Texte intégral
Q - Votre nomination est-elle un signal fort dans les relations franco-allemandes, marque-t-elle le retour à cet âge d'or, auxquels les plus anciens se réfèrent souvent ?
R - Je suis quelqu'un qui aime l'Allemagne, qui parle allemand -et je pense malheureusement être une exception dans la classe politique français -, quelqu'un qui est convaincu par la relation franco-allemande. Mais, attention, il n'y a jamais eu d'âge d'or. Le croire est un contresens historique complet. Même au temps du général de Gaulle, les relations ont été difficiles. Elles se sont toujours adaptées au cours de l'histoire. Aujourd'hui, nous sommes à un moment où les circonstances historiques posent de nouveaux défis qui peuvent nous permettre de renouveler la relation franco-allemande.
Q - Souscrivez-vous à l'idée en vogue que le moteur franco-allemand est en panne ?
R - Gardons-nous des erreurs de diagnostic et des erreurs stratégiques. Nous connaissons la relation entre la chancelière et le président de la République, mais les différences de caractère n'interdisent pas la bonne entente et une excellente relation de travail. La relation franco-allemande est essentielle pour nos deux pays, et pour l'Europe. Il n'y a pas d'alternative à cette relation, ni politique, ni diplomatique, ni culturelle. Il y a des évidences qu'il nous faut marteler sans cesse. La France et l'Allemagne, c'est 50 % du PIB de la zone euro et c'est aussi une volonté de paix depuis 40 ans. La France et l'Allemagne, c'est l'imagination de l'Europe.
Q - Avez-vous des projets communs ?
R - Oui, beaucoup, et beaucoup de projets concrets. Face à la crise financière d'abord. Nous n'aurons pas de crédibilité, si nous ne sommes pas capables de trouver des réponses communes. Nous travaillerons en coordination étroite pour la préparation du prochain G20. Même si en matière de régulation financière ou de Banque centrale européenne, nous avons chacun nos conceptions, il serait incompréhensible que nous n'ayons pas de réponse commune.
Nous devons aussi renforcer la coordination de la politique économique, relancer la machine. Voyez le succès d'EADS, un vrai sujet de fierté. Les tiraillements ne sont que l'écume de l'Histoire. La réalité, c'est la création de 50 000 emplois en Europe depuis 2001.
Nous devons par ailleurs travailler sur l'énergie, les relations avec la Russie, et - même si la question n'est pas politiquement correcte en Allemagne - sur la sécurité nucléaire. Plus globalement, nous devons regarder le monde tel qu'il est, pour concilier nos visions, en matière de paix dans le monde, d'immigration, de défense de nos valeurs.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 février 2009
R - Je suis quelqu'un qui aime l'Allemagne, qui parle allemand -et je pense malheureusement être une exception dans la classe politique français -, quelqu'un qui est convaincu par la relation franco-allemande. Mais, attention, il n'y a jamais eu d'âge d'or. Le croire est un contresens historique complet. Même au temps du général de Gaulle, les relations ont été difficiles. Elles se sont toujours adaptées au cours de l'histoire. Aujourd'hui, nous sommes à un moment où les circonstances historiques posent de nouveaux défis qui peuvent nous permettre de renouveler la relation franco-allemande.
Q - Souscrivez-vous à l'idée en vogue que le moteur franco-allemand est en panne ?
R - Gardons-nous des erreurs de diagnostic et des erreurs stratégiques. Nous connaissons la relation entre la chancelière et le président de la République, mais les différences de caractère n'interdisent pas la bonne entente et une excellente relation de travail. La relation franco-allemande est essentielle pour nos deux pays, et pour l'Europe. Il n'y a pas d'alternative à cette relation, ni politique, ni diplomatique, ni culturelle. Il y a des évidences qu'il nous faut marteler sans cesse. La France et l'Allemagne, c'est 50 % du PIB de la zone euro et c'est aussi une volonté de paix depuis 40 ans. La France et l'Allemagne, c'est l'imagination de l'Europe.
Q - Avez-vous des projets communs ?
R - Oui, beaucoup, et beaucoup de projets concrets. Face à la crise financière d'abord. Nous n'aurons pas de crédibilité, si nous ne sommes pas capables de trouver des réponses communes. Nous travaillerons en coordination étroite pour la préparation du prochain G20. Même si en matière de régulation financière ou de Banque centrale européenne, nous avons chacun nos conceptions, il serait incompréhensible que nous n'ayons pas de réponse commune.
Nous devons aussi renforcer la coordination de la politique économique, relancer la machine. Voyez le succès d'EADS, un vrai sujet de fierté. Les tiraillements ne sont que l'écume de l'Histoire. La réalité, c'est la création de 50 000 emplois en Europe depuis 2001.
Nous devons par ailleurs travailler sur l'énergie, les relations avec la Russie, et - même si la question n'est pas politiquement correcte en Allemagne - sur la sécurité nucléaire. Plus globalement, nous devons regarder le monde tel qu'il est, pour concilier nos visions, en matière de paix dans le monde, d'immigration, de défense de nos valeurs.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 février 2009