Interview de M. Patrick Devedjian, ministre chargé de la mise en oeuvre du plan de relance, dans "Aujourd'hui en France" du 12 février 2009, sur l'accusation de protectionnisme portée contre la France et sur la concerttion au niveau européen à propos des plans de relance.

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Q - La France est accusée de protectionnisme, qu'en pensez-vous ?
R - Dans le plan français, il n'y a aucune mesure protectionnisme. Il ne s'agit pas d'une mesure réglementaire, mais d'un contrat : les entreprises demandent une aide financière de l'Etat, il est normal que celui-ci exige une contrepartie en termes d'emplois. Il faut s'entendre sur les mots : le protectionnisme, c'est interdire l'accès de son territoire à des produits ou à des entreprises étrangères. Ce n'est pas du tout ce que nous faisons. Et nous n'interdisons pas non plus aux entreprises d'investir et de s'implanter à l'étranger : si elles décident de s'implanter en République tchèque ou en Slovaquie, c'est avant tout en fonction de l'état du marché là-bas et non en raison de décisions de la France.
Q - François Fillon rencontre aujourd'hui le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. La France est-elle prête au compromis ?
R - Je comprends que l'Europe demande des explications. Notre position me paraît tout à fait légale et raisonnable, nous allons la lui expliquer. On a longtemps reproché à la Commission européenne de n'être que dans le contrôle bureaucratique. Sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, quand la France présidait l'Union européenne, elle a montré qu'elle savait aussi être une force de proposition et d'initiative.
Q - Vous allez entamer lundi une tournée européenne, dans quel but ?
R - Le but est justement d'engager une concertation sur les plans de relance. Avec Bruno Le Maire, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, nous allons rencontrer les ministres chargés de l'Economie à Londres, Berlin, Prague et Rome. Jusqu'à présent, les dirigeants européens ne sont pas assez consultés. Or, avoir une politique coordonnée est nécessaire pour éviter les accusations de protectionnisme. Cela passe par l'échange et par des initiatives communes. Dans l'énergie par exemple, ou dans l'automobile, pour éviter la surenchère sur la prime de casse.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2009