Texte intégral
R. Duchemin.- La question du jour, on l'a pose ce matin au ministre de la Relance. Bonjour P. Devedjian.
Bonjour.
Bonjour P. Devedjian. Merci d'être en direct avec nous pour cette journée spéciale consacrée à la crise sur France Info. Vous partez pour deux jours en mini tournée dans quatre pays européens, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et aussi la République Tchèque, qui préside désormais l'Union européenne. Il faut aujourd'hui, P. Devedjian, défendre la relance à la française, faire en quelque sorte de l'explication de texte ? On parle de protectionnisme à la française aujourd'hui ?
Il y a plusieurs sujets. Le premier d'abord, c'est la nécessaire coordination des plans de relance européens. Les polémiques qu'on a entendues, c'est dû aussi au fait qu'on ne se coordonne pas, on ne se parle même pas sur l'organisation des plans de relance, en tous les cas très peu. Et donc moi je souhaite que, d'abord, on s'explique chacun sur les mesures que nous avons prises. Moi aussi je pourrais crier au protectionnisme sur telle ou telle mesure naturellement, ça n'a pas de sens je crois.
Vous dites qu'on ne se parle pas, il me semble qu'on avait mis en place une boîte à outils commune, avec A. Merkel, lorsque les dirigeants s'étaient déplacés à Paris.
C'est prévu. Le président de la République a écrit, a pris les mesures, et donc ça va arriver, c'est dans ce que le président de la République a organisé, que se situe la perspective de mon déplacement. Mais jusque là, les ministres ne communiquent pas assez entre eux sur le contenu de leurs divers plans de relance. Et donc on a évidemment palier cette carence, parce qu'on attendait, en réalité, l'Union européenne dans cette affaire. Puisque l'Union européenne avait lancé le plan européen de relance, avec une intervention de la Banque Européenne d'Investissement, avec un objectif, 1,2 point de croissance, fixé par la Commission, mais derrière la coordination, on l'attend un peu.
Est-ce qu'on a justement les instruments, ou l'instrument, au niveau européen, pour pouvoir coordonner ces actions ?
Oui, justement. Le président de la République française, N. Sarkozy, a convoqué... enfin, d'abord il a amené la convocation, il a été à l'initiative, ce n'est pas vraiment lui qui a convoqué puisqu'il n'est pas en charge, mais c'est sur son initiative, en tous les cas, que la convocation a lieu, et donc dès le 1er mars nous aurons cette réunion.
Qui va servir à quoi justement ? À mettre en forme une action commune ?
A discuter d'un certain nombre de choses. D'abord, éviter le protectionnisme, parce que le protectionnisme serait catastrophique, et nous nous n'en voulons pas du protectionnisme. Vous savez l'accusation...
On taxe pourtant la France de jouer le protectionnisme aujourd'hui, avec le plan secteur automobile.
La France est un des pays les plus ouverts du monde. Et dans le domaine automobile - vous savez, c'est quand même un paradoxe - dans le domaine automobile, nous sommes importateurs nets de voitures. Le pays qui a inventé l'automobile est importateur net. Donc, nous sommes loin d'être protectionnistes. Et puis le protectionnisme c'est quoi ? C'est d'empêcher des produits ou des entreprises de s'installer sur votre territoire. Il n'y a aucune mesure de cet ordre.
Donc il n'y a pas de protectionnisme quand N. Sarkozy demande aux industriels de l'automobile de rester en France, de ne pas délocaliser ? On a vu pourtant que C. Streiff avait précisé qu'il allait être obligé de tailler dans les effectifs, qu'il ne le ferait pas en France, mais qu'il le ferait ailleurs, donc c'est un coup dur pour les autres pays, là où il y a des usines. Je pense par exemple au Portugal, à la Slovénie, la Slovaquie.
Eh bien oui, justement, dans l'accusation de protectionnisme à l'égard des mesures qui ont été prises par la France sur la question automobile, souvent on entend un discours de cet ordre, on ne prend pas suffisamment en compte le fait que quand on sauvegarde par exemple Peugeot ou Renault, on sauvegarde aussi les entreprises qui sont installées à l'étranger. Parce que vous savez, si Peugeot, par exemple, a de très graves difficultés, il fermera d'abord à l'étranger, parce que c'est plus facile de fermer une usine à l'étranger que de la fermer en France. Donc, quand on soutient Peugeot en France, en réalité on aide aussi la Tchéquie.
Et vous pensez que les Européens sont en capacité de comprendre ça aujourd'hui...
Eh bien oui.
... quand on voit fermer des usines ailleurs que dans le pays qui est montré du doigt ?
