Déclaration de Mme Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, sur la création artistique et l'exposition "La Force de l'Art 02", Paris le 26 janvier 2009.

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Circonstance : Présentation de l'exposition "La Force de l'Art 02" à Paris le 26 janvier 2009

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis particulièrement heureuse de vous présenter aujourd'hui la deuxième édition de LA FORCE DE L'ART, ce grand rendez vous dédié à l'actualité de l'art en France.
- La richesse de la culture est là, autour de nous : dans une création vivante, audacieuse, ouverte sur le monde.
La soutenir, l'accompagner, la diffuser est donc une une mission fondamentale du MCC :
- Une mission à laquelle je suis particulièrement attachée,
- Une mission voulue, dès sa fondation, il y a 50 ans, par André Malraux.
- C'est pourquoi le MCC a pris l'initiative de cette grande manifestation triennale, qui nous réunit aujourd'hui :
pour offrir un lieu d'envergure et de rayonnement international à la création contemporaine en France,
pour mettre en lumière le talent créateurs d'artistes français et étrangers qui ont choisi notre pays pour y vivre, y créer, y enseigner,
pour permettre à un large public de découvrir ou de mieux connaître la scène artistique française.
Je tiens ici à saluer le travail considérable accompli, au quotidien, par les acteurs publics et privés oeuvrant en faveur de la création - centres d'art, fonds régionaux d'art contemporain, écoles d'art, musées, fondations, galeries, collectionneurs. C'est grâce à leur talent, grâce à leur engagement, que cette manifestation est possible aujourd'hui.
- Cette deuxième édition est le magnifique résultat d'une rencontre inédite et étonnante entre Jean-Louis Froment, Jean-Yves Jouannais et Didier Ottinger, les trois commissaires de cette exposition.
Il y a trois ans, vous vous en souvenez, le choix avait été fait de la multiplicité des commissaires. De cette profusion, était née l'expérience intéressante d'un regard éclaté, qui avait suscité bien des polémiques Cette année, le choix est tout autre : il est celui du croisement et de la convergence de trois regards, de trois personnalités. Cette manifestation est le fruit d'un dialogue et de choix communs :Lors de sa préparation, chacune des oeuvres proposée par l'un d'entre eux était soumise à l'approbation des deux autres. Ils se sont ainsi beaucoup surpris... et souvent compris.
Les oeuvres retenues sont celles qui ont emporté l'adhésion unanime des trois complices. De cet échange est né un concept neuf d'exposition : non pas une exposition où les oeuvres sont classées en tendances ou en familles, mais une exposition où chaque oeuvre des quarante artistes retenus est inscrite dans un cadre capable de mettre en valeur leurs forces poétiques et formelles.
Ce cadre, ils l'ont confié à l'architecte-scénographe Philippe Rahm, qui a conçu l'impressionnante « Géologie blanche » se déployant sous le dôme de verre et d'acier du Grand Palais : une architecture qui ne contraint pas les oeuvres mais qui, tout au contraire, s'y plie et s'y adapte.
- En organisant ce rendez-vous, en proposant un point de vue sur la scène française en 2009, LA FORCE DE L'ART 02 veut montrer la richesse et la diversité du paysage artistique dessiné par des créateurs de toutes origines.La scène française est un brassage ouvert sur le monde : elle est l'oeuvre d'étrangers qui travaillent en France autant que de Français qui travaillent à l'étranger.
Ainsi de Wang Du, né en Chine, mais qui vit et travaille en France depuis 1990, et dont j'ai vu les premiers travaux à Paris, cela bien avant qu'il ne devienne l'artiste mondialement reconnu qu'il est aujourd'hui,Ainsi de Mircéa Cantor né en Roumanie, de Daniel Dewar, né en Grande Bretagne...
Ou de Frédérique Loutz, également, née en Lorraine et travaillant à Berlin,
Tous ils viennent montrer combien la scène française existe par les échanges et les dialogues entre créateurs.
C'est ce qu'il faut porter pour que la création vive et se renouvelle.
Et c'est pourquoi ce rendez-vous de LA FORCE DE L'ART est essentiel. Il démontre combien la création artistique est l'une clés de la connaissance de l'autre, dans la surprise et l'admiration, face à de nouveaux horizons.
