ailleurs pas spécifique à la France, elle transcende nos frontières. La notion de mémoire partagée définit la volonté mise en avant par l'Etat d'encourager, d'organiser et de valoriser ses relations bilatérales avec les pays et peuples dont l'histoire militaire a croisé celle de la France, au cours des conflits contemporains depuis 1870. Cette démarche s'adresse tant à des pays, anciens ou actuels, alliés de la France ou issus de l'ex-empire français, qu'aux pays anciens adversaires avec lesquels la France s'est réconciliée. Huit accords de mémoire partagée ont été signés avec les pays comme la Corée du Sud, l'Australie, le Maroc, Madagascar, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, ou plus récemment, la Tunisie ou le Canada. Ce processus de dialogue a connu son apogée en octobre 2006, avec l'organisation par la France des Premières rencontres sur la mémoire partagée, dans l'enceinte de l'Unesco, à Paris, en présence de représentants d'une vingtaine de pays étrangers. J'ai réuni, à la veille du 11 novembre et dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, les principaux responsables européens chargés de la mémoire combattante. Nous avons mené une réflexion commune, qui s'est avérée très riche, sur les grands enjeux mémoriels européens. Cette démarche sera poursuivie en 2009 et prolongée avec les pays ayant participé au colloque de 2006. Par ailleurs, je continuerai dans cet esprit par des déplacements dans les pays du Maghreb notamment.
7. Concernant les enjeux actuels de la défense, je compte faire de la réserve militaire l'un de mes dossiers prioritaire pour ce début d'année. Les réservistes montrent un grand intérêt aux enjeux de la défense. A nous de les fidéliser et d'attirer de nouveaux volontaires vers une réserve dynamique et de qualité. Les conclusions que doit me remettre l'EMA sur la réserve opérationnelle sont à ce titre très attendues. En tant que Secrétaire d'Etat, il me revient de faire vivre et de diffuser la culture de la Défense et les valeurs de notre République parmi nos concitoyens et d'assurer le lien entre son Armée et la Nation. L'année qui vient sera l'occasion pour la réserve citoyenne, si utile à ce lien, de tirer les conclusions du Livre Blanc quant à son organisation, à sa composition, à ses missions et éventuellement, quant à son appellation.
8. Le lien Armée-Nation est essentiel, à la fois pour la préservation de notre esprit de défense et pour notre vivre ensemble. Ce vivre ensemble pourrait être menacé par les évènements qui se déroulent actuellement au Proche-Orient et dont les répercussions se font ressentir au niveau international. Cela se traduit entre autre par des actes racistes et antisémites. Les bâtiments religieux sont saccagés, des vitrines sont brisées, des agressions contre des personnes en raison de leur religion apparaissent. En tant que Secrétaire d'Etat, je ne peux rester indifférent lorsque de tels actes apparaissent car c'est la France qui est meurtrie. Les conflits extérieurs ne doivent pas s'importer sur notre territoire. Nous n'aurons aucune faiblesse et nous répèterons inlassablement que l'Histoire ne se trahit pas et que ceux qui se sont battus pour notre pays méritent la reconnaissance et la gratitude du pays.
9. Les commémorations et cérémonies contribuent à structurer la mémoire collective des sociétés autour de valeurs partagées telles que la probité, le respect de la personne humaine, la fraternité, tout en contribuant au sentiment d'appartenance commune, ce désir de vivre ensemble. Les événements mémoriels sont là pour nous rappeler les grandes pages de notre histoire car « Seule la connaissance de son histoire », pour paraphraser le Général de Gaulle, « permet à un peuple de savoir se protéger et de ne jamais recommencer les mêmes erreurs ». La Journée nationale du réserviste, qui aura lieu cette année le 8 mai, sera mise à profit afin de sensibiliser la jeune génération à l'importance d'une journée nationale de commémoration et au parcours et missions des réservistes. Il s'agit en effet de revitaliser ces commémorations et de les tourner davantage vers la jeunesse comme le suggère la commission Kaspi. Le renouveau donné par le Président de la République aux commémorations nationales va se poursuivre en 2009 et 2010, où sera célébré notamment le 70e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle et la création de la France Libre, à Londres.
10. Comme je le dis souvent, la présentation des voeux est toujours un moment propice pour exprimer sa gratitude et sa reconnaissance aux femmes et aux hommes. Je profite de ces voeux pour remercier tous les services qui oeuvrent tout au long de l'année en faveur du monde combattant. Leur appui, qui a été indispensable tout au long de l'année 2008, le sera plus encore en 2009 pour aborder cette délicate phase de restructuration. Je pense particulièrement à celles et à ceux qui travaillent à la réussite de notre réforme et qui seront à un titre ou à un autre impactés par elle. Pour franchir les réformes avec succès, il n'y a pas de mystère, il faut savoir travailler de concert avec les associations d'anciens combattants mais aussi avec l'ensemble des directions et services du monde combattant.