Bien entendu, ils sont en mesure de comprendre ça, parce qu'une usine qui est ouverte en Tchéquie par Peugeot, ça ne peut tenir que si Peugeot se tient bien, se comporte bien. C'est beaucoup plus facile de fermer une entreprise, pour elle, à l'étranger qu'en France, et moins coûteux.
Donc vous balayez les attaques, notamment qui sont venues au niveau européen, d'Allemagne, de République tchèque, de violation des règles européennes ?
Le vrai sujet c'est la coordination de nos plans de relance. Vous savez, la prime à la casse, est-ce que c'est une mesure protectionniste ou pas ? On peut en débattre à perte de vue, mais je vois que, par exemple l'Allemagne donne 2.500 euros, là où nous nous mettons 1.000 euros. Donc c'est inutile d'entrer dans ce type de polémique. Ce qu'il faut c'est sauvegarder l'outil industriel européen.
P. Devedjian, vous pensez que la crise ça va être justement le thème central des élections européennes qui se profilent ?
C'est probable, et c'est bien d'ailleurs que ce soit le cas, parce que les élus sont faits pour s'occuper des problèmes et le problème de l'heure c'est celui-là.
On a vu en Grande-Bretagne qu'il y avait l'aide aux banques, il y a eu deux plans massifs. Les Japonais font la même chose, troisième plan de relance aujourd'hui. On a le sentiment que, finalement, les choses continuent à se dégrader, et que malgré les interventions des différents Etats, finalement rien n'arrête cette crise. Qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui ?
Le débat, aujourd'hui, c'est le débat sur les « Bad banks », c'est-à-dire la création d'une structure de défaisance dans laquelle on mettrait toutes les créances pourries qui circulent partout dans le monde entre établissements financiers. Nous, en France, on a une petite expérience là-dessus, c'était celle du Crédit Lyonnais. Moi-même, comme député de la Commission des finances à l'époque, j'ai été administrateur de la structure de défaisance. Je ne suis pas sûr que ce soit très efficace, entre nous.
Justement, on parlait du Japon, je disais que Tokyo est en train de préparer son troisième plan de relance, c'est la plus grave crise économique qu'ait connu le pays, qui est quand même la deuxième économie mondiale, ça fait 35 ans qu'on n'avait pas vu ça là-bas. C'est là que se rend aujourd'hui H. Clinton. Vous pensez qu'elle va leur dire quoi aux Japonais ? En même temps les Etats-Unis sont eux aussi montrés du doigt pour, là encore, du protectionnisme, le fameux « Buy american. »
Oui, mais ils ont renoncé à ça, heureusement. Ce qu'on reproche aux Etats-Unis, c'est d'être à l'origine de cette crise. Cette crise elle vient des Etats-Unis, qui par une insuffisance de régulation ont permis des prêts très audacieux, très imprudents, qui aujourd'hui explosent en créant des trous d'insolvabilité, et qui font que tout le monde est appelé à payer. Et comme on ne sait pas où sont ces créances pourries, qui sont dans divers établissements, ça génère évidemment une grande méfiance entre partenaires financiers, et c'est ça qui grippe le crédit.
P. Devedjian, au plan national, E. Woerth a dit hier soir qu'on n'excluait pas des coups de pouce à la consommation. Ça peut se traduire par quoi ces coups de pouce ?
Bien sûr. Mais, attendez, d'abord des coups de pouce, il y en a plein. Le RSA c'est quoi ?
Plus visibles alors, peut-être, pour les Français.
Non, mais je veux dire, il y a des polémiques politiciennes qui se greffent là-dessus, mais par exemple, on va distribuer, au début avril, 200 euros à 3,8 millions personnes éligibles au RSA. C'est quoi si ce n'est pas un soutien à la consommation ? La prime à la casse, c'est quoi si ce n'est pas un soutien à la consommation ? Le RSA qui va être en vigueur le 1er juillet : 1,5 milliard de plus que le RMI, c'est quoi si ce n'est pas du soutien à la consommation ? L'investissement qui crée des emplois, qui crée du travail, qui crée des salaires, c'est quoi si ce n'est pas non plus du soutien à la consommation ? Cette opposition artificielle entre la consommation et l'investissement est ridicule, parce qu'en réalité les deux sont intimement mêlés.
Un coup de pouce par exemple aux allocations familiales, ce serait quelque chose de visible ?
Ce qui est sûr, en tous les cas, c'est...
C'est ce que pourrait annoncer N. Sarkozy ?
...C'est qu'il faut protéger les plus exposés. Ça veut dire que dans cette crise, ceux qui évidemment souffrent le plus, ce sont les catégories sociales les plus défavorisées, et c'est de mesures sociales dont on a besoin, ce n'est pas de mesures de consommation. Il se trouve que les mesures sociales sont aussi des mesures de consommation, mais c'est d'abord sur leur aspect social qu'il faut les cibler.