- Je me réjouis donc que le programme de cette deuxième édition soit constitué de manifestations croisées et de parcours originaux :
J'attends avec beaucoup de curiosité la découverte :
des « Résidents », les artistes présentés à l'intérieur de la Géologie Blanche au Grand Palais,
mais aussi des grands « Visiteurs » qui vont investir Paris de leurs créations : Bertrand Lavier à la Tour Eiffel, Annette Messager au Palais de la Découverte, Orlan au Musée Grévin, Pierre et Gilles à l'Eglise Saint Eustache...
et des « Invités » qui seront présents au Grand Palais, et dont les performances et les lectures entreront en résonance avec les oeuvres exposées,
À sa manière, chacun nous fera vivre un moment de l'esprit de la création contemporaine. Ensemble ils réinventent le spectacle vivant de l'art, en une pluralité de lieux et de situations.
- Ouverte sur le monde, ouverte sur la création, LA FORCE DE L'ART se veut également résolument ouverte à tous les publics, grâce à un dispositif d'accompagnement porté par 70 médiateurs spécialisés et grâce à un accueil privilégié des scolaires.
Cela me tient particulièrement à coeur : je souhaite que chacun soit tenté de pousser les portes de la création en France.
Le succès de « Dans la nuit, des images », ici même, il y a peu de temps, nous l'a montré : cette tentation existe, elle est forte, elle a fait venir 135 000 visiteurs durant 14 nuits consacrées au meilleur de la création visuelle et numérique en Europe et dans le monde.
C'est pourquoi il nous faut un lieu phare pour les artistes confirmés de la scène artistique française : le bâtiment du Palais Tokyo offrira bientôt cet espace qui manquait à la France,Dès 2009, le plan de relance acté par le gouvernement va nous permettre d'accélérer les travaux de sécurisation des parties inférieures de l'édifice, et je m'en réjouis fortement.
De même, nous venons de lancer en partenariat avec la ville de Boulogne Billancourt une mission de réflexion pour définir sur l'île Seguin, les contours d'un nouvel pôle consacré aux arts visuels, et notamment une grande Halle pour accueillir des expositions d'oeuvres de très grande dimension.
Rendre visible, ce n'est pas seulement rendre visible à Paris ou en région parisienne. La vitalité et la présence de la scène française en région sont tout aussi essentielles. Chacun, où qu'il soit, doit pouvoir accéder à la création contemporaine.
De nombreuses réalisations et de nombreux projets soutenus par mon ministère vont le permettre :
Il y a quelques jours, lors de mon déplacement à Marseille, j'ai vu une présentation du futur FRAC PACA. Ce sera un lieu impressionnant, réalisé par l'architecte Kengo Kuma.
Ces FRAC 2ème génération, ils éclosent dans bien d'autres régions, en lien étroit avec les collectivités : en Bretagne, dans la région Centre et en Auvergne où, début 2010, seront inaugurés les nouveaux locaux du FRAC, en plein coeur de Clermont Ferrand.
Les centres d'art également se développent et je me réjouis de l'inauguration prochaine de la Fonderie-centre d'art de Mulhouse.
Les commandes publiques, enfin, contribuent également à diffuser la création contemporaine sur notre territoire. 2009 sera une belle année que ce soit dans le Nord Pas de Calais avec l'aménagement d'une place confié à Carmen Perrin, à Paris où l'artiste Kawamata réalisera la rampe d'accès de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration ou en Bourgogne avec la belle réalisation de Didier Faustino.
Tout ce travail ne saurait être fait sans l'excellence du réseau des écoles d'art. Et je suis heureuse d'annoncer l'inauguration prochaine d'une magnifique nouvelle école à Caen.
Conclusion
Tout cela atteste d'une vie culturelle intense et riche. D'un vrai appétit, d'une vraie envie d'art.
D' autres grands rendez-vous viendront les nourrir : en 2009, la Biennale de Venise où le pavillon français sera confié à Claude Levêque ; à l'automne, la biennale de lyon ; à horizon plus lointain, Monumenta, qui accueillera Boltanski en 2010, Anish Kapoor en 2011 et Daniel Buren en 2012.
Vous pouvez compter sur moi pour faire vivre cette envie d'art et porter le dynamisme de notre création.
Je vous remercie.Source http://www.culture.gouv.fr, le 27 janvier 2009