Conclusion
Dans cette période de notre histoire, l'audace dans la réforme apparaît comme la condition sine qua non du progrès. L'architecture d'une modernisation de l'image et de l'organisation du monde combattant me semble claire. Il nous reste désormais à la mettre en oeuvre ensemble. Je vous souhaite à vous tous, ainsi qu'à vos proches, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
source http://www.defense.gouv.fr, le 22 janvier 2009
2. Le monde combattant ne reste pas à l'écart des évolutions de la société et des réponses mises en oeuvre par le Président de la République pour faire face à la crise. Je sais savoir pouvoir compter sur le monde combattant pour aborder l'année 2009. Nous réformons de manière concrète et de façon à ce que les dispositifs existant puissent être améliorés pour les ressortissants les plus en difficulté. Dans une semaine, le deuxième contrat d'objectifs et de moyens de l'Office national des anciens combattants (ONAC), qui couvre la période 2009-2013, sera présenté à l'approbation du conseil d'administration, en séance exceptionnelle. J'attache une grande importance à cette séance qui, je le sais, a été précédée d'un travail approfondi en commissions. Je sais également qu'un nombre de modifications ont été faites pour tenir compte de cette concertation. Je compte donc sur votre appui pour que ce contrat d'objectifs et de moyens soit largement adopté (pourquoi pas sur la base d'un consensus ?). Il est le projet fédérateur dont l'ONAC a besoin pour inscrire son action dans le moyen terme.
3. Il est en effet de notre devoir que l'ONAC mette en place une organisation à la fois moderne, de qualité mais aussi de proximité.
L'ONAC est ainsi :
- Pérennisé : puisqu'il reprend en partie les missions de la Direction des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale (DSPRS) qui, comme vous le savez, va disparaître progressivement jusqu'à la fin de l'année 2011.
- Renforcé : sa subvention de fonctionnement a été augmentée
- Consolidé : sa place au sein du paysage administratif national dans un contexte de transformation générale est affirmée.
Mais la modernité n'a de sens que si elle améliore la qualité rendue au monde combattant. La modernité n'a de sens que si elle prend le meilleur de ce qui existe déjà. Il ne faut donc pas tirer un trait sur le passé et repartir de zéro. Le service de proximité, par exemple, reste, et vous le savez, important à mes yeux. L'accueil par les services départementaux de toutes les démarches pour les ressortissants est de ce fait préservé.
4. Je poursuivrais dans cette même voie, en restant, je l'espère, toujours attentif à vos préoccupations qui évoluent elles aussi au fil des ans. Les années passent et les besoins évoluent : la quatrième génération du feu a, par exemple, des besoins particuliers en matière de reconversion professionnelle. Les outils se modernisent : les demandes de cartes, titres et retraite du combattant, notamment, vont se dématérialiser. La simplification des procédures administratives et la mise en place d'outils plus performants pourront permettre de réaliser des économies budgétaires. La politique de la mémoire combattante définie par la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) sera déclinée au niveau départemental par l'Onac qui sera également chargé de reprendre la mission d'entretien des nécropoles et des hauts lieux de mémoire.
5. A ce titre, dans le cadre du plan de relance, il a été prévu d'inscrire un budget de 5 Meuros pour accélérer la restauration des nécropoles nationales et des hauts lieux de mémoire. En 2009, il est notamment prévu de restaurer huit nécropoles nationales, dont celle de Notre-Dame-de-Lorette qui a fait l'objet, il y a environ un mois, d'une nouvelle profanation. Celle-ci disposera d'un budget de 1,44 Meuros pour lui permettre, entre autre, d'installer un dispositif de sécurité afin que de tels actes ne se reproduisent pas. Ce plan prévoit également un budget pour la rénovation totale de la nécropole de Souain et pour l'achèvement des travaux d'aménagement du mémorial de la France Combattante au Mont Valérien.