Merci P. Devedjian d'avoir été en direct avec nous ce matin sur France Info.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 février 2009
Bonjour.
Bonjour P. Devedjian. Merci d'être en direct avec nous pour cette journée spéciale consacrée à la crise sur France Info. Vous partez pour deux jours en mini tournée dans quatre pays européens, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et aussi la République Tchèque, qui préside désormais l'Union européenne. Il faut aujourd'hui, P. Devedjian, défendre la relance à la française, faire en quelque sorte de l'explication de texte ? On parle de protectionnisme à la française aujourd'hui ?
Il y a plusieurs sujets. Le premier d'abord, c'est la nécessaire coordination des plans de relance européens. Les polémiques qu'on a entendues, c'est dû aussi au fait qu'on ne se coordonne pas, on ne se parle même pas sur l'organisation des plans de relance, en tous les cas très peu. Et donc moi je souhaite que, d'abord, on s'explique chacun sur les mesures que nous avons prises. Moi aussi je pourrais crier au protectionnisme sur telle ou telle mesure naturellement, ça n'a pas de sens je crois.
Vous dites qu'on ne se parle pas, il me semble qu'on avait mis en place une boîte à outils commune, avec A. Merkel, lorsque les dirigeants s'étaient déplacés à Paris.
C'est prévu. Le président de la République a écrit, a pris les mesures, et donc ça va arriver, c'est dans ce que le président de la République a organisé, que se situe la perspective de mon déplacement. Mais jusque là, les ministres ne communiquent pas assez entre eux sur le contenu de leurs divers plans de relance. Et donc on a évidemment palier cette carence, parce qu'on attendait, en réalité, l'Union européenne dans cette affaire. Puisque l'Union européenne avait lancé le plan européen de relance, avec une intervention de la Banque Européenne d'Investissement, avec un objectif, 1,2 point de croissance, fixé par la Commission, mais derrière la coordination, on l'attend un peu.
Est-ce qu'on a justement les instruments, ou l'instrument, au niveau européen, pour pouvoir coordonner ces actions ?
Oui, justement. Le président de la République française, N. Sarkozy, a convoqué... enfin, d'abord il a amené la convocation, il a été à l'initiative, ce n'est pas vraiment lui qui a convoqué puisqu'il n'est pas en charge, mais c'est sur son initiative, en tous les cas, que la convocation a lieu, et donc dès le 1er mars nous aurons cette réunion.
Qui va servir à quoi justement ? À mettre en forme une action commune ?
A discuter d'un certain nombre de choses. D'abord, éviter le protectionnisme, parce que le protectionnisme serait catastrophique, et nous nous n'en voulons pas du protectionnisme. Vous savez l'accusation...
On taxe pourtant la France de jouer le protectionnisme aujourd'hui, avec le plan secteur automobile.
La France est un des pays les plus ouverts du monde. Et dans le domaine automobile - vous savez, c'est quand même un paradoxe - dans le domaine automobile, nous sommes importateurs nets de voitures. Le pays qui a inventé l'automobile est importateur net. Donc, nous sommes loin d'être protectionnistes. Et puis le protectionnisme c'est quoi ? C'est d'empêcher des produits ou des entreprises de s'installer sur votre territoire. Il n'y a aucune mesure de cet ordre.
Donc il n'y a pas de protectionnisme quand N. Sarkozy demande aux industriels de l'automobile de rester en France, de ne pas délocaliser ? On a vu pourtant que C. Streiff avait précisé qu'il allait être obligé de tailler dans les effectifs, qu'il ne le ferait pas en France, mais qu'il le ferait ailleurs, donc c'est un coup dur pour les autres pays, là où il y a des usines. Je pense par exemple au Portugal, à la Slovénie, la Slovaquie.
Eh bien oui, justement, dans l'accusation de protectionnisme à l'égard des mesures qui ont été prises par la France sur la question automobile, souvent on entend un discours de cet ordre, on ne prend pas suffisamment en compte le fait que quand on sauvegarde par exemple Peugeot ou Renault, on sauvegarde aussi les entreprises qui sont installées à l'étranger. Parce que vous savez, si Peugeot, par exemple, a de très graves difficultés, il fermera d'abord à l'étranger, parce que c'est plus facile de fermer une usine à l'étranger que de la fermer en France. Donc, quand on soutient Peugeot en France, en réalité on aide aussi la Tchéquie.
Et vous pensez que les Européens sont en capacité de comprendre ça aujourd'hui...
Eh bien oui.
... quand on voit fermer des usines ailleurs que dans le pays qui est montré du doigt ?
Bien entendu, ils sont en mesure de comprendre ça, parce qu'une usine qui est ouverte en Tchéquie par Peugeot, ça ne peut tenir que si Peugeot se tient bien, se comporte bien. C'est beaucoup plus facile de fermer une entreprise, pour elle, à l'étranger qu'en France, et moins coûteux.
Donc vous balayez les attaques, notamment qui sont venues au niveau européen, d'Allemagne, de République tchèque, de violation des règles européennes ?
Le vrai sujet c'est la coordination de nos plans de relance. Vous savez, la prime à la casse, est-ce que c'est une mesure protectionniste ou pas ? On peut en débattre à perte de vue, mais je vois que, par exemple l'Allemagne donne 2.500 euros, là où nous nous mettons 1.000 euros. Donc c'est inutile d'entrer dans ce type de polémique. Ce qu'il faut c'est sauvegarder l'outil industriel européen.
P. Devedjian, vous pensez que la crise ça va être justement le thème central des élections européennes qui se profilent ?
C'est probable, et c'est bien d'ailleurs que ce soit le cas, parce que les élus sont faits pour s'occuper des problèmes et le problème de l'heure c'est celui-là.
On a vu en Grande-Bretagne qu'il y avait l'aide aux banques, il y a eu deux plans massifs. Les Japonais font la même chose, troisième plan de relance aujourd'hui. On a le sentiment que, finalement, les choses continuent à se dégrader, et que malgré les interventions des différents Etats, finalement rien n'arrête cette crise. Qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui ?
Le débat, aujourd'hui, c'est le débat sur les « Bad banks », c'est-à-dire la création d'une structure de défaisance dans laquelle on mettrait toutes les créances pourries qui circulent partout dans le monde entre établissements financiers. Nous, en France, on a une petite expérience là-dessus, c'était celle du Crédit Lyonnais. Moi-même, comme député de la Commission des finances à l'époque, j'ai été administrateur de la structure de défaisance. Je ne suis pas sûr que ce soit très efficace, entre nous.
Justement, on parlait du Japon, je disais que Tokyo est en train de préparer son troisième plan de relance, c'est la plus grave crise économique qu'ait connu le pays, qui est quand même la deuxième économie mondiale, ça fait 35 ans qu'on n'avait pas vu ça là-bas. C'est là que se rend aujourd'hui H. Clinton. Vous pensez qu'elle va leur dire quoi aux Japonais ? En même temps les Etats-Unis sont eux aussi montrés du doigt pour, là encore, du protectionnisme, le fameux « Buy american. »
Oui, mais ils ont renoncé à ça, heureusement. Ce qu'on reproche aux Etats-Unis, c'est d'être à l'origine de cette crise. Cette crise elle vient des Etats-Unis, qui par une insuffisance de régulation ont permis des prêts très audacieux, très imprudents, qui aujourd'hui explosent en créant des trous d'insolvabilité, et qui font que tout le monde est appelé à payer. Et comme on ne sait pas où sont ces créances pourries, qui sont dans divers établissements, ça génère évidemment une grande méfiance entre partenaires financiers, et c'est ça qui grippe le crédit.
P. Devedjian, au plan national, E. Woerth a dit hier soir qu'on n'excluait pas des coups de pouce à la consommation. Ça peut se traduire par quoi ces coups de pouce ?
Bien sûr. Mais, attendez, d'abord des coups de pouce, il y en a plein. Le RSA c'est quoi ?
Plus visibles alors, peut-être, pour les Français.
Non, mais je veux dire, il y a des polémiques politiciennes qui se greffent là-dessus, mais par exemple, on va distribuer, au début avril, 200 euros à 3,8 millions personnes éligibles au RSA. C'est quoi si ce n'est pas un soutien à la consommation ? La prime à la casse, c'est quoi si ce n'est pas un soutien à la consommation ? Le RSA qui va être en vigueur le 1er juillet : 1,5 milliard de plus que le RMI, c'est quoi si ce n'est pas du soutien à la consommation ? L'investissement qui crée des emplois, qui crée du travail, qui crée des salaires, c'est quoi si ce n'est pas non plus du soutien à la consommation ? Cette opposition artificielle entre la consommation et l'investissement est ridicule, parce qu'en réalité les deux sont intimement mêlés.
Un coup de pouce par exemple aux allocations familiales, ce serait quelque chose de visible ?
Ce qui est sûr, en tous les cas, c'est...
C'est ce que pourrait annoncer N. Sarkozy ?
...C'est qu'il faut protéger les plus exposés. Ça veut dire que dans cette crise, ceux qui évidemment souffrent le plus, ce sont les catégories sociales les plus défavorisées, et c'est de mesures sociales dont on a besoin, ce n'est pas de mesures de consommation. Il se trouve que les mesures sociales sont aussi des mesures de consommation, mais c'est d'abord sur leur aspect social qu'il faut les cibler.
Merci P. Devedjian d'avoir été en direct avec nous ce matin sur France Info.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 février 2009