6. La préservation de notre mémoire constitue en effet un enjeu majeur à l'heure où les témoins de l'Histoire disparaissent. Cette problématique n'est d'ailleurs pas spécifique à la France, elle transcende nos frontières. La notion de mémoire partagée définit la volonté mise en avant par l'Etat d'encourager, d'organiser et de valoriser ses relations bilatérales avec les pays et peuples dont l'histoire militaire a croisé celle de la France, au cours des conflits contemporains depuis 1870. Cette démarche s'adresse tant à des pays, anciens ou actuels, alliés de la France ou issus de l'ex-empire français, qu'aux pays anciens adversaires avec lesquels la France s'est réconciliée. Huit accords de mémoire partagée ont été signés avec les pays comme la Corée du Sud, l'Australie, le Maroc, Madagascar, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, ou plus récemment, la Tunisie ou le Canada. Ce processus de dialogue a connu son apogée en octobre 2006, avec l'organisation par la France des Premières rencontres sur la mémoire partagée, dans l'enceinte de l'Unesco, à Paris, en présence de représentants d'une vingtaine de pays étrangers. J'ai réuni, à la veille du 11 novembre et dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, les principaux responsables européens chargés de la mémoire combattante. Nous avons mené une réflexion commune, qui s'est avérée très riche, sur les grands enjeux mémoriels européens. Cette démarche sera poursuivie en 2009 et prolongée avec les pays ayant participé au colloque de 2006. Par ailleurs, je continuerai dans cet esprit par des déplacements dans les pays du Maghreb notamment.
7. Concernant les enjeux actuels de la défense, je compte faire de la réserve militaire l'un de mes dossiers prioritaire pour ce début d'année. Les réservistes montrent un grand intérêt aux enjeux de la défense. A nous de les fidéliser et d'attirer de nouveaux volontaires vers une réserve dynamique et de qualité. Les conclusions que doit me remettre l'EMA sur la réserve opérationnelle sont à ce titre très attendues. En tant que Secrétaire d'Etat, il me revient de faire vivre et de diffuser la culture de la Défense et les valeurs de notre République parmi nos concitoyens et d'assurer le lien entre son Armée et la Nation. L'année qui vient sera l'occasion pour la réserve citoyenne, si utile à ce lien, de tirer les conclusions du Livre Blanc quant à son organisation, à sa composition, à ses missions et éventuellement, quant à son appellation.
8. Le lien Armée-Nation est essentiel, à la fois pour la préservation de notre esprit de défense et pour notre vivre ensemble. Ce vivre ensemble pourrait être menacé par les évènements qui se déroulent actuellement au Proche-Orient et dont les répercussions se font ressentir au niveau international. Cela se traduit entre autre par des actes racistes et antisémites. Les bâtiments religieux sont saccagés, des vitrines sont brisées, des agressions contre des personnes en raison de leur religion apparaissent. En tant que Secrétaire d'Etat, je ne peux rester indifférent lorsque de tels actes apparaissent car c'est la France qui est meurtrie. Les conflits extérieurs ne doivent pas s'importer sur notre territoire. Nous n'aurons aucune faiblesse et nous répèterons inlassablement que l'Histoire ne se trahit pas et que ceux qui se sont battus pour notre pays méritent la reconnaissance et la gratitude du pays.
9. Les commémorations et cérémonies contribuent à structurer la mémoire collective des sociétés autour de valeurs partagées telles que la probité, le respect de la personne humaine, la fraternité, tout en contribuant au sentiment d'appartenance commune, ce désir de vivre ensemble. Les événements mémoriels sont là pour nous rappeler les grandes pages de notre histoire car « Seule la connaissance de son histoire », pour paraphraser le Général de Gaulle, « permet à un peuple de savoir se protéger et de ne jamais recommencer les mêmes erreurs ». La Journée nationale du réserviste, qui aura lieu cette année le 8 mai, sera mise à profit afin de sensibiliser la jeune génération à l'importance d'une journée nationale de commémoration et au parcours et missions des réservistes. Il s'agit en effet de revitaliser ces commémorations et de les tourner davantage vers la jeunesse comme le suggère la commission Kaspi. Le renouveau donné par le Président de la République aux commémorations nationales va se poursuivre en 2009 et 2010, où sera célébré notamment le 70e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle et la création de la France Libre, à Londres.
10. Comme je le dis souvent, la présentation des voeux est toujours un moment propice pour exprimer sa gratitude et sa reconnaissance aux femmes et aux hommes. Je profite de ces voeux pour remercier tous les services qui oeuvrent tout au long de l'année en faveur du monde combattant. Leur appui, qui a été indispensable tout au long de l'année 2008, le sera plus encore en 2009 pour aborder cette délicate phase de restructuration. Je pense particulièrement à celles et à ceux qui travaillent à la réussite de notre réforme et qui seront à un titre ou à un autre impactés par elle. Pour franchir les réformes avec succès, il n'y a pas de mystère, il faut savoir travailler de concert avec les associations d'anciens combattants mais aussi avec l'ensemble des directions et services du monde combattant.
Conclusion
Dans cette période de notre histoire, l'audace dans la réforme apparaît comme la condition sine qua non du progrès. L'architecture d'une modernisation de l'image et de l'organisation du monde combattant me semble claire. Il nous reste désormais à la mettre en oeuvre ensemble. Je vous souhaite à vous tous, ainsi qu'à vos proches, mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
source http://www.defense.gouv.fr, le 22 janvier 